Une certaine Marguerite D., propriétaire terrienne
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Rebecca
Kilis
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Une certaine Marguerite D., propriétaire terrienne
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Invité- Invité
Re: Une certaine Marguerite D., propriétaire terrienne
Où est l'intérêt de ceci, je ne vois pas... Je veux dire : quelle intention t'a poussé à écrire ceci ?
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Une certaine Marguerite D., propriétaire terrienne
J'ai pensé à deux beaufs au café du commerce alignant grassement des titres de livres de Marguerite D pour composer leurs phrases , croyant apparemment que c'est ainsi que l'on "s"imprègne" d'une oeuvre! Et se gavant pour rester dans la matière grasse de chips. On imagine bien que le journaliste qui s'exprime ainsi ne travaille pas pour un journal littéraire. Les dialogues sont d'une vulgarité étonnante et la teneur du discours d'une platitude populiste remarquable avec distillée on dirait, une certaine dose de haine et de mépris face à cet écrivain.
Bien sur Duras, dont on peut ne pas aimer le travail mais difficilement nier le talent, s'est révélée être sur le plan personnel capable de se commettre dans le ridicule le plus achevé , et d'autre part elle prête le flanc à moquerie comme tout ecrivain dont l'univers trés particulier et le style trés marqué est amusant et facile à caricaturer en surface .
Ceci dit croire que seuls des intellos peuvent l'apprécier est une grave erreur car ce qui frappe dans son oeuvre, c'est son côté sentimental à l'excès, quasiment midinette, c'est ce qui m'étonne personnellement, je trouve trés paradoxal de la doter uniquement de qualités cérébrales, je l'adorais à 18 20 ans parce qu'elle ne parlait que de ça l'amour l'amour l'amour, en général perdu ou inaccessible ou désespéré, et je n'étais pas une intello. Aujourd'hui, sans doute, ce sentimentalisme serait ce qui m'empêcherait peut être d'adhérer, je ne sais pas , il faudrait que je relise.
Ensuite ce qui semble frapper ces journalistes et qu'ils répètent à l'envie c'est "chiant" et il semble devoir en être déduit que ça ne peut être une oeuvre valable du fait de cette caractéristique.
Or l'ennui n'est pas le contraire du talent, loin de là, il est des oeuvres sublimes qui sont ainsi, on ne les aborde pas en se disant qu'on va se fendre la poire ou vivre des séquences palpitantes à un rythme effréné grâce à des rebondissements insoutenables et des chutes inouîes...je pense à Proust qui construisait des architectures divines et fragiles de mots, de phrases, de nostalgies et de souffrances et qui nécessite d'être abordé assez candidement, mais pas dans une perspective d'entertainment, en acceptant de cotoyer parfois l'ennui tant ce qui compte ici est dans l'entrelacis des mots et des pensées, dans la ténue subtilité du temps qui passe et des sentiments qui vivent leur vie , parfois à des années lumière de toute réalité raisonnable, et loin trés loin du show à l'américaine
qui font croire à tout un chacun que si l'on ne s'ennuie pas c'est qu'il y a du talent alors, que parfois, il n'y a que de grosses ficelles.
Bon ce texte m'interroge aussi, je ne comprends pas si son but est d'amuser, de réfléchir, d'intriguer, de caricaturer, car ce n'est pas clair et dans tous les cas raté par manque de finesse (à mon avis bien sur) ; perso, il me laisse perplexe, avec ses alignements de phrases hétéroclites et étranges genre : " Le ridicule ne tue pas pile, Duras, celle, déjà qui s’use" (censé être drôle, intelligent, les deux mon Capitaine ?) et ses considérations sans pertinence.
Mais peut être n'ai je su ni lire les lignes ni entre.
Bien sur Duras, dont on peut ne pas aimer le travail mais difficilement nier le talent, s'est révélée être sur le plan personnel capable de se commettre dans le ridicule le plus achevé , et d'autre part elle prête le flanc à moquerie comme tout ecrivain dont l'univers trés particulier et le style trés marqué est amusant et facile à caricaturer en surface .
Ceci dit croire que seuls des intellos peuvent l'apprécier est une grave erreur car ce qui frappe dans son oeuvre, c'est son côté sentimental à l'excès, quasiment midinette, c'est ce qui m'étonne personnellement, je trouve trés paradoxal de la doter uniquement de qualités cérébrales, je l'adorais à 18 20 ans parce qu'elle ne parlait que de ça l'amour l'amour l'amour, en général perdu ou inaccessible ou désespéré, et je n'étais pas une intello. Aujourd'hui, sans doute, ce sentimentalisme serait ce qui m'empêcherait peut être d'adhérer, je ne sais pas , il faudrait que je relise.
