Manon perdue dans la grande ville, à tout jamais
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bassmaniac
Marchevêque
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Manon perdue dans la grande ville, à tout jamais
Je t’ai vue tout à l’heure Manon, au bord d’une place qui porte le nom d’un docteur ou d’un président dont j’ai perdu le nom. Qu’importe d’ailleurs puisque maintenant elle porte le tien. Je sais que c’était toi parce que tes yeux vêtus de bleu cherchaient les miens, mais tu ne m’as pas reconnu.
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Alors je t’ai suivie.
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Au bord du fleuve aux rivages de pierre, tu t’es penchée, longtemps. Je sus que c’était toi parce que tu n’as rien dit. Les eaux boueuses t’ont-elles rendu raison ? Moi, j’avais quitté mes calligae, j’étais prêt. Un oiseau blanc, majestueux, brisa tes rêves.
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Je t’ai vue tout à l’heure Manon, et mon cœur saigne encore, tu ne m’as pas reconnu.
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Au bord d’un café tu t’es assise. Tes doigts jaunis de nicotine tapotaient la table sur laquelle il n’y avait rien. Je sus que c’était toi car la rue s’est arrêtée pour se crever les yeux sur ta bouche carmin. Mais tu ne l’as pas vue, ailleurs.
Manon, je sais que c’est toi parce que la petite romanichelle aux cheveux rouges est partie avec tes pièces. Celle que tu gardais pour ton petit prince, mais il le comprendra. Et j’en crève encore car il n’est pas le mien.
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Manon, je t’ai vue tout à l’heure car tes cheveux blonds sentaient la paille et le Jasmin, celui qui pousse sur ton balcon au bord du monde. Et ma ville se penche sur ton front d’albâtre mais tu l’ignores.
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Et je crie ton nom sur l’avenue, et je cours, et je cours, je cours…
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Manon, je t’ai perdue tout à l’heure.
Je sus que tu ne me reconnaitrais jamais.
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Alors je t’ai suivie.
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Au bord du fleuve aux rivages de pierre, tu t’es penchée, longtemps. Je sus que c’était toi parce que tu n’as rien dit. Les eaux boueuses t’ont-elles rendu raison ? Moi, j’avais quitté mes calligae, j’étais prêt. Un oiseau blanc, majestueux, brisa tes rêves.
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Je t’ai vue tout à l’heure Manon, et mon cœur saigne encore, tu ne m’as pas reconnu.
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Au bord d’un café tu t’es assise. Tes doigts jaunis de nicotine tapotaient la table sur laquelle il n’y avait rien. Je sus que c’était toi car la rue s’est arrêtée pour se crever les yeux sur ta bouche carmin. Mais tu ne l’as pas vue, ailleurs.
Manon, je sais que c’est toi parce que la petite romanichelle aux cheveux rouges est partie avec tes pièces. Celle que tu gardais pour ton petit prince, mais il le comprendra. Et j’en crève encore car il n’est pas le mien.
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Manon, je t’ai vue tout à l’heure car tes cheveux blonds sentaient la paille et le Jasmin, celui qui pousse sur ton balcon au bord du monde. Et ma ville se penche sur ton front d’albâtre mais tu l’ignores.
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Et je crie ton nom sur l’avenue, et je cours, et je cours, je cours…
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Manon, je t’ai perdue tout à l’heure.
Je sus que tu ne me reconnaitrais jamais.
Marchevêque- Nombre de messages : 199
Age : 64
Date d'inscription : 08/09/2011
Re: Manon perdue dans la grande ville, à tout jamais
Surement trop descriptif pour mon goût, je n'ai pas été emballé.
bassmaniac- Nombre de messages : 58
Age : 36
Date d'inscription : 16/06/2011
Re: Manon perdue dans la grande ville, à tout jamais
C'est simple, c'est beau.
Maryse- Nombre de messages : 811
Age : 81
Localisation : Montélimar
Date d'inscription : 22/09/2010
Flop
Bonsoir à tous,
Dois-je abandonner la poèsie ?
< Si vous voulez développer, et afin d'éviter de faire trop souvent remonter votre texte en haut de page, merci de bien vouloir engager le dialogue ICI .
La Modération >
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Dois-je abandonner la poèsie ?
< Si vous voulez développer, et afin d'éviter de faire trop souvent remonter votre texte en haut de page, merci de bien vouloir engager le dialogue ICI .
La Modération >
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Marchevêque- Nombre de messages : 199
Age : 64
Date d'inscription : 08/09/2011
Re: Manon perdue dans la grande ville, à tout jamais
J'aime plutôt bien, l'ambiance.
