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Message  Invité Jeu 10 Mai 2012 - 7:04

< Texte supprimé à la demande de l'auteur.
La Modération. >

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Message  AleK Jeu 10 Mai 2012 - 7:45

très court, il manque des "phrases chocs" pour accrocher au récit, notamment la chute du texte qui au lieu d'ouvrir sur une suite, comme un clifthanger, donne l'impression d'être coupé au montage. Trop de manque dans le contexte, on dirait que l'auteur ne sais pas ou il va en fait.

"Avec gaucherie et sans se retourner", je me suis demandé pourquoi ? s'il devait repéré la personne pourquoi ne dévisage-t-il pas les personnes autour.
qu'avait il eu comme instruction pour identifier la personne ?

Un narrateur non omniscient qui au final ne sent et ne vois que ce que fait zolan, je me demande si Zolan pouvait pas être le narrateur.
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Message  AleK Jeu 10 Mai 2012 - 7:48

--j'ai appuyé sans faire exprès sur envoyer, et on ne peut pas revenir ensuite dessus--

pour conclure avec une ambiance plus posé, le style global plus défini (kafkaien ou james bond...), avec des tenants et des aboutissants plus abouti (on ne sait rien de rien), ça peut être un début efficace.

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Message  Invité Jeu 10 Mai 2012 - 9:00

Ça n'accroche pas d'entrée. L'introduction (jusqu'à "L'inconnu se pencha en avant") me semble confuse, tout ce qui concerne la mise en place du contexte : Zolan, Tordh - avec une espèce de manque de clarté dans l'expres​sion(par exemple : "Il n’aimait pas l’attitude qu’il avait face à cet homme. Après tout, il ne lui devait rien. C’est vrai, il ne lui devait rien du tout. " on comprend qu'il s'agit de Tordh mais le doute est permis, vu - à ce stade de la nouvelle - le manque de repères, Zolan aurait aussi pu penser cela de l'inconnu...) ; peut-être qu'à vouloir dire sans dire expressément, le contexte est trop dilué, et le mystère perd de son poids ?
Après, oui... je ne sais pas trop, ça me semble manquer de crédibilité, ou du moins de conviction. Mais peut-être que la suite viendra éclairer le pourquoi de cette rencontre et vraiment susciter la curiosité... A suivre, donc.

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Passif actif Empty Au boulot !

Message  ubikmagic Jeu 10 Mai 2012 - 9:12

... Ma foi, ça a l'air de fonctionner ! C'est un début, à mon avis il n'y a même pas matière à parler ou pas d'incohérence. Ni à porter un jugement. Juste à se dire : bon, et ensuite ?
Après, il y a l'emploi de la langue, mais chacun de nous a la sienne, donc c'est normal qu'on soit parfois surpris par l'utilisation qu'en fait l'autre. Rien qui me chiffonne.

Alors conclusion : au boulot ! Plus de prétextes pour flemmarder !

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Message  Invité Jeu 10 Mai 2012 - 12:15

Ça fonctionne ; c'est clair et bien écrit. Juste un bémol :
Zolan se répéta scrupuleusement les recommandations qui lui avaient été faites. Un instant, il se revit devant Tordh, écoutant avec respect chacune de ses paroles.
Il n’aimait pas l’attitude qu’il avait face à cet homme. Après tout, il ne lui devait rien. C’est vrai, il ne lui devait rien du tout.
Alors pourquoi ressentait-il ce sentiment gênant d’avoir intérêt à lui obéir ? C’est cela, il y avait dans le regard de Tordh une sorte de menace. Zolan s’en voulut de se sentir mis à l’épreuve alors que l’affaire était toute simple : il lui rendait service. Et à ce titre, il était en droit d’attendre de lui autre chose que cette attitude inquiétante.
Un seul paragraphe (justifié : c'est plus propre) pour que l'on est pas de doute sur la personne dont il est question :

Zolan se répéta scrupuleusement les recommandations qui lui avaient été faites. Un instant, il se revit devant Tordh, écoutant avec respect chacune de ses paroles. Il n’aimait pas l’attitude qu’il avait face à cet homme. Après tout, il ne lui devait rien. C’est vrai, il ne lui devait rien du tout. Alors pourquoi ressentait-il ce sentiment gênant d’avoir intérêt à lui obéir ? C’est cela, il y avait dans le regard de Tordh une sorte de menace. Zolan s’en voulut de se sentir mis à l’épreuve alors que l’affaire était toute simple : il lui rendait service. Et à ce titre, il était en droit d’attendre de lui autre chose que cette attitude inquiétante.

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Message  Invité Jeu 10 Mai 2012 - 12:57

Les premières phrases manquent d'accroche. A mon avis, change le début, démarre sur une réflexion que se fait le narrateur, avant d'enchaîner sur la situation. Et je ne comprends pas ce " si c'était la personne que Zolan..." il l'a repéré ou non ? Cette phrase laisse supposer que non alors que la suite semble dire l'inverse...
Tu devrais supprimer "étrange" individu, ou alors détailler en quoi il est étrange.
En revanche, j'aime assez le passage traitant des relations ambiguës entre Zolan et Tordh.
Tout ça : sac+cinéma+ces relations bizarres+les noms=> terrorisme, j'ai bon ?

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Message  Invité Jeu 10 Mai 2012 - 13:20

pour que l'on est pas de doute sur la personne dont il est question : l'on ait (sorry)

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Message  Invité Jeu 10 Mai 2012 - 17:46

Je trouve ce début suffisamment neutre et intéressant pour justifier une suite que j'attends.
Tout est clair et écrit sobrement.