Ensuite ce qui semble frapper ces journalistes et qu'ils répètent à l'envie c'est "chiant" et il semble devoir en être déduit que ça ne peut être une oeuvre valable du fait de cette caractéristique.
Or l'ennui n'est pas le contraire du talent, loin de là, il est des oeuvres sublimes qui sont ainsi, on ne les aborde pas en se disant qu'on va se fendre la poire ou vivre des séquences palpitantes à un rythme effréné grâce à des rebondissements insoutenables et des chutes inouîes...je pense à Proust qui construisait des architectures divines et fragiles de mots, de phrases, de nostalgies et de souffrances et qui nécessite d'être abordé assez candidement, mais pas dans une perspective d'entertainment, en acceptant de cotoyer parfois l'ennui tant ce qui compte ici est dans l'entrelacis des mots et des pensées, dans la ténue subtilité du temps qui passe et des sentiments qui vivent leur vie , parfois à des années lumière de toute réalité raisonnable, et loin trés loin du show à l'américaine
qui font croire à tout un chacun que si l'on ne s'ennuie pas c'est qu'il y a du talent alors, que parfois, il n'y a que de grosses ficelles.
Bon ce texte m'interroge aussi, je ne comprends pas si son but est d'amuser, de réfléchir, d'intriguer, de caricaturer, car ce n'est pas clair et dans tous les cas raté par manque de finesse (à mon avis bien sur) ; perso, il me laisse perplexe, avec ses alignements de phrases hétéroclites et étranges genre : " Le ridicule ne tue pas pile, Duras, celle, déjà qui s’use" (censé être drôle, intelligent, les deux mon Capitaine ?) et ses considérations sans pertinence.
Mais peut être n'ai je su ni lire les lignes ni entre.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Une certaine Marguerite D., propriétaire terrienne
N’ai pas tout saisi du texte, mais je n'identifierai pas l'auteur à ses personnages, qui sont, à l’égard de Duras, certes assassins.
Ce (non-)faisant, je vois ici la peinture de deux journalistes suffisants, pris dans l’étau de l’intellectualisme fatigué qu’ils dénoncent, reclus dans leur pédantisme et leur humour graveleux, foireux, voire communautariste.
Dans cette hypothèse-là, je trouve qu’il s’agit d’un tableau plutôt bien brossé.
Ce (non-)faisant, je vois ici la peinture de deux journalistes suffisants, pris dans l’étau de l’intellectualisme fatigué qu’ils dénoncent, reclus dans leur pédantisme et leur humour graveleux, foireux, voire communautariste.
Dans cette hypothèse-là, je trouve qu’il s’agit d’un tableau plutôt bien brossé.
Hop-Frog- Nombre de messages : 614
Age : 36
Date d'inscription : 11/04/2012
Re: Une certaine Marguerite D., propriétaire terrienne
C'est intéressant d'observer comment " l'ennui " comble nos vides
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Une certaine Marguerite D., propriétaire terrienne
Étrange, je ne sais pas quoi en dire, je ne comprends pas bien l’intention du texte, hommage peut-être, bizarrement tourné, mais la citation de Desproges m’incite à penser que ce n’en est pas un.
Ça ne me dérange pas qu’on écorche Duras dont je ne nie pas le talent mais que je n’apprécie pas spécialement. Mais la manière est ici un peu confuse, beaucoup de jeux de mots, un découpage déconcertant. Il me manque la clé de décryptage je crois.
Ça ne me dérange pas qu’on écorche Duras dont je ne nie pas le talent mais que je n’apprécie pas spécialement. Mais la manière est ici un peu confuse, beaucoup de jeux de mots, un découpage déconcertant. Il me manque la clé de décryptage je crois.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Une certaine Marguerite D., propriétaire terrienne
Le bonheur de l’iconoclaste ! Celui d’écrire en reniant, en prenant à partie (c’est une femme, donc je ne pouvais pas prendre les … Mais je m’égare).
D’ailleurs, dans un train bondé, même en première, je lui aurais sans doute laissé la place à Marguerite. C’était sans doute une vieille dame charmante, avec qui j’aurais eu une conversation délicieuse.
Le risque de l’iconoclaste : réveiller des idolâtres et enthousiasmer la mauvaise foi.
Point trop ici …
C’est vrai : je n’aime pas Marguerite Duras, plutôt (soyons précis), je n’aime pas ce qu’elle écrit et surtout comment elle l’écrit. C’est mon problème ; ici pas de haine, chère Rebecca (qui s’est couchée tard ou levée tôt pour me répondre) ; la haine c’est un truc sérieux, quand on vous blesse au-delà du supportable, où qu’on fait du mal à quelqu’un qu’on aime.
