Passage

« … » Dit-il d'un ton péremptoire. Je lisais le dictionnaire pour parfaire mon vocabulaire, je levais les yeux, le regardais soudain éveillée par le son de sa voix. Il s'était assis face à moi, à cheval sur une chaise branlante. Son regard me transperçait, glacée par l'évidence soudaine d'un jour sans lendemain je remontais le châle sur mes épaules. « Pour garder les masques, mieux vaut rester à l'abri de l'obscurité sous cette voûte non étoilée, n’est-ce pas ? ». J'étais fascinée par les mots qui sortaient de sa bouche, ce n'était plus qu'une question d'heures. Son regard devenait insupportable, je quittais la pièce et montais les escaliers le livre à la main. Le silence enveloppait la maison nue au milieu de la forêt. Le parfum de ces mots capiteux et les notes de sa guitare, accordée aux attentes de ces femmes auxquelles il faisait la cour, montaient jusqu'à moi, jusqu'à l'étourdissement. Au milieu de ces rires, de cette joie artificielle qui permet d'oublier, il semblait être unique, le dernier des hommes, le seul digne d'intérêt. L'espion de nos espoirs, l'amant qui sème le doute, qui aime son reflet dans le regard de l'autre. J'étais alors en guerre contre moi-même quand sa silhouette entraperçue fit vaciller mes certitudes. Plus jamais m'étais-je juré. Dans le miroir de la chambre mon visage pâle me rappela mon serment. J’ouvris la fenêtre pour respirer, le froid gifla ma joue. Une larme coula sur mon sourire apaisé. Non plus jamais. Je ne veux que l’authentique, le vrai. La brume s’accrochait aux arbres, j’ouvris les bras et glissai dans les siens.

C'est un texte intéressant, un peu étrange, tout seul comme ça, on a l'impression d'un fragment détaché. Il y a de bonnes choses, la capacité de créer une ambiance en quelques lignes, une poésie dans l'expression, mais à mon avis des choses à revoir côté ponctuation et emploi des temps, qui gâchent un peu la lecture :

Je lisais le dictionnaire pour parfaire mon vocabulaire, je levais (pourquoi un imparfait plutôt qu'un passé simple ?) les yeux, le regardais (idem) soudain éveillée par le son de sa voix. Il s'était assis face à moi, à cheval sur une chaise branlante. Son regard me transperçait, (là, je ferais une pause plus marquée, ce sont deux propositions indépendantes) glacée par l'évidence soudaine d'un jour sans lendemain (virgule) je remontais le châle sur mes épaules.
[...] Son regard devenait insupportable, je quittais (passé simple plutôt) la pièce et montais (idem) les escaliers le livre à la main.
[...] J'étais alors en guerre contre moi-même quand sa silhouette entraperçue fit vaciller mes certitudes (la formulation est bizarre, le "alors" est incongru, entre autres choses). Plus jamais (virgule) m'étais-je juré.

J'étais alors en guerre contre moi-même

pas d'objection à "alors" que je trouve ici joli, féminin.

amicalement, purée...
:

Bonsoir,

Un joli petit texte ...
Des imparfaits un peu pesants ...

Amicalement,
midnightrambler

Ambiance, poésie… Mais je suis resté sur ma faim. Trop court de mon point de vue. Un peu comme si l'auteur voulait tâter l'eau du bain. Plongez que diable !