Extraits
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Extraits
Puis j'ai voulu discuter d'un sujet quelconque. Il m'a pris les mains, avec grande force. Il me les a serrées et m'a dit :
Tu veux donc continuer à jouer ?
Jouer à quoi ?
A l'imbécile. Comme tu fais.
Je ne joue pas. Ai-je menti, car je sentais bien que je jouais un peu. Que dois-je faire alors, si je n'ai pas le droit de jouer ?
Ses yeux lançaient des éclairs, une forêt déchaînée de verdure, des lianes enlacées, quelque chose de fortement floral auquel je n'arrivais plus à échapper. J'allais me constituer prisonnière, dans quelques instants. Je dérobai mes mains des siennes.
Il s'est rapproché de moi, et m'a pris violemment par la nuque pour plaquer sèchement ses lèvres contre les miennes. Et s'est vite rétracté en arrière pour me dévisager. J'étais surprise et chavirée en raison de la décharge d'émotion qu'il venait de m'administrer.
La serveuse a demandé ce qu'on prenait. Je n'entendais pas les questions et ne donnais pas les réponses appropriées. Hubert s'est chargé de commander, je faisais des hochements de tête
Tu veux donc continuer à jouer ?
Jouer à quoi ?
A l'imbécile. Comme tu fais.
Je ne joue pas. Ai-je menti, car je sentais bien que je jouais un peu. Que dois-je faire alors, si je n'ai pas le droit de jouer ?
Ses yeux lançaient des éclairs, une forêt déchaînée de verdure, des lianes enlacées, quelque chose de fortement floral auquel je n'arrivais plus à échapper. J'allais me constituer prisonnière, dans quelques instants. Je dérobai mes mains des siennes.
Il s'est rapproché de moi, et m'a pris violemment par la nuque pour plaquer sèchement ses lèvres contre les miennes. Et s'est vite rétracté en arrière pour me dévisager. J'étais surprise et chavirée en raison de la décharge d'émotion qu'il venait de m'administrer.
La serveuse a demandé ce qu'on prenait. Je n'entendais pas les questions et ne donnais pas les réponses appropriées. Hubert s'est chargé de commander, je faisais des hochements de tête
roro- Nombre de messages : 202
Age : 42
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 15/09/2008
Re: Extraits
En peu de mots, tu as réussi à créer un climat, une ambiance, à suggérer un décor, et surtout à traduire cette sorte de violence qu'il y a entre deux êtres qui s'attirent.
Invité- Invité
Re: Extraits
Un goût de trop peu pour ce texte intrigant, où la violence est à fleur de mot.
Invité- Invité
Re: Extraits
C’est court et pourtant ça dit beaucoup déjà. J’ai bien aimé ce rapport de force, intriguant et préservant une part de mystère. Du coup, un peu frustrée, j’en aurais aimé plus.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Extraits
Bonsoir,
Excellent !
Voilà au Fouquet's un speed-dating percutant qui met les partenaires au pied du mur ... ou du lit !
Amicalement,
midnightrambler
Excellent !
Voilà au Fouquet's un speed-dating percutant qui met les partenaires au pied du mur ... ou du lit !
Amicalement,
midnightrambler
midnightrambler- Nombre de messages : 2606
Age : 71
Localisation : Alpes de Haute-Provence laclefdeschamps66@hotmail.fr
Date d'inscription : 10/01/2010
Re: Extraits
Un bon début, sans aucun doute. Pas assez d'éléments pour en dire plus.
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 55
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: Extraits
La serveuse a demandé ce qu'on prenait. Je n'entendais pas les questions et ne donnais pas les réponses appropriées. Hubert s'est chargé de commander, je faisais des hochements de têtes.
- Jamais vu ça ! S'est-il exclamé. Tu passes de la raison la plus pure à l'émotion la plus profonde. Il n'y a aucune transition chez toi ? Tu ne dis rien ?
Je ne pouvais rien dire, subjuguée par le spectacle qu'il me livrait, un moment de grande intensité que je n'espérais plus vivre. Mais les mots ne me venaient plus, mon cœur vacillait trop et tanguait. La mer interne s'était trop agitée. J'essayais de me renfermer pour me sauver de ce qui m'arrivait. Sauver encore ce qui pouvait l'être, s'adosser à un mur, n'importe lequel. Éviter à tout prix de se noyer.