Qu'on ne puis pas dire : "Zolan en emporte le vent". ;-)

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Message  midnightrambler Ven 11 Mai 2012 - 22:06

Bonsoir Iris,

L'écriture est claire et efficace mais ce début est beaucoup trop court pour donner un avis qui conditionnerait la poursuite de la rédaction ...

Amicalement,
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Message  Hop-Frog Ven 11 Mai 2012 - 23:08

En effet, difficile de se prononcer pour l'instant.
Si vous avez la motivation nécessaire pour continuer cet écrit, tant mieux.
Car une chose est sûre, vous aurez des lecteurs. J'en serai.

Sympathiquement.
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Message  Invité Mar 15 Mai 2012 - 21:11

Merci pour vos commentaires à la suite desquels j'ai opéré quelques changements.
Je poursuis.


Zolan se répéta scrupuleusement les recommandations qui lui avaient été faites.
Un instant, il se revit devant Tordh, écoutant avec respect chacune de ses paroles.
Il n’aimait pas l’attitude qu’il avait face à Tordh. Après tout, il ne lui devait rien. C’est vrai, il ne lui devait absolument rien.
Alors pourquoi ressentait-il ce sentiment gênant d’avoir intérêt à lui obéir ? C’est cela, il y avait dans le regard de Tordh une sorte de menace.
Zolan s’en voulut de se sentir mis à l’épreuve alors que l’affaire était toute simple : il lui rendait service, et à ce titre, il était en droit d’attendre de lui autre chose que cette attitude inquiétante.

Dès le début, Zolan avait trouvé ridicule l’idée de reconnaître un homme dont on lui avait donné une simple photo, et ce, dans une salle de cinéma. Il devait non seulement le reconnaître, mais l'inciter à le suivre pour l'amener à Tordh.
On lui avait dit de prendre son billet à l’ouverture du guichet, soit une demi-heure avant l’heure de la projection du film. Il était arrivé dans les temps.
Sur ses talons, un homme l’avait suivi.
Il était persuadé qu’il s’agissait de son homme. En empruntant le couloir menant à la salle 3, il avait écouté dans son dos, le pas tranquille de l’inconnu. Avec gaucherie, il avait maintenu, sans se retourner, la porte ouverte et avait dû l’attendre un moment avant de l’entendre dire merci.

La façon dont se présentaient les choses agaça Zolan.
Avoir pour mission de guetter et de reconnaître quelqu’un qui se présentait dans son dos était d’un inconfort indéniable et il en eût ri s’il n’eût été un acteur de la scène. Il imagina facilement le regard méprisant de Tordh.

Zolan était allé s’asseoir le plus près possible de la porte. L’homme l’avait précédé et avait pris place quelques rangées devant lui.
C’était un homme à l’allure sportive, grand et svelte. On ne savait trop quel âge lui donner car son crâne était rasé comme le sont ceux de certaine jeunes hommes. Ses arges épaules, la décontraction qu’affichait sa démarche féline et les vêtements qu’il portait n’évoquaient en rien un vieillard.
Zolan n’avait même pas eu le temps de distinguer ne serait-ce que son profil.

Il sortit de sa poche la photo que Tordh lui avait confiée.
Il s’agissait d’ une photo en noir et blanc. Elle représentait un groupe d’hommes qui entourait deux individus se serrant la main avec ostentation. L’un des deux était Tordh.
Dans leur entourage immédiat, les hommes avaient l’air conscient de la solennité de la scène alors qu’aux écarts, on voyait dépasser deux ou trois têtes à l’expression tendue, chacune fouillant du regard ce qui était hors du champ de la photo.
Un des visages était entouré d’un cercle ajouté au stylo bille.

Zolan le contempla. Il fut tenté de sourire en confrontant cette image à celle du chauve.
Le personnage, jeune, arborait une magnifique chevelure blonde et bouclée qui lui retombait sur les épaules. Une longe mèche ondulée lui barrait le front. La photo était récente,Tordh l’avait précisé.
L'homme au crâne rasé assis devant lui était-il bien celui qu'il recherchait ? Et pourquoi avoir changé ainsi son apparence ?

