L'escalier

Comme à chaque fois que je retourne dans la maison de mes grands-parents, j’ai le sentiment de faire un bond en arrière dans le temps.

Je me revois petite fille, passant des heures dans le jardin à explorer ce que j’imaginais être une jungle inextricable, cuisinant avec ma grand-mère des gâteaux et des repas pour les grands dans la cuisine, redécouvrant et m’extasiant devant l’album de photos jaunies à l’aide duquel elle me racontait l’histoire de notre famille.

Mais il est un souvenir particulièrement vivace qui revient fréquemment hanter ma mémoire. La maison comportait un premier étage auquel on accédait par un escalier en bois qui me fascinait à chaque séjour.

C’était un escalier en bois noir, patiné par le temps, vernit à de multiples reprises et donc plusieurs marches grinçaient. Il s’y dégageait en permanence une odeur de bois et d’encaustique qui me prenait les narines. Ma grand-mère se faisait en effet une fierté de l’entretenir, de le vernir et de l’avoir toujours impeccable. Ainsi, de multiples couches de vernis avaient été répandues sur chaque marche, et leur superposition créait des dessins, des arabesques et des figures que mon imagination interprétait à chaque montée.

A cela s’ajoutait des grincements légers ou plus profonds selon la vitesse de mes pas et qui me semblaient le langage que ces êtres employaient pour me parler. L’acoustique aussi ne cessait de me fasciner. En effet, avec la configuration du lieu, le moindre bruit semblait résonner à l’infini comme un murmure ou une plainte.

Sur les murs blancs de cette cage d’escalier -ce mur qui part du rez-de-chaussée pour se finir sous les combles de maison ; le mur de pignon m’avait expliqué mon père- étaient accrochés de multiples cadres avec des photos de famille. Cette explication de mon père sur le mur pignon, loin de me satisfaire, avait tissé en moi une sorte d’effroi, une peur bizarre comme seules en ont les enfants de six ans. En effet, ce mur qui partait du bas de la maison jusqu’en haut empêchait justement de savoir exactement à quel moment on passait du rez-de-chaussée et à quel moment on était à l’étage. De plus, l’escalier était ainsi construit qu’un mur occultait son dessous, de sorte que je ne savais pas quel univers se cachait sous ses marches.

Je voyais cette escalier comme une passerelle entre deux mondes. A chaque montée ou à chaque descente, je me disais que j’étais suspendue pendant quelques instants au-dessus d’un univers méconnu et que si quelque chose m’arrivait, je pouvais me retrouver égarée dans cet endroit mystérieux qui se trouvait sous l’escalier. Ces figures, ces visages que mon imagination voyait dans chaque marche représentaient les êtres qui le peuplaient et qui justement comme moi pouvaient s’y être perdus et qui cherchaient à en sortir.

Le plus majestueux des cadres qui y étaient suspendu sur le mur était la photo en noir et blanc du mariage de mes grands parents. Un énorme cadre dans lequel ma grand-mère et mon grand père me regardaient d’un air crispé, presque boudeur. Mamie y portait une robe de mariée blanche que le temps avait jaunie au point de rendre la couleur suspecte : entre un jaune pisseux et un gris léger. Papy se tenait près d’elle en habit de gala, costume noir, chemise claire, nœud de cravate épinglé, avec tout le sérieux qu’exigeait la pose de circonstance.

Chaque matin, je descendais cet escalier sous le regard de Mamie et Papy et j’avais l’impression qu’ils me jaugeaient. Etais je bien habillée ? bien coiffée ? J’avais toujours peur de leur déplaire et j’avais pris l’habitude de ne descendre qu’impeccablement bien lavée et habillée.

Mais la plus effroyable des expériences que j’ai connue fut d’avoir à monter l’escalier un soir dans ces circonstances bien particulières.

