Pensées pour moi-même
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Pensées pour moi-même
Pensées pour moi-même
Considère d’abord que rien ne t’advient en dehors de ton mérite, et qu’en agrément ou en désagrément, les faits sont en résonance avec ta vie.
Sois le témoin de tes sentiments plutôt que leur victime ; n’oublie pas que ta colère, ton ressentiment, ton affliction, ne sont pas ta nature permanente, et que tu ne dois, par identification, établir des perspectives.
Écoute et observe ce qui est en la vie et dans tes rapports au monde ; souvent, le volubile est un sourd et l’expansif un aveugle, ceux-là n’entendent et ne voient qu’eux-mêmes.
La pensée est labile par nature ; il n’est pas aisé de la contenir, et, si cela s’accomplit, elle reprend son mouvement dès que l’attention se relâche.
Si tu mises sur ta volonté mais qu’elle manque d’énergie, elle s’étiole, figeant le moi en une inertie. Ainsi, le monde se révèle un marais dans lequel tu dois courir. Mais quand même ta volonté serait active et ferme, serais-tu plus libre ?
Est-il nécessaire de t’éprouver à force de résolution, d’exigence, de courage et de persévérance ? N’est-ce pas lutter contre toi-même que d’entraîner ta ténacité dans des desseins édifiants, et te résoudre à une fermeté sans faille ? Vois ce qui est vain ; vois ce qui est utile.
Lorsque ton être émotionnel est en souffrance, et que ton être nerveux ressent quelque malaise parce que ta condition t’éprouve, ton être mental accroît le mal. Vois, en ce moment, l’étendue de ta liberté, car tu as toute vacance pour l’analyse. Celui qui ploie sous la torture et qui, rongé par la faim, s’anémie graduellement ; celui qui subit les orages de la guerre et la désolation de l’âme, celui-là n’a pas ton avantage.
La nouveauté, certainement, exerce sur le mental un attrait qu’il saisit et érige au plus haut. Mais l’ennui advient souvent par les habitudes ; ainsi le temps a-t-il raison de l’actualité.
Vois, sans regrets, ton corps être le témoin de l’ouvrage du temps et fais de ce dernier ton allié. Vois, sans affection, les êtres et les choses croître et périr, les gains et les pertes se succéder, et la vieillesse comme une destination historique. Ton esprit demeurera aiguisé et ton enthousiasme constant.
Lorsque l’espace d’un instant la nuit fut meurtrière, le souffle brûlant d’un embrasement m’ouvrit les yeux à jamais…
Par toutes saisons, lorsque le ciel dégagé est d’azur, la lumière d’un soleil radieux exerce un effet bénéfique sur l’humeur et le psychisme, comme si le cœur était soudain réchauffé et joyeux. Mais quelle sensation étrange qu’une telle journée sur un cœur triste, et quel singulier sentiment que la mélancolie baignée de lumière…
Rien ne vient irriter l’esprit, car il s’irrite par lui-même.
Ne cherche pas dans les étoiles ce qui se trouve dans le creux de ta main.
Pour tout problème, remets-t'en à toi-même.
Tes paroles sont fruits de ta pensée, tes actes découlent de ta pensée. De tout cela tu es responsable.
Malheur à qui, par négligence, ne s’est acquitté d’un devoir vital au bon moment, et, insouciant, festoyant avec ses amis, ne voit pas le destin en marche sous la forme du danger rôdant au dehors…
L’ego est belliqueux par crainte, craintif par velléité, et velléitaire par convoitise.
L’homme ordinaire est dans un dualisme : entre la vie et la mort, entre la naissance et l’extinction ; ainsi, la vie est faite de malheur, de souffrance, de douleur, mais de bonheur, de plaisir et de joies aussi.
L’état d’une personne dont l’esprit ne s’applique pas à ce qu’elle fait ou devrait faire, le manque de précaution, de prudence, l’omission, l’inattention, peuvent souvent mener au désagrément, pour le moins, et à la tragédie, pour le pire.
Face à la négligence – cette chose qui ne demande aucun effort – , la conscience vigilante doit être. Elle ne demande pas plus d’effort.
Je ne puis concevoir l’Amour comme un sentiment à échelle humaine – bien qu’il puisse être ressenti sur ce plan – car l’Amour est universel et imprègne toute chose. Il n’est pas de ce monde et il est en ce monde ; libre et indomptable, insaisissable comme le vent, il demeure telle une lumière qui jamais ne vacille. Le temps n’a sur lui aucune incidence. Rien ne le contrôle. Personne ne le commande.
Telle est la couleur de ton esprit, telle est la couleur du monde, car comme tu vois tu es et comme tu es tu vois.
Chaque instant de vie aussitôt né se meurt, les secondes succédant aux secondes. Nous mourons d’instant en instant, mais refusons de le voir et de l’admettre ; ainsi l’attachement au souvenir et le désir itératif perpétuent-ils une forme de souffrance.
Le présent ne semble pas fractionné, mais vécu dans une continuité, pourtant l’esprit scinde ce continuum en instants par lesquels il spécule sur l’avenir tout en devenant le passé. Ainsi l’esprit crée l’illusion du temps...
Lorsque l’excès de stress met ton système nerveux en souffrance, inspire lentement et expire longtemps, te disant en toi-même que cela n’a pas plus d’importance maintenant qu’à l’heure de ta mort.
Ce qui fut important le temps d’une vie ne l’est plus à l’heure du trépas car, abandonnant tout, on quitte sa propre histoire, de la même façon que l’on quitte l’état de veille chaque fois que l’on s’endort…
L’exacerbation émotionnelle amplifie toujours la sensation du moment présent. Elle peut être exponentielle dans le pire des cas et mener à des situations extrêmes comme le suicide. Dans de pareils moments, la raison n’est plus. Pourtant le potentiel du raisonnement demeure en toi tel un garde-fou. C’est à toi-même de recouvrer l’esprit.
Lorsque monte en toi l’irritation, observe-la et respire lentement.
La vie est telle une rivière coulant continûment, mouvante et changeante, mais constante.
Rien dans ce monde ne peut être appelé « mien ». Je ne suis possesseur ni des objets, ni même des idées, car tout effet me parvient autant qu’aux autres. Je ne revendique aucune propriété intellectuelle ou matérielle, la seule chose qui me revienne est la responsabilité de mes actes.
Dire du mal d’autrui n’est pas plus recommandable que d’en dire trop de bien.
Rester impartial autant que possible. Savoir discriminer le vrai du faux.
Face aux attaques dirigées contre soi-même, ingérer le « venin injecté » et le digérer.
N’entrer dans aucune polémique. Avant de critiquer, identifier en soi-même la matière critiquable et « cerner » l’esprit qui critique.