- Que veux-tu que je te dise Hubert ?
Le plat est arrivé. Chaud. Appétissant. Je n'ai touché à rien. Je regardais Hubert. Il me fixait.
- Tu es la chose la plus singulière que j'aie jamais rencontrée.
- Je dois le prendre comme un compliment ?
- Tu fais comme tu veux.
- Pourquoi tu es agressif ?
Il a pris une posture, et avec un grand calme et une intonation grave, m'a expliqué ce qui se passait. Son retour, ses doutes, ses errances. Et puis notre histoire qui commençait. Au début, un peu désappointé par la business woman que je représentais, puis intéressé par nos discussions, pour finir complètement sous le charme lorsque le changement s'est opéré.
- Tu m'aimes mieux en technicienne de surface ?
- Darina, arrête de tout déformer ainsi, je viens te dire, en d'autres termes, que au début tu m'apparaissais comme une fille insipide et que ce que tu m'as montré de toi, l'être véritable, en quelques semaines, est quelque chose de formidable et qui me touche. Merci de m'avoir permis de voir ce côté de toi. Admirable.
- Lequel de côté. Celui froissé, cassé, démoralisé, jeté aux quatre vents, et en proie aux doutes les plus existentiels ?
- C'est seulement sous cette forme-là que tu es entrée dans ma maison, que tu as partagé mes repas, mon intimité. Comme si dans ton autre vie, tu aurais été incapable de te rapprocher, tu vois ? Je serais passé à côté de l'être admirable qui est en toi... et toi aussi, certainement, tu te serais évitée.
Nous sommes rentrés, mains dans la main. La princesse dormait. 'Nous sommes une famille' m'a-t-il avoué.
Je me suis glissée dans son lit. Il est allé dans son canapé d'appoint. 'Nous ne sommes pas pressés'. Mais je n'ai pas pu dormir, lui non plus et je l'ai rejoint dans son canapé d'appoint. Nous nous sommes bien enlacés.
Au petit matin, la princesse nous a dit qu'elle l'avait toujours su, que ça devait arriver.
Mais elle était un peu flétrie. Elle venait de rompre avec le nain de jardin. 'Valeurs divergentes' m'a-t-elle confié. 'inconciliables'.
Mais il faut toujours que des mauvaises choses arrivent sinon la vie est très simple. C'est ainsi qu'au matin une lettre nous a laissés perplexes. Le cousin d'Hubert revenait de l'étranger. Ce qui voulait dire que nous allions vite devenir des sans domicile fixe. Il fallait se mettre à rechercher un logement. Payer un loyer. Autant dire que beaucoup de tracasseries nous attendaient.
Car si je n'avais pas d'emploi fixe, Hubert n'en avait pas du tout.
Hubert était abattu. Il m'a semblé que je ne devais pas le déranger, sinon il m'aurait donné un coup verbal, et je n'en avais pas envie. La princesse digérait son chagrin d'amour dans la cuisine, la tête reposant sur la paume de ses mains. Elle fixait un point au loin, bien plus loin que le mur de la maison.
Je me suis ressaisie, il le fallait, se ressaisir un peu, comme disait ma mère. Je me suis mise devant internet, j'ai tapé 'location appartement – centre ville'. Au vu des prix, j'ai retapé 'location studio -banlieue', ça allait un peu mieux. J'ai passé la soirée à éplucher les annonces, à noter des numéros, j'ai constitué un dossier, j'avais tout ce qu'il me fallait. Le deuxième jour, j'étais prête, j'ai donné les coups de fil. J'ai obtenu des rendez-vous de suite.
- Et vous faites quoi dans la vie ?
- Je... Je m'assure que les bureaux sont bien propres et rangés pour que les employés se sentent bien...
Hum !
Mais ce n'était pas tout.
- Et vous avez un garant ?
- Non.
- Hum !
Mais je peux payer plusieurs mois en avance.
Nous vous rappellerons.
Mais personne ne nous a rappelés. Mon job n'était pas assez intéressant, mais c'était pire quand je me présentais avec Hubert.
- Et vous avez un animal de compagnie ?
- Non, mais il y a Hubert.
- Hubert c'est qui. Il fait quoi dans la vie.
- Il... Intermittent du spectacle...
- Hum !