L'individu se retourna, l’air préoccupé et le sourcil froncé. Il consulta sa montre et jeta un regard furtif dans la salle.
L’écran de cinéma s’était éclairé et diffusait des publicités débiles. Les décibels que l’on encaissait étaient d’une violence inouïe.
Zolan avait pour consigne d’attendre la fin de cette séquence et le tout début du générique du film pour sortir de la salle. L’homme qu’il était venu chercher devait en faire autant. Puis chacun était censé aller directement voir les photos des films exposées dans la vitrine située dans le hall du cinéma.
Zolan se leva et fit ce qui était prévu. Il attendit un moment. Personne ne l’avait suivi.
« Qu’est-ce qu’il fout, Bon Dieu ? »
Il n’eut pas le temps de maugréer davantage car il fut distrait par la présence à ses côtés d’une jeune femme.
 « Suivez-moi ! » dit-elle à voix basse.
Interloqué, Zolan tourna la tête pour l’observer. Elle était assurément très jolie, mais il pensa que le moment était mal choisi pour tenter la moindre manœuvre de séduction, d'’autant que l’expression sérieuse de la jeune demoiselle n’invitait guère à une telle initiative.
-« Qui êtes-vous ? » lui dit-il stupidement
-« Suivez-moi . » répéta-t-elle sans répondre à sa question.
-« Mais je …pourquoi vous suivrais-je ?
-« Dépêchez-vous, vous êtes en danger. »
Elle se rapprocha de lui et passa son bras sous le sien. En le poussant un peu de l’épaule, elle tourna vers lui son visage et lui offrit le plus beau des sourires. Ils sortirent du cinéma comme un couple uni et amoureux.
Ils se retrouvèrent dans la rue. Des véhicules de police et sans doute aussi une ambulance y stationnaient. La lumière bleue et clignotante de leurs gyrophares éclairait la nuit.
La jeune femme attira Zolan par la manche vers une voiture. 
-« Montez ! »
Elle s’appliqua à ne pas avoir l’air trop pressée et démarra en douceur.
Avant que la voiture ne quitte la rue, Zolan eut le temps de distinguer sur l’asphalte une silhouette étendue. Ses longs cheveux blonds cachaient son visage.
-« Qui vous envoie ? » risqua Zolan.
-« Vous allez devoir passer la nuit chez moi, mais rassurez-vous, vous serez seul. Je viendrai vous chercher demain matin à six heures. »
Décidément, pensa-t-il, il faudra que je m’habitue à ce dialogue de sourds.
-« Et peut-on savoir qui a liquidé le grand blond ? » 
Zolan comprit que c’était la question à ne pas poser. Dans l’habitacle obscur de la voiture, il ne put distinguer le visage de la jeune femme, mais il aurait juré qu’elle versait quelques larmes.

Quel lien l’unissait à cet homme ? Connaissait-elle Tordh ? Et enfin, répondrait-elle un jour à ses questions ?
A défaut de recevoir des réponses, il s’employa à essayer de démêler les fils de cette histoire qui commençait à prendre une fâcheuse tournure.

Avait-il une responsabilité dans ces évènements ?
Il lui semblait avoir respecté les consignes à la lettre. A première vue, la mission qu’il avait acceptée paraissait simple et sans embûche. Il ressentit avec désagrément le malaise qu’il avait éprouvé en présence de Tordh.
Il n’osa s’avouer la crainte qu’il avait à se retrouver face à lui.
Pourquoi le type ne s’était-il pas présenté au rendez-vous comme lui même l’avait fait ? Par qui en avait-il été empêché ? Pourquoi ? Comment la jeune beauté assise à se côtés avait-elle été informée du dérapage de l’histoire ? Et au fait , ne serait-elle pas pour quelque chose dans tout cela ? Dans ce cas, le fait qu’il soit entre ses mains si l’on peut dire n’augurait rien de bon !
De toutes façons, il n’avait d’autre ressource que d’attendre la suite des évènements.

La voiture allait bon train maintenant qu’elle avait quitté la ville.
Zolan avait bien repéré quelques panneaux indiquant la direction prise et il redoutait que l’on soit très éloigné de la moindre agglomération. Ils roulaient depuis un bon moment quand la jeune femme se décida à rompre le silence.
-« Vous n’avez pas trop faim ? »
La question lui sembla déplacée tant elle était de peu d’importance. La faim était le dernier de ses soucis dans l’avalanche d’incertitudes qu’il avait à gérer.
Par malice,il eut envie de lui répondre :
-« Vous habitez chez vos parents ? », juste pour le plaisir de reprendre leur dialogue de sourds. Il n’en eut pas le loisir car elle reprit aussitôt :
-« Vous trouverez de quoi manger chez moi.»
La route se fit de plus en plus tortueuse. La jeune femme jouait avec les rapports de la boîte à vitesses et de toute évidence, la voiture s’engageait dans une zone montagneuse.
Zolan dut reconnaître que la conductrice maîtrisait parfaitement son engin et il en conçut quelque agacement. Les femmes qui conduisent bien ont toujours l’air de vouloir faire remarquer qu’elle n’ont besoin de personne.
On arriva enfin.
Les craintes de Zolan se confirmèrent : on était en pleine cambrouse. Une lune pâle et timidement cachée derrière un grand arbre les accueillit. Tout le reste du paysage était avalé par l’obscurité. Zolan se sentit le pied peu assuré pour aborder le chemin qui menait à la maison que l’on distinguait à peine à mesure que l’on approchait.

La jeune femme dut lui saisir le bras pour le guider, et il regretta qu’elle le fît nettement moins amoureusement qu’en sortant du cinéma.
Ils gravirent quelques marches.
Sa main rencontra une fine rampe de fer forgé à laquelle il s’agrippa.
L’inconnue dénicha un trousseau de clefs caché en hauteur entre deux pierres branlantes. Elle ouvrit la porte prestement et pénétra dans la demeure.
-« Mais entrez donc ! » s’impatienta-t-elle en le poussant à l’intérieur.
Elle alluma enfin la lumière.
Zolan commençait à en avoir assez d’être tiré par la manche et poussé et bousculé par cette inconnue qui ne daignait même pas se présenter ni lui fournir la plus petite information.
-« Et maintenant ?
-Maintenant , on se fait petit jusqu’à demain
-Oui , je sais …six heures.
Zolan lui fut reconnaissant de lui avoir donné la réplique.
Redoutant que le charme ne fût rompu il enchaîna aussitôt :
-Vous pourriez peut-être m’expliquer ce qui se passe ?
-Ecoutez, la journée a été rude, il est tard, et j’ai encore de la route à faire avant d’espérer pouvoir me coucher. Tout ce que vous avez à faire, c’est de passer la nuit du mieux que vous pourrez. Demain…
-Oui, à six heures …
Elle haussa les épaules.
-Ah ! j’oubliais : ne passez aucun coup de fil. Vous entendez ? Aucun. Vous avez un portable ? Pas d’appel du portable non plus. Ne répondez au téléphone que si vous entendez une première sonnerie suivie d’un deuxième appel. D’accord ?
Pour le reste , faites ce que vous voulez. Vous trouverez tout ce qu’il vous faut dans la cuisine.
Zolan voulut savoir au moins son prénom.
Elle faillit minauder mais se reprit en répliquant sèchement : 
-« Et à quoi ça vous servira ?
-Ben, à rêver ! s’entend-il répondre niaisement.
Elle haussa les épaules une seconde fois, amorça une retraite vers la porte de sortie et se retourna en remettant gracieusement de l’ordre dans ses cheveux.
-Je m’appelle Garance .Bonne nuit !
-A demain ! Ne m’oubliez pas !
Elle disparut dans la nuit noire.