J’avais été particulièrement indisciplinée à table, multipliant les effronteries, les mauvaises manières et j’avais fini par bouder la nourriture et mes grands parents. Ceux-ci excédés par le mauvais état d’esprit dont je faisais preuve finirent par me punir en m’envoyant dans ma chambre.

Arrivée en bas de cet escalier, il me semblait que tout concourait à me reprocher ma mauvaise humeur. A chaque marche, je sentais le regard des mariés sur mon dos qui me brûlait et qui me reprochait d’être vilaine. A chaque marche, chaque grincement semblait un murmure de désapprobation de mon attitude. J’entrepris de monter quatre à quatre pour atteindre le havre de paix de ma chambre.

Mais au milieu des marches, la lumière se mis à vaciller et l’escalier fut soudainement plongé dans le noir. Mon cœur se serra subitement et la peur déferla sur moi comme un raz de marée.
J’avais été si méchante que l’escalier et ses habitants avaient décidé de me punir et de me précipiter dans leur univers sombre. !!

A la lueur de la fenêtre qui se trouvait au dessus de ma tête, l’escalier devint soudain un lieu plus cauchemardesque encore. Les visages de vernis s’animèrent et se tendirent vers moi pour m’attirer dans le néant qui devait se trouver dessous et qui était leur monde. Le grincement des marches se répétait à l’infini dans un écho que ma peur rendait plus lancinant encore. L’air semblait être plus épais et oppressait ma poitrine que la peur étreignait déjà de ses serres d’acier. J’étais subitement paralysée, perdue au milieu de toutes ces sensations angoissantes que l’imagination de mes six ans ne pouvaient combattre quand je crus soudainement sentir des doigts qui frôlaient ma cheville.

Ce fut trop : mon esprit se débloqua d’un coup, libérant un cri horrible, un cri animal qui jaillit de ma gorge et qui se démultiplia en se répétant à l’infini dans la maison.

Mes grands parents (les vrais) accourirent en un instant et je fus sauvée par la lumière et leurs bras chauds.

Excellent ce texte ! J'ai beaucoup mieux aimé que ton premier posté sur VE
Le plus joli passage pour moi : "Chaque matin, je descendais cet escalier sous le regard de Mamie et Papy et j’avais l’impression qu’ils me jaugeaient. Etais je bien habillée ? bien coiffée ? J’avais toujours peur de leur déplaire et j’avais pris l’habitude de ne descendre qu’impeccablement bien lavée et habillée."
Vrai, ta description, l'ambiance, la progression des sentiments de l'enfant, tout est bien mené.
Dommage pour le "accourirent" de la fin ! :-((
Et quelques autres fautes. (voir le site proposé par Loupbleu http://bonpatron.com dans un autre fil)
Mais dans l'ensemble, j'aime beaucoup

mon dieu
le accourirent, en effet, quelle faute

accoururent bien sur.

lindelle a écrit:mon dieu [...] en effet, quelle faute

ça ira, va, mais tu peux m'appeler Guy ! :-))))

C'est une excellente qualité d'écriture, incontestablement ! Et ça raconte une belle histoire.
Mais personnellement, je préfère un style, comment dire ? – moins long, moins ampoulé, plus direct... Je trouve qu'il y a de la redondance mais c'est certainement une question de goût.

Moi-même, j'ai beaucoup de difficulté d'écrire en peu de mots, c'est sans doute pour ça...

Merci pour tes encouragements.

C'est vrai que c'est long, je ne sais pas faire court.
L'écriture me vient spontannément.

Pour l'escalier, j'ai ecrit le texte en moins d'une demi heure (corrections comprises). C'est quasi compulsif.

Je porte l'histoire en moi et je la transcris. Quelques fois, j'ai tendance à etre redondante car je ne suis pas sure de véhiculer exactement ce que je veux faire passer.

lindelle a écrit:Pour l'escalier, j'ai ecrit le texte en moins d'une demi heure (corrections comprises). C'est quasi compulsif.