A l'assistance sociale on m'a dit que ce sera difficile de nous trouver un logement dans de si courts délais.
Nous avons revus nos besoins à la baisse. Je suis allée faire des visites dans les quartiers les plus mal famés de la ville. En colocation. Avec des colocataires aux accents étrangers et aux passeports difficiles.
- La colocation, c'est cool, hein, Hubert ?
Il déprimait, il ne m'a donc pas répondu.
- Toi qui a vécu l'Afrique, tu peux bien t'acclimater à l'Europe, non ?
Heureusement, j'ai réussi à lui soutirer un sourire, il me les distille au compte-goutte.
- Une chambre pour deux, c'est largement suffisant non ?
La première visite m'a amenée chez une personne très ordonnée dans un appartement très coincé en filigranes, on aurait dit que le papier peint rivalisait en horreur avec la moquette débraillée du sol, on aurait pu, si on était assez chercheur, creuser dans cette moquette, à la recherche de quelque ruine, quelque civilisation enfouie, tellement qu'il avait l'air vieux ce sol. Tout s'enfilait en ligne droite, le couloir, le salon, la cuisine, la chambre à coucher, on aurait dit un parcours d'obstacles. Les WC étaient on ne peut plus affreux, de la crasse avait sédimenté au cours des temps géologiques pour se poser en strates brunes sur la céramique du cabinet.
J'avais un haut-le-coeur.
- Je vous rappellerais, ai-je dit, avant de m'enfuir.
Heureusement, j'avais un autre rendez-vous. Ca va aller, me suis-je dit.
L'autre rendez-vous. Quartier populaire, près d'un snack friteux et d'une boucherie sanguinaire. 'proche commodités' disait l'annonce.
J'ai patienté quelques minutes, une demi-heure. Un motard est arrivé. Il a enlevé son casque. 'Vous ne tombez pas au bon moment. Les plombs ont sauté, vous ne verrez rien. Mais venez'.
On a pris l'escalier. Il montait de manière perpendiculaire. On est arrivés. Des tapis orientaux par terre, couleur terreuse mais on pouvait deviner qu'ils avaient eu des motifs, quelques dizaines d'années plus tôt, et de bien jolis, peut-être même qu'on voyait des fontaines et des princesses sur ce tapis, jadis. La cuisine, quelques plaques chauffantes cramées. Une table pliante couverte de confiture et plein de bocaux qui s'entassaient sur des étagères en bois mauvaise qualité et non proportionnées. Seul ameublement de la pièce étroite. Et... ma chambre ?
La chambre, j'ai failli rigoler. Une chambre d'une dizaine de mètres carrés, avec, cerise sur le gâteau, un lit à baldaquins rose. Très kitsch. Et une odeur douceâtre de Marie-Jeanne qui émanait de partout. Mon hôte s’enthousiasmait 'venez voir la salle de bains !'
Il y avait un trou dans le plafond pour laisser passer quelque lumière, un trou dans la baignoire, des éclats partout, sur le carrelage, les murs... Je suis sortie de cet endroit encore plus mal en point.
Puis la troisième visite, un hall d'attente où j'ai attendu en vain, dans le noir. J'ai sonné, on m'a indiqué de monter au cinquième. Un manouche édenté m'a ouvert, j'ai pensé m'être trompée, ai demandé confirmation, mais ses hochements de tête m'ont convaincue. L'appartement en soi n'était pas si mal, lumineux et tout, spacieux même, mais meublé de manière arbitraire, sans grande logique, la télé par terre et non branchée, un lampadaire dans la salle de bain, un coffre en bois au centre d'un salon vide, un tapis replié... On aurait dit les coulisses d'un théâtre, pour quelle pièce de théâtre j'aurais bien aimé savoir. Et mon hôte ne parlait pas Français et continuait à hocher de la tête, je n'ai pas su laquelle des chambres était la libre puisque toutes étaient vides, ni combien de personnes habitaient là. Heureusement j'ai pu partir car la visite s'est finie, et en descendant j'ai entendu les voisins du premier s'engueuler en hispanique.
- Jamais vu ça ! S'est-il exclamé. Tu passes de la raison la plus pure à l'émotion la plus profonde. Il n'y a aucune transition chez toi ? Tu ne dis rien ?