Il est vrai que certaines phrases trop longues, trop informatives pourraient être allégées, cela tient au rythme aussi (à ce propos, le titre est un exemple parfait de ces phrases rallongées).
Et puis il y a ce "Et je crie ton nom sur l’avenue" ; je ne peux jamais lire ce type de déclaration sans penser à Barbara ("et il a crié ton nom") ou Aline (berk !), c'est selon.
Tout cela posé, je me répète, j'aime assez ce passage, qui pourrait gagner en mystère, en "envoûtement", en se faisant moins explicatif.
Il est vrai que certaines phrases trop longues, trop informatives pourraient être allégées, cela tient au rythme aussi (à ce propos, le titre est un exemple parfait de ces phrases rallongées).
Et puis il y a ce "Et je crie ton nom sur l’avenue" ; je ne peux jamais lire ce type de déclaration sans penser à Barbara ("et il a crié ton nom") ou Aline (berk !), c'est selon.
Tout cela posé, je me répète, j'aime assez ce passage, qui pourrait gagner en mystère, en "envoûtement", en se faisant moins explicatif.
Invité- Invité
Re: Manon perdue dans la grande ville, à tout jamais
J'avais lu ce texte à sa publication, il ne m'avait pas plu, et vu ta question Marchevêque ("dois-je abandonner la poésie"), je vais tenter d'en expliquer la raison.
Tout d'abord pour moi il ne s'agit pas de poésie, mais plutôt de prose poétique. Donc la question d'abandonner la poésie ne me paraît fondée.
Le texte en lui-même : je n'ai pas aimé parce que j'ai l'impression de lire une succession d'images fabriquées de toutes pièces pour tenter de rendre un texte poétique, du coup rien ne me paraît naturel, aucune de ces images exprime quelque chose en quoi je puisse croire ou que je puisse imaginer. Ainsi : "tes yeux vêtus de bleu" ; "Moi, j’avais quitté mes calligae, j’étais prêt. Un oiseau blanc, majestueux, brisa tes rêves". ; "la rue s’est arrêtée pour se crever les yeux sur ta bouche carmin." ; "tes cheveux blonds sentaient la paille et le Jasmin, celui qui pousse sur ton balcon au bord du monde" ; "ma ville se penche sur ton front d’albâtre"
J'y ai également trouvé trois aberrations (ce le sont pour moi, peut-être sont-ce des figures de style que je n'aurais pas comprises) :
- "Au bord d’un café tu t’es assise" : je ne comprends pas. Au bord d'un café ? D'un bar je suppose ? Mais peut-on s'asseoir au bord d'un bar ? Si c'est un café (à boire) peut-on s'asseoir au bord ?
- "Manon, je t’ai vue tout à l’heure car tes cheveux blonds sentaient la paille et le Jasmin, celui qui pousse sur ton balcon au bord du monde" : je suis gênée par le fait que ce qu'il voit est olfactif : il la voit parce que ça sent la paille et le jasmin. Là encore, je ne comprends pas.
- "Manon, je sais que c’est toi parce que la petite romanichelle aux cheveux rouges est partie avec tes pièces" : idem que ci-dessus, c'est incompréhensible pour moi. Il sait que c'est elle parce que la petite romanichelle est partie avec ses pièces ? .
Et enfin, cette phrase : Je sus que c’était toi car la rue s’est arrêtée pour se crever les yeux sur ta bouche carmin. Mais tu ne l’as pas vue, ailleurs. L'image est pour moi impossible. Et ne manque-t-il pas quelque chose à la fin ? Elle n'a pas vu quoi, ailleurs ? La rue ? Ou était-ce elle qui était ailleurs ?
En fait, lorsque je lis ce texte (et je l'ai lu plusieurs fois à plusieurs jours d'intervalle) je ne ressens rien, il me paraît superficiel, trop fabriqué, il y a un côté faussement pathétique. Je ne sais pas le dire mieux, je ne trouve pas de terme approprié. C'est comme si on voulait me prendre à témoin de quelque chose de triste, voire de terrible, et que l'on ait forcé le trait pour ce faire (sans doute ressenti exagérément de ma part du fait de ce côté incantatoire que je trouve trop appuyé :"Manon" "je sus... car" "je t'ai vue... car" "j'ai senti que... car"). Ce n'est peut-être pas le cas, peut-être souhaitais-tu raconter une histoire vécue, en tout cas la lecture que j'en fais ne me permet pas de l'apprécier comme tel.
Tout d'abord pour moi il ne s'agit pas de poésie, mais plutôt de prose poétique. Donc la question d'abandonner la poésie ne me paraît fondée.