Zolan se précipita vers la fenêtre et bien après que les lumières de la voiture aient disparu , il était encore là, le front collé à la vitre froide. Ses yeux commencèrent à s’habituer à l’obscurité.
Il distingua d’abord une masse sombre qui se découpait dans le ciel blafard : un arbre ou un bosquet. Allant d’un point à un autre, éloigné de plusieurs mètres, une ligne brillait faiblement :des fils électriques,certainement. Il entendit le hululement d’une chouette. Il se résolut enfin à se tourner.

La pièce dans laquelle il se trouvait ne ressemblait pas à grand chose.
Elle était encombrée de vieux buffets. Il en compta quatre : deux d’entre eux étaient placés normalement contre les murs, mais les deux autres, dos à dos , formaient une desserte au beau milieu de la pièce. Sur leur dessus ainsi que sur le sol, il y avait de nombreuses cagettes de bois emplies de poires pour les unes, de pommes de terre pour les autres et encore d’oignons. Le tout répandait une odeur rustique, certes, mais pas vraiment désagréable.
Sur une chaise,une pile d’annuaires téléphoniques menaçait de s’effondrer.
Zolan fut intrigué par leur apparence qui différait totalement de celle des annuaires de chez nous.
Il s’approcha pour les consulter. Comme il le pressentait, ils provenaient de différents pays : Belgique , Allemagne et Pologne.
Zolan rassembla en un instant ce que pouvait évoquer pour lui ces pays.
Il avait des amis dans chacun d’eux. Il en avait d’ailleurs bien au-delà de ces frontières là.
Il était peut-être temps de s’intéresser à la raison pour laquelle Tordh avait fait appel à lui plutôt qu’à quelqu’un d’autre.Il s’étonna de ne pas s’être posé la question plus tôt.
Il se promit de réfléchir quand il serait au lit. Pour l’heure, son inspection des lieux n’était pas terminée.

Une porte vitrée donnait accès à une salle à manger presque entièrement occupée par une immense table rectangulaire entourée d’une dizaine de chaises. On devait cuisiner sur un gros poêle noir car une casserole y avait été oubliée.
Deux petites marches à descendre, et l’on était dans la chambre. Zolan constata que son repli ici n’avait pas l’air prémédité car le lit n’était pas fait et il lui faudrait chercher draps et couvertures dans l’armoire.
Il n’avait encore rien vu qui ressemble à une cuisine.
Il retourna dans la première pièce et il découvrit dans un coin mal éclairé, un évier ancien surmonté d’un vieux chauffe-eau. Une cuisinière à l’émail écaillé jouxtant une table de camping branlante complétait l’équipement.
La jeune femme, comment s’appelait- elle, déjà …Garance …Quel drôle de nom vraiment ! Garance donc avait bien dit que l’on était ici chez elle. Zolan en doutait fortement.
Il alla faire l’inventaire du placard. Il n’y avait là que quelques boîtes de conserve. Une odeur éveilla ses narines. Un jambon sec entouré d’un torchon à carreaux était pendu sous une étagère. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, Zolan découvrit une miche de pain entamée, elle aussi.
Ses investigations lui permirent de mettre la main sur une bouteille de vin rouge. Son étiquette lui apprit qu’il s’agissait d’un Saint Emilion et il n’eut aucun scrupule à la déboucher.
Un fauteuil aux coussins avachis l’accueillit pour son repas. Le bon Saint Emilion fit son effet.
Zolan sentit une douce torpeur l’envahir.

Ses rêves furent hantés par une avenante jeune fille qui répondait à toutes les questions qu’on lui posait. Il la baptisa Anna. Garance, vraiment, ce n’était pas possible cela dégageait une drôle d'atmosphère.
Le petit matin le trouva courbatu, réfrigéré et recroquevillé au fond de son fauteuil.
Il réalisa qu’il n’avait même pas battu le rappel de ses souvenirs au sujet des raisons qui auraient pu pousser Tordh à lui confier sa mission. Il déploya ses membres engourdis, s’étira et regarda sa montre en baillant.
Garance n’allait pas tarder à arriver.