Je ne pouvais rien dire, subjuguée par le spectacle qu'il me livrait, un moment de grande intensité que je n'espérais plus vivre. Mais les mots ne me venaient plus, mon cœur vacillait trop et tanguait. La mer interne s'était trop agitée. J'essayais de me renfermer pour me sauver de ce qui m'arrivait. Sauver encore ce qui pouvait l'être, s'adosser à un mur, n'importe lequel. Éviter à tout prix de se noyer.
- Que veux-tu que je te dise Hubert ?
Le plat est arrivé. Chaud. Appétissant. Je n'ai touché à rien. Je regardais Hubert. Il me fixait.
- Tu es la chose la plus singulière que j'aie jamais rencontrée.
- Je dois le prendre comme un compliment ?
- Tu fais comme tu veux.
- Pourquoi tu es agressif ?
Il a pris une posture, et avec un grand calme et une intonation grave, m'a expliqué ce qui se passait. Son retour, ses doutes, ses errances. Et puis notre histoire qui commençait. Au début, un peu désappointé par la business woman que je représentais, puis intéressé par nos discussions, pour finir complètement sous le charme lorsque le changement s'est opéré.
- Tu m'aimes mieux en technicienne de surface ?
- Darina, arrête de tout déformer ainsi, je viens te dire, en d'autres termes, que au début tu m'apparaissais comme une fille insipide et que ce que tu m'as montré de toi, l'être véritable, en quelques semaines, est quelque chose de formidable et qui me touche. Merci de m'avoir permis de voir ce côté de toi. Admirable.
- Lequel de côté. Celui froissé, cassé, démoralisé, jeté aux quatre vents, et en proie aux doutes les plus existentiels ?
- C'est seulement sous cette forme-là que tu es entrée dans ma maison, que tu as partagé mes repas, mon intimité. Comme si dans ton autre vie, tu aurais été incapable de te rapprocher, tu vois ? Je serais passé à côté de l'être admirable qui est en toi... et toi aussi, certainement, tu te serais évitée.
Nous sommes rentrés, mains dans la main. La princesse dormait. 'Nous sommes une famille' m'a-t-il avoué.
Je me suis glissée dans son lit. Il est allé dans son canapé d'appoint. 'Nous ne sommes pas pressés'. Mais je n'ai pas pu dormir, lui non plus et je l'ai rejoint dans son canapé d'appoint. Nous nous sommes bien enlacés.
Au petit matin, la princesse nous a dit qu'elle l'avait toujours su, que ça devait arriver.
Mais elle était un peu flétrie. Elle venait de rompre avec le nain de jardin. 'Valeurs divergentes' m'a-t-elle confié. 'inconciliables'.
Mais il faut toujours que des mauvaises choses arrivent sinon la vie est très simple. C'est ainsi qu'au matin une lettre nous a laissés perplexes. Le cousin d'Hubert revenait de l'étranger. Ce qui voulait dire que nous allions vite devenir des sans domicile fixe. Il fallait se mettre à rechercher un logement. Payer un loyer. Autant dire que beaucoup de tracasseries nous attendaient.
Car si je n'avais pas d'emploi fixe, Hubert n'en avait pas du tout.
Hubert était abattu. Il m'a semblé que je ne devais pas le déranger, sinon il m'aurait donné un coup verbal, et je n'en avais pas envie. La princesse digérait son chagrin d'amour dans la cuisine, la tête reposant sur la paume de ses mains. Elle fixait un point au loin, bien plus loin que le mur de la maison.
Je me suis ressaisie, il le fallait, se ressaisir un peu, comme disait ma mère. Je me suis mise devant internet, j'ai tapé 'location appartement – centre ville'. Au vu des prix, j'ai retapé 'location studio -banlieue', ça allait un peu mieux. J'ai passé la soirée à éplucher les annonces, à noter des numéros, j'ai constitué un dossier, j'avais tout ce qu'il me fallait. Le deuxième jour, j'étais prête, j'ai donné les coups de fil. J'ai obtenu des rendez-vous de suite.
- Et vous faites quoi dans la vie ?
- Je... Je m'assure que les bureaux sont bien propres et rangés pour que les employés se sentent bien...
Hum !
Mais ce n'était pas tout.
- Et vous avez un garant ?
- Non.
- Hum !
Mais je peux payer plusieurs mois en avance.
Nous vous rappellerons.