L’autre devrait passer avant soi-même. Mais désire en premier lieu te soigner toi-même.
Trop parler nuit ; trop de questions ennuie.
Observe en toi-même toute susceptibilité, soit en germe, soit émergente.
Ne professe pas lorsque tu ne possèdes pas la science.
Écoute davantage ; que l’attention soit de tout instant.
L’écoute est une qualité et non une discipline. C’est là sa beauté.
Volonté, discipline et persévérance sont nécessaires dans un domaine pragmatique, mais le sont-elles dans le domaine psychologique ?
Considère d’abord que rien ne t’advient en dehors de ton mérite, et qu’en agrément ou en désagrément, les faits sont en résonance avec ta vie.
Sois le témoin de tes sentiments plutôt que leur victime ; n’oublie pas que ta colère, ton ressentiment, ton affliction, ne sont pas ta nature permanente, et que tu ne dois, par identification, établir des perspectives.
Écoute et observe ce qui est en la vie et dans tes rapports au monde ; souvent, le volubile est un sourd et l’expansif un aveugle, ceux-là n’entendent et ne voient qu’eux-mêmes.
La pensée est labile par nature ; il n’est pas aisé de la contenir, et, si cela s’accomplit, elle reprend son mouvement dès que l’attention se relâche.
Si tu mises sur ta volonté mais qu’elle manque d’énergie, elle s’étiole, figeant le moi en une inertie. Ainsi, le monde se révèle un marais dans lequel tu dois courir. Mais quand même ta volonté serait active et ferme, serais-tu plus libre ?
Est-il nécessaire de t’éprouver à force de résolution, d’exigence, de courage et de persévérance ? N’est-ce pas lutter contre toi-même que d’entraîner ta ténacité dans des desseins édifiants, et te résoudre à une fermeté sans faille ? Vois ce qui est vain ; vois ce qui est utile.
Lorsque ton être émotionnel est en souffrance, et que ton être nerveux ressent quelque malaise parce que ta condition t’éprouve, ton être mental accroît le mal. Vois, en ce moment, l’étendue de ta liberté, car tu as toute vacance pour l’analyse. Celui qui ploie sous la torture et qui, rongé par la faim, s’anémie graduellement ; celui qui subit les orages de la guerre et la désolation de l’âme, celui-là n’a pas ton avantage.
La nouveauté, certainement, exerce sur le mental un attrait qu’il saisit et érige au plus haut. Mais l’ennui advient souvent par les habitudes ; ainsi le temps a-t-il raison de l’actualité.
Vois, sans regrets, ton corps être le témoin de l’ouvrage du temps et fais de ce dernier ton allié. Vois, sans affection, les êtres et les choses croître et périr, les gains et les pertes se succéder, et la vieillesse comme une destination historique. Ton esprit demeurera aiguisé et ton enthousiasme constant.
Lorsque l’espace d’un instant la nuit fut meurtrière, le souffle brûlant d’un embrasement m’ouvrit les yeux à jamais…
Par toutes saisons, lorsque le ciel dégagé est d’azur, la lumière d’un soleil radieux exerce un effet bénéfique sur l’humeur et le psychisme, comme si le cœur était soudain réchauffé et joyeux. Mais quelle sensation étrange qu’une telle journée sur un cœur triste, et quel singulier sentiment que la mélancolie baignée de lumière…
Rien ne vient irriter l’esprit, car il s’irrite par lui-même.
Ne cherche pas dans les étoiles ce qui se trouve dans le creux de ta main.
Pour tout problème, remets-t'en à toi-même.
Tes paroles sont fruits de ta pensée, tes actes découlent de ta pensée. De tout cela tu es responsable.
Malheur à qui, par négligence, ne s’est acquitté d’un devoir vital au bon moment, et, insouciant, festoyant avec ses amis, ne voit pas le destin en marche sous la forme du danger rôdant au dehors…
L’ego est belliqueux par crainte, craintif par velléité, et velléitaire par convoitise.
L’homme ordinaire est dans un dualisme : entre la vie et la mort, entre la naissance et l’extinction ; ainsi, la vie est faite de malheur, de souffrance, de douleur, mais de bonheur, de plaisir et de joies aussi.
L’état d’une personne dont l’esprit ne s’applique pas à ce qu’elle fait ou devrait faire, le manque de précaution, de prudence, l’omission, l’inattention, peuvent souvent mener au désagrément, pour le moins, et à la tragédie, pour le pire.
Face à la négligence – cette chose qui ne demande aucun effort – , la conscience vigilante doit être. Elle ne demande pas plus d’effort.
Je ne puis concevoir l’Amour comme un sentiment à échelle humaine – bien qu’il puisse être ressenti sur ce plan – car l’Amour est universel et imprègne toute chose. Il n’est pas de ce monde et il est en ce monde ; libre et indomptable, insaisissable comme le vent, il demeure telle une lumière qui jamais ne vacille. Le temps n’a sur lui aucune incidence. Rien ne le contrôle. Personne ne le commande.
Telle est la couleur de ton esprit, telle est la couleur du monde, car comme tu vois tu es et comme tu es tu vois.
Chaque instant de vie aussitôt né se meurt, les secondes succédant aux secondes. Nous mourons d’instant en instant, mais refusons de le voir et de l’admettre ; ainsi l’attachement au souvenir et le désir itératif perpétuent-ils une forme de souffrance.
Le présent ne semble pas fractionné, mais vécu dans une continuité, pourtant l’esprit scinde ce continuum en instants par lesquels il spécule sur l’avenir tout en devenant le passé. Ainsi l’esprit crée l’illusion du temps...
Lorsque l’excès de stress met ton système nerveux en souffrance, inspire lentement et expire longtemps, te disant en toi-même que cela n’a pas plus d’importance maintenant qu’à l’heure de ta mort.
Ce qui fut important le temps d’une vie ne l’est plus à l’heure du trépas car, abandonnant tout, on quitte sa propre histoire, de la même façon que l’on quitte l’état de veille chaque fois que l’on s’endort…
L’exacerbation émotionnelle amplifie toujours la sensation du moment présent. Elle peut être exponentielle dans le pire des cas et mener à des situations extrêmes comme le suicide. Dans de pareils moments, la raison n’est plus. Pourtant le potentiel du raisonnement demeure en toi tel un garde-fou. C’est à toi-même de recouvrer l’esprit.
Lorsque monte en toi l’irritation, observe-la et respire lentement.
La vie est telle une rivière coulant continûment, mouvante et changeante, mais constante.