Le texte en lui-même : je n'ai pas aimé parce que j'ai l'impression de lire une succession d'images fabriquées de toutes pièces pour tenter de rendre un texte poétique, du coup rien ne me paraît naturel, aucune de ces images exprime quelque chose en quoi je puisse croire ou que je puisse imaginer. Ainsi : "tes yeux vêtus de bleu" ; "Moi, j’avais quitté mes calligae, j’étais prêt. Un oiseau blanc, majestueux, brisa tes rêves". ; "la rue s’est arrêtée pour se crever les yeux sur ta bouche carmin." ; "tes cheveux blonds sentaient la paille et le Jasmin, celui qui pousse sur ton balcon au bord du monde" ; "ma ville se penche sur ton front d’albâtre"
J'y ai également trouvé trois aberrations (ce le sont pour moi, peut-être sont-ce des figures de style que je n'aurais pas comprises) :
- "Au bord d’un café tu t’es assise" : je ne comprends pas. Au bord d'un café ? D'un bar je suppose ? Mais peut-on s'asseoir au bord d'un bar ? Si c'est un café (à boire) peut-on s'asseoir au bord ?
- "Manon, je t’ai vue tout à l’heure car tes cheveux blonds sentaient la paille et le Jasmin, celui qui pousse sur ton balcon au bord du monde" : je suis gênée par le fait que ce qu'il voit est olfactif : il la voit parce que ça sent la paille et le jasmin. Là encore, je ne comprends pas.
- "Manon, je sais que c’est toi parce que la petite romanichelle aux cheveux rouges est partie avec tes pièces" : idem que ci-dessus, c'est incompréhensible pour moi. Il sait que c'est elle parce que la petite romanichelle est partie avec ses pièces ? .
Et enfin, cette phrase : Je sus que c’était toi car la rue s’est arrêtée pour se crever les yeux sur ta bouche carmin. Mais tu ne l’as pas vue, ailleurs. L'image est pour moi impossible. Et ne manque-t-il pas quelque chose à la fin ? Elle n'a pas vu quoi, ailleurs ? La rue ? Ou était-ce elle qui était ailleurs ?
En fait, lorsque je lis ce texte (et je l'ai lu plusieurs fois à plusieurs jours d'intervalle) je ne ressens rien, il me paraît superficiel, trop fabriqué, il y a un côté faussement pathétique. Je ne sais pas le dire mieux, je ne trouve pas de terme approprié. C'est comme si on voulait me prendre à témoin de quelque chose de triste, voire de terrible, et que l'on ait forcé le trait pour ce faire (sans doute ressenti exagérément de ma part du fait de ce côté incantatoire que je trouve trop appuyé :"Manon" "je sus... car" "je t'ai vue... car" "j'ai senti que... car"). Ce n'est peut-être pas le cas, peut-être souhaitais-tu raconter une histoire vécue, en tout cas la lecture que j'en fais ne me permet pas de l'apprécier comme tel.
Phylisse- Nombre de messages : 963
Age : 62
Localisation : Provence
Date d'inscription : 05/05/2011
Re: Manon perdue dans la grande ville, à tout jamais
du coup, j'ai lu et j'aime bien, surtout les doigts jaunis de nicotine (qui crée une image hors canon assez vivante)
je suis un peu déçue par la fin, je préfère plus de retenue (j'ai crié, tu ne me reconnaîtras jamais...), moins de définitif. Mais globalement, je me suis laissée emmener à la suite de cette silhouette mystérieuse qui ne "te" vois pas.
je suis un peu déçue par la fin, je préfère plus de retenue (j'ai crié, tu ne me reconnaîtras jamais...), moins de définitif. Mais globalement, je me suis laissée emmener à la suite de cette silhouette mystérieuse qui ne "te" vois pas.
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Manon perdue dans la grande ville, à tout jamais
mitigé
l'histoire est un peu poncif (oiseau blanc, amour déchu, ange de misère..) à mon gout, pour me faire vibrer de surprise
après
elle (l'histoire) se lit bien
les images sont bien présentes
et pour l'ancrer en poésie
il me semble que le texte se doit d'être différent d'un paragraphe de roman... alors...
je la ciselerai, ou je l'aquarellerai, ouje ?? condensée ??? diluée ??? je ne sais pas ... à vous de voir ! ! !
l'histoire est un peu poncif (oiseau blanc, amour déchu, ange de misère..) à mon gout, pour me faire vibrer de surprise
après
elle (l'histoire) se lit bien
les images sont bien présentes
et pour l'ancrer en poésie
il me semble que le texte se doit d'être différent d'un paragraphe de roman... alors...
je la ciselerai, ou je l'aquarellerai, ouje ?? condensée ??? diluée ??? je ne sais pas ... à vous de voir ! ! !
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