Mais personne ne nous a rappelés. Mon job n'était pas assez intéressant, mais c'était pire quand je me présentais avec Hubert.
- Et vous avez un animal de compagnie ?
- Non, mais il y a Hubert.
- Hubert c'est qui. Il fait quoi dans la vie.
- Il... Intermittent du spectacle...
- Hum !
A l'assistance sociale on m'a dit que ce sera difficile de nous trouver un logement dans de si courts délais.
Nous avons revus nos besoins à la baisse. Je suis allée faire des visites dans les quartiers les plus mal famés de la ville. En colocation. Avec des colocataires aux accents étrangers et aux passeports difficiles.
- La colocation, c'est cool, hein, Hubert ?
Il déprimait, il ne m'a donc pas répondu.
- Toi qui a vécu l'Afrique, tu peux bien t'acclimater à l'Europe, non ?
Heureusement, j'ai réussi à lui soutirer un sourire, il me les distille au compte-goutte.
- Une chambre pour deux, c'est largement suffisant non ?
La première visite m'a amenée chez une personne très ordonnée dans un appartement très coincé en filigranes, on aurait dit que le papier peint rivalisait en horreur avec la moquette débraillée du sol, on aurait pu, si on était assez chercheur, creuser dans cette moquette, à la recherche de quelque ruine, quelque civilisation enfouie, tellement qu'il avait l'air vieux ce sol. Tout s'enfilait en ligne droite, le couloir, le salon, la cuisine, la chambre à coucher, on aurait dit un parcours d'obstacles. Les WC étaient on ne peut plus affreux, de la crasse avait sédimenté au cours des temps géologiques pour se poser en strates brunes sur la céramique du cabinet.
J'avais un haut-le-coeur.
- Je vous rappellerais, ai-je dit, avant de m'enfuir.
Heureusement, j'avais un autre rendez-vous. Ca va aller, me suis-je dit.
L'autre rendez-vous. Quartier populaire, près d'un snack friteux et d'une boucherie sanguinaire. 'proche commodités' disait l'annonce.
J'ai patienté quelques minutes, une demi-heure. Un motard est arrivé. Il a enlevé son casque. 'Vous ne tombez pas au bon moment. Les plombs ont sauté, vous ne verrez rien. Mais venez'.
On a pris l'escalier. Il montait de manière perpendiculaire. On est arrivés. Des tapis orientaux par terre, couleur terreuse mais on pouvait deviner qu'ils avaient eu des motifs, quelques dizaines d'années plus tôt, et de bien jolis, peut-être même qu'on voyait des fontaines et des princesses sur ce tapis, jadis. La cuisine, quelques plaques chauffantes cramées. Une table pliante couverte de confiture et plein de bocaux qui s'entassaient sur des étagères en bois mauvaise qualité et non proportionnées. Seul ameublement de la pièce étroite. Et... ma chambre ?
La chambre, j'ai failli rigoler. Une chambre d'une dizaine de mètres carrés, avec, cerise sur le gâteau, un lit à baldaquins rose. Très kitsch. Et une odeur douceâtre de Marie-Jeanne qui émanait de partout. Mon hôte s’enthousiasmait 'venez voir la salle de bains !'
Il y avait un trou dans le plafond pour laisser passer quelque lumière, un trou dans la baignoire, des éclats partout, sur le carrelage, les murs... Je suis sortie de cet endroit encore plus mal en point.
Puis la troisième visite, un hall d'attente où j'ai attendu en vain, dans le noir. J'ai sonné, on m'a indiqué de monter au cinquième. Un manouche édenté m'a ouvert, j'ai pensé m'être trompée, ai demandé confirmation, mais ses hochements de tête m'ont convaincue. L'appartement en soi n'était pas si mal, lumineux et tout, spacieux même, mais meublé de manière arbitraire, sans grande logique, la télé par terre et non branchée, un lampadaire dans la salle de bain, un coffre en bois au centre d'un salon vide, un tapis replié... On aurait dit les coulisses d'un théâtre, pour quelle pièce de théâtre j'aurais bien aimé savoir. Et mon hôte ne parlait pas Français et continuait à hocher de la tête, je n'ai pas su laquelle des chambres était la libre puisque toutes étaient vides, ni combien de personnes habitaient là. Heureusement j'ai pu partir car la visite s'est finie, et en descendant j'ai entendu les voisins du premier s'engueuler en hispanique.
roro- Nombre de messages : 202
Age : 42
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 15/09/2008
Re: Extraits
Le premier extrait annonçait une histoire d'amour tumultueuse et passionnée, servie par un style vif et précis. La suite s'enlise dans une relation guère passionnante avec une recherche de logement trop longue et ennuyeuse. L'écriture perd de sa force et devient banale, elle manque de relief.