Il alla se débarbouiller pour offrir une mine convenable et erra dans la cuisine à la recherche de ce qui pourrait ressembler à un petit déjeuner.
Garance arriva. Elle n’était pas seule. Un grand escogriffe l’accompagnait.
-« Il y a contre-ordre. Je ne peux pas vous ramener.
-Pourquoi ?
-Pourquoi, pourquoi …Vous restez là avec Sergueï. Il ne parle pas le français. Mais ça n’est pas grave : moins vous parlerez …
Zolan lui coupa la parole.
-Avec ce que l’on m’a dit depuis hier soir, je ne risque pas d’alimenter une conversation ! Mais enfin,Garance, ne croyez-vous pas qu’il serait correct de m’expliquer au moins les grandes lignes de l’histoire que nous vivons ? Vous m’avez dit hier que j’étais en danger, c’est bien ça ? J’aimerais savoir ce que je dois redouter, qui je dois craindre …Il s’agit de moi enfin, merde !
Elle avait sursauté en s’entendant appeler par son prénom.
Son regard se fit plus amical. Elle s’approcha de Zolan, posa ses mains sur ses bras et en le secouant légèrement, elle planta ses yeux dans les siens :
-Zolan, je vous en supplie, faites-moi confiance. Dès que je le pourrai je vous appellerai. Souvenez-vous : une sonnerie, puis un deuxième appel.
-Vous n’avez pas appelé hier …
-ça ne s’imposait pas
-Merci …
-Enfin, soyez sérieux ! on ne joue pas, je vous assure !
-Et le type là, qu’est-ce que j’en fait ?
-Mais vous n’en faites rien, il est là, c’est tout !
-Il est là pour me tenir compagnie, pour me surveiller, pour me défendre ? J’ai du mal à comprendre !
-Il est là pour vous ramener. On est venus à deux voitures, vous n’avez pas entendu ? Dès qu’il aura eu un appel sur son portable , il vous ramènera.
-Me ramènera où ?
-Ben …chez Tordh !
-Et pourquoi pas chez moi tout simplement ? Je n’ai rien à dire à Tordh. J’ai fait ce qu’il me demandait. Le reste ne me concerne pas.
Garance fronça les sourcils. Apparemment, elle tenait à ce qu’on évite d’évoquer le moindre détail.
Zolan insista quand même :
-Ce type, le blond …Ce n’est pas moi qui l’ai butté. Vous le savez bien. S’il s’est fait descendre avant d’arriver jusqu’à moi , Tordh peut très bien comprendre, je pense, que je n’aie pu le lui ramener. Et puis pourquoi toutes ces précautions ? Nous sommes seuls ! L’autre là, il paraît qu’il ne parle pas le français …

Garance avait légèrement tiqué à l’évocation du blond. Cette fille avait une capacité tout à fait remarquable à chasser ses sentiments. Elle reprit son air sévère :
-Ecoutez, vous vous énervez, ça ne sert à rien. Calmez-vous. Vous êtes ici en sécurité.
-Au fait , c’est chez vous ici ?
-Quelle importance ?
-Un mystère de plus …Et vous voulez que je vous fasse confiance ! Vous m’avez appelé par mon prénom,tout à l'heure, il me semble …Comment …
-Bon , ça suffit maintenant. Vous aiderez Sergueï à décharger la voiture. J’ai fait des courses pour vous.
-Vous en avez prévu pour combien de jours ?
Garance haussa les épaules.
Zolan commençait à la connaître …

Il ne la regarda pas manœuvrer dans l’ étroit chemin pour remettre sa voiture dans la bonne direction. Il savait qu’elle saurait éviter l’ornière envahie d’orties qu’elle avait de chaque côté et le jeune pommier protégé par une gaine de pneumatique qu’elle devait voir dans son rétroviseur.
Garance éprouva une certaine déception en le voyant tourner les talons sans lui faire un signe.
Zolan shootait dans un caillou, les mains tirant le fond de ses poches. Il avait l’attitude d’un gamin qui boude.
Elle finit par sourire.

à suivre ... si ce n'est pas trop rasoir ...

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Message  Invité Mer 16 Mai 2012 - 11:01

Bien écrit : on est à la fois dans l'absurde et le polar ... et le mystère s'épaissit, avec beaucoup d'ironie, et d'allusions fameuses.

J'attends la suite ...

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Message  Invité Mer 16 Mai 2012 - 16:02

Les femmes qui conduisent bien ont toujours l’air de vouloir faire remarquer qu’elle n’ont besoin de personne.
Je trouve cette phrase déZolante :-)). Et pis, avec un prénom comme Garance, on est sûr que ça va saigner.
J'attends la suite avec impatience.

Quelques bricoles (non exhaustif) :
ceux de certaine jeunes hommes. Ses arges épaules (certains, larges)
A défaut (À)
A première vue (À)
De toutes façons (de toute façon)
faire remarquer qu’elle n’ont (qu'elles)
Ecoutez, la journée a été rude (Écoutez)
ressemblait pas à grand chose. (grand-chose)
sa montre en baillant. (baîllant)
-Et le type là, qu’est-ce que j’en fait ? (fais)
Dès que je le pourrai je vous appellerai. (pourrai,)
Ce n’est pas moi qui l’ai butté. (buté)

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Message  Invité Mer 16 Mai 2012 - 19:06

Outre le fait que je trouve le dialogue de l'apparition de Garance peu naturel, c'est du tout bon pour le reste. On en vient à éprouver de la compassion pour ce pauvre Zolan qui fait l'effet d'un pion malmené sur l'échiquier. Il en est au même point que le lecteur, à ne pas savoir quoi ou qu'est-ce, à la différence que ce dernier est ravi de ne toujours pas être éclairé à ce stade du récit. Prête pour la suite.

