Entendre
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Damy
Arielle
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Entendre
Vous n'entendez rien
lorsque vous bâillonnez
arrachez la langue
coupez la gorge
Alors on crie des yeux
espérant que l'orage
nous réponde
Que la pluie nous apaise
et la terre nous happe
comme graines stériles
Le silence s'abat sur nos mains déliées
Il est déjà trop tard pour atteindre l'aurore
La vie ne frémit plus dans les draps repliés
Le vent et l'océan pourtant grondent encore
Au loin.
lorsque vous bâillonnez
arrachez la langue
coupez la gorge
Alors on crie des yeux
espérant que l'orage
nous réponde
Que la pluie nous apaise
et la terre nous happe
comme graines stériles
Le silence s'abat sur nos mains déliées
Il est déjà trop tard pour atteindre l'aurore
La vie ne frémit plus dans les draps repliés
Le vent et l'océan pourtant grondent encore
Au loin.
Invité- Invité
Re: Entendre
Comme un soleil comme une éclaircie
Comme une fleur que l'on cueille entre les orties
Il doit venir comme vient le beau temps
Il doit venir comme vient le printemps
(Michel Fugain)
Invité- Invité
Re : Entendre
J'aime bien ce silence, sorte d'autisme qui nous submerge, cet enfouissement auquel personne n'échappe, et pourtant "l'océan gronde" toujours. Tu témoignes d'un paradoxe existentiel qui justifie la poésie. Evidemment demeure le malaise de cet état... Merci Eclaircie, celle dont on ne peut se passer.
Raoulraoul- Nombre de messages : 607
Age : 63
Date d'inscription : 24/06/2011
Re: Entendre
Eclaircie vous avez parfois de ces fulgurances en vos lunes sans nuit qu'y luit sans nul.
J'adore d'autant plus ce " on crie des yeux " que vous me faites aussi entendre "on écrit des yeux" autant que "encrier des yeux". C'est magnifique.
Et je vous prolonge dans votre métaphore de la plume en ce si beau et vôtre "Le silence s'abat sur nos mains déliées" : les mains déliées sont celles qui libres ou libérées, dé-liées, savent si bien écrire le silence qui nous parle.
J'adore d'autant plus ce " on crie des yeux " que vous me faites aussi entendre "on écrit des yeux" autant que "encrier des yeux". C'est magnifique.
Et je vous prolonge dans votre métaphore de la plume en ce si beau et vôtre "Le silence s'abat sur nos mains déliées" : les mains déliées sont celles qui libres ou libérées, dé-liées, savent si bien écrire le silence qui nous parle.
Entendre
J'ai écouté ce poème attentivement. Très beau. Particulièrement :
Le silence s'abat sur nos mains déliées. Le vent et l'océan pourtant grondent encore
Le silence s'abat sur nos mains déliées. Le vent et l'océan pourtant grondent encore
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 64
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
Re: Entendre
raccourci concis précis. Tout de même un peu sens caché.
Mes préférés:
"et la terre nous happe...
"le silence s'abat sur nos mains déliées...
"la vie ne frémit plus dans les draps repliés..."
J'ai dû relire une ou deux fois pour retenir ces trois vers et poser l'hypothèse suivante:
ce poème s'articule autour d'affres que subit un corps. Ce corps dont on a commencé par mutiler l'expression par un bâillon, puis en lui donnant la mort. Mais votre mourant ne veut pas mourir; il substituera d'ailleurs à sa langue coupée la langue du regard. Tout de même ce regard est ultime car c'est lui qui le libère (d'où les mains déliées); et il ne tremble plus, en tout cas plus devant la mort: sa "vie ne frémit plus dans les draps repliés".
Par ailleurs j'ai deux questions:
1- La mort vue comme Libération c'est un peu attendu, vous ne trouvez pas?
2- Y a-t-il une version plus longue de votre écrit?
Bien à vous
< Inutile de "CITER" tout le texte à commenter, cela rallonge inutilement les messages.
Merci de votre compréhension.
La Modération >
.
vers d'ether- Nombre de messages : 60
Age : 35
Localisation : Pays de la liberté
Date d'inscription : 06/09/2009
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