Je porte l'histoire en moi et je la transcris..

si c'est indiscret tu réponds pas : est-ce que c'est du vrai, du vécu, ou en tout cas quelque chose qui colle à une certaine réalité, ne serait-ce que l'escalier lui-même, si on oublie la frayeur elle-même ?

Il y a du vécu en effet.
L'escalier tel que j'ai décrit existe.
Le reste non.

En fait, j'habitais dans un appartement pendant mon enfance.

Nous avons loué une année pour les vacances une maison avec un escalier qui menait aux chambres.

J'avais peut etre 10 ou 12 ans et j'ai beaucoup joué dans l'escalier avec mon frère, car c'était une nouveauté pour nous.

On ne voyait pas ce qui se trouvait sous l'escalier, il y avait un mur et nous avons bcp imaginé qu'un monde pouvait exister dessous.

J'avais totalement oublié cette histoire.
Lorsque je suis allée au cinéma voir Harry Potter, la scene des escaliers qui n'en font qu'à leur tete m'a rappellé cette maison de mon enfance.

Le texte est venu ensuite.

parfait, merci ! c'est bien ce que j'imaginais car les descriptions sont si précises ;-)

Les phrases sont beaucoup, beaucoup trop longues, à mon goût. Le 2ième paragraphe, n'est qu'une seule phrase... On en perd le sens...
Du coup, j'ai fini pas survoler la lecture et je ne suis pas rentrer dedans...
Dommage
Et si tu l'avais rédiger au présent ?...

Impossible de l'écrire au présent
C'est l'histoire d'une enfant de six ans, impossible de l'écrire au présent à la premiere personne;

Pour l'écrire au présent, il faudrait la 3eme personne et le texte perdrait bcp.

Les phrases sont longues.. oui je vais voir

merci pour tes commentaires

lindelle a écrit:Impossible de l'écrire au présent
C'est l'histoire d'une enfant de six ans, impossible de l'écrire au présent à la premiere personne;

et pourquoi pas ? Ca existe des textes soi-disant écrits par un(e) gamin(e) qui raconte à sa façon de gosse
Bonne idée ! à tenter !
et pas forcément à la première personne
oui, à voir

on pourrait presque en faire un exercice de ré-écriture comme on l'a fait pour un petit texte d'Italo Calvino il y a peu, pourquoi pas ?

lindelle a écrit:Merci pour tes encouragements.

C'est vrai que c'est long, je ne sais pas faire court.
L'écriture me vient spontannément.

Pour l'escalier, j'ai ecrit le texte en moins d'une demi heure (corrections comprises). C'est quasi compulsif.

Je porte l'histoire en moi et je la transcris. Quelques fois, j'ai tendance à etre redondante car je ne suis pas sure de véhiculer exactement ce que je veux faire passer.

Hè ! bien Lindelle, tu es, me semble-t-il, victime de tes qualités : tu écris trop facilement !
Je pense qu'il faut épurer ton style.

Madame de Sévigné, je la cite de mémoire et pas pour faire le malin, mais parce que ça m'avait frappé, elle écrivait à sa fille :
- Excusez-moi, très chère, d'avoir été si longue, le temps m'a manqué pour faire court...

(je la cite de mémoire, elle l'écrivait mieux que ça, certainement...) ;-))

Moi, je pense que si c'est par le point de vue de la petite fille que l'histoire est racontée (avec son angoisse de petite fille, seule, dans l'escalier) au contraire, on y gagnerait en force... Il y aurait du suspens (Cet escalier, avec ces photos, ces formes bizarres) Au lieu de les décrire comme souvenir en tant que femme, les décrire par les yeux de l'enfant me paraît plus judicieux...
Et pas forcément à la première personne...
Et puis, il y a trop de "que", qui", des ";", -ment. C'est vraiment dommage, ça allourdit terriblement...

j'aimerais bien avoir le commentaire de loupbleu sur mon texte.

lindelle a écrit:j'aimerais bien avoir le commentaire de loupbleu sur mon texte.