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Message  Invité Ven 18 Mai 2012 - 22:06

Suite

L’escogriffe avait disparu dans la maison. Le coffre de sa voiture était grand ouvert. Il y restait deux sacs de couchage que Zolan, de mauvaise humeur, laissa car ils lui confirmaient qu’une autre nuit les attendait ici.
Il préféra se charger d’une caisse contenant quelques bonnes bouteilles. Il repéra de la vodka, boisson qu’il détestait mais il pensa tout naturellement qu’elle était destinée à Sergueï.

Il redoutait le tête-à-tête avec cet individu qui ne lui inspirait pas confiance.
Le prénom qu’il portait laissait deviner son origine, certes. Mais que faisait-il en France, à agir dans l’ombre de personnages douteux ?
Zolan reconnut de bonne grâce que son prénom à lui, n’était pas moins mystérieux, du moins sur le sol français. Et que dire du nom de Tordh …
Ils étaient pourtant bien tous là, embarqués dans la même affaire, et il faudrait faire avec.

Il y a peu de temps, Zolan avait été amené à fréquenter Tordh.
Son père avait insisté pour le lui présenter. Le peu d’enthousiasme de Zolan avait déclenché la colère du père. Celui-ci avait déclaré que Tordh en personne voulait le rencontrer. Il ne pouvait s’y soustraire.
Zolan était loin d’être naïf. Il pensait bien que la situation privilégiée dont sa famille et lui bénéficiaient avait un prix. Ce prix, c’était pour son père un asservissement qui l’avilissait. Zolan trouvait plus douloureux encore de penser aux bassesses et entourloupes à la loi qu’il avait certainement fallu commettre pour mériter les largesses de ce Tordh.
L’ arrivée en France de la famille remontait à quelques années à peine. Elle avait été précédée par le départ du père.
La profession de ce dernier était tout à fait honorable, puisqu’il était douanier. Toutefois, son train de vie n’allait pas sans éveiller les soupçons de certains de ses voisins.
Sa femme et ses autres enfants ne s’embarrassaient pas de questions. Ils se contentaient de profiter de cette aubaine. Les largesses obtenues adoucissaient bien leur quotidien. La vie était si dure, et la misère si courante dans leur pays !

Quand les commentaires désobligeants laissèrent place à la suspicion, puis à la mise à l’écart, le père de Zolan se décida à demander l’aide proposée par un homme important qu’il disait connaître. Cet homme c’était Tordh.

Tordh lui procura un passeport et un billet d’avion et promit de faire venir sa famille plus tard. Ce qu’il fit.
Tordh savait que le père de Zolan pourrait lui être utile sur le territoire français. Ses connaissances sur les flux migratoires de populations étaient précieuses.
La mère de Zolan et ses enfants, émerveillés de rejoindre ce qu’ils pensaient être l’Eldorado, s’accommodèrent fort bien de l’absence de détails qu’on leur fournit.
Leur maison fut vendue et il quittèrent leur pays. Une vie modeste les attendait, qu’ils trouvèrent pourtant paradisiaque, dans un logement sûr au loyer assuré par Tordh.

S’ils ne pratiquaient pas le français, ils étaient suffisamment informés par des images très parlantes vues à la télévision. Ils avaient découvert certains de leurs concitoyens affamés, démunis et vivant dans des squats insalubres sur le territoire français. Certains jours, ils étaient chassés par la police. D’autres fois, on les voyait s’entasser dans une église où ils avaient trouvé refuge.
Tous les jours, la télé montrait des hommes arpentant au petit matin des routes et des champs déserts. On assistait ensuite à leur arrestation. Ceux qui avaient échappé à la police tentaient de nouveau leur chance dés le lendemain matin, avec les mêmes risques. L’objectif de tous ces hommes était de franchir la Manche pour rejoindre la Grande-Bretagne. Chacun avait en poche l’adresse de quelque membre de sa famille qu’il souhaitait rejoindre ou au moins le numéro de téléphone d’une providentielle personne inconnue censée l’aider dés son arrivée.


Un jour, la mère de Zolan avait vu à la télé toujours, certains d’entre eux monter de leur plein gré semblait-il dans un autobus. Ils étaient comptés comme des moutons. Elle avait dù attendre le retour de son mari à la maison pour demander des explications.
Elle avait appris que ces hommes avaient demandé l’asile politique à la France.
En revanche, le père ne savait pas où on les avait emmenés. Ce qu’il savait, c’est qu’ils étaient une minorité à avoir choisi cette option. Ils étaient inquiets à l’idée d’être séparés. Ils avaient vaguement compris qu’on les emmenait dans un centre spacieux et salubre. On leur avait promis une autorisation de circuler pour une durée de quelques jours et une somme d’argent en euros. Vraissemblablement, l'aventure se terminait par un retour aux frontières avec expulsion à la clef.

Zolan ne pouvait regarder ces informations télévisées sans éprouver une énorme gêne allant jusqu'à la nausée. Il se demandait si tous ces gens avaient bien saisi ce qui leur était offert. Il pensa que seuls l’épuisement et le désespoir les avaient poussés à se laisser bercer par des promesses floues qui les éloignaient de leur objectif premier. Il eut un pincement au cœur en pensant à quelques uns de ses amis qui faisaient peut-être partie du lot.
Il eut honte de sa situation ici.

Un jour, Tordh mis au courant par le père de sa situation d’étudiant dans son pays, voulut le rencontrer. Sûrement pourrait-il tirer parti de ses compétences qui restaient à découvrir. Il fut ravi d’apprendre que le jeune homme maîtrisait parfaitement le français. Il le quitta sur une énergique poignée de main :
« Il se peut que j’aie besoin de vous. Quand le moment se présentera, je vous le ferai savoir par votre père. »
Zolan n’osait imaginer le genre de coopération qu’on attendait de lui.

