Sept ans de bonheur

Et ce jour-là, la pluie tombait drue,
Le temps était franchement dégueulasse.
Jamais, non, vraiment, jamais je n'aurais cru
Que ma joie viendrait y trouver une si belle place.

Autour de nous, tout était si moche !
Je me vois encore marcher, les mains dans les poches.
Si l’on se rapprochait, je m’éloignais alors,
Ressentant en moi cette profonde gêne.
Pendant ce temps, tu sautais dans les flaques d'eau,
Ces gamineries, en guise de réconfort,
Embarrassée et pourtant si sereine,

Et merde, il pleuvait toujours,
Je subissais cette balade,
Fatigué, de mauvaise humeur, malade,
Alors que toi, tu faisais tout ton possible,
Ressentant en toi ce trop plein d’amour,
Pour que ce timide secret
Devienne enfin accessible.

Sous ce temps dégueulasse,
Tu m'as embrassé…
Tu as brisé cette grande glace.
Aujourd’hui, nous savons le prix si l’on casse
Ce genre de miroirs : sept ans de bonheur !

J'avais peur ! Ce cœur…
Tout frais… Qu'est-ce qu'il m'effrayait !
Je ne me suis pas méfié.
Tu t'es confiée
Si vite, avec tant de pudeur…

Timide… Moi aussi, je l'étais !
Je n'étais pas prêt
Et encore moins préparé
A tenir dans mes mains ce cœur à peine réparé.

Mais ce jour-là, la pluie tombait drue,
Le temps était franchement dégueulasse
Et jamais je n'aurais cru
Que ma joie viendrait y trouver une si belle place…

Le premier et le dernier paragraphe sont pour moi de la poésie avec sa crudité, son langage un peu vulgaire. Le reste ne me semble pas à la hauteur, pourrait être une prose (mais pas vraiment poétique)
Je pense à Prévert et Barbara avec ces contrastes. Je suis chez vous moins charmée.
À revoir peut-être.

Ce qui me plaît ici, c'est la fraîcheur.

sympa comme tout
et les "gros mots" ont leur place, sans forcer le trait,
sympa comme tout

"Sept ans de bonheur"
J'adore ce titre, transgressif en ces temps de sinistrose, et vous en souhaite soixante-dix (voire plus si longévité)
C'est dans d'heureuses dispositions que je lis donc ce texte qui, sur la forme et dans le ton, ressemble fort à du Prévert.
D'ailleurs, dans votre poème il pleut. Tout comme sur Brest, ce jour là.

La langue est actuelle, un peu naïve, donc sensiblement différente de celle de l'auteur de Barbara, mais le lecteur bienveillant n'en retient que la fraîcheur.
Bonne continuation, en amour comme en écriture.

Bon ça va, c'est pas trop dégueulasse
Ça aurait pu être de la merde
Voire de la chiasse
Un genre de truc qui m'emmerde

Bonjour et merci à tous pour vos commentaires.

Il est vrai que ce texte pourrait être une prose, plus qu'une poésie. A dire vrai, cela ne me dérangerait pas.

Les noms de Prévert et Barbara sont revenus de temps en temps et c'est drôle, parce qu'en écrivant ce texte, je n'ai pas du tout pensé à eux ! En tout cas, même si mon écrit "charme" un peu moins, les références me font plaisir.

Je suis heureux que vous ayez la "fraîcheur" du texte.

Enfin, c'est vrai que "ça aurait pu être de la merde, voire de la chiasse", mais ce n'est qu'un texte un plus grossier que d'ordinaire, rien de plus.

A très bientôt, JI.