Rien dans ce monde ne peut être appelé « mien ». Je ne suis possesseur ni des objets, ni même des idées, car tout effet me parvient autant qu’aux autres. Je ne revendique aucune propriété intellectuelle ou matérielle, la seule chose qui me revienne est la responsabilité de mes actes.
Dire du mal d’autrui n’est pas plus recommandable que d’en dire trop de bien.
Rester impartial autant que possible. Savoir discriminer le vrai du faux.
Face aux attaques dirigées contre soi-même, ingérer le « venin injecté » et le digérer.
N’entrer dans aucune polémique. Avant de critiquer, identifier en soi-même la matière critiquable et « cerner » l’esprit qui critique.
L’autre devrait passer avant soi-même. Mais désire en premier lieu te soigner toi-même.
Trop parler nuit ; trop de questions ennuie.
Observe en toi-même toute susceptibilité, soit en germe, soit émergente.
Ne professe pas lorsque tu ne possèdes pas la science.
Écoute davantage ; que l’attention soit de tout instant.
L’écoute est une qualité et non une discipline. C’est là sa beauté.
Volonté, discipline et persévérance sont nécessaires dans un domaine pragmatique, mais le sont-elles dans le domaine psychologique ?
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 64
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
Hors-sujet ou pas ?
... M'a fait penser à Krishnamurti.
Intéressant. Je ne sais pas si c'est à proprement parler corrélé, connecté, à ce qu'on est censé trouver sur un site littéraire, quoique ma foi, je n'en sache rien, en vérité. Disons que d'habitude on lit des récits, des histoires. Là, il s'agit de pensées.
Bah, j'y ai trouvé des idées intéressantes. Après, la question du hors-sujet ou pas... Je laisse à d'autres le soin de trancher.
Ubik.
Intéressant. Je ne sais pas si c'est à proprement parler corrélé, connecté, à ce qu'on est censé trouver sur un site littéraire, quoique ma foi, je n'en sache rien, en vérité. Disons que d'habitude on lit des récits, des histoires. Là, il s'agit de pensées.
Bah, j'y ai trouvé des idées intéressantes. Après, la question du hors-sujet ou pas... Je laisse à d'autres le soin de trancher.
Ubik.
Re: Pensées pour moi-même
les 41 commandements de PCP !
mon préféré, parce que c'est poétique et que ça parle, et que c'est bienvenu soudain :
Lorsque l’espace d’un instant la nuit fut meurtrière, le souffle brûlant d’un embrasement m’ouvrit les yeux à jamais…
mon préféré, parce que c'est poétique et que ça parle, et que c'est bienvenu soudain :
Lorsque l’espace d’un instant la nuit fut meurtrière, le souffle brûlant d’un embrasement m’ouvrit les yeux à jamais…
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Pensées pour moi-même
J'ai connu un Pascal. Quand il tenait la grande forme il prétendait que l'homme était un zozo pensant. (ou un zozo pansant s'il était était infirmier) Ce ne serait pas un pote à toi ?
Je suis sincèrement admiratif et vais relire au coup par coup, pour ne pas choper une céphalée.
Je suis sincèrement admiratif et vais relire au coup par coup, pour ne pas choper une céphalée.
Invité- Invité
Re: Pensées pour moi-même
PCP, je ne te snobe pas. J'ai commencé à lire mais ce genre d'écrit a tendance à me faire fuir à toute allure, c'est à des lieues de ce que je lis ou souhaite lire, même si riche d'enseignement, ou empreint d'humour et/ou de sagesse.
Invité- Invité
Bonjour PCP
Trop de notes tue la note, cher PCP.
Pourquoi ne pas regrouper toutes ces idées dans le moins d’aphorisme possible ?
J'ai connu un Pascal qui avait des pensées, on ne se rappelle que d'une ou deux ...
Mais c'est si bon bon d'écrire qu'il n'en restera que ce qui doit rester, peut-être :
"Trop parler nuit ; trop de questions ennuie."
Mais si trop parler nuit, alors écrire jour ?
Pourquoi ne pas regrouper toutes ces idées dans le moins d’aphorisme possible ?
J'ai connu un Pascal qui avait des pensées, on ne se rappelle que d'une ou deux ...
Mais c'est si bon bon d'écrire qu'il n'en restera que ce qui doit rester, peut-être :
"Trop parler nuit ; trop de questions ennuie."
Mais si trop parler nuit, alors écrire jour ?
Baldomero- Nombre de messages : 2
Age : 67
Date d'inscription : 15/06/2012
Re: Pensées pour moi-même
Votre univers est bien étrange, j'ai souvent du mal à y entrer, non pas parce qu'il est dénué de qualité ni d'intérêt mais parce qu'il m'échappe. Mes références ne sont pas les mêmes, mes goûts ne trouvent pas de correspondances et votre écriture me plonge dans des abîmes de perplexité. (J'éprouve un sentiment équivalent face aux écrits de Frédéric Prunier.)
Ici j'ai l'impression de lire le sermon de Siddhartha Gautama à Bénares. Il y a beaucoup de réflexions intéressantes mais jetées en vrac, sans que je ne parvienne réellement à en distinguer un fil directeur ni une finalité. J'ai surtout l'impression que vous essayez de vous dicter une règle de vie, du coup le lecteur est un peu mis de côté.
Ici j'ai l'impression de lire le sermon de Siddhartha Gautama à Bénares. Il y a beaucoup de réflexions intéressantes mais jetées en vrac, sans que je ne parvienne réellement à en distinguer un fil directeur ni une finalité. J'ai surtout l'impression que vous essayez de vous dicter une règle de vie, du coup le lecteur est un peu mis de côté.
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 55
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: Pensées pour moi-même
Le titre est identique à celui donné au recueil de pensées de Marc-Aurèle, l’empereur philosophe stoïcien.
P.C.P. : empereur de V.E. ?
Ce texte est une suite d’aphorismes, de maximes, de sentences dont on ne voit pas l’unité, et exposés sans classement.
La première « Pensée » est une sentence au contenu fort discutable.
« Rien ne t’advient en dehors de ton mérite » : triomphe de la méritocratie ! La méritocratie élevée au rang d’un destin !
Rien n’ « advient », rien n’arrive donc, rien ne se produit qu’on ne l’ait mérité ! Si j’ai le sida, si j’ai un cancer, si un incendie ravage ma maison, ou si un tremblement de terre la détruit, c’est que je l’ai « mérité » !
« Qu’en agrément ou en désagrément, les faits sont en résonance avec ta vie. » : tout fait écho avec sa vie ! Pas de hasard, pas de circonstances aléatoires, pas de déterminismes biologiques ou sociaux non plus, mais un destin implacable. Voilà qui masque les pires croyances superstitieuses culpabilisantes. Si j’ai un cancer, c’est parce que Dieu, le Destin, ou la Providence me punissent, je mérite mon sort par mes fautes, mes péchés !