Et puis il y a ces incohérences dans la trame où c'est moi qui ne comprend rien.
Le métier de la femme m'interpelle. Elle aurait été Business woman puis technicienne de surface ? Ce n'est pas clair.
Qui est la princesse ? Sa fille ou un personnage imaginaire ?
Voyons la suite ...
Et puis il y a ces incohérences dans la trame où c'est moi qui ne comprend rien.
Le métier de la femme m'interpelle. Elle aurait été Business woman puis technicienne de surface ? Ce n'est pas clair.
Qui est la princesse ? Sa fille ou un personnage imaginaire ?
Voyons la suite ...
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 55
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: Extraits
Voici une proposition de correction :
– « A l'imbécile » : « À » (Alt + 0192) ;
– « des hochements de tête » : point ;
– « des hochements de têtes » : « tête » ;
– « - Jamais vu » : pour les dialogues, il convient d'employer le tiret cadratin « – « (Alt + 0151) ;
– « ça ! S'est-il » : pas de majuscule (« s'est-il ») ;
– « - Que veux-tu » : tiret cadratin ;
– « que je te dise Hubert ? » : virgule après « dise » ;
– « - Tu es la chose » : tiret cadratin ;
– « - Je dois le prendre » : idem ;
– « - Tu fais » : idem ;
– « - Pourquoi tu es » : idem ;
– « par la business woman que je représentais » : « business woman » en italique (locution étrangère non naturalisée) ;
– « - Tu m'aimes » : tiret cadratin ;
– « - Darina » : idem ;
– « que au début » : « qu'au début » ;
– « - Lequel » : tiret cadratin ;
– « de côté. » : point d'interrogation et non point ;
– « - C'est seulement » : tiret cadratin ;
– « Comme si dans ton autre vie, tu aurais été incapable » : « tu avais été incapable » ;
– « est en toi... » : points de suspension incorrects « … » (Alt + 0133) ;
– « mains dans la main » : « main dans la main » ;
– « 'Nous sommes une famille' » : guillemets français « et » ;
– « 'Nous ne sommes pas pressés' » : idem (« ' » n'est pas un guillemet valable) ;
– « 'Valeurs divergentes' » : idem ;
– « 'inconciliables' » : idem ;
– « devant internet » : « Internet » (majuscule) ;
– « j'ai tapé 'location appartement – centre ville' » : guillemets français ; pourquoi ce tiret demi-cadratin ? ;
– « j'ai retapé 'location studio -banlieue' » : idem ;
– « J'ai obtenu des rendez-vous de suite » : ne pas confondre « de suite » (d'affilée) et « tout de suite » ;
– « - Et vous faites » : tiret cadratin ;
– « - Je... » : tiret cadratin et remplacement par les bons points de suspension ;
– « se sentent bien... » : même remarque à propos des points de suspension ;
– « - Et vous avez » : tiret cadratin ;
– « - Hum ! » : pareil ;
– « - Et vous avez » : tiret cadratin ;
– « - Non, mais » : pareil ;
– « - Hubert c'est qui. Il fait quoi dans la vie. » : virgule après « Hubert », points d'interrogation et non points ;
– « Il... Intermittent du spectacle... » : points de suspension incorrects ;
– « A l'assistance sociale » : « À » ;
– « Nous avons revus nos besoins » : « revu » ;
– « - La colocation » : tiret cadratin ;
– « - Toi qui a vécu » : « as » et tiret cadratin ;
– « - Une chambre » : tiret cadratin ;
– « largement suffisant non ? » : virgule après « suffisant » ;
– « très coincé en filigranes » : « filigrane » (je ne vois pas bien ce que cette expression fait là) ;
– « tellement qu'il avait l'air » : « tellement il avait l'air » ;
– « l'air vieux ce sol » : virgule après « vieux » ;
– « un haut-le-coeur » : « cœur » (ligature, Alt + 0156) ;
– « - Je vous » : tiret cadratin ;
– « Je vous rappellerais » : « rappellerai » ;
– « Ca va aller » : « À » (Alt + 0192) ;
– « 'proche commodités' disait » : guillemets français ;
– « 'Vous ne tombez pas au bon moment. Les plombs ont sauté, vous ne verrez rien. Mais venez'. » : guillemets français ;
– « en bois mauvaise qualité » : « en bois de mauvaise qualité » ;
– « Et... ma chambre ? » : points de suspension incorrects ;
– « un lit à baldaquins rose » : « baldaquin » traditionnellement ;
– « 'venez voir la salle de bains !' » : guillemets français (et normalement deux-points juste avant) ;
– « les murs... » : points de suspension incorrects ;
– « on m'a indiqué de monter » : incorrect ;
– « un tapis replié... » : points de suspension incorrects ;
– « pour quelle pièce de théâtre j'aurais » : virgule après « théâtre » ;
– « mon hôte ne parlait pas Français » : « français » (minuscule) ;
– « s'engueuler en hispanique » : non !
