Présentation et demande d'avis...

.Il est de ces jours ou rien ne va, cette fichue page qui s’obstinait à rester d’un blanc immaculé, cette pluie incessante gâchant un week-end qui s’annonçait pourtant radieux,
sans compter ce satané mal de crâne…
Déjà au réveil, ce coup de fil de la rédaction avait dressé le programme des jours à venir .
Et quel programme!!
-Un détenu! Interviewer un détenu.., Et à l’autre bout de la terre en plus!
Même ce café était infect, songeât songea Samuel , en ratant de peu la corbeille a à papiers, après tout c’était là sa vraie place, se dit-il en fixant la boule de papier blanc qui gisait maintenant sur le sol, entre un vieux fauteuil usé et une lampe d’un goût douteux. Malgré cela, tout semblait en harmonie dans cet ancien meublé de tribeca ( c'est un nom propre ? alors, une majuscule), ancien quartier industriel de New-York situé entre Broadway et West Street, où appartements et résidences avaient remplacé les anciennes usines rasées au cours des années 60. Quartier désormais à la mode où ce se côtoyaient galeries d’art et restaurants chics, il s’y était installé depuis plus d’un an maintenant.
Tout en se levant, il tendit la main et attrapa sa veste, jetée par dessus un miroir à bascule ( c'est marrant, ça, je connaissais le fauteuil à bascule mais pas le miroir !), un tour chez Fred ne pouvait pas lui faire de mal, c’était un soir particulier après tout. Un an de plus, ça méritait bien ça.
Peut-être même s’autoriserait-il une cigarette.
Samuel Wells, Sam, comme l’appelaient ses quelques amis du boulot, était un homme simple, la quarantaine, des cheveux courts, souvenir d’un passé consacré à servir sa patrie, comme il aimait à le répéter. De taille et de corpulence moyenne, rien en lui ne le distinguait de la foule de badauds qui subsistaient encore à cette heure avancée de la soirée.( la formulation me parait maladroite)
Tout en marchant, il ne pouvait s’empêcher de penser à cette mission qu’on lui avait confié, lui, un simple journaliste de quartier : s’embarquer pour Paris pour y rencontrer un repris de justice. Ce gros lard de Mr Clark était il devenu dingue? Pourquoi ne pas confier ce boulot à ce faux cul de Ned, ou à cette garce de Nancy? De toutes les personnes qui travaillaient là-bas il avait fallu que ça tombe sur le seul que ça n’intéressait pas.
Le vent froid lui fouettait le visage ; enfonçant ses mains plus loin dans ses poches, il accéléra le rythme de ses pas, ses pensées se bousculaient dans sa tête, devait-il tout laisser tomber et retourner en Angleterre, ou au contraire leur prouver à tous, qu’il était capable d’autre chose que d’interviewer des ménagères.
Il reconnut les sons étouffés, et l’odeur du tabac si caractéristique ade cet endroit qu’il affectionnait tout particulièrement, une intense lumière colorait le trottoir d’un rouge vif, enfin, il arrivait à destination.
-‘lut, lança Sam à un molosse, qui lui répondit de la même manière tout en ouvrant la lourde porte de velours rouge. Enfin il allait pouvoir se changer les idées.
-Hèee !! Ce bon vieux Samuel! Joyeux anniversaire mon pote.
-Salut Fredo.
Tout en s’installant au bout d’un vieux bar en zinc, Sam promenait son regard sur les affiches et autres photos qui ornaient le vieil établissement, comme autant de trophées souvenirs de précédentes soirées.
-Sert moi un scotch, NON, plutôt un double, lança-t-il tout en attrapant un journal posé sur une pile de serviettes usées par le temps.
-Des nouvelles de Marcy?
-Non aucune mon pote, j’ai entendu dire qu’elle se serait installée avec un type des assurances.
Il ouvrit son journal, comme si la réponse ne lui avait pas assené un coup fatal. Ses pensées le ramenèrent deux années en arrière, à l’époque où il vivait et travaillait comme simple porteur dans un vieil ( je supprimerais : il y a trop de "vieux" ou "vieil") entrepôt de viande du New-Hampshire, et surtout ce matin de décembre où un froid perçant s’était abattu sur la région. Il avait pris cet emploi dans l’urgence, un vieil ami de l’armée lui avait trouvé ce job, pour l’aider à sa réinsertion ( soit : pour aider à sa réinsertion, soit : pour l'aider à se réinsérer)dans la vie civile. Ce jour-là il s’était levé très tôt, les températures de la nuit n’étaient pas propices à la grasse matinée, et c’est là qu’il l’avait aperçue pour la première fois, à travers les fenêtres embuées de la cabane en bois au fond de la cour, qui lui servait de domicile,( ici, je mettrais un point : la phrase est très longue) elle était jeune, la trentaine peut-être, emmitouflée dans une énorme parka à capuche, elle remontait la cour en fredonnant ce qui ressemblait a une comptine pour enfants. Et bien que glacé jusqu’au os, il n’avait pu détourner ses yeux de cette apparition presque divine pour un tel endroit, un ange sur terre.( un peu trop cliché !)
