Exo musique : Solitude

J'ai trouvé cette version qui est lente à souhait pour illustrer une solitude. De surcroît, les images collent pas mal au texte.

Solitude


Du sommet de ma tour
Je guette le Soleil,
Mais il reste en sommeil
Dans la nuit de mes jours.

Cruel est ton espace,
Ô vide de lumière,
Pour un être qui erre
Et dont le cœur se glace,

Et ne voit de l’azur
Ni couleur ni étoile
Lorsque tu tends le voile
De ton lointain obscur…

Il souffle sur mon drame
Un glacial aquilon,
Et la déréliction
Aux déserts de mon âme…

Bienheureux sur tes plages
Si l’esprit le désire,
Or souffre le martyre
Contraint à l’ermitage.

Bienheureux en ton onde
L’être qui se découvre ;
Malheureux en ton monde
L’être que tu recouvres…

Un peu de préciosité sied bien à cette musique lancinante.

Je garde au sein du reste :

Et ne voit de l’azur
Ni couleur ni étoile
Lorsque tu tends le voile
De ton lointain obscur…

Une dramaturgie bien appliquée à l'idée de solitude et je trouve trés virtuose un poème en six pieds tant il est difficile de créer des images avec si peu de mots par ver. Et paradoxalement la courte amplitude de ces vers donne ici (d'autant plus avec cette musique en toile de fond ) un poids supplémentaire à ce qui est énoncé, en obligeant à une scansion lente et appliquée
Il donne envie de le dire à voix haute ce qui est pour moi est la preuve d'une belle qualité.

désolée pour ma dernière phrase , le deuxième "est" est une erreur

Très déçue de ne pouvoir faire une lecture éclairée par la musique, j'y reviendrai donc.

Quant à la lecture en soi, elle laisse une sacrée sensation de froid. Un parfum de mort, un goût de terre, de bruine hivernale sur pierre tombale. Et que dire de cet aquilon qui "souffle sur [le] drame" de ce solitaire.

Bien vu !

C'est intéressant, en effet, d'entendre une autre interprétation.
La mélancolie, la solitude prime dans beaucoup de poèmes de cet exo.

j'aime beaucoup :
"
Lorsque tu tends le voile
De ton lointain obscur…
"
et
"
Bienheureux en ton onde
L’être qui se découvre ;
Malheureux en ton monde
L’être que tu recouvres…
"
et les hexasyllabes

bravo l'artiste !

La musique colle bien au poême. Langueur de la solitude, si seule en effet !

Désolé Pascal mais je ne suis pas convaincu personnellement.

L'ambiance de ton texte me réfrigère alors que le piano d'Erik Satie coule tiède dans mes veines
Ton rythme en 6 est rapide, alors que le tempo de Satie est lent et doux

Pour moi en tout cas

Damy, ce texte a peut-être été affiné dans un congélateur, cependant la tiédeur de la gnossienne demeure. Effectivement, et je suis de ton avis.
C’est en farfouillant sur You Tube, en cherchant d’autres versions que je suis tombé sur celle que je présente en haut. Une version extrêmement lente qui produit un effet d’éloignement et qui m’a inspiré cet isolement froid d’une solitude subie.
J’ai trouvé d’autres versions trop rapides, c’était n’importe quoi, j’te jure, y en a quelquefois qui feraient mieux de se mettre à la pâtisserie ou au scrabble plutôt que de saccager des œuvres musicales…

Quant aux vers hexasyllabes, ils ne sont pas fait pour donner le tempo. Ainsi que l'a judicieusement remarqué Rebecca, ils se lisent lentement, au rythme de la musique, et ça marche (j'ai essayé).