Hommage motard

Je me sens un peu nerveux
Et même un peu fiévreux
A renifler les silencieux
De tous les caisseux
J’ai des yeux pour eux
J’ai le réflexe pour deux

Je m’éloigne des boitaroues
Pour aller jusqu’au bout
De mes rêves un peu fous
Rouler même tout doux
Serpenter en deux roues
Et partir loin de chez nous

Je suis le héros des séquences
Du cinéma de mes errances
De ma liberté et de ma transe
Traversant des décors où balance
Les épis des plaines immenses
Sous des nuées d’oiseaux en partance

Je ne suis pas une lopette
Quand j’essore un peu sec
Et je joue des castagnettes
Sur le bitume qui tient tête
Le macadam est en fête
Pure jouissance muette

Je suis libre dans l’attitude
Que je paie cette latitude
Du prix fort de la solitude
Mais j’échappe à la certitude
Que la vie devient lassitude
Quand elle se vit par habitudes

J’irais toujours arsouiller
Et avec moi emporter
Les paysages ensoleillés
Les horizons vallonnés
Les visages rencontrés
Les naissances d’amitiés
Quand nos routes se sont croisées.

Bien maladroit mais totalement sympathique.
Ou le contraire.

Pas fan de deux roues ni de poésie binaire...

le choix des rimes n'est pas dégueux.

Aimant les mots tôt et les motards
J'avoue sans délais, sans retard :
Triste est le poète qui trime.
Qu'il n'oublie jamais que les rimes
Tout comme les antibiotiques
Ne doivent être automatiques.
Sus au dictionnaire de frime
Qui tue la muse et la musique
Sous le prétexte que s'expriment
Nos facultés d'ordre mnésiques

Bien sympathique mais totalement maladroit.
Ou le contraire.