De quoi se plaindre alors ! Il convient de se résigner à son sort. Tout ce que l’on est, tout ce que l’on subit, en bien comme en mal, est mérité.
Même les stoïciens n’admettaient pas un tel fatalisme, une telle résignation !
Cette tonalité fataliste, cette propension à la passivité résignée se confirme dans les aphorismes suivants.
Contre le fatalisme, la volonté ? (comme le voulaient les Stoïciens )
Eh bien, non. Il ne faut pas « miser » sur la volonté. « Si tu mises sur ta volonté mais qu’elle manque d’énergie, elle s’étiole, figeant le moi en une inertie. »
Surprenante pensée qui envisage une volonté au risque du « manque d’énergie » ! Un volonté est active, agissante, elle est une énergie, sans quoi elle n’est plus une volonté, mais une velléité, un désir, ou un vague projet. Pourquoi vouloir donc puisque l’on peut manquer de volonté !!!
Et comme si l’argument ne suffisait pas à convaincre, on assène celui de la liberté : « Mais quand même ta volonté serait active et ferme, serais-tu plus libre ? »
Pas de précision sur la liberté en question. Vouloir ne rend pas plus libre, alors pourquoi vouloir ? Nul n’échappe à la soumission à un destin inexorable, alors soumets-toi ! Pourquoi se révolter, pourquoi se battre, pourquoi lutter ? Subis ton sort, inutile d’agir et de vouloir, de toute façon t’es pas libre, alors ! Quelle « sagesse » ! Ou plutôt, quel manque de sagesse !
La pensée suivante enfonce le clou : « Est-il nécessaire de t’éprouver à force de résolution, d’exigence, de courage et de persévérance ? » : te fatigue pas, quoi, t’arriveras à rien, de toute façon ; si le sort, en « résonance avec ta vie » en a décidé autrement, que peux-tu ? Le « mérite » ne revient pas même à ton courage ou à la force de ta résolution ! Ce que tu mérites, une puissance autre que la tienne en a décidé ! Une puissance qui met en écho ta vie et ce qui arrive ! Mais ta vie n’est pas ce que tu en fais, n’est pas ton choix, n’est pas libre ! Il n’empêche : tout ce qui arrive, tu le mérites !
Ne lutte pas non plus contre toi-même, « N’est-ce pas lutter contre toi-même que d’entraîner ta ténacité dans des desseins édifiants, et te résoudre à une fermeté sans faille ? » résigne-toi à être toi-même, non pas un moi gagné, conquis, voulu, mais le « moi » que le sort t’a réservé, le moi « mérité » !
Ne pas même essayer de maîtriser sa pensée, elle est trop « labile » : « La pensée est labile par nature ; il n’est pas aisé de la contenir, et, si cela s’accomplit, elle reprend son mouvement dès que l’attention se relâche. »
Ne pas essayer de maîtriser quoi que ce soit ! Nous ne pouvons être maître de rien, résignons-nous !
La lecture de ces premières pensées ne m’incite pas à lire les suivantes.
Ou bien, elles manquent de précisions ( la concision n’empêche pas la précision) et de nuances et disent autre chose que ce qu’elles semblent dire ( un fatalisme de résignation ) et sont d’authentiques maximes de sagesse, ou bien elles sont affligeantes par leur manque de sagesse.
S’il s’agit d’une reprise de la pensée stoïcienne, comme le laisse croire le titre emprunté à Marc-Aurèle, je tiens à dire que les Stoïciens ont su se démarquer du fatalisme.
P.C.P. : empereur de V.E. ?
Ce texte est une suite d’aphorismes, de maximes, de sentences dont on ne voit pas l’unité, et exposés sans classement.
La première « Pensée » est une sentence au contenu fort discutable.
« Rien ne t’advient en dehors de ton mérite » : triomphe de la méritocratie ! La méritocratie élevée au rang d’un destin !
Rien n’ « advient », rien n’arrive donc, rien ne se produit qu’on ne l’ait mérité ! Si j’ai le sida, si j’ai un cancer, si un incendie ravage ma maison, ou si un tremblement de terre la détruit, c’est que je l’ai « mérité » !
« Qu’en agrément ou en désagrément, les faits sont en résonance avec ta vie. » : tout fait écho avec sa vie ! Pas de hasard, pas de circonstances aléatoires, pas de déterminismes biologiques ou sociaux non plus, mais un destin implacable. Voilà qui masque les pires croyances superstitieuses culpabilisantes. Si j’ai un cancer, c’est parce que Dieu, le Destin, ou la Providence me punissent, je mérite mon sort par mes fautes, mes péchés !
De quoi se plaindre alors ! Il convient de se résigner à son sort. Tout ce que l’on est, tout ce que l’on subit, en bien comme en mal, est mérité.
Même les stoïciens n’admettaient pas un tel fatalisme, une telle résignation !
Cette tonalité fataliste, cette propension à la passivité résignée se confirme dans les aphorismes suivants.
Contre le fatalisme, la volonté ? (comme le voulaient les Stoïciens )
Eh bien, non. Il ne faut pas « miser » sur la volonté. « Si tu mises sur ta volonté mais qu’elle manque d’énergie, elle s’étiole, figeant le moi en une inertie. »
Surprenante pensée qui envisage une volonté au risque du « manque d’énergie » ! Un volonté est active, agissante, elle est une énergie, sans quoi elle n’est plus une volonté, mais une velléité, un désir, ou un vague projet. Pourquoi vouloir donc puisque l’on peut manquer de volonté !!!
Et comme si l’argument ne suffisait pas à convaincre, on assène celui de la liberté : « Mais quand même ta volonté serait active et ferme, serais-tu plus libre ? »
Pas de précision sur la liberté en question. Vouloir ne rend pas plus libre, alors pourquoi vouloir ? Nul n’échappe à la soumission à un destin inexorable, alors soumets-toi ! Pourquoi se révolter, pourquoi se battre, pourquoi lutter ? Subis ton sort, inutile d’agir et de vouloir, de toute façon t’es pas libre, alors ! Quelle « sagesse » ! Ou plutôt, quel manque de sagesse !
La pensée suivante enfonce le clou : « Est-il nécessaire de t’éprouver à force de résolution, d’exigence, de courage et de persévérance ? » : te fatigue pas, quoi, t’arriveras à rien, de toute façon ; si le sort, en « résonance avec ta vie » en a décidé autrement, que peux-tu ? Le « mérite » ne revient pas même à ton courage ou à la force de ta résolution ! Ce que tu mérites, une puissance autre que la tienne en a décidé ! Une puissance qui met en écho ta vie et ce qui arrive ! Mais ta vie n’est pas ce que tu en fais, n’est pas ton choix, n’est pas libre ! Il n’empêche : tout ce qui arrive, tu le mérites !
