Randonnée
5 participants
Page 1 sur 1
Randonnée
Une heure de route ensommeillée et nous y sommes. Val de verdure sans dormeur, petits troupeaux aux cous sonneurs, herbes vertes et humides, ruisseaux de fraîcheur limpide. Doucement, lentement, chacun s’équipe. Sac à dos, bâtons, chaussures puis quelques pas, lourds forcément.
L’un cherche son rythme, l’autre parle, moins habitué ou trop sûr de sa forme. Le sentier s’égare dans une minuscule forêt de conifères, l’air chargé d’odeurs naissantes nous emplit d’un frisson, le pas se hâte pour retrouver à découvert les doux rayons matinaux du printemps.
Derrière un petit chalet d’alpage, la piste s’élève en lacet pour rejoindre le haut de la combe. Quelques centaines de mètres plus haut, un surplomb semble indiquer la présence du lac de montagne, première étape. L’un, avisé, se dévêt quelque peu, vieille casquette, huile solaire, l’autre se tait, peu à peu.
Les bâtons s’enfoncent et stabilisent dans la terre humide. Les herbes hautes chatouillent les chevilles. Les premiers mètres de l’ascension testent le souffle, réveillent les cœurs. Un second surplomb succède au premier puis un troisième, le lac s’échappe toujours plus haut, légende ou réalité. Quelques efforts supplémentaires et celui-ci s’expose. Léger souffle de vent, scintillements éclatants de l’eau pure, silence des solitudes, vol de rapace.
Quelques minutes de repos. Fruits secs, eau fraîche, peut être un œuf et du sel. La marche reprend. De l’autre côté du val, derrière les sommets, se dessinent d’autres pics entourant d’autres vallées aux villes noyées de nuages. Plus d’arbre, herbe rase, quelques fleurs ça et là, campanule, gentiane, ancolie… Le minéral remplace le végétal. Pierrier instable, sifflement de marmottes. L’un écoute, absorbe, concentré, évadé, l’autre comprend, s’émerveille, ému, fourbu. Quelques mètres au milieu des dernières neiges de l’hiver et la crête est atteinte.
Dans un souffle de vent cinglant, l’altitude nous saisit. Face à nous, frissons, les cimes blanches de la chaîne du Mont Blanc. Devant nous, vertige fugace, le vide. Derrière nous, d’autres cimes, plus modestes, au loin, le Léman.
Quelques mètres plus bas, un recoin au soleil, à l’abri, nous attend … repos, oubli, plus de souci, la vie …
Le printemps arrive, vous êtes devant un écran d’ordinateur. Franchement, vous seriez mieux dehors !
L’un cherche son rythme, l’autre parle, moins habitué ou trop sûr de sa forme. Le sentier s’égare dans une minuscule forêt de conifères, l’air chargé d’odeurs naissantes nous emplit d’un frisson, le pas se hâte pour retrouver à découvert les doux rayons matinaux du printemps.
Derrière un petit chalet d’alpage, la piste s’élève en lacet pour rejoindre le haut de la combe. Quelques centaines de mètres plus haut, un surplomb semble indiquer la présence du lac de montagne, première étape. L’un, avisé, se dévêt quelque peu, vieille casquette, huile solaire, l’autre se tait, peu à peu.
Les bâtons s’enfoncent et stabilisent dans la terre humide. Les herbes hautes chatouillent les chevilles. Les premiers mètres de l’ascension testent le souffle, réveillent les cœurs. Un second surplomb succède au premier puis un troisième, le lac s’échappe toujours plus haut, légende ou réalité. Quelques efforts supplémentaires et celui-ci s’expose. Léger souffle de vent, scintillements éclatants de l’eau pure, silence des solitudes, vol de rapace.
Quelques minutes de repos. Fruits secs, eau fraîche, peut être un œuf et du sel. La marche reprend. De l’autre côté du val, derrière les sommets, se dessinent d’autres pics entourant d’autres vallées aux villes noyées de nuages. Plus d’arbre, herbe rase, quelques fleurs ça et là, campanule, gentiane, ancolie… Le minéral remplace le végétal. Pierrier instable, sifflement de marmottes. L’un écoute, absorbe, concentré, évadé, l’autre comprend, s’émerveille, ému, fourbu. Quelques mètres au milieu des dernières neiges de l’hiver et la crête est atteinte.
Dans un souffle de vent cinglant, l’altitude nous saisit. Face à nous, frissons, les cimes blanches de la chaîne du Mont Blanc. Devant nous, vertige fugace, le vide. Derrière nous, d’autres cimes, plus modestes, au loin, le Léman.