Marcy…La fille du contremaître, 29 ans, elle habitait New-York et rendait de brèves visites à son père lorsque son emploi du temps le lui permettait, ses cheveux noirs tranchaient avec la blancheur de la neige, qui tombait depuis deux jours maintenant, et son visage…..avait t’il déjà vu pareille beauté?
Les semaines suivantes n’étaient qu’un enchaînement de journées de travail et de nuit à penser à elle, comment ils s’étaient parlés la première fois, leurs retrouvailles dès la nuit tombée, et surtout, son départ anticipé, après que son père ait appris leur liaison par un employé jaloux de l’affection qu’elle lui portait. Peut-être le désir de revoir Marcy précipita-t-il un peu son départ pour l’Amérique.
-T’as eu mon message?
Cette réflexion le ramena à la réalité,
-Humm?
-Mon message, j' t'ai appelé ce matin,tu d'vais dormir.
Il vida son verre d’un trait,l'air étonné.
-Non,j'ai pas consulté mon répondeur,s'agit de quoi?
-Bah...J'vais être papa..Annonça Fred en terminant d'essuyer un verre.
Papa.....
Ce mot ricochait dans sa tête, il l'avais déjà entendu dans la bouche de quelqu'un d'autre. Comment avait-elle dit? <>
Marcy..Marcy!, Pourquoi avoir mis de telles idées dans la tête d'un vieil homme. Bien sur, Quarante ( quarante) quatre ans ça n'était pas si vieux,mais ça l'était quand vous en aviez passé le plus grand nombre dans l'armée.
Comment une chose si frêle,si fragile avait pu transpercer sa cuirasse, lui qui avait fait et vu des choses que d'aucuns jugeraient immorales ?
-Sam!!
-Sam!!
Sortant de sa torpeur,il regarda vers Fred, le regard lointain.
-T'es toujours là, mec?
-Oh!! Ouais ouais, bien sur, désolé vieux. Toutes mes félicitations, comment va Katrina?
-Bien merci, encore Marcy hein?- demanda Fred.
-Non non, un problème au boulot. répondit çece dernier, ne mentant qu'à moitié.
-Ben tiens à propos, un type des assurances tu dit dis ? demanda-t-il, l'air faussement dégagé.
-Une assurance? Ah oui!heu...d'après Lucie, ça s'rais un de ces nouveaux richards, tu sait, le genre week-end sur la riviera en France. Théodore si j'me souviens bien, c'est pas un nom à se défenestrer ça?
Derrière son sourire de façade, Sam se sentait tomber dans un abîme de questions, mêlées de regrets et de souvenirs bons et mauvais, qui semblaient danser une farandole.
-Ouais c'est pas courant, mais bon, c'est ptèt un chic type,va savoir.
Il se leva et se dirigea vers les toilettes au fond de la salle, quand il vit deux yeux bleus qui l'observaient avec insistance, et se détournèrent en croisant les siens.
Une grande et belle femme brune se leva et sembla se fondre dans la foule de danseurs, sa tenue contrastait avec l'endoit pensa t'il, en continuant son chemin.
En retournant s'asseoir il ne put s'empêcher de penser à ce regard qui avait l'air froid et triste, mais en même temps intense et profond.
-Tu m'en remets un autre, s'te plais?
-Double?
-Non, non, j'y vais mollo faut que j'réfléchisse là.., dis moi, tu connais la grande brune qui était assise au fond sous le tableau?
-Non, premiere fois que j'la vois, sacré morceau hein?, et cette robe, elle à dû se tromper d'époque j'crois, ..
-Ouais ptèt bien, bon Fredo, j'vais y aller moi dit Sam,vidant son verre et se levant, et encore félicitations, qui sait, un jour moi aussi peut-être...
-T'inquiète! Ça viensvient quand tu t'y attends pas. Et le boulot? T'avais l'air de dire que c'était pas la joie.
-Bah, je t'ai déjà parlé de mon boss et ses idées bizarres?
Fred acquiesça du chef,
-Et bien cette fois,je pars pour Paris figure-toi, alors oui, certains diront que c'est génial, qu'une occasion comme celle là ça ne se refuse pas, mais pas moi...je déteste voyager, et bouffer des escargots c'est pas mon truc tu vois?..Et tout Ça pour quoi?, interviewer un taré!!
-Un taré?
-Ouais!!, un taré,un malade, un fou quoi!, enfermé dans un genre de clinique spéciale ou je sait pas trop quoi...Clark m'a fait comprendre que c'était ça ou la porte, tu voit vois le truc?
-Ça te fera voyager, c'est déja ça..