Siegfried

Voici l’histoire romanesque d’un enfant perdu, elle débute discrètement au milieu du cocon maternel et finit aux confins de l’indifférence. Il s’appelle Siegfried, beau large et puissant, d’une beauté blessante, d’une largesse intellectuel, d’une puissance poétique et d’une rhétorique absconse. C’est une histoire nouvelle ; il vous faut pour l’aimer les outils de la compréhension que sont la tolérance, le jugement simple et la mise en question. C’est un garçon d’une vingtaine d’années, étudiant, forgeron, avocat ou ce que vous voulez. Il est sale, pauvre et se cherche avec ses doigts de gratteur, de métallurgiste, d’orateur ou ce que vous voulez. Sa vie se rythme avec enthousiasme autour d’étapes routinières dont il a vite fait de s’accommoder.
Il a pour habitude de s’accouder paisiblement sur le bord de sa fenêtre, d’où il aperçoit son jardin, feuillu, vivant, pittoresque. C’est un jardin d’été, fait de fleurs estivales, beau et raffiné, abritant les crescendos des oiseaux et leurs discutions mélodieuses, se mouvant avec rythme et ronde autour de la chaleur matinale, elle-même couvée par un mélange d’herbes hautes et de pacifiques printanières. On y trouve, à y bien chercher, de petits éphémères et des moucherons turbulents.
De là, Siegfried pense aux sinuosités de la vie, avec un lot de théories existentielles qu’il est agréable d’évoquer dans ces moment de douces mélancolies. Parmi celles-là, il y a son amour pour une jeune fille, Solange, qu’il aimerait gâter de beaux mots et de belles phrases. Il voudrait lui expliquer que les apparences sont des fardeaux, il n’en pense pourtant rien, il voudrait tout de même l’accabler de ses pardons et de ses élans lyriques, elle est ailleurs. Elle est merveilleusement belle, soupirant le sourire aux lèvres aux chevaux qui passent parfois. Sa chevelure d’or, ses doigts d’orfèvre, et ses yeux en pépites donnent aux hommes l’image de perfection. Siegfried, simple, n’y comprend pourtant rien, il aimerait donner un amour qui soit naturellement réciproque, répondant aux exigences de la raison et de la logique.
Puis il se relève, étire son dos tordu et part pour les sommets d’une montagne que les habitants appellent : « Souffle », en raison du vent qui tiraille sur son flanc. Il y trouve une vie nouvelle, avec les parfums des Edelweiss et des Alpenroses, s’enivrant de ces essences particulières et s’en va dans une cabane, au fond d’une clairière, une cabane qu’il connait bien.

Difficile de donner un avis sur quelque chose qui paraît n'être qu'un début...
Suis gêné par le côté "lecture en kit" : il pourrait être ceci, cela, c'est vous qui voyez, etc. On a l'impression que le narrateur lui-même ne s'implique que partiellement dans son propre récit. Quid du lecteur, alors ?
Quelques maladresses ( "largesse intellectuel" ), quelques tournures un peu précieuses... mais en même temps, un foisonnement d'images, une jouissance à écrire qui n'en rendent que plus étrange l'attitude que j'évoquais au début.
Je remarque tout ça mais n'émet pas d'avis définitif. Pour moi la chose est en chantier, ou inachevée, enfin, je ne la considère pas comme un tout, quitte à encourir vos foudres.

Ubik.

En fait, je ne me suis pas trop attardé sur la description du personnage, ça n'a pas d'intérêt pour ce début de texte, ça viendra peut-être plus tard, d'où la coopération avec le lecteur pour en créer un, j'ai donné des pistes, toutes valables et cohérentes avec la suite du texte. L'un des intérêts de cette lecture en kit c'est qu'elle oublie le passage par la sélectivité du lecteur, ainsi je lui impose l'unique effort de trouver le personnage qui s'adaptera à la suite de ce que je raconte. Néanmoins, il s'agit bien d'un incipit, que j'espère avoir l'idée de continuer, puisque suite il doit y avoir. Pour le reste, j'avoue me relire beaucoup de fois pour éviter d'être trop maniéré dans l'expression, mais je suis vraiment aveugle pour ça, ça viendra avec le temps, espérons. Donc là je suis d'accord. Ensuite, ce n'est pas un tout, précisément parce que c'est un début, ceci explique cela. Si vous avez trouvé dans l'objective adresse de ce texte au lecteur des choses inachevées, c'est donc qu'il ne va pas, mais s'il s'agit de dire que ce texte ne se suffit pas à lui-même, c'est tout à fait logique étant donné sa place et son rôle d'incipit. Et enfin, pour mes foudres, j'espère qu'elles ne sont pas à craindre et j'accepte constamment la critique quand elle ne se mêle pas à des amalgames entre écrivain et écrits et quand elle s'attache à des propos directs et sincères.