– « A l'imbécile » : « À » (Alt + 0192) ;
– « des hochements de tête » : point ;
– « des hochements de têtes » : « tête » ;
– « - Jamais vu » : pour les dialogues, il convient d'employer le tiret cadratin « – « (Alt + 0151) ;
– « ça ! S'est-il » : pas de majuscule (« s'est-il ») ;
– « - Que veux-tu » : tiret cadratin ;
– « que je te dise Hubert ? » : virgule après « dise » ;
– « - Tu es la chose » : tiret cadratin ;
– « - Je dois le prendre » : idem ;
– « - Tu fais » : idem ;
– « - Pourquoi tu es » : idem ;
– « par la business woman que je représentais » : « business woman » en italique (locution étrangère non naturalisée) ;
– « - Tu m'aimes » : tiret cadratin ;
– « - Darina » : idem ;
– « que au début » : « qu'au début » ;
– « - Lequel » : tiret cadratin ;
– « de côté. » : point d'interrogation et non point ;
– « - C'est seulement » : tiret cadratin ;
– « Comme si dans ton autre vie, tu aurais été incapable » : « tu avais été incapable » ;
– « est en toi... » : points de suspension incorrects « … » (Alt + 0133) ;
– « mains dans la main » : « main dans la main » ;
– « 'Nous sommes une famille' » : guillemets français « et » ;
– « 'Nous ne sommes pas pressés' » : idem (« ' » n'est pas un guillemet valable) ;
– « 'Valeurs divergentes' » : idem ;
– « 'inconciliables' » : idem ;
– « devant internet » : « Internet » (majuscule) ;
– « j'ai tapé 'location appartement – centre ville' » : guillemets français ; pourquoi ce tiret demi-cadratin ? ;
– « j'ai retapé 'location studio -banlieue' » : idem ;
– « J'ai obtenu des rendez-vous de suite » : ne pas confondre « de suite » (d'affilée) et « tout de suite » ;
– « - Et vous faites » : tiret cadratin ;
– « - Je... » : tiret cadratin et remplacement par les bons points de suspension ;
– « se sentent bien... » : même remarque à propos des points de suspension ;
– « - Et vous avez » : tiret cadratin ;
– « - Hum ! » : pareil ;
– « - Et vous avez » : tiret cadratin ;
– « - Non, mais » : pareil ;
– « - Hubert c'est qui. Il fait quoi dans la vie. » : virgule après « Hubert », points d'interrogation et non points ;
– « Il... Intermittent du spectacle... » : points de suspension incorrects ;
– « A l'assistance sociale » : « À » ;
– « Nous avons revus nos besoins » : « revu » ;
– « - La colocation » : tiret cadratin ;
– « - Toi qui a vécu » : « as » et tiret cadratin ;
– « - Une chambre » : tiret cadratin ;
– « largement suffisant non ? » : virgule après « suffisant » ;
– « très coincé en filigranes » : « filigrane » (je ne vois pas bien ce que cette expression fait là) ;
– « tellement qu'il avait l'air » : « tellement il avait l'air » ;
– « l'air vieux ce sol » : virgule après « vieux » ;
– « un haut-le-coeur » : « cœur » (ligature, Alt + 0156) ;
– « - Je vous » : tiret cadratin ;
– « Je vous rappellerais » : « rappellerai » ;
– « Ca va aller » : « À » (Alt + 0192) ;
– « 'proche commodités' disait » : guillemets français ;
– « 'Vous ne tombez pas au bon moment. Les plombs ont sauté, vous ne verrez rien. Mais venez'. » : guillemets français ;
– « en bois mauvaise qualité » : « en bois de mauvaise qualité » ;
– « Et... ma chambre ? » : points de suspension incorrects ;
– « un lit à baldaquins rose » : « baldaquin » traditionnellement ;
– « 'venez voir la salle de bains !' » : guillemets français (et normalement deux-points juste avant) ;
– « les murs... » : points de suspension incorrects ;
– « on m'a indiqué de monter » : incorrect ;
– « un tapis replié... » : points de suspension incorrects ;
– « pour quelle pièce de théâtre j'aurais » : virgule après « théâtre » ;
– « mon hôte ne parlait pas Français » : « français » (minuscule) ;
– « s'engueuler en hispanique » : non !