Ne lutte pas non plus contre toi-même, « N’est-ce pas lutter contre toi-même que d’entraîner ta ténacité dans des desseins édifiants, et te résoudre à une fermeté sans faille ? » résigne-toi à être toi-même, non pas un moi gagné, conquis, voulu, mais le « moi » que le sort t’a réservé, le moi « mérité » !
Ne pas même essayer de maîtriser sa pensée, elle est trop « labile » : « La pensée est labile par nature ; il n’est pas aisé de la contenir, et, si cela s’accomplit, elle reprend son mouvement dès que l’attention se relâche. »
Ne pas essayer de maîtriser quoi que ce soit ! Nous ne pouvons être maître de rien, résignons-nous !
La lecture de ces premières pensées ne m’incite pas à lire les suivantes.
Ou bien, elles manquent de précisions ( la concision n’empêche pas la précision) et de nuances et disent autre chose que ce qu’elles semblent dire ( un fatalisme de résignation ) et sont d’authentiques maximes de sagesse, ou bien elles sont affligeantes par leur manque de sagesse.
S’il s’agit d’une reprise de la pensée stoïcienne, comme le laisse croire le titre emprunté à Marc-Aurèle, je tiens à dire que les Stoïciens ont su se démarquer du fatalisme.
Louis- Nombre de messages : 458
Age : 69
Date d'inscription : 28/10/2009
Re: Pensées pour moi-même
Devenu Jaïniste (presque) ascétique depuis peu, j'avoue ne pas me retrouver dans toutes ces pensées, intéressant de voir que des êtres humains peuvent penser aussi justement mais radicalement différemment. J'ai envie de te répondre, même si ces pensée sont pour toi :).
Que de choses qui se contredisent, des contres vérités dangereuses, ou juste des constats unilatéraux. Nos univers sont bien éloignés ;).
-Le hasard et la chance sont inhérents à ce monde, se priver de ces possibilités, c'est avouer que l'on contrôle sa vie, que nous provoquons nos malheurs et que nous sommes responsables de nos bonheurs. C'est nier la causalité des faits.Considère d’abord que rien ne t’advient en dehors de ton mérite, et qu’en agrément ou en désagrément, les faits sont en résonance avec ta vie.
-Nous ne sommes pas les témoins de nos sentiments, nous en sommes les acteurs, se réfugier derrière le principe de pulsions rend à contredire totalement la sentence précédente.Sois le témoin de tes sentiments plutôt que leur victime ; n’oublie pas que ta colère, ton ressentiment, ton affliction, ne sont pas ta nature permanente, et que tu ne dois, par identification, établir des perspectives.
-écoute et observe, souvent le "souvent" se révèle plus complexe et le jugement, même juste, trop hâtif. Accepte le fait que tu n'est pas omniscient et que trop de choses t'échappe dans la vie pour véritablement établir un constat.Écoute et observe ce qui est en la vie et dans tes rapports au monde ; souvent, le volubile est un sourd et l’expansif un aveugle, ceux-là n’entendent et ne voient qu’eux-mêmes.
-Devoir contrôler ses penser, c'est se nier. Comment se connaitre si on se cache à soi même.La pensée est labile par nature ; il n’est pas aisé de la contenir, et, si cela s’accomplit, elle reprend son mouvement dès que l’attention se relâche.
-Si ta volonté ne te permet pas de faire ce que tu veux, c'est que tu ne le désire pas tant que cela. Toute décision personnelle arrive à raison.Si tu mises sur ta volonté mais qu’elle manque d’énergie, elle s’étiole, figeant le moi en une inertie. Ainsi, le monde se révèle un marais dans lequel tu dois courir. Mais quand même ta volonté serait active et ferme, serais-tu plus libre ?
-Mais ce besoin de dépassement, c'est pas justement s'écouter ? Pour ceux qui n'ont pas ces "ambitions" de changements ne sont pas moins méritant. L'accomplissement personnel est un devoir envers soi-même.Est-il nécessaire de t’éprouver à force de résolution, d’exigence, de courage et de persévérance ? N’est-ce pas lutter contre toi-même que d’entraîner ta ténacité dans des desseins édifiants, et te résoudre à une fermeté sans faille ? Vois ce qui est vain ; vois ce qui est utile.
-"Mange ton assiette, y'a des africains qui meurent de faim !". Tout chose vivante ressent les choses différemment. Il est très difficile à admettre qu'une mamie perdant son chien peut souffrir autant qu'une mère perdant un enfant, mais il est impossible de s'introduire dans le cerveau d'une personne pour constaté impartialement les mesures de douleurs physique et psychique qu'elle endure.Lorsque ton être émotionnel est en souffrance, et que ton être nerveux ressent quelque malaise parce que ta condition t’éprouve, ton être mental accroît le mal. Vois, en ce moment, l’étendue de ta liberté, car tu as toute vacance pour l’analyse. Celui qui ploie sous la torture et qui, rongé par la faim, s’anémie graduellement ; celui qui subit les orages de la guerre et la désolation de l’âme, celui-là n’a pas ton avantage.
-Si on considère les habitude comme mauvaise ou routinière, la phrases se tiens. Mais je ne troquerai pas mes soirées canapés avec ma femme pour des soirée de jet-setter cocké; Tout est une question de gout. La nouveauté n'est pas source d'attrait évident, c'est aussi un inconnu qui peut se révélé doux-amer.La nouveauté, certainement, exerce sur le mental un attrait qu’il saisit et érige au plus haut. Mais l’ennui advient souvent par les habitudes ; ainsi le temps a-t-il raison de l’actualité.
-Là, je ne peux me prononcer, ayant eu beaucoup de conditions physiques dans ma vie, du gringalet de 70 kilos à l'obèse de 125 en passant par le sportif acharné de 85, la vieillesse n'est vraiment pas mon soucis principale dans ma représentation physique, j'ai été bien plus nocif pour moi que les 30 ans a venir.Vois, sans regrets, ton corps être le témoin de l’ouvrage du temps et fais de ce dernier ton allié. Vois, sans affection, les êtres et les choses croître et périr, les gains et les pertes se succéder, et la vieillesse comme une destination historique. Ton esprit demeurera aiguisé et ton enthousiasme constant.
-Drôle de conception, c'est un argument d'autorité ?Rien ne vient irriter l’esprit, car il s’irrite par lui-même.
-Je n'approuve pas, mais je le fait; Il est plus difficile de demander conseil ou aide que de s'enfoncer.Pour tout problème, remets-t'en à toi-même.