Je vais m'y coller alors ! J'essaie d'ici ce soir...

lindelle a écrit:j'aimerais bien avoir le commentaire de loupbleu sur mon texte.

hé ho ! fayotage ? :-)))))

Voilà !

Je vais commencer, je m'en excuse, par une remarque un peu rude : tu as une réelle facilité pour écrire : 30 minutes pour 6000 signes, c'est très impressionnant ! En moyenne, je tourne à 1000 signes à l'heure - c'est lent, en effet, mais pas tant que ça -. Je n'oblige personne à faire pareil. Mais je t'invite donc à utiliser une partie de ce temps que tu as gagné à re-relire, à re-corriger ton texte afin de nous le rendre avec une orthographe impeccable !

Par ailleurs, je pense qu'à lire le texte, à rédiger mon commentaire, je vais passer plus de temps que toi à l'écrire... Tout ça pour t'inviter à améliorer ton texte (en ayant à l'esprit le temps que passeront les lecteurs à te lire, les commentateurs à te commenter !).

Ceci dit, je trouve le texte d'une qualité très honorable, ce n'est pas un reproche, mais un regret.

* * *

Concernant le style : dans la tradition proustienne, la phrase longue va avec le souvenir et sa douce mélancolie. Alors pourquoi pas. Cependant, attention à la construction (forcément complexe) de ce phrases. Voici quelques petites incorrections :

"redécouvrant et m’extasiant devant l'album"
"escalier en bois" est répété
"cadres qui y étaient suspendu sur le mur "

Par ailleurs, notamment avec ces phrases longues qui ont souvent une structure de relative, tu utilises beaucoup les mots de liaison : j'ai compté que "et" apparaît 32 fois, "que" ou "qui" apparaît 40 fois.

J'ai remarqué que j'avais ce problème aussi, depuis je fais attention à n'en pas trop mettre, les remplacer par : ou ; voire les éliminer si possible.

D'autres solutions sont d'utiliser quelques phrases courtes, ou "déstructurer" la langue en se jouant un peu de la grammaire académique (plus difficile). Ou alors écrire comme Proust (très difficile).

Concernant le fond : je trouve que le sujet n'est pas particulièrement original, mais qu'il est plutôt bien évoqué. Je trouve, à mon goût, que tu as la bonne perspective.

J'ai regretté que tu n'en dises pas plus sur les "êtres des marches", en décrire un peu plus précisément un ou deux, ainsi que les histoires que tu imagines les concernant. Ca rendrait ça plus tangible pour le lecteur !

Certes, tu n'es pas obligée, mais le texte peut devenir à mon sens plus intéressant si il dit des choses au-delà de ce qu'il raconte. Or, tu esquisses bien cette histoire de culpabilité, mais tu ne l'exploites pas tout à fait.

L'idée à creuser est peut-être que l'imagination enfantine qu'on imagine belle, poétique, naïve, devient un outil qui se retourne contre l'enfant pour lui apprendre la culpabilité et l'obéissance...

Je trouve que la structure du texte est bonne. Une idée comme ça si ça te tente : peut-être peux-tu accentuer la jeu entre le monde de l'enfance et les "explications techniques" adultes (c'est à dire, jouer entre deux mondes, adulte et enfance, en parralèle avec les deux monde de dessus et dessous l'escalier).


