Canine au ventre
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Canine au ventre
Canine au ventre
Le crépuscule dissipe la chaleur comme l’effet d’un anesthésiant, et le soleil, ce toubib, suture les nuages de rouge. Mais moi je reste ouvert, la bouche au vent, au bord des lèvres et du bond. Et toute la nuit durant je gueule, comme un chien portant toute une portée de toi.
Les autres sont rentrés c’est la nuit qui commence
Dans les gonds des volets il y a du vent qui danse
Tout est illuminé et les corps se balancent
On voit en transparence par les rideaux légers
Dans les gonds des volets il y a du vent qui danse
Je suis le chien en transe et la bête affamée
On voit en transparence par les rideaux légers
L’intérieur de ma panse et ma gueule agitée
Je suis le chien en transe et la bête affamée
Dans les ombres portées par la belle opulence
L’intérieur de ma panse et ma gueule agitée
Dans la nuit digérée et l’ombre en transhumance
Dans les ombres portées par la belle opulence
J’ai le sang qui s’élance et le ventre crevé
Dans la nuit digérée et l’ombre en transhumance
J’ai la vie qui balance et je me sens sombrer
Mort aux beautés qui dévorent
Le crépuscule dissipe la chaleur comme l’effet d’un anesthésiant, et le soleil, ce toubib, suture les nuages de rouge. Mais moi je reste ouvert, la bouche au vent, au bord des lèvres et du bond. Et toute la nuit durant je gueule, comme un chien portant toute une portée de toi.
Les autres sont rentrés c’est la nuit qui commence
Dans les gonds des volets il y a du vent qui danse
Tout est illuminé et les corps se balancent
On voit en transparence par les rideaux légers
Dans les gonds des volets il y a du vent qui danse
Je suis le chien en transe et la bête affamée
On voit en transparence par les rideaux légers
L’intérieur de ma panse et ma gueule agitée
Je suis le chien en transe et la bête affamée
Dans les ombres portées par la belle opulence
L’intérieur de ma panse et ma gueule agitée
Dans la nuit digérée et l’ombre en transhumance
Dans les ombres portées par la belle opulence
J’ai le sang qui s’élance et le ventre crevé
Dans la nuit digérée et l’ombre en transhumance
J’ai la vie qui balance et je me sens sombrer
Mort aux beautés qui dévorent
pachyderme- Nombre de messages : 72
Age : 37
Date d'inscription : 10/12/2011
Re: Canine au ventre
"Et toute la nuit durant je gueule, comme un chien portant toute une portée de toi."
Oui !
La première strophe surtout me plaît beaucoup, elle a des évocations surnaturelles, presque apocalyptiques, avec ce vent dans les gonds et cette lumière blanche que j'imagine très forte au troisième vers. Le quatrième vers qui reviendra ensuite à la deuxième strophe est formidable : l'idée des rideaux qu'on voit encore bouger au vent évoque pour moi une image terrible, qui me faisait très peur quand j'étais enfant, celle du rideau de ma chambre qui semblait bouger tout seul dans la nuit et la fausse clarté, malgré la fenêtre fermée, à cause de l'isolation défaillante.
La suite se gâte un peu à mon goût. La forme est intéressante, la répétition des deux vers remontés à chaque fois d'un cran me plaît beaucoup car elle fixe un décor sur lequel viennent osciller de nouvelles choses à chaque strophe. Toutefois, nous sommes par là mêmes moins surpris, ayant déjà croisé l'image, ce qui pousse le lecteur à décrocher un peu. Peut-être la répétition d'un seul vers aurait-elle suffit ?
Cependant, vraiment, cette sorte de mise en abyme reste géniale, car à chaque fois le sens qui entoure chaque vers change et on a l'impression d'une progression vers l'ombre et la nuit. On entre par les rideaux, puis dans la panse, puis dans la nuit de la panse, puis dans les ombres de cette nuit, etc...
"Dans les ombres portées par la belle opulence"
J'accroche moins, les adjectifs sonnent plus faux. Et puis, dans le thème, "opulence", c'est plutôt contradictoire, dans cette évocation de quelque chose qui dépérit, qui devient noir, moins que rien..etc.
On sent que le dernier vers a été rajouté. Pas indispensable selon moi.
C'est drôle, j'aurais bien vu placé "ambulance" à la fin. (surtout à la place de "transhumance" qui évoque un mouvement lent ne s'accordant pas avec "le sang qui s'élance", alors qu'"ambulance" aurait achevé cette idée de vitesse et de course vers la mort.)
Marine.
Oui !