Quand Tordh le convoqua et lui présenta l'affaire, il pensa lâchement que la mission demandée n’était pas compromettante. Il ne voulait surtout pas savoir qui était l’homme qu’il devait ramener. Il s’en tiendrait strictement à ce qu’on lui dictait.
Son père fut satisfait de le voir s’exécuter sans trop rechigner.

Zolan avait un projet.
Il désirait regagner son pays. Il avait bien réfléchi. Il partirait et il s’engagerait dans l’armée. C’était la seule façon qu’il avait trouvée d’apaiser sa conscience. Pour rien au monde il n’aurait voulu contribuer à exploiter la misère de ses frères. Car il sentait confusément qu’il s’agissait de cela.
Il avait entendu parler de ces douaniers qui ponctionnaient d’une somme assez importante chaque candidat à l’exil. Des passeurs bien organisés fournissaient de faux passeports et se faisaient payer pour organiser le départ d’adultes, mais aussi d’enfants. Il avait même entendu parler d'orphelinats que l'on vidait de ses nourrissons, sous prétexe de les soigner hors frontières.

Dans des familles, on promettait aux parents un avenir serein pour leur enfant, des filles de préférence, à qui on trouverait un travail sûr. Il gagnerait tant, qu’il pourrait même leur envoyer de l’argent.
Les familles dont le seul repas quotidien était une assiette de champignons sauvages plus ou moins pollués par quelque centrale nucléaire voisine, acceptaient de confier un ou deux de leurs rejetons.

Au milieu de la misère ambiante, on avait vu des gens améliorer soudain leur train de vie de façon ostentatoire. Maison neuve , voiture , passeurs et douaniers véreux ne se refusaient rien. Dans un pays où la corruption faisait loi, quiconque dénonçait la moindre exaction était à peu près sûr de devoir quitter le plancher des vaches assez rapidement.
Zolan maudit la situation dans laquelle il était englué malgré lui.

Maintenant, il était là, dans cette maison de montagne.
Il attendait, impuissant, de savoir le sort qu’on lui réservait.
Il ne comprenait rien à la tournure des événements. Il n’arrivait pas surtout à saisir pourquoi lui qui ne savait rien était l’objet de tant de soin. L’enlever, le séquestrer, le faire surveiller par cet individu …
Pourquoi ? Il y avait méprise sur la personne, il ne voyait pas d’autre explication.

Il leva les yeux vers l’entrée.
Sergueï était assis sur une marche d’escalier. Il fumait en scrutant l’horizon.
Zolan se retourna pour voir la même chose que lui.
De l’autre côté de l’allée où il se trouvait, un petit plateau recouvert d’une pelouse accueillait des fauteuils de jardin en teck. En deuxième plan, papyrus, nénuphars et autres plantes aquatiques ornaient un bassin de vieilles pierres. Enfin au loin, un sommet enneigé se découpait dans un ciel limpide.
Zolan prit le temps de contempler le reste du paysage.
Le domaine où ils se trouvaient était constitué de différents plans. Chaque niveau était occupé par un bâtiment. Les murs avaient étés restaurés avec goût.
Il devait s’agir d’une ferme ancienne avec toutes ses dépendances.

_On peut se balader ?
Sergueï leva la tête et ouvrit des yeux ronds puis haussa les épaules et reprit son air absent.
Zolan prit un peu de recul pour observer le bâtiment.
A droite des marches où était installé Sergueï , un vieux vélo noir était appuyé contre le mur. Il était équipé de sacoches en cuir , d’où sortaient des pétunias qui retombaient vers le sol ; de l’autre côté, un antique bidon de lait laissait lui aussi échapper des fleurs dans un camaïeu de roses.
Une minuscule fenêtre servait de vitrine à une vierge en plâtre.

Zolan attira l’attention de son compagnon d’infortune ; D’un coup de menton accompagné d’un moulinet de l’index il lui demanda l’autorisation de poursuivre sa visite. L’autre ne répondit rien.
A l’angle de la maison, quelques marches extérieures envahies par des liserons menaient au niveau inférieur. Zolan poussa une porte entrouverte. Un énorme billard occupait le centre de la pièce. Dans un coin, deux juke-box aux couleurs criardes attiraient l’œil. Zolan s’approcha pour lire les titres : Fats Domino, Bill Halley, Johnny Lee Hooker … Sûrement pas la discothèque de Garance … celle de son père ?
Zolan quitta la pièce et découvrit en contre-bas une piscine.

En rejoignant Sergueï, Zolan le trouva debout, l’air inquiet. Sergueï lui fit signe de se taire.
Ensemble, ils scrutèrent l’horizon en tendant l’oreille.
A n’en point douter, une voiture approchait. Avait-elle franchi l'entrée ?
En arrivant avec Garance, Sergueï l’avait vue descendre de voiture à l’entrée du chemin menant au mas. IL avait attendu dans son propre véhicule que la jeune femme ouvre un énorme cadenas libérant une chaîne. Les deux voitures engagées sur le chemin, elle était de nouveau sortie pour refermer.
Était-ce elle qui était de retour ? Il lui semblait avoir compris qu’elle ne reviendrait pas. Aurait-elle oublié de remettre la chaîne en partant ?
Qui pouvait bien venir à cette heure-ci ?
La voiture cahotait et peinait en évitant les ornières.
Sergueï attrapa Zolan par la manche et le fit entrer sans ménagement dans la maison. Il ferma la porte à double tour et se posta derrière la vierge en plâtre.
Zolan fulminait. Encore un qui le tirait et le poussait comme un paquet encombrant.
Il eut envie de piquer une colère mais remit cela à plus tard car la voiture était bel et bien là ,sous la fenêtre.