Voilà, j'espère que tu pourras trouver quelques éléments intéressants dans ces remarques. Même si je crois que tu peux encore améliorer ce texte, je trouve qu'il est réellement de bonne qualité, que tu as une plume déjà avertie, et j'ai pris plaisir à le lire.

lindelle gravit les marches

C’était un escalier en bois noir, patiné par le temps, vernit à de multiples reprises et donc plusieurs marches grinçaient. Il s’y dégageait en permanence une odeur de bois et d’encaustique qui me prenait les narines. Ma grand-mère se faisait en effet une fierté de l’entretenir, de le vernir et de l’avoir toujours impeccable. Ainsi, de multiples couches de vernis avaient été répandues sur chaque marche, et leur superposition créait des dessins, des arabesques et des figures que mon imagination interprétait à chaque montée

A propos de la technique du bois : En menuiserie ancienne, le noir n'existe pas, à moins qu'il ne soit pas entretenu (et là, la grand-mère à l'air de s'en occuper), ou bien qu'il soit d'ébène...
Les marches ne peuvent pas grincer à cause de l'encaustique, crisser tout au plus. Les grincements sont les prémices avant-coureurs d'une probable détérioration du matériau.
Le vernis qui crée des dessins. En général translucide, le vernis a la particularité de souligner les veines du bois, qui elles mêmes sont sources d'inspiration à la petite fille imaginative que tu étais.
Je continuerai à te lire plus tard. (mes remarques sont purement amicales)

Merci pour ces élements

L'escalier était portant bien noir ou marron foncé mais dans mon enfance, je me souviens de lui noir.

Les marches grincaient en effet mais je ne pense pas avoir ecrit que c'était du à l'encaustique. IL n'y a pas dans mon esprit de cause à effet.

Enfin pour le vernis, il me semble qu'il existe des vernis teintés(j'en ai chez moi) et différentes couches successives peuvent aisément créer des motifs.

Il faut savoir que cet escalier est un souvenir de mon enfance mais la maison qui l'abrite ne m'appartient pas...

juste pour revenir à ce sujet précis, tu as beaucoup d'imagination. Un escalier noir qui grince dessinant des arabesques inquiétante, tout un univers inquiétant pour une petite fille.

La répétition de "en effet" saute aux yeux, dommage.
Ma grand-mère se faisait en effet une fierté...
En effet, avec la configuration du...
En effet, ce mur qui partait du bas...

Excepté ce détail technique, tu arrives à créer une vraie ambiance avec ton texte mais elle sonne un peu faux à mes yeux, ça sent trop le besoin de composer/recomposer un souvenir que l'on voudrait raconter.
Je ne pense pas que cela soit lié au temps que tu emploies (même si le passé alourdit l'ensemble, déjà pas très léger), mais à ce polissage en règle que tu appliques à chacune de tes phrases, comme si tout devait être propre, lisse, quasi parfait, pour raconter une belle histoire. Même si c'est un adulte qui raconte (et cela explique l'absence de langage enfantin), cela ne devrait pourtant pas empêcher l'existence de parties plus naturelles et spontanées; or, je n'en trouve pas.
En conclusion, un bel exercice d'écriture (et la qualité ne rime pas avec le temps que l'on met à écrire un texte), une forme travaillée, mais une absence de sincérité qui m'empêche de pleinement apprécier le tout.

mentor a écrit:

lindelle a écrit:j'aimerais bien avoir le commentaire de loupbleu sur mon texte.

hé ho ! fayotage ? :-)))))

voire limite pas sympa... :-)

mentor a écrit:

lindelle a écrit:mon dieu [...] en effet, quelle faute

ça ira, va, mais tu peux m'appeler Guy ! :-))))

:0))))

Je trouve qu'il y a quelques longueurs... mis à part la redondance, je trouve que c'est un beau souvenir que tu as raconté, même si je crois aussi qu'il manque un peu de spontanéité au texte.
J'aime beaucoup ce que j'imaginaire de la petite fille a fait de cet escalier et de ce qui se trouve en dessous, ça donne quelque chose de très visuel, pour un peu on passerait du côté fantastique... mais vu qu'on sait que c'est un monde créé par la petite fille, on reste à la limite... j'aime bien aussi la photo de mariés qui semble surveiller la petite fille

joli souvenir en tout cas !