La première strophe surtout me plaît beaucoup, elle a des évocations surnaturelles, presque apocalyptiques, avec ce vent dans les gonds et cette lumière blanche que j'imagine très forte au troisième vers. Le quatrième vers qui reviendra ensuite à la deuxième strophe est formidable : l'idée des rideaux qu'on voit encore bouger au vent évoque pour moi une image terrible, qui me faisait très peur quand j'étais enfant, celle du rideau de ma chambre qui semblait bouger tout seul dans la nuit et la fausse clarté, malgré la fenêtre fermée, à cause de l'isolation défaillante.
La suite se gâte un peu à mon goût. La forme est intéressante, la répétition des deux vers remontés à chaque fois d'un cran me plaît beaucoup car elle fixe un décor sur lequel viennent osciller de nouvelles choses à chaque strophe. Toutefois, nous sommes par là mêmes moins surpris, ayant déjà croisé l'image, ce qui pousse le lecteur à décrocher un peu. Peut-être la répétition d'un seul vers aurait-elle suffit ?
Cependant, vraiment, cette sorte de mise en abyme reste géniale, car à chaque fois le sens qui entoure chaque vers change et on a l'impression d'une progression vers l'ombre et la nuit. On entre par les rideaux, puis dans la panse, puis dans la nuit de la panse, puis dans les ombres de cette nuit, etc...
"Dans les ombres portées par la belle opulence"
J'accroche moins, les adjectifs sonnent plus faux. Et puis, dans le thème, "opulence", c'est plutôt contradictoire, dans cette évocation de quelque chose qui dépérit, qui devient noir, moins que rien..etc.
On sent que le dernier vers a été rajouté. Pas indispensable selon moi.
C'est drôle, j'aurais bien vu placé "ambulance" à la fin. (surtout à la place de "transhumance" qui évoque un mouvement lent ne s'accordant pas avec "le sang qui s'élance", alors qu'"ambulance" aurait achevé cette idée de vitesse et de course vers la mort.)
Marine.
Re: Canine au ventre
J'ai beaucoup aimé
Et marine a fait un commentaire que je ressens aussi.
Et marine a fait un commentaire que je ressens aussi.
Maryse- Nombre de messages : 811
Age : 80
Localisation : Montélimar
Date d'inscription : 22/09/2010
Re : Canine au ventre
Ce texte comporte de grandes qualités d'écriture. Néanmoins je trouve qu'il n'y a pas vraiment d'émotions qui s'en dégagent et c'est dommage. Je pense que c'est un poème dont la forme est audacieuse mais qui peut être manque de fond.
Lenor Knocker- Nombre de messages : 27
Age : 30
Date d'inscription : 31/12/2011
Re: Canine au ventre
Ah là là, je ne m'attendais pas à ça. Quelle force expressive, quel univers. Quel mélange réussi de deux registres d'intimité, deux intérieurs: la chambre et le corps qui tous deux reflètent l'exigence dévorante d'une passion. Intéressante analyse de Marin Marine (mais non, pourquoi l'ambulance? mais oui pour la facultativité totale du dernier vers).
Lenor Knocker a bien remarqué les qualité d'écriture. J'ajouterais la prouesse de l'alternance totale du texte construit sur seulement deux rimes, l'une pauvre en -É, l'autre riche en -ANSE (il nous faudrait un lien direct sur VosE avec l'IPA), systématiquement placées en rimes internes et rime finales.
Les autres sont rentrés c’est la nuit qui commence
Dans les gonds des volets il y a du vent qui danse
Tout est illuminé et les corps se balancent
On voit en transparence par les rideaux légers
La construction est en fait en héxamètres:
Les autres sont rentrés
c’est la nuit qui commence
Dans les gonds des volets
il y a du vent qui danse
Tout est illuminé
et les corps se balancent
On voit en transparence par les rideaux légers
Chapeau la maestria.
Lenor Knocker a bien remarqué les qualité d'écriture. J'ajouterais la prouesse de l'alternance totale du texte construit sur seulement deux rimes, l'une pauvre en -É, l'autre riche en -ANSE (il nous faudrait un lien direct sur VosE avec l'IPA), systématiquement placées en rimes internes et rime finales.
Les autres sont rentrés c’est la nuit qui commence
Dans les gonds des volets il y a du vent qui danse
Tout est illuminé et les corps se balancent
On voit en transparence par les rideaux légers
La construction est en fait en héxamètres:
Les autres sont rentrés
c’est la nuit qui commence
Dans les gonds des volets
il y a du vent qui danse
Tout est illuminé
et les corps se balancent
On voit en transparence par les rideaux légers
Chapeau la maestria.
Re: Canine au ventre
Ah j'aime beaucoup cette désespérance, cette violence.
Dommage que tous les vers ne soient pas des alexandrins. La chute fatale est percutante.
Dommage que tous les vers ne soient pas des alexandrins. La chute fatale est percutante.
Invité- Invité
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