Iliade (I - II - III)

L'Iliade I

L'Iliade est une boucherie épique infligée aux Troyens par les Grecs qui sont dès leur naissance arrosés d'huile d'olive et acquis au principe de la supériorité de leur race .

Un asiate mineur troyen ayant emporté dans sa robe brodée orientale une de leurs autochtones de souche, que vouliez-vous qu'ils fissent contre Troie?

Ils partirent, abandonnant mille Pénélope pour une intello qui potassait Schliemann." Troie, mythe ou réalité." Faut dire qu'elle en bavait avec son spartiate de Ménélas, ses airs de roi, ses brouets de sang noirs, ses ilotes de chair à canon et les cris du Taygète. En plus, au lit, un béotien qui gardait sa couronne. Et puis, Sparte, quel bled !

Dès qu'elle avait aperçu Pâris, son accent circonflexe d'ailleurs, ses mignons harnachés d'or, ses tigres du Bengale, ses colliers en dents de loup bleu, son appareil oriental, ses raffineries, toute cette pompe barbare, un incendie avait noyé ses yeux. Lui, il savait d'avance qu'elle était cuite. Ou, pour employer une expression plus égalitaire, qu'elle serait à lui.

Il gardait princièrement les troupeaux frisés de l'Ida dans le vacarme des sources répétées, des oiseaux fous et le tintamarre des pâquerettes sur overdose de vert, quand les trois Olympiennes lui étaient apparues, dans la grâce d'un Botticelli. Il lui fallut alors répondre à l'interrogation qui agite les profondeurs féminines de la naissance au botox. Suis-je la plus belle? Elles arrivaient chargées de bonus en échange du titre.

Cette mégalo d'Héra, aux cornes légendaires, aux rêves d'impérialisme conjugal, lui avait servi l'Asie entière sur un plateau. Lui, se sentait bien dans ses pompes mineures. Il n'avait pas l'âme expansionniste. Et puis, franchement, de près! Un brin de moustache frissonnait.

La coincée d'Athéna lui avait tendu sa soupière de sirupeuse sagesse et la victoire aux combats. Quelle va-t-en- guerre, celle-là! Un curé casqué!

Aphrodite qui n'avait pas encore de destin précis, avait laissé tomber:
- Je te filerai l'amour d'Hélène, la Marilyn des mortelles.
Alors, comme un homme, il avait dit oui, faisant d'Aphrodite ce qu'elle fut, est et sera pour les siècles des siècles. Un canon.

Voyant le titre, j'ai dit " tiens, un classique" (ça ne pullule pas)
Puis j'ai commencé à lire et non, tiens, pas un classique : mieux que ça !
Un ébouriffeur de classiques ! La race que je préfère !
( Et en plus, quand j'ai vu que tu avais exhumé "L'extase" et "Inquiétude" avec des commentaires élogieux, j'ai été sûre d'avoir affaire à un homme de goût
;-)))
Enfin, si tu es un homme, je n'ai pas vérifié....

Il y a trop de trucs qui m'ont plu dans ce texte pour que je les énumère. Vivement la semaine prochaine, pour pouvoir en lire un autre !!!

Après vérification, je suis bien une femme ! Merci Coline de ta lecture encourageante. Je m'en vais donc peaufiner le II pour ne pas te décevoir .



< Misra, désolé mais nouveau petit "rappel à l'ordre"...
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La Modération >
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Bonsoir,

Une très belle écriture ... mais je suis plutôt hermétique à la mythologie et n'y connaissant donc pas grand-chose je ne peux guère juger de la qualité du fond.

Amicalement,
midnightrambler

C’est amusant, bien trouvé et j’aime l’idée de jouer avec les mythes.
Mais, tel quel, je me suis demandé où ça allait, quelle était l’intention au final. Il me manque, pour l’instant, un fil directeur clair et posé autrement que dans la simple intention de s’amuser mythologiquement.

Bienvenue !

La mytho c'est pas mon rayon, même si je conviens qu'il ne faille pas négliger son influence. Mais la mytho ainsi revue, là je dis oui, et même "encore " !
Bienvenue ici.

J'aime ce ton ! Fais gaffe aux photes d'hortaugrafe caen maime !

Merci à tous ceux qui m'ont lue et tout particulièrement à ceux qui m'ont adressé un commentaire.
Coline, merci encore de votre message
Midnightrambler et Easter(Island) merci de vos mots chaleureux et de votre intérêt pour un texte au thème qui ne vous est pas familier.
Elea, je vais vous décevoir. Aucun objectif à cette écriture si ce n'est le pur plaisir de dépoussiérer les mythes. Mais votre remarque me touche, merci.
Pascal-Claude Perrault, je vous remercie de votre passage au contenu énigmatique !

Je ne viens pas souvent (du tout) en prose. Mais ce titre m'a retenu. J'ai bien fait. Il y a de l'exercice m'a plu et me plaît. Accepteriez-vous cette transmorfission oulipoïde ? (sinon je demanderais à dés modés de la retirer, iscribus interruptus gaudet) :

L’ile Iadin

Il est une boucherie l'aïd qui pique, flinguée au trot par rien les i Grecs qui, sondés à leur naissance rosée dildo live, sirtakis Ô prince cipide, au-delà super irrité de leur Horace.

Un naze athée i mineur trop bien portant ayanté dansa déroba brosse d’or i talent, une de l’heure zautos stones déjà miel de souche, queue vous rouliez qu’ils pissent contre toi ?

Ils tirent bandent adonnant mille peine et Lopé pour un tel qui au pot tassait et chie el man. « Trois Miterrand allités ». Faux dire que belle en navet son mec part de FIAT & CNN hélas, Césaire de Roy Ladurie, ses Arrouet de sans nour, ses îles et dotes de casher ânon et l’écrit du Thé en jette. Plus un baise-au-lit qui gardait sien sa roue conne et cuisse belle trappe plaide !

Teckel navette a perçu Paris, connasse en zircondaille leur flexe s’aime gnons art n’à chier dehors, tiges dures et s’égalent bien, z’écoles liées dedans poules beules, sonar pareil au Hental, ses raffles renie, toute cette bombe part par un et cent dix navets noix et c’est eux. L’huile AV savant SeKeléQué twitte. Oui pourtant ployer une ex- plus tergale pression Teckel se hait à l’huile.

Il regardait civièrement les croupes irisées de Frilda dans les Carmes d’Eva sourds, et prêtait des oies aux fous et le thym de ta mère de Pâques sue l’envers dos Dewaere, Caen et les trois autres impies hyènes luirent à l’été paru, dans la grasse d’un Thibaud chéri. L’huile phallus de l’horreur à pondre à l’Inter gros garçon qui habite les pros les frondeurs, élimine aime l’essence aux toxos. Jouisse la poubelle, Elsa chavirait barge et tonus étanchant d’huîtres.

Sept Mégane au corps de rat, les gens rêvent d’Eros, d’imper et de réalisme je gaule qu’on luit, avaient la vie entière sur une tauplasie. L’huile sentait bon dans ses peurs mine de rien. Il avait le napalm ex-panse et sioniste. Et buis, branchement de frais ! Un frein de bouse tache missionnaire.

Le coin c’est daté, Navélu tendit sa croupière de si puruleuse gagesse et le vit boire au coma.Quelle vantargue celle-là ! Un cul qu’écrasait !

L’affreux dit ékénavo pas de près d’intestin, avait baissé le ton.

Je te file la raie d’amour et l’aine, ma Marine des îles Ortell.
A l’or commun homme il avait joui céans d’Aphrodite et de six futs, et qu’elle erra pour les éclisses des siècles. Un an con.

L'Iliade II

Donc, lorsque Pâris vit la braise des yeux d'Hélène, ce ne fut pas un scoop. Néanmoins le sex-appeal de la bourgeoise du roi de Sparte le tirebouchonna jusqu'au fond. La belle n'usurpait pas sa réputation. Le cocktail palmipédo-humanoïde était molotov.

Ce sacré Zeus en avait eu une idée ! Se camoufler sous des plumes de cygne pour aller couvrir Léda, la prédestinant à la ponte et aux tableaux de Gustave Moreau ! En tout cas, le fruit de l'éclosion ébranlait le prince Troyen. Il eut dans la bouche un goût d'alcool de roses et tendit à Hélène sa brûlure personnelle.

Sur la mer couleur de vin qui les emporterait, sous le ciel partagé, elle expérimenterait à un degré particulier les rayons du désir barbare mâtiné de miel. Ivres ils seraient. Au corps à corps dans les bleuités fauves de l'Hellespont sous la rame. Jetés dans la nuit éternelle du sexe sans retour, pains d'épices roulant sous les coups de trique du soleil.

Il eut une pensée pour Aphrodite. Elle lui avait dévoilé les dessous de cette fatale pastorale qui l'avait élevée au rang de Miss monde.

Tout avait commencé sur l'Olympe, aux noces de Thétis et Pélée. La météo avait tenu ses promesses. Le brouillard matinal s'était dissipé, dégageant les cimes, et le soleil trompétait. En bout de table trônait le couple incongru. Thétis, déesse du grand bleu, ajustait ses voiles translucides près du mortel Pélée. Il n'en menait pas large, vert de trouille à l'idée de commettre quelque incartade. Son statut de goy le paralysait. Tous les autres festoyaient sans inhibitions, quand Éris avait déboulé tout à trac et jeté la pomme de la discorde.

La pomme, malgré son nom juvénile et rond, fût-elle en or ou en pulpe et trognon, a été choisie par les sommités pour être le serpent des fruits. Elle hante des scènes primordiales où se prennent des décisions à long terme qui ont fait évoluer les recherches picturales sur la structure de la feuille de vigne. Car malgré ses vers, la pomme n'a pas été bannie de la surface de la terre. Résigné, l'homme cultive son jardin.

Éris avait donc jeté la pomme en plein milieu de la table de verre. Il y avait eu un cliquetis de couverts divins. Ganymède avait retenu de justesse une aiguière de baccarat. La trouble-fête avait attendu que le fruit achevât sa course. Il dodelinait encore près d'une verrine d'ambroisie lorsqu'elle lança :

– À la plus belle !

Avec Héra et Athéna, elles avaient pris les louches à nectar et s'étaient salement bigornées. Le Père Zeus avait tenté de s'interposer. Mais les trois bougresses n'entendaient rien, il gueulait pour des prunes. Alors il avait demandé à Hermès de lacer ses sandales ailées, sa lyre, sa flûte de Pan, sa verge d'or, et de voler avec les trois furies jusqu'aux flancs de l'Ida où paissent les bœufs bouclés. Il y trouverait un certain Pâris, fils de Priam, roi de Troie, momentanément préposé à la garde bovine, lui ferait part du tsunami qui ébouriffait l’Olympe et le nommerait juge souverain. À lui d’aiguiser ses critères esthétiques pour décerner le prix de beauté.
Et l’heureuse lauréate avait terminé son charmant résumé en concluant :
̶ La suite, tu connais. Hélène, c'est ta pomme.

Quand l’épopée homérique est ramenée à une « boucherie »...
Une boucherie ? un carnage, un massacre, une hécatombe ? Pas vraiment. Une grande bouffe, plutôt. Le registre semble, en effet, culinaire, avec ces grecs « arrosés d’huile d’olive ». Ils semblent, ces grecs si onctueux, plutôt partis « bouffer » du troyen afin de rassasier leur appétit de supériorité.
Faut dire qu’en matière de cuisine, les fils de Priam se révélaient de fines gueules autant que d’excellents maître queux, et Pâris savait s’y prendre pour mettre à cuire une Hélène. Il commençait par lui mettre le feu, « des braises dans les yeux », puis la faire flamber à l’eau de vie, « un incendie avait noyé ses yeux ». C’est ainsi que « Lui, il savait d'avance qu'elle était cuite. » Toute cette préparation culinaire à partir d’une pomme d’or.
Alors que Hera « lui avait servi l'Asie entière sur un plateau. », un impérial festin ; que la grande Athéna lui avait servi la soupe « sa soupière de sirupeuse sagesse », Pâris avait choisi la croquante Aphrodite. La belle Hélène lui était promise. Rien d’une bonne poire. Non, non, la faute à une belle pomme.
Il y eut une rencontre meetic entre deux personnages, Hélène et Pâris, grâce à l’Apple d’or d’Eris, au temps antique.
La guerre de Troie fut une guerre d’anthropophages, une lutte entre cannibales gastronomes.

Il y a à boire et à manger chez Homère.
A boire, c’est sûr. On y « tirebouchonne », on y avale des « cocktails Molotov » ; Hélène est « canon », Pâris a « dans la bouche un goût d'alcool de roses ». Même la mer est « couleur de vin », elle est aussi à boire. On y déguste des « louches » de nectar, et des « verrines d’ambroisie ».