C’était un gros 4x4 immatriculé en Belgique. Les occupants mirent un certain temps avant de s’en extirper. On vit enfin apparaître deux femmes qui commencèrent par s’étirer en poussant des petits cris de satisfaction. Elles n’avaient pas l’air soucieux. La plus jeune des deux s’avança vers la maison. Sergueï mit son index sur sa bouche.
_ Willy ! Willy !…il n’est pas là. Il a dû aller chez Jalna …Pas grave,on va s’installer.
Un moment les deux hommes redoutèrent de les voir s’acharner sur la porte. Mais elles se dirigèrent vers un autre bâtiment en direction de la piscine.
Consignés dans leur antre, les deux hommes n’osaient pas se manifester par quelque bruit. De la fenêtre d’une chambre, ils pouvaient voir les deux femmes ramener leurs bagages. Elles finirent par s’allonger sur des bains de soleil en bord de piscine.
Zolan se demandait si ce fameux Willy allait arriver. Garance avait-elle prévu tout ce remue-ménage ?

Les deux visiteuses ayant l’air de simples touristes, Sergueï décida de se montrer. Les deux hommes ne pouvaient pas se terrer indéfiniment. Il ouvrit la porte et sortit. Zolan le suivit , content à l’idée d’apprendre enfin peut-être quelque chose de nouveau.
Les deux filles ne furent pas plus surprises que cela à la vue des inconnus qui s’approchaient. Il faut dire que la maison de Willy était ouverte aux amis, amis des amis. Chacun savait où trouver la clef, s'installait sans façon et nul ne s'étonnait de rencontrer là toutes sortes de gens venus d'horizons différents.

_Bonjour ! Betty, fit la première en se présentant.
_China …Vous savez où est Willy ? ajouta l'autre
_On ne l’a pas vu …
_Pas grave , il ne rentrera peut-être pas ce soir …
_A moins qu’il ne soit pas encore rentré de Belgique …Vous êtes-là depuis longtemps ?
_Non non …
Zolan prenait bien soin d’en dire le moins possible, ce qui n’avait pas l’air de gêner les filles.
Sergueï resté muet jusqu’à présent se mit à parler à l’une des deux en néerlandai.s . Apparemment, leur conversation n’avait pas l’air d’être édifiante et se poursuivait sur le ton de banalités ou autres amabilités.

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Message  Invité Sam 19 Mai 2012 - 8:07

C'est passionnant, vraiment prenant et documenté, aucune faille à mes yeux (ne serait-ce un tout petit doute - ou plutôt une question que je me pose - sur l'activité actuelle du père de Zolan...), et pourtant le sujet s'y prête ; le récit s'étoffe et se déroule avec grande aisance. Lu d'une très agréable traite.

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Message  Janis Sam 19 Mai 2012 - 9:20

j'ai tout lu d'une traite et je trouve que ça se déroule très bien
j'apprécie le ton assez détaché et le style sans emphase, la construction solide
un petit bémol pour certains dialogues qui cèdent un peu aux clichés (garance-zolan)
et ça : Zolan sentit une douce torpeur l’envahir., formule toute faite mille fois lue qui m'a un peu chagrinée.
Sinon, je suis preneuse de la suite
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Message  Hop-Frog Dim 20 Mai 2012 - 22:36

N'ai pas lu la toute dernière publication, reviendrai.

De bonnes choses en effet, ceci dit les nombreuses interrogatives comme Quel lien l’unissait à cet homme ? Connaissait-elle Tordh ? Et enfin, répondrait-elle un jour à ses questions ? m'ont clairement agacé (ce donne un effet novela au texte).

Ai relevé une faute en passant :
Après que + indicatif (et non pas subjonctif).

Sympathiquement.
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Message  Invité Lun 21 Mai 2012 - 7:50

Un style moins affirmé en ce qui concerne le passé de Zolan, avec des lourdeurs comme ici :

Un jour, Tordh mis au courant par le père de sa situation d’étudiant dans son pays, voulut le rencontrer. Sûrement pourrait-il tirer parti de ses compétences qui restaient à découvrir.

Ou des formulations maladroites (ex : Un jour, la mère de Zolan avait vu à la télé toujours).

La construction de cet opus me semble également un peu bancale, ou plutôt confuse.

La deuxième partie renoue avec le style habituel bien qu'il y ait, de mon point de vue, un travail de relecture/réécriture à mener pour rendre le texte plus fluide, comme ici :

Consignés dans leur antre, les deux hommes n’osaient pas se manifester par quelque bruit. De la fenêtre d’une chambre, ils pouvaient voir les deux femmes ramener leurs bagages. Elles finirent par s’allonger sur des bains de soleil en bord de piscine.

Que vous auriez pu simplifier : Consignés dans leur antre, les deux hommes n’osaient pas se manifester. De la fenêtre d’une chambre, ils pouvaient voir les deux femmes transporter (ramener : amener de nouveau ????) leurs bagages. Elles finirent par s’allonger sur des bains de soleil (en bord de piscine me semble évident puisque piscine il y a).

Non, finalement, je ne suis pas séduit par cette deuxième partie qui semble avoir été mise en ligne un peu trop rapidement.

En toute subjectivité.

À vous lire.

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