Reflexion sur maladie inconnue

Trop plein.
Angoisse de mort, a 24 bougies. Merci la jambe pourrie. La ride au coin des yeux du visage enfantin est la seule chaperone de la laideur cachee. Une envie parfois de gerber la verite, darreter le jeu du masque.
Nest ce que ca? Profonde solitude inavouee. Un temps qui passe au ralenti et en accelere. Frayeur omnipresente. Toute la machine degueule. En deconfiture, incapable d’ecrire, de decrier, que de jeremiader. Putain de correcteur anglo Saxons. Mots rouges sang et verts putrides. Appetissant. Bon appetit bien sur et bonne lecture.
La jambe, elle est la, elle. Elle existe, la petite. A se demander pourquoi la punition divine est tomber sur ma tete. Quai je fait dans un passé lointain? Egorger des petits enfants, violer des pucelles, sodomiser ma fille ou evantrer ma grand mere? Mechante gangraine dissimulee. Tout va tres bien Madame la marquise.
Mais jai le beau sourire. Celui qui appelle le regard, les gros seins en plus, la bouche pulpeuse, les yeux de biche, la chevelure ebeine, une vraie poupee russe. La voix rauque, la taille cambree, et l’attitude enjoleuse, un demon de la sensualite, un fantasme sur pied. Non pas que je sois la plus belle, mais jai le visage qui plait et le corps qui attire. La feminine. La caline. La sensible. Et pourtant, en un coups de poignet, la ceinture sautée, a la peau de peche, fait place la peau lepreuse. Fine, violacee, plus laide que le varice, plus destabilisante que l’allergie cutanee. La peau qui crie je suis mortelle, qui hurle malade, qui rejette la jeunesse, qui empoisonne le corps.
Elle veut surement pas de mal pourtant. Dur de ne meme pas te connaitre ma connasse, ne pas pouvoir t’apprehender, te nommer, t’actualiser, t’insulter. Fantome n’existant que pour moi. Insaisissable pour l’esprit de lautre. Je suis donc si exceptionnelle, moi et ma deformation jamais egalee. Pourtant tout le monde sen fou. Meme bonne a rien pour les medecins. C’est lhopital qui se fout de la charite, et pour une fois cest le cas de le dire!