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Ultreïa

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Message  Invité Sam 12 Mai 2012 - 20:06

< Texte supprimé à la demande de l'auteur.
La Modération. >

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Message  ubikmagic Sam 12 Mai 2012 - 21:47

... On s'y croirait ! Suis guère qualifié sur le moyen-âge et autres époques reculées, mais franchement, ça fonctionne, en tous cas, j'en ai pris plein mes petits yeux !
D'autant que le style est vraiment agréable, travaillé certes, mais sans qu'on ait le sentiment d'un effort. L'histoire du pianiste qui joue bien, et on a l'impression que c'est facile...
Donc, pour moi, un bon texte. Je laisse à d'autres le soin d'éplucher en détail si le cœur leur en dit... Je reste sur ma lecture globale et dépaysante.

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Message  AleK Sam 12 Mai 2012 - 22:03

Ca se lit, ça se tiens.

des petits points de détails pour moi :
-trop de questionnement a dieu je trouve au départ, je me doute que c'est l'évolution du personnage dans son pèlerinage qui les effacent peu a peu, mais je trouve ces questionnements un peu trop redondant.

-Un peu trop de suite géographique dans le cheminement, on sent bien que c'est documenté a mort, mais c'est légèrement trop démonstratif, ce passage notamment :
Je réussis enfin à me mouvoir et reprendre ma route. Sasamón, Melgar de Fernamental, Osorno, Sahagún, chaque étape est douloureuse. J’avance peu à peu, à grand-peine, sous un ciel cramoisi par l’orage, et les corbeaux s’envolent épouvantés sur mon passage.
J’atteins enfin la cité de León. Les plateaux ambrés de la Castille font place aux collines herbeuses et boisées du Bierzo, aux portes de la Galice.
peut être ajouter à cette suite de noms des accroches visuelles comme l'Eglise de l'Assomption de Melgar qui domine Melgar de Fernamental. C'est un choix peut être de les énumérer comme si il y passait en coup de vent, mais si les étapes sont douloureuse (donc longue), il a le temps de les contempler.

-le narrateur parle au seigneur au début, "te souviens-tu ?...", en cours de routes, ses descriptions et ses actions ne lui sont plus adressé, il parle du seigneur à la troisième personne, comme s'il soliloquait tout seul, j'ai trouvé cela un peu inégal.

-
J’atteins Campfranc avant la fin du jour. Là, je pousse la porte d’une auberge, mais j’abandonne le lieu sans tarder.
Pourquoi le présent ?

-
Je ne fais aucune halte pour me restaurer, je me contente d’arracher les baies des buissons sur le bord des routes, de cueillir les fruits mûrs des vergers ou d’égrainer les épis dans les champs de blé. Et pour me désaltérer, l’eau de la rosée me suffit. Cette frugalité convient parfaitement à mon âme pénitente, et mon corps ne réclame aucune autre nourriture que celle que la Nature me prodigue généreusement.
Ce passage ne colle pas avec la fin, j'ai relu avec l'aboutissement de l'histoire, je trouvais cela intéressant le coté désincarné. qu'il ne parle pas de ses soucis physiques (écrasé de chaleur mais pas de mal de crane, insolation, les peids en sang...) mais expliquer comment il se nourri, ça colle pas pour moi.
Sinon, un texte bien amené j'avais pas compris pourquoi ne pas décrire sa fuite de Béziers, et d'amener maintes détails sur le passage des Pyrénées et l'Espagne. L'explication de l'ensorcèlement (et implicitement son état de choc) m'avait convaincu, son purgatoire me va aussi du coup.
Voila pour le reste : bonne écriture, on entre bien dans le personnage.

mon petit avis, en espérant être resté dans le ton "sans concession" tout en n'étant pas cassant.
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Message  Rebecca Dim 13 Mai 2012 - 7:30

Magnifiquement écrit. Une verve et un souffle épique indéniable. Je pense que ce texte tire beaucoup de sa force et de son impact de son écriture à la première personne. Le lecteur s'incarne dans ce "je" omniprésent et il entre ainsi dans la tête du personnage. Il vit voit et vibre souffre et meurt avec lui.