-Effectivement.Tes paroles sont fruits de ta pensée, tes actes découlent de ta pensée. De tout cela tu es responsable.
-Oui tous ces drâme routier, ces fautes idiotes de personnes oubliant des bébés dans des voitures l'été... Malheurs a ceux qui ont tués leurs proches aimés... Personnellement j'ai toujours pensé a ces survivant et à leurs vies brisées, par leurs propres faits. Le malheur, ils l'ont déjà, l'empathie n'est pas une faiblesse.Malheur à qui, par négligence, ne s’est acquitté d’un devoir vital au bon moment, et, insouciant, festoyant avec ses amis, ne voit pas le destin en marche sous la forme du danger rôdant au dehors…
L’état d’une personne dont l’esprit ne s’applique pas à ce qu’elle fait ou devrait faire, le manque de précaution, de prudence, l’omission, l’inattention, peuvent souvent mener au désagrément, pour le moins, et à la tragédie, pour le pire.
Face à la négligence – cette chose qui ne demande aucun effort – , la conscience vigilante doit être. Elle ne demande pas plus d’effort.
-L'égo n'est pas une chose mauvaise, c'est la valeur que l'on se donne, c'est une bonne chose de s'aimer. L'égo est mauvais quand il se compare aux autres.L’ego est belliqueux par crainte, craintif par velléité, et velléitaire par convoitise.
-Après tout oui, tout se qui nous touche n'a que peu d'importance car nous allons mourir. Pourquoi vivre ? Et la mort est une fin en soi ? Je sais pas y'a un truc qui marche pas dans ces réflections.Lorsque l’excès de stress met ton système nerveux en souffrance, inspire lentement et expire longtemps, te disant en toi-même que cela n’a pas plus d’importance maintenant qu’à l’heure de ta mort.
-Oui mais là le constat ne sert a rien, il serait necessaire de savoir pourquoi on se place dans des situations d’exacerbation émotionnelle...L’exacerbation émotionnelle amplifie toujours la sensation du moment présent. Elle peut être exponentielle dans le pire des cas et mener à des situations extrêmes comme le suicide. Dans de pareils moments, la raison n’est plus. Pourtant le potentiel du raisonnement demeure en toi tel un garde-fou. C’est à toi-même de recouvrer l’esprit.
-tu mélange un peu tout, les biens matérielles, nos actes qui finissent en bien immatériels et en biens solides par moment...Rien dans ce monde ne peut être appelé « mien ». Je ne suis possesseur ni des objets, ni même des idées, car tout effet me parvient autant qu’aux autres. Je ne revendique aucune propriété intellectuelle ou matérielle, la seule chose qui me revienne est la responsabilité de mes actes.
-lapsus ? J'en ai peur, la phrase dans une logique humaniste serait l'inverse, "Dire trop de biens d'autrui peut ne pas être plus recommandable que d'en dire trop de mal".Dire du mal d’autrui n’est pas plus recommandable que d’en dire trop de bien.
-Encore une droles de formulation, discriminer le vrai du faux, séparer plutôt, non ?Rester impartial autant que possible. Savoir discriminer le vrai du faux.
-les attaques contre soi-même, c'est ce que l'on se fait subir , oui il faut le digéré, et surtout l'intégré et le comprendre, encore une histoire de causalité...Face aux attaques dirigées contre soi-même, ingérer le « venin injecté » et le digérer.
-Les critiques qui implique des polémique sont des critiques qui ne sont pas prise comme telle, elles osnt prises comme des attaques. Lorsque deux personnes n'ont pas les mêmes vies, ni les même goûts, elles échanges sur des plan non aligné, et si les discutions permettes des fois de rapprocher ces plans, elles doivent passer par les filtres de la tolérance.N’entrer dans aucune polémique. Avant de critiquer, identifier en soi-même la matière critiquable et « cerner » l’esprit qui critique.
-C'est du lourd. Très lourd. Comment concevoir de posséder la science. On peut avoir une certaine maîtrise mais quoi de plus ?Ne professe pas lorsque tu ne possèdes pas la science.
-Ouf j'ai réussit, la plongé abyssale dans quelque chose de bien triste. Quelqu'un qui n'as pas de volonté, de discipline et de persévérance dans les domaines qui apprécie doit avoir bien du mal à gérer sa vie.Écoute davantage ; que l’attention soit de tout instant.
L’écoute est une qualité et non une discipline. C’est là sa beauté.
Volonté, discipline et persévérance sont nécessaires dans un domaine pragmatique, mais le sont-elles dans le domaine psychologique ?
Que de choses qui se contredisent, des contres vérités dangereuses, ou juste des constats unilatéraux. Nos univers sont bien éloignés ;).
Re: Pensées pour moi-même
PCP, dieu sait (s'il ne le sait pas, bonjour à lui), que j'apprécie parfois tes traits d'humour un peu désabusés, sans doute désespérés que tu nous offres.
Mais là tu nous mets une tartine de tes pensées, de ta vie peut-être, sans enveloppe, sans précaution.
Pour le lecteur normal c'est facilement indigeste, alors qu'il te suffirait (grosse feignasse) de partir de chacune de ces pensées (peut-être pas toutes), pour construire un récit ou une poésie, plus équilibrée, moins farouche ; ta vie en littérature, en quelque sorte !!!
Mais là tu nous mets une tartine de tes pensées, de ta vie peut-être, sans enveloppe, sans précaution.
Pour le lecteur normal c'est facilement indigeste, alors qu'il te suffirait (grosse feignasse) de partir de chacune de ces pensées (peut-être pas toutes), pour construire un récit ou une poésie, plus équilibrée, moins farouche ; ta vie en littérature, en quelque sorte !!!
Invité- Invité
Re: Pensées pour moi-même
C'est trop directif pour que je sois touchée ou que je puisse m'attarder sur la réflexion de chacune des pensées ici énoncées.
Je suis restée à l'extérieur, avec une impression d'entendre des lieux communs. Et si c'est une recherche personnelle, il eut (eût ? J'ai un problème avec les chapeaux, t'aurais pas une maxime contre ça ? :-)) mieux valu les intégrer dans un texte afin de les rendre plus digestes, quelque chose comme ça.
Phylisse- Nombre de messages : 963
Age : 62
Localisation : Provence
Date d'inscription : 05/05/2011
Re: Pensées pour moi-même
Avec ça tu me fais beaucoup penser à Khalil Gibran Khalil (je sais plus si c'est toi qui en avait parlé une fois en poésie) (c'est toi?), j'ai lu Le Prophète, et il y a beaucoup de ça, une suite de pensées auxquelles on peut réfléchir individuellement.