< Le Greico : vous êtes désormais suffisamment "ancien" sur VE pour connaitre ce principe à respecter : éviter de répondre systématiquement ou alors le faire ICI.
Ubikmagic a eu raison de vous le rappeler, et au bon endroit.
Prière de ne pas renouveler, merci.
La Modération >
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Bien aimé, vraiment, et attends la suite.

Le Greico, je trouve que t'exagère : en voyant ton post où tu te plaignais d'avoir eu peu de commentaires, je pensais qu'il s'agissait d'un texte posté depuis huit jours ! Mais non : hier ! Tu sais qu'il arrive qu'on fasse autre chose que commenter ? ;-))
Pour revenir au texte : tu as allégé ton écriture, en conservant cependant une certaine singularité ( moi l'aspect kit me convient tout à fait, faut faire bosser les lecteurs !)
J'ai bien aimé la première phrase :

Voici l’histoire romanesque d’un enfant perdu, elle débute discrètement au milieu du cocon maternel et finit aux confins de l’indifférence.

et cette façon détachée de présenter ton héros, comme un personnage pouvant se plier au fantasme du lecteur, être ce que le lecteur souhaite, comme s'il avait assez d'existence pour supporter cette imprécision ( j'espère juste que la suite étaiera cette hypothèse).
Deux ou trois trucs m'ont fait tiquer :

mélange d’herbes hautes et de pacifiques printanières

c'est quoi des printanières ?

Il voudrait lui expliquer que les apparences sont des fardeaux

mais

Elle est merveilleusement belle,

héhé, finalement, les apparences des fois ...

Sa chevelure d’or

cliché

donnent aux hommes l’image de perfection

soit une image de perfection, soit l'image de la perfection

il aimerait donner un amour qui soit naturellement réciproque, répondant aux exigences de la raison et de la logique.

Ah, lala ! "l'amour est un oiseau rebelle qui n'a jamais, jamais connu de loi..."
Mais j'ai trouvé du charme à ce début et surtout une sensible amélioration dans ta façon d'écrire, qui a dû te demander pas mal de travail.

Et voici un s à ajouter à mon "exagère" !

Bonjour,

Ce n'est pas ma tasse de thé. Parce que j'ai l'impression d'un texte écrit avec un dictionnaire à côté : " il me faut des noms de fleurs " et alors on les regarde, les noms, on en choisit, et puis on les met ici et là dans le texte. Idem pour les figures de style, que je ne comprends pas toujours, qui me paraissent un peu forcées parfois, pas naturelles, mais plutôt tellement réfléchies. Il en faut de la réflexion dans un texte, bien sûr, mais point trop n'en faut pour moi. Quand je lis le texte, j'ai du mal à rentrer dedans, je vois votre effort (peut-être que je me trompe! mais c'est mon "impression"), je vois l'armature, je vois les clous, les vis, la construction, et ça ne me plait pas. J'aime quand ça coule de source, pour ainsi dire. Ici, c'est trop chargé, trop de chemins détournés, trop de trop, de vouloir paraître.

Et à vrai dire, si je ne vous commentais pas, Le Greico, c'est parce que cette impression je l'ai pour tous vos textes. Ce n'est jamais vraiment ma tasse de thé, c'est ainsi, on ne peut pas plaire à tout le monde et tout le monde ne peut pas nous plaire ! Je préfère d'habitude m'abstenir plutôt que commenter pour dire que ça ne me plaît pas. Voilà tout. Et comme mon commentaire est, j'en suis consciente, tout à fait subjectif (c'est une impression de lecture), je ne le trouvais pas si pertinent. Mais j'ai entendu vos "râleries" dans l'Atelier, donc je suis venue lire et commenter.

Bien à vous,
Remus

Je dois dire que ta sortie récente dans Conversations m'avait plutôt dissuadée de commenter mais la curiosité étant la plus forte, je suis venue, j'ai vu (lu) et donne donc mon avis. A savoir que je constate, pour suivre tes textes depuis pas mal de temps, que tu as énormément progressé en termes d'expression, de syntaxe et d'orthographe. Tu ne t'es toutefois pas départi d'une grandiloquence, d'une préciosité du fond et de la forme. Je me demandais en te lisant, et sans faire de mauvais humour, ce que ce texte donnerait écrit à la mode d'aujourd'hui, libéré des références scolaires...