Ciel

Je perds ma pensée
en sortant ma tabatière
doigts jaunes Un souvenir
le vieux monsieur passé
sur les quais Le sourire
à cette bouche Le ciel comme une robe en fête Je déshabille
le soleil sur mes dents On m'allonge
un peu froid
elle est le nord
sa joue sa lèvre son corps
mes yeux me brûlent et je m'endors
boussoles de confiance
et la semaine comme le dimanche
dans les grands mouvements vides des fêtes foraines
je serrai ta main sans y penser
l'eau nous fût offerte par le garçon de café
les arbres étaient comme des drapeaux
par la lumière ourlés
le monde aimable contre mon coeur Roule
mes doigts la cigarette
je fumais sans le fumeur
je suis le figurant de ce rêve
sous ma canne les pavés toquent
et tombent dans le ventre d'une palombe
coup d'aile Sortez le décor du monde
je laissai ta joue contre une pluie fine
tu te baissais
sous les rideaux des photos jaunies d'albumine
l'obus des gestes de faïence
un seul lieu pour ce corps
la rose des confiances Souffle La tendresse aux joues pervenche
c'était la semaine comme le dimanche

J'aime la beauté contenue dans ces "gestes de faïence". L'écriture, aussi. Ces majuscules éparpillées. La typographie.
Bref, j'en reprendrais bien un peu.

J'ai trouvé ce texte joli.
Je me permet tout de même une critique. C'est peu difficile a lire probablement à cause de la typographie.

C'est superbe !

Le ciel comme une robe en fête

Le monde aimable contre mon coeur

Les gestes de faïence

... heu tout, en fin de compte !
Prospero, bienvenue ici, j'espère que tu en as plein comme ça ...

Bonjour et bienvenue.

J'ai beaucoup aimé ma lecture. Ces vers sans ponctuation, où l'on est guidé par les majuscules, ce découpage des vers. (j'aime les vers libres)

"mes yeux me brûlent et je m'endors" -> les yeux me brûlent, peut-être ?

"le monde aimable contre mon coeur Roule
mes doigts la cigarette " -> je n'ai pas trop compris à quoi ce rapportait ce Roule au singulier.

Voilà pour les détails, sinon, je suis enthousiasmée par cet écrit.

superbement construit et musical avec ça

Bravo Prospero !

Shakespeare en perdrait son flegme!