Mon coeur

curieusement, le sexe qu'en général on aime n'est pas au nombre des "proxèmes

http://www.cnrtl.fr/proxemie/amour

c'est dans son cœur que j'aménage le jour
j'avais toute la lumière au bord de la peau
je me sentais imprévu comme une nuit de gestes idiots
je ne savais même pas mon teint de misère
mon coeur à moi c'était l'été sur terre
je me méfie de la vie enfin je me méfie

je cueillais ces roses heures si saintes si belles
dessous les yeux agrafés comme des décorations
je me suis déshabillé de regards (elle est mieux belle
quand elle est seule)
le coeur ferme tard le printemps pour un linceul

j'avais tous les oiseaux du monde dans deux gestes de tendresse
toutes les lèvres fermés comme des bordels très tard
toutes les aventures chapeautées qu'on s'invente le soir
les jambes aux semelles de rêve pour marcher plus haut marcher plus loin enfin plus long

les enjambées de proverbes pour arriver au mot amour
les plaines parcourues avec dans les pieds un seul nom
toutes les pierres fleurissaient d'une unique destination
le corps rentré chez lui c'est dans tes bras qu'il devient jour
je voyais l'éclipse faite pour un frisson

et tous les soleils venaient sans que je les explique
je me souviens je crois je ne manquais de rien
un visage se déshabillait d'une façon si légère
on l'aurait d'eau de lune ou de clair de la terre
et si je voulais je m'y pouvais baigner

une cigarette remplaçait facilement un baiser
je tirais la couette jusqu'à ce qu'elle fasse figure de douceur
j'allongeais les jambes comme si ça repoussait l'horizon
mes poignets avaient quelque chose du tournesol

je savais des mots que l'habitude oublie
je suivais le cours de mes joues et je m'endormais par terre
la pensée échappée sans que je retienne sa robe

je savais des gestes que l'habitude oublie
là où tu te trouvais il y avait la tendresse
et tout ce que je pense et tout ce que je dis

je ne croyais pas qu'entendre ton nom fut possible
quelqu'un a déchiré toutes les preuves de ton coeur
ne trouverez vous jamais quelqu'un d'aussi négligeant que moi

et dites moi au juste ce que je fais ici
aucune chaise n'accueillera toujours mon discours
mais déjà j'oublie enfin j'oublie
c'est pour cela bien sûr qu'on aime tant la nuit

il y a des ports bruyants je crois de grandes clameurs
des soupirs inécoutables
des pans de vie derrière la fatigue

tout cela qui forme une belle zone blanche

le blanc de mes yeux la neige de ta peau

oh bah c'est à chier

C'est pesé, soupesé, raisonné, finalement apaisant. Les images sont belles, en fin de compte rassurantes.Les liens sont noués, les ponts sont jetés.

Un bel équilibre où le dedans vaut le dehors.

J'ai aimé cette lecture en va-et-vient.

entre tes reins lalala



un peu moins nul =>

c'est sous sa lèvre que j'aménage le jour
j'avais toute la lumière au bord de la peau
je me sentais imprévu comme une nuit de gestes idiots
je ne savais même pas mon teint de misère
mon coeur à moi c'était l'été sur terre
je me méfie de la vie enfin je me méfie

je cueillais ces roses poussées à ma chemise
dessous les yeux agrafés comme des décorations
je me suis déshabillé de regards (elle est mieux belle
quand elle est seule)
le coeur ferme tard son vêtement devient linceul

j'avais tous les oiseaux du monde dans deux gestes de tendresse
toutes les bouches fermées comme des bordels très tard
toutes les aventures chapeautées qu'on s'invente le soir
des jambes aux semelles de rêve pour marcher plus haut plus loin plus long

des enjambées de proverbes pour arriver au mot amour
des plaines parcourues avec dans les pieds un seul nom
toutes les pierres fleurissaient de cette destination
le corps rentré chez lui c'est dans tes bras qu'il devient jour
je voyais l'éclipse faite pour un frisson

il se fait un peu tard... "entre tes reins lalala"... je reviendra demain il ne s'envolera pas... à demain Calvin...
c'est pas un peu tricher, doubler, tripler, quadrupler... corde à sauter cinq formes en un clic un clin d'oeil...
pas mal la galaxie vue de loin... de près, c'est difficile, l'amour...

bonne nuit gros bisous

Je n'ai lu que le troisième, ton commentaire, Calvin, n'incite pas à regarder les premiers.
J'aime toujours te lire, tant le foisonnement d'idées est présent, la plupart des images font mouche.
Parfois on peut regretter l'absence de ponctuation (surtout là, en vers) ou un retour à la ligne pour séparer les phrases.

Calvin a écrit:oh bah c'est à chier

ch'ui pas fort en anatomie
mais ça
il me semble que cela s'appelle un sphincter

...
j'espère que vous ...etc... toutes mes excuses...etc...