Mais même dans ce livre, il y avait une histoire à côté qu'on pouvait suivre pour ne pas s'ennuyer, des points pour s'accrocher.
J'ai tout lu, mais en plusieurs fois. (je pense que je n'aurais pas fini en une seule fois)
Du coup, je ne me suis pas ennuyée. Mais j'ai triché :-)
Mais même dans ce livre, il y avait une histoire à côté qu'on pouvait suivre pour ne pas s'ennuyer, des points pour s'accrocher.
J'ai tout lu, mais en plusieurs fois. (je pense que je n'aurais pas fini en une seule fois)
Du coup, je ne me suis pas ennuyée. Mais j'ai triché :-)
Re: Pensées pour moi-même
Oui, comme Janis j'ai pensé à des commandements :))
Je ne suis pas d'accord avec tout (comment être d'accord avec tout ?) mais dans l'ensemble j'ai adhéré à pas mal d'idées !
Je ne suis pas tellement habitué à ce style d'écriture, par contre !
Je ne suis pas d'accord avec tout (comment être d'accord avec tout ?) mais dans l'ensemble j'ai adhéré à pas mal d'idées !
Je ne suis pas tellement habitué à ce style d'écriture, par contre !
Phoenamandre- Nombre de messages : 2423
Age : 33
Date d'inscription : 08/03/2009
Re: Pensées pour moi-même
Que l'on soit d'accord ou fébrile à propos de tes théories ne change pas que j'ai un respect pour les gens qui s'exposent, et il y a dans la liste tout certainement des choses qui me plaisent. Quand à définir la place du bloc-note en littérature, c'est un autre débat qui ne me convient pas trop parce que n'agrée pas trop l'idée. Tu vas nous dire qu'une liste vaut bien un pamphlet ennuyeux, mais au moins, il permet d'ajouter cet élément liant qui attache le lecteur peut-être pas friand de l'énumération.
En exemple, et au risque de me faire fesser par PCP et Euh'bleu de concert, voici " notre besoin de consolation est impossible à rassasier " de Stig Dagerman ; que je colle ici, parce qu'il mérite d'être lu et je l’espère te fera plaisir.
Je suis dépourvu de foi et ne puis donc être heureux, car un homme qui risque de craindre que sa vie soit une errance absurde vers une mort certaine ne peut être heureux. Je n’ai reçu en héritage ni dieu, ni point fixe sur la terre d’où je puisse attirer l’attention d’un dieu : on ne m’a pas non plus légué la fureur bien déguisée du sceptique, les ruses de Sioux du rationaliste ou la candeur ardente de l’athée. Je n’ose donc jeter la pierre ni à celle qui croit en des choses qui ne m’inspirent que le doute, ni à celui qui cultive son doute comme si celui-ci n’était pas, lui aussi, entouré de ténèbres. Cette pierre m’atteindrait moi-même car je suis bien certain d’une chose : le besoin de consolation que connaît l’être humain est impossible à rassasier.
En ce qui me concerne, je traque la consolation comme le chasseur traque le gibier. Partout où je crois l’apercevoir dans la forêt, je tire. Souvent je n’atteins que le vide mais, une fois de temps en temps, une proie tombe à mes pieds. Et, comme je sais que la consolation ne dure que le temps d’un souffle de vent dans la cime d’un arbre, je me dépêche de m’emparer de ma victime.
Qu’ai-je alors entre mes bras ?
Puisque je suis solitaire : une femme aimée ou un compagnon de voyage malheureux. Puisque je suis poète : un arc de mots que je ressens de la joie et de l’effroi à bander. Puisque je suis prisonnier : un aperçu soudain de la liberté. Puisque je suis menacé par la mort : un animal vivant et bien chaud, un cœur qui bat de façon sarcastique. Puisque je suis menacé par la mer : un récif de granit bien dur.
Mais il y a aussi des consolations qui viennent à moi sans y être conviées et qui remplissent ma chambre de chuchotements odieux : Je suis ton plaisir – aime-les tous ! Je suis ton talent – fais-en aussi mauvais usage que de toi-même ! Je suis ton désir de jouissance – seuls vivent les gourmets ! Je suis ta solitude – méprise les hommes ! Je suis ton aspiration à la mort – alors tranche !
Le fil du rasoir est bien étroit. Je vois ma vie menacée par deux périls : par les bouches avides de la gourmandise, de l’autre par l’amertume de l’avarice qui se nourrit d’elle-même. Mais je tiens à refuser de choisir entre l’orgie et l’ascèse, même si je dois pour cela subir le supplice du gril de mes désirs. Pour moi, il ne suffit pas de savoir que, puisque nous ne sommes pas libres de nos actes, tout est excusable. Ce que je cherche, ce n’est pas une excuse à ma vie mais exactement le contraire d’une excuse : le pardon. L’idée me vient finalement que toute consolation ne prenant pas en compte ma liberté est trompeuse, qu’elle n’est que l’image réfléchie de mon désespoir. En effet, lorsque mon désespoir me dit : Perds confiance, car chaque jour n’est qu’une trêve entre deux nuits, la fausse consolation me crie : Espère, car chaque nuit n’est qu’une trêve entre deux jours.
Mais l’humanité n’a que faire d’une consolation en forme de mot d’esprit : elle a besoin d’une consolation qui illumine. Et celui qui souhaite devenir mauvais, c’est-à-dire devenir un homme qui agisse comme si toutes les actions étaient défendables, doit au moins avoir la bonté de le remarquer lorsqu’il y parvient.
Personne ne peut énumérer tous les cas où la consolation est une nécessité. Personne ne sait quand tombera le crépuscule et la vie n’est pas un problème qui puisse être résolu en divisant la lumière par l’obscurité et les jours par les nuits, c’est un voyage imprévisible entre des lieux qui n’existent pas. Je peux, par exemple, marcher sur le rivage et ressentir tout à coup le défi effroyable que l’éternité lance à mon existence dans le mouvement perpétuel de la mer et dans la fuite perpétuelle du vent. Que devient alors le temps, si ce n’est une consolation pour le fait que rien de ce qui est humain ne dure – et quelle misérable consolation, qui n’enrichit que les Suisses !
Je peux rester assis devant un feu dans la pièce la moins exposée de toutes au danger et sentir soudain la mort me cerner. Elle se trouve dans le feu, dans tous les objets pointus qui m’entourent, dans le poids du toit et dans la masse des murs, elle se trouve dans l’eau, dans la neige, dans la chaleur et dans mon sang. Que devient alors le sentiment humain de sécurité si ce n’est une consolation pour le fait que la mort est ce qu’il y a de plus proche de la vie – et quelle misérable consolation, qui ne fait que nous rappeler ce qu’elle veut nous faire oublier !
Je peux remplir toutes mes pages blanches avec les plus belles combinaisons de mots que puisse imaginer mon cerveau. Etant donné que je cherche à m’assurer que ma vie n’est pas absurde et que je ne suis pas seul sur la terre, je rassemble tous ces mots en un livre et je l’offre au monde. En retour, celui-ci me donne la richesse, la gloire et le silence. Mais que puis-je bien faire de cet argent et quel plaisir puis-je prendre à contribuer au progrès de la littérature – je ne désire que ce que je n’aurai pas : confirmation de ce que mes mots ont touché le cœur du monde. Que devient alors mon talent si ce n’est une consolation pour le fait que je suis seul – mais quelle épouvantable consolation, qui me fait simplement ressentir ma solitude cinq fois plus fort !
Je peux voir la liberté incarnée dans un animal qui traverse rapidement une clairière et entendre une voix qui chuchote : Vis simplement, prends ce que tu désires et n’aie pas peur des lois ! Mais qu’est-ce que ce bon conseil si ce n’est une consolation pour le fait que la liberté n’existe pas – et quelle impitoyable consolation pour celui qui s’avise que l’être humain doit mettre des millions d’années à devenir un lézard !
Pour finir, je peux m’apercevoir que cette terre est une fosse commune dans laquelle le roi Salomon, Ophélie et Himmler reposent côte à côte. Je peux en conclure que le bourreau et la malheureuse jouissent de la même mort que le sage, et que la mort peut nous faire l’effet d’une consolation pour une vie manquée. Mais quelle atroce consolation pour celui qui voudrait voir dans la vie une consolation pour la mort !
Je ne possède pas de philosophie dans laquelle je puisse me mouvoir comme le poisson dans l’eau ou l’oiseau dans le ciel. Tout ce que je possède est un duel, et ce duel se livre à chaque minute de ma vie entre les fausses consolations, qui ne font qu’accroître mon impuissance et rendre plus profond mon désespoir, et les vraies, qui me mènent vers une libération temporaire. Je devrais peut-être dire : la vraie car, à la vérité, il n’existe pour moi qu’une seule consolation qui soit réelle, celle qui me dit que je suis un homme libre, un individu inviolable, un être souverain à l’intérieur de ses limites.
Mais la liberté commence par l’esclavage et la souveraineté par la dépendance. Le signe le plus certain de ma servitude est ma peur de vivre. Le signe définitif de ma liberté est le fait que ma peur laisse la place à la joie tranquille de l’indépendance. On dirait que j’ai besoin de la dépendance pour pouvoir finalement connaître la consolation d’être un homme libre, et c’est certainement vrai. A la lumière de mes actes, je m’aperçois que toute ma vie semble n’avoir eu pour but que de faire mon propre malheur. Ce qui devrait m’apporter la liberté m’apporte l’esclavage et les pierres en guise de pain.
Les autres hommes ont d’autres maîtres. En ce qui me concerne, mon talent me rend esclave au point de pas oser l’employer, de peur de l’avoir perdu. De plus, je suis tellement esclave de mon nom que j’ose à peine écrire une ligne, de peur de lui nuire. Et, lorsque la dépression arrive finalement, je suis aussi son esclave. Mon plus grand désir est de la retenir, mon plus grand plaisir est de sentir que tout ce que je valais résidait dans ce que je crois avoir perdu : la capacité de créer de la beauté à partir de mon désespoir, de mon dégoût et de mes faiblesses. Avec une joie amère, je désire voir mes maisons tomber en ruine et me voir moi-même enseveli sous la neige de l’oubli. Mais la dépression est une poupée russe et, dans la dernière poupée, se trouvent un couteau, une lame de rasoir, un poison, une eau profonde et un saut dans un grand trou. Je finis par devenir l’esclave de tous ces instruments de mort. Ils me suivent comme des chiens, à moins que le chien, ce ne soit moi. Et il me semble comprendre que le suicide est la seule preuve de la liberté humaine.
Mais, venant d’une direction que je ne soupçonne pas encore, voici que s’approche le miracle de la libération. Cela peut se produire sur le rivage, et la même éternité qui, tout à l’heure, suscitait mon effroi est maintenant le témoin de mon accession à la liberté. En quoi consiste donc ce miracle ? Tout simplement dans la découverte soudaine que personne, aucune puissance, aucun être humain, n’a le droit d’énoncer envers moi des exigences telles que mon désir de vivre vienne à s’étioler. Car si ce désir n’existe pas, qu’est-ce qui peut alors exister ?
Puisque je suis au bord de la mer, je peux apprendre de la mer. Personne n’a le droit d’exiger de la mer qu’elle porte tous les bateaux, ou du vent qu’il gonfle perpétuellement toutes les voiles. De même, personne n’a le droit d’exiger de moi que ma vie consiste à être prisonnier de certaines fonctions. Pour moi, ce n’est pas le devoir avant tout mais : la vie avant tout. Tout comme les autres hommes, je dois avoir droit à des moments où je puisse faire un pas de côté et sentir que je ne suis pas seulement une partie de cette masse que l’on appelle la population du globe, mais aussi une unité autonome.
Ce n’est qu’en un tel instant que je peux être libre vis-à-vis de tous les faits de la vie qui, auparavant, ont causé mon désespoir. Je peux reconnaître que la mer et le vent ne manqueront pas de me survivre et que l’éternité se soucie peu de moi. Mais qui me demande de me soucier de l’éternité ? Ma vie n’est courte que si je la place sur le billot du temps. Les possibilités de ma vie ne sont limitées que si je compte le nombre de mots ou le nombre de livres auxquels j’aurai le temps de donner le jour avant de mourir. Mais qui me demande de compter ? Le temps n’est pas l’étalon qui convient à la vie. Au fond, le temps est un instrument de mesure sans valeur car il n’atteint que les ouvrages avancés de ma vie.
Mais tout ce qui m’arrive d’important et tout ce qui donne à ma vie son merveilleux contenu : la rencontre avec un être aimé, une caresse sur la peau, une aide au moment critique, le spectacle du clair de lune, une promenade en mer à la voile, la joie que l’on donne à un enfant, le frisson devant la beauté, tout cela se déroule totalement en dehors du temps. Car peu importe que je rencontre la beauté l’espace d’une seconde ou l’espace de cent ans. Non seulement la félicité se situe en marge du temps mais elle nie toute relation entre celui-ci et la vie.
Je soulève donc de mes épaules le fardeau du temps et, par la même occasion, celui des performances que l’on exige de moi. Ma vie n’est pas quelque chose que l’on doive mesurer. Ni le saut du cabri ni le lever du soleil ne sont des performances. Une vie humaine n’est pas non