La haine en littérature, ça n’existe pas vraiment, c’est du vent. Aurais-je mis pour m’amuser comme titre : « un cadavre », pour paraphraser les surréalistes, que ça n’aurait rien ajouté.
Si « l’ennui » n’est certes pas « le contraire du talent », je préfère sans doute m’ennuyer autrement (et ce ne sont pas les occasions qui manquent).
Hors ces deux remarques, je trouve votre analyse judicieuse, chère Rebecca. Mais, si je ne suis pas un lecteur de Proust, je suis enchanté lorsque j’entends les lectures (de vive voix) qu’on en fait.
Lonsdale, qui n’est pourtant pas une saucisse de foire, a beau user de son talent, Marguerite m’ennuie (je fais un effort de vocabulaire).
Dites-moi, oh dites-moi : pourrai-je un jour rentrer dans la norme ?????????????
Je note la réaction de Kilis (pardon si je vous ai blessée) : un iconoclaste n’a pour seule intention que de susciter ce genre de remarque (pourquoi ?).
Mais là où mon cœur saigne (ravi que mes calembours douteux et jeux de mots de bas étage aient fait mouche), personne pour me féliciter de la seule contrepèterie consciente du texte. :-)))
Hop-Frog, Ba, Elea, il n’y a peut-être rien à comprendre : c’est une caricature. ;-)
Rendons, pour finir, un hommage au vrai talent de Desproges, qui en quatre ligne avait dit beaucoup, et un clin d’œil également posthume à notre maître Alphonse Allais.
Je sais : je ne suis qu’un abutyrotomofilogène (merci forum d’enrichir mon pauvre vocabulaire), qui n’aura jamais à faire à des agelastes.
D’ailleurs, dans un train bondé, même en première, je lui aurais sans doute laissé la place à Marguerite. C’était sans doute une vieille dame charmante, avec qui j’aurais eu une conversation délicieuse.
Le risque de l’iconoclaste : réveiller des idolâtres et enthousiasmer la mauvaise foi.
Point trop ici …
C’est vrai : je n’aime pas Marguerite Duras, plutôt (soyons précis), je n’aime pas ce qu’elle écrit et surtout comment elle l’écrit. C’est mon problème ; ici pas de haine, chère Rebecca (qui s’est couchée tard ou levée tôt pour me répondre) ; la haine c’est un truc sérieux, quand on vous blesse au-delà du supportable, où qu’on fait du mal à quelqu’un qu’on aime.
La haine en littérature, ça n’existe pas vraiment, c’est du vent. Aurais-je mis pour m’amuser comme titre : « un cadavre », pour paraphraser les surréalistes, que ça n’aurait rien ajouté.
Si « l’ennui » n’est certes pas « le contraire du talent », je préfère sans doute m’ennuyer autrement (et ce ne sont pas les occasions qui manquent).
Hors ces deux remarques, je trouve votre analyse judicieuse, chère Rebecca. Mais, si je ne suis pas un lecteur de Proust, je suis enchanté lorsque j’entends les lectures (de vive voix) qu’on en fait.
Lonsdale, qui n’est pourtant pas une saucisse de foire, a beau user de son talent, Marguerite m’ennuie (je fais un effort de vocabulaire).
Dites-moi, oh dites-moi : pourrai-je un jour rentrer dans la norme ?????????????
Je note la réaction de Kilis (pardon si je vous ai blessée) : un iconoclaste n’a pour seule intention que de susciter ce genre de remarque (pourquoi ?).
Mais là où mon cœur saigne (ravi que mes calembours douteux et jeux de mots de bas étage aient fait mouche), personne pour me féliciter de la seule contrepèterie consciente du texte. :-)))
Hop-Frog, Ba, Elea, il n’y a peut-être rien à comprendre : c’est une caricature. ;-)
Rendons, pour finir, un hommage au vrai talent de Desproges, qui en quatre ligne avait dit beaucoup, et un clin d’œil également posthume à notre maître Alphonse Allais.
Je sais : je ne suis qu’un abutyrotomofilogène (merci forum d’enrichir mon pauvre vocabulaire), qui n’aura jamais à faire à des agelastes.
Invité- Invité
Re: Une certaine Marguerite D., propriétaire terrienne
?
Pas sûre, avec tous ces jeux sur les mots...
Pour avoir pas mal lu Duras... vraiment... je sais pas...
Pas sûre, avec tous ces jeux sur les mots...
Pour avoir pas mal lu Duras... vraiment... je sais pas...
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 47
Date d'inscription : 31/03/2008
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