Quelques mètres plus bas, un recoin au soleil, à l’abri, nous attend … repos, oubli, plus de souci, la vie …
Le printemps arrive, vous êtes devant un écran d’ordinateur. Franchement, vous seriez mieux dehors !
Dernière édition par Charles le Ven 18 Mar 2011 - 10:53, édité 1 fois
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 49
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Rando ... EG.
Bonsoir,
Joli petit texte un peu gnan-gnan, j'essayais de tout lire sans sauter aucune ligne.
La chute m'a pris à froid, je me suis presque retourné pour voir si les derniers mots s'adressaient bien à moi !
Amicalement,
midnightrambler
Joli petit texte un peu gnan-gnan, j'essayais de tout lire sans sauter aucune ligne.
La chute m'a pris à froid, je me suis presque retourné pour voir si les derniers mots s'adressaient bien à moi !
Amicalement,
midnightrambler
midnightrambler- Nombre de messages : 2606
Age : 71
Localisation : Alpes de Haute-Provence laclefdeschamps66@hotmail.fr
Date d'inscription : 10/01/2010
Re: Randonnée
:-)
Merci pour cette lecture de ce vieux texte !
Me souvenais même plus de cette dernière phrase :-))
Merci pour cette lecture de ce vieux texte !
Me souvenais même plus de cette dernière phrase :-))
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 49
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Re: Randonnée
Le fervent montagnard que je suis ne peut qu'être sensible à ton texte. Une description simple, sans fioriture, qui exprime justement la sérénité d'une randonnée. Une accumulation de petites choses qui ravissent les sens.
Je ne veux pas tirer la couverture à moi, mais je te renvoie ce poème en écho Charles : Animal minéral
Je ne veux pas tirer la couverture à moi, mais je te renvoie ce poème en écho Charles : Animal minéral
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 55
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: Randonnée
Une très agréable balade dans ces contrées vivifiantes. Une mienne amie me raconte souvent la même chose, la poésie en moins mais avec la même simplicité : les marmottes qui sifflent, les chamois, les choucas, les pierres, les cimes, la vue sur le lac (l'autre lac, celui d'Annecy). Tout y est. Un souffle d'air frais et une grande claque revigorante à la fin. Très joli texte qui fait du bien.
Invité- Invité
Re: Randonnée
Je profite d'être déjà en haut de la liste pour répondre ...
Ben, Easter, t'as plus qu'à venir crapahuter sur nos montagnes !
Et j'en profite pour corriger quelques fautes d'orthographes énormes que je viens de voir dans mon texte ...
Ben, Easter, t'as plus qu'à venir crapahuter sur nos montagnes !
Et j'en profite pour corriger quelques fautes d'orthographes énormes que je viens de voir dans mon texte ...
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 49
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Re: Randonnée
J’avoue que je préfère vivre ce genre de ballade plutôt que de la lire mais c’est parfaitement bien rendu, je m’y croyais et le mérite est de m’avoir fait prendre un bol d’air frais et voyager un peu.
J’ai bien aimé le procédé du "l’un et l’autre" qui esquisse les personnalités par minuscules touches.
J’ai bien aimé le procédé du "l’un et l’autre" qui esquisse les personnalités par minuscules touches.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re : Randonnée
J'aime ce texte plutôt poétique sur un milieu que je connais très bien et que j'adore.
Ca me rappelle une rando, cet été, où le lac n'était jamais au rendez-vous derrière la butte, là un petit peu plus loin...
Un petit bémol tout de même, l'ancolie dans l'herbe rase, ça le fait pas vraiment. Plutôt encore sous les arbres.
Ca fait aussi un peu tôt, le printemps pour ce genre de rando. Au printemps, c'est la fritillaire ou le crocus ou encore la narcisse que l'on rencontre et pourquoi pas le sabot de Vénus en sous-bois si on est super-chanceux.
Malgré ces petits détails, j'ai adoré faire cette balade
Ca me rappelle une rando, cet été, où le lac n'était jamais au rendez-vous derrière la butte, là un petit peu plus loin...
Un petit bémol tout de même, l'ancolie dans l'herbe rase, ça le fait pas vraiment. Plutôt encore sous les arbres.
Ca fait aussi un peu tôt, le printemps pour ce genre de rando. Au printemps, c'est la fritillaire ou le crocus ou encore la narcisse que l'on rencontre et pourquoi pas le sabot de Vénus en sous-bois si on est super-chanceux.
Malgré ces petits détails, j'ai adoré faire cette balade
Mirelie- Nombre de messages : 45
Age : 69
Date d'inscription : 04/02/2011
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum