Exo Une image, mille mots : Requiem

Quand sur un mur beig' crépi par le temps
Brocolis a subi le châtiment suprême
Que le sang à ses pieds se fige et devient blême
On voudrait assister à son enterrement
Porter ses couleurs et ses petites pousses
Au pinacle des choux au ciel de lune rousse

Que mangeront nous donc à l’aube du destin
Tragique et bien injuste pour de pauvres humains

Il n’en reste plus qu’un échappé du massacre
Des pauvres bracicacées offert par Médicis
A la France en des temps occupés au grand sacre
Quand il aurait fallu sourire sans ce vice

De guillotiner tous les nouveaux ovni verts

Quelques irrégularités dans les vers me laissent penser que cette exécution fut menée un peu à la hâte mais c'est sans doute ma faute avec cette incertitude qui planait quant à la date de l'enterrement.
Merci de nous rafraîchir la mémoire au sujet de l'origine transalpine de ces "ovnis verts"

J'aime beaucoup le e élidé de beig' et l'enjambement (ou le rejet, je ne sais plus) du "destin tragique".
Admiratif du fait que de simples légumes, fussent-ils à poils, aient pu faire vivre telle tragédie à Marie, dont Corneille s'inspira dans "S'il n'en reste qu'un, je serais celui-là"... "Nous ne nous vîmes plus qu'un en arrivant au porc"

Requiem aeternam à ce chou, façon historique. N'ai pas pu garder mon sérieux jusqu'à la fin...

Savoureux mélange !Poésie, histoire et science-fluxion !

Lu sans effeuiller le sujet...

Éclaircie, c’est tout bieau ceça !
Le dernier quatrain est superbe :

Il n’en reste plus qu’un échappé du massacre
Des pauvres bracicacées offert par Médicis
À la France en des temps occupés au grand sacre
Quand il aurait fallu sourire sans ce vice.


Ça se boit d’un trait ! Hop une gorgée ! slurp ! (j’ai quand même mis un point à la fin)