Invité- Invité
Re: Extraits
Je regrette un peu l'image de la noyade qui se poursuit, même si j'avoue aimer "mer interne".
"coup verbal", c'est bien
Le coup de l'animal de compagnie marche bien, également
"tellement qu'il avait l'air vieux ce sol." syntaxe : tellement ce soir avait l'air vieux, plutôt
"snack friteux" à garder, également
" Des tapis orientaux par terre, couleur terreuse mais on pouvait deviner qu'ils avaient eu des motifs, quelques dizaines d'années plus tôt, et de bien jolis, peut-être même qu'on voyait des fontaines et des princesses sur ce tapis, jadis."
Je n'aime pas ces phrases-là qui ont un ton d'oralité, elles sont peu nombreuses dans le texte et c'est tant mieux ; peut-être est-ce fait exprès, pour rendre compte de l'attitude d'un personnage, mais comme l'ensemble n'est pas accordé cela ne rend rien.
C'est étonnant, ce récit qui part d'une rencontre amoureuse et qui dégénère en recherche d'appartement. J'attends la suite.
"coup verbal", c'est bien
Le coup de l'animal de compagnie marche bien, également
"tellement qu'il avait l'air vieux ce sol." syntaxe : tellement ce soir avait l'air vieux, plutôt
"snack friteux" à garder, également
" Des tapis orientaux par terre, couleur terreuse mais on pouvait deviner qu'ils avaient eu des motifs, quelques dizaines d'années plus tôt, et de bien jolis, peut-être même qu'on voyait des fontaines et des princesses sur ce tapis, jadis."
Je n'aime pas ces phrases-là qui ont un ton d'oralité, elles sont peu nombreuses dans le texte et c'est tant mieux ; peut-être est-ce fait exprès, pour rendre compte de l'attitude d'un personnage, mais comme l'ensemble n'est pas accordé cela ne rend rien.
C'est étonnant, ce récit qui part d'une rencontre amoureuse et qui dégénère en recherche d'appartement. J'attends la suite.
Re: Extraits
Bonjour, (ou bonsoir plutôt), merci de votre lecture, commentaires et corrections. Je vais apporter les corrections.
Pour Jano et Marine:
Soudain je m'en veux car je vous ai fait miroiter une belle histoire d'amour et en fait non, ça ne se passe pas ainsi.
Dans mon texte, les personnages principaux sont la narratrice et sa princesse. Celle-ci vient la tirer d'une vie triste et convenue. La princesse est un élément important, elle symbolise le rêve, le risque, et par extension, la vie. Mais cela n'apparait pas ici. J'ai voulu écrire un conte moderne, à la frontière entre le réel et l'imaginaire. L'histoire d'amour y est secondaire...
Pour Jano et Marine:
Soudain je m'en veux car je vous ai fait miroiter une belle histoire d'amour et en fait non, ça ne se passe pas ainsi.
Dans mon texte, les personnages principaux sont la narratrice et sa princesse. Celle-ci vient la tirer d'une vie triste et convenue. La princesse est un élément important, elle symbolise le rêve, le risque, et par extension, la vie. Mais cela n'apparait pas ici. J'ai voulu écrire un conte moderne, à la frontière entre le réel et l'imaginaire. L'histoire d'amour y est secondaire...
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