Le grand banquet homérique est un régal, d’autant qu’il se goûte au milieu d’une galerie de peinture où les yeux dévorent du Botticelli et du Gustave Moreau.
Homère ainsi revisité est bien savoureux. Merci Misra. Et bienvenue sur V.E.

A taaaaable, tout le monde !
C'est Misra qui cuisine, on se lèche les babines !

Toujours aussi amusant, je suis avec plaisir. Et j’aime beaucoup le ciselé des mots, pas un ne dépasse, chacun est choisi avec soin (du moins le rendu l’est, soigné).

Z'avez pas vu Misra ? Oh la la la la la...
Serait-il impoli d'implorer de vous une suite, Misra ? J'ai lu avec appétit ; mais ce n'était que l'apéritif, non ?

Iliade l'idée dans ce détournement. Merci d'avoir sorti cette tranche de mite au logis de la naphtaline.

Ils sont partis à leur poursuite, les Grecs, Achéens aux belles guêtres, Danéens aux boucliers d'airain, Argiens au grand cœur. Du moins ont-ils essayé. Car sur le rivage d'Aulis leurs mille vaisseaux creux restèrent coincés. La brise qui a emporté Pâris et Hélène retient son souffle, réticente à pousser cette bande de braillards qui court après sa vedette préférée. A sa décharge, elle ne se doute pas des conséquences.
En bon Grec qui se respecte, le roi des rois de l'armée en panne, Agamemnon, frère de Ménélas, l'infortuné spartiate cocufié, consulte l'oracle qui l'accueille civilement.

– Quel bon vent t'amène, puissant roi des rois?
– Oracle, toi qui as une longue vue, dis-moi pourquoi les vents se taisent, condamnant tous les grecs à jouer aux dames sur le rivage.
– J'ai eu vent, ô puissant Atride, que tes intrépides soldats avaient offensé Artémis en massacrant ses biches.
– Les saligots !
– Pussent-ils, avisés, s’en tenir aux bourriches !
– Les ostrogoths !
– Ou friser sur le sable leurs dociles caniches !
– Les camelots !
– Ou tirer vaillamment sur leurs douces cibiches !
– Les bourricots !
– Puissant Atride, je te le dis à présent sans fioritures : A pisser contre le vent, on mouille sa chemise.
– Les mendigots !
– Ou, pour être plus explicite : Qui sème le vent récolte la tempête.
– Les godillots !
– En un mot, il va falloir payer si tu veux que le vent tourne.
– Ton prix, grand manitou, sera la mien.
– Je serai donc bref, nul besoin de tergiverser : Sacrifie ta cadette Iphigénie, tiens ta flotte prête, le vent l'emportera.
– OK ! A tes souhaits ! J'envoie illico un messager à Mycènes et je la zigouille dès leur retour. Merci, Longue-vue.
– Bon vent, fortuné Agamemnon.

Ragaillardi notre homme s'en retourne au campement en coup de vent, mande son estafette zélée et la somme de partir sur-le-champ chercher Iphigénie.
– Seigneur, que fera donc la douce Iphigénie au milieu de ces mâles par le vin abrutis?
– T'inquiète, elle fera pas de vieux os. Je vais l'égorger sur l'autel d'Artémis et nous aurons le vent en poupe !
– Immoler cette enfant, Seigneur, en aurez-vous le coeur ?
– Il m'en restera trois. Mon fils Oreste et mes deux autres filles, Electre et Chrysothémis. C'est bien suffisant. Les filles ne font rien que nous empoisonner l'existence.
– Mais que dira la reine, ta valeureuse épouse, sa majesté Clytemnestre ?
– Embrouille-la, idiot ! Sers-lui quelque salade ! Dis-lui qu'Achille veut épouser Iphigénie avant de prendre le large.
– Achille !!!! Mais vous n'ignorez pas, Seigneur, que du soir au matin dans les bras de Patrocle il fait câlin câlin !
– Suffit ! Va.

Ah, tu es bien partie, là ! Le filon peut durer et si l'assaisonner à ta sauce tu persistes, je continuerai à me lécher les doigts !

Voilà de quoi passer de bons moments ! J'attendrai, donc, le IV avec les petits camarades.

Toujours aussi jouissif, particulièrement les dialogues, ici savoureux. Et je ne parle pas d’Achille et Patrocle, j’en ai gloussé.