Je suis d'accord avec Alek les adresses en direct à Dieu sont plus puissantes que les moments où il décrit ses pensées le concernant, ça donne de la vie, et la mesure de sa solitude, ça interpelle mieux le lecteur, on ne sent pas en différé, mais spectateur de ses suppliques.
Je trouve aussi plus faibles les passages où ça tourne un peu trop au documentaire historique. Mais ça c'est personnel, je n'ai jamais trop apprécié les fresques historiques et je pense que c'est une lacune culturelle de ma part ( Seuls toi et Ubik savez me donner envie de lire des histoires si dépendantes de leur contexte historique)

Donc, bien que je reconnaisse que l'arrière plan est solide et riche d'enseignements, ce qui me touche dans ce texte, c'est vraiment l'être humain, si humain si inhumain, si dur et fragile, en route vers son destin.
J'aime beaucoup ces passages, parce qu'ils sont à la fois simples rythmés explicites desespérés et poétiques

"Poussé par le souffle divin, j’ai fui Béziers, sans comprendre les raisons de mon geste, puis j’ai couru au hasard des chemins creux, hagard, abasourdi, sans savoir où j’allais. Combien de temps ai-je erré de la sorte ? Des jours, des semaines, des mois ? Je l’ignore. Je ne sais pas non plus quand ni comment j’ai traversé la Garonne. Aurais-je marché sur l’eau, comme jadis le Christ sur le lac de Tibériade ? Je ne m’en souviens pas, je sais juste qu’une fois sur l’autre rive, j’ai poursuivi le soleil de midi, seul et sans arme, dépouillé de tout, sur des sentiers perdus craquelés par l’été. J’ai mordu la poussière, j’ai croqué les cailloux, j’ai bu l’eau des nuages et j’ai mangé le vent. Et j’ai continué ma route, sans trêve ni repos, de jour comme de nuit, sans parvenir à arrêter ma course. La montagne, tout à coup, s’est dressée devant moi, telle une gigantesque muraille crénelée, pour me refouler. Mais moi, je suis homme de guerre, je suis Enguerrand le capitaine, soldat de Dieu et du roi Philippe de France, et nulle forteresse ne m’a jamais résisté, ni celle de Saint-Jean d’Acre en Palestine, ni Château Gaillard qui domine la Seine, ni la citadelle de Béziers que j’ai prise en juillet. Alors j’ai longé les contreforts des Pyrénées, patiemment, en quête d’une fissure où m’immiscer pour mieux lancer mon assaut vers le Sud. Et bientôt j’ai aperçu, couronnant un pic vertigineux, une trouée colossale où s’engouffraient les vents."


"Des nuages pourpres et noirs s’amoncellent et recouvrent le jour. Je me faufile dans l’interstice entre le bloc crevassé et la falaise, pour y passer la nuit et me protéger du froid, mais je renonce à allumer un feu. Lové dans la pierre, je grelotte, démuni, désespéré. Je voudrais dormir, mais depuis mon départ de Béziers, je ne parviens pas à trouver le sommeil. Tout au plus je m’évade, je laisse divaguer mon esprit, et je rêve éveillé. Mais ce soir, je suis lucide, comme lors d’une veillée d’armes, je songe à ma vie et je prie le Très-Haut."

"Les jours suivants, je rêve de batailles et d’exploits, tandis que je m’engage sur les terres arides qui mènent vers le royaume de León. J’ai hâte d’arriver au bout de ma pérégrination, pour retourner au combat. Mais il fait une chaleur intolérable et pas la moindre brise, le soleil me cloue sur place, je me sens lourd, éreinté, et ne parviens pas à progresser d’un pas. Le souffle coupé, je me tiens immobile sous le firmament d’azur, prisonnier des plateaux infinis, pendant plusieurs jours. Une nuit, je laisse éclater ma colère, je gronde et je gémis contre le mauvais sort, mais le Très-Haut, au matin, m’envoie un doux zéphyr qui apaise mon tourment. Je réussis enfin à me mouvoir et reprendre ma route. Sasamón, Melgar de Fernamental, Osorno, Sahagún, chaque étape est douloureuse. J’avance peu à peu, à grand-peine, sous un ciel cramoisi par l’orage, et les corbeaux s’envolent épouvantés sur mon passage."

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Message  Janis Dim 13 Mai 2012 - 7:55

je crois que je ne t'avais jamais lu, ou plutôt commenté (car tes textes sont longs, sur un écran, déjà, et puis je ne savais pas quoi dire d'intéressant !).
Je t'avoue que je le fais, parce que j'ai lu ce que tu as écrit hier.

Si le thème, l'adresse à Dieu, l'époque aussi sont très éloignés de mes univers, j'apprécie le souffle de cette écriture, la grandeur du propos, la structure impeccable et la géographie de ce texte.

Voilà.
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Message  Invité Dim 13 Mai 2012 - 16:13

J'ai apprécié ce récit et son côté historique (d'autant que je connais bien, étant toulousain, l'histoire du catharisme). Il y a de sérieux doutes quant au dire d'Arnaud Amaury ("Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens"). Béziers a été prise à cause de quelques imbéciles qui sont sortis de la ville pour narguer des soldats.
La croisade contre les cathares n'a finalement été qu'un prétexte pour mettre la main sur l'Occitanie (berceau de la civilisation comme chacun sait :-)) alors fort riche (le pays de cocagne ou du pastel dont on tirait une teinture bleue fort prisée). C'est à cette époque que la France commence à devenir ce qu'elle est actuellement.

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Message  Invité Dim 20 Mai 2012 - 14:32

Vincent, ton texte m'a beaucoup intéressé. Je suis biterroise, mes aïeux paternels et maternels aussi, autant dire qu'il devait bien se trouver quelques "parfaits" de ma famille dans le sac de Béziers. Mon nom de jeune fille est Pons, qui était au Moyen-Age un prénom très répandu. Et pour parfaire le rapprochement entre ton texte et ma vie privée, celui que j'ai épousé s'appelle Jacquet. LOL !

Mais revenons à ton texte.
De nombreux clercs et laïcs, en France ou ailleurs, ont dénoncé nos exactions lors du sac de la ville, mais je sais bien que tu n’approuves pas ces hypocrites, ô mon Seigneur. Ces Orientaux vivaient dans le stupre et dans la décadence, en état de péché permanent. Les hommes étaient sodomites et les femmes, des catins, ils adoraient le veau d’or et méritaient d’être châtiés.

C’est pourquoi je me suis engagé dans une nouvelle guerre sainte au début de cette année, aux ordres du baron Simon de Montfort, pour punir les cathares et leur hérésie abominable. Ces suppôts de Satan, qui ont l’outrecuidance de s’appeler eux-mêmes « bons chrétiens » ou même « parfaits », insultent ton Église et corrompent ta Loi. Ils refusent même de baptiser leur progéniture, qu’ils vouent de ce fait aux affres de l’enfer, et se complaisent dans la luxure et la fornication, car ils rejettent également le Saint sacrement du mariage.

Ceci vient en contradiction avec ce que je sais des cathares, et ce qu'on peut trouver à leur sujet sur Wiki :

Les cathares, se considérant alors comme les seuls vrais disciples des apôtres, souhaitaient adopter le modèle de vie, les rites et les sacrements, des premières communautés chrétiennes.

Se rapprochant des premiers chrétiens, les « parfaits » cathares envisageaient un salut passant par un grand zèle religieux, parfois jusqu'à l'ascétisme.

Les « parfaits » ne devaient pas mentir, s'abstenir de tout vice, de toute méchanceté, en un mot être simplement de bons chrétiens selon les Évangiles.

Les Bons Chrétiens, comme ils se nommaient, avaient et prêchaient un respect inconditionnel de la vie. Le mépris du corps et la volonté de purification expliquent qu'ils observaient un régime alimentaire très strict. Les relations sexuelles, que ce soit dans le mariage ou en dehors, relevaient de la même impureté, et devaient être évitées pour les Parfaits.

Un petit détail par ailleurs, la rivière qui coule aux pieds de Béziers s'appelle l'ORB.
Ton histoire est très bien écrite. J'ai pris un grand plaisir à la lire. Merci.

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