Décomptes d'auteur

Dans un premier mouvement, on se dit que le texte charge un peu...
Mais finalement, en réfléchissant à quelques "gloires littéraires " récentes, ... ben pas tant que ça !
Ce qui est amusant, c'est le point de vue adopté : "l'auteur" lui-même ; et toute ta malice, Aseptans pour faire passer ton ironie à travers la superbe inconscience du personnage !

Un texte empli de réflexions bien senties et désabusées sur la périphérie de la littérature, cet aréopage qui circule autour d'elle, qui fait et défait les gloires. Ces mille et une contingences, externes au fait littéraire, et qui pourtant priment sur lui.
Quelques traits d'esprit, un style fluide... La seule chose qui manque, c'est une chute, un retournement de situation, un imprévu, une surprise... Enfin, là, on a l'impression que le récit s'arrête, un peu abruptement. Dommage. On aurait bien suivi l'affaire encore quelques paragraphes.

Ubik.

En te lisant j'ai immédiatement pensé à un relativement récent "baby écrivain", 17 ans je crois, qui a écrit son autobiographie édifiante, doté de la cuillère d'argent avec laquelle il est né et qui lui sert désormais à préparer ses sniffs de coke et d'une reconnaissance littéraire qui doit tout à ses célèbres parents cinéastes, ces infâmes géniteurs qui font rien qu'à lui donner de l'argent mais pas d'amour même que c'est à cause d'eux qu'il fréquente les soirées branchées et débauchées où l'on perd son innocence mais où l'on gagne en amitiés à haute valeur ajoutée sur le plan médiatique, où l'on erre de plan coucheries en plans marketing, avec l'ambition majuscule de pondre un opuscule cul-turellement stupéfiant, expliquant qu'au crépuscule, être fils de riches c'est vachement ingrat l'air de rien, et qu'en plus c'est pire parce que son papa et sa maman et ben ils sont artistes et tu comprends tout le monde les admire, c'est dégueu et c'est pas juste, il lui reste quoi à lui pour exister à part contacter la maison Fayard et convoquer les critiques télé et presse qui se pressent depuis toujours dans le salon familial , afin qu'il puisse vomir en paix son déjeuner, son cordon ombilical, et sa révolte d'ado des beaux quartiers et accessoirement ramasser la monnaie, ?

Un portrait "d'écrivain" contemporain tout à fait crédible, ton conte d'auteur. J'aime bien ta conclusion , je plussoie, c'est pas parce qu'on est un vaurien qu'on ne bénéficie pas d'une haute valeur ajoutée, le prix, l'argent du prix et le sourire de la libraire.

Voilà un portrait plaisant à lire d'un jeune écrivain en ascension dans le monde de la littérature, avec son lot d'hypocrisie et de compromission. Je trouve cependant votre cynisme pas bien méchant, il aurait mérité plus de mordant. Le ton me semble trop neutre, comme si le narrateur considérait ces évènements avec beaucoup de détachement, sans de rélles prises de position. Le fait qu'il se fasse balloter à droite et à gauche le rend finalement assez transparent. Les écrivains sont pourtant, a priori, des gens passionnés.

Un portrait "d'écrivain" à l'égo surdimensionné et celui d'un certain milieu dit littéraire "poeple" plutôt bien décrit. Bien narré, mais avec, parfois, un manque de liant entre les paragraphes. Une chose qui m'agace particulièrement est cette propension à passer à la ligne suivante trop souvent, ce qui renforce l'impression de propos un peu décousu.

Un sentiment de trop plein pour moi, de démonstration trop appuyée; la lecture n'est pas désagréable, tant s'en faut, mais donne quand même l'impression d'un catalogue des pratiques (in)avouables de la grande édition ; et plus le narrateur en rajoute plus l'impression de la liste exhaustive avec cases à cocher se confirme.
D'un autre côté, je ne serais pas étonnée que le texte soit un cas patent de l'illustration par l'exemple, la forme en parfaite adéquation avec le fond.

Une tape sur les doigts des relecteurs :
ils ont toujours le mots juste

J’ai lu d’une traite, j’ai souri, j’ai été énervée (plutôt bon signe, c’est que j’étais dedans) et pourtant il m’a manqué quelque chose, la démonstration est un peu appuyée, l’intention déborde parfois du récit et est trop visible.
En gommant un peu là et en évoquant un peu plus ici, ça passerait mieux je crois. Surtout avec une écriture aussi agréable à lire.

Bonsoir,

Ce texte tombe bien : ce début d'avril a connu la sortie à quelques jours d'intervalle d'un n-ième Lévy et d'un n-ième Musso ... soyons justes cependant, ces deux romans dépassent largement les cent pages !
Le ton et la forme sont sans reproches ... Démonstration appuyée, trop plein, je ne trouve pas d'autres commentaires que ceux déjà utilisés pour résumer l'impression que j'ai ressentie moi aussi à la lecture de ce texte.
En fin de compte, on peut se consoler en se disant que ces grosses productions commerciales permettent aux maisons d'éditions la diffusion d'ouvrages de plus grande valeur.

Amicalement,
midnightrambler

J’ai lu ce texte d’une traite. Ça se boit comme du petit-lait.
Voilà une bonne description des coulisses d’un certain showbiz avec ce personnage fade et sans envergure à qui tout est offert. Finalement, il aurait dû faire sciences po…

Merci pour vos remarques pertinentes.

Le narrateur n'est pas dupe ; son analyse reste froide, pas encore cynique. Son style est "linéaire", à la frange du "degré zéro" de l'écriture.
Il se contente de vivre sa situation en restant extérieur. il prend ce qu'on lui donne, mais commence à s'abandonner.
Finira-t-il par croire, à se laisser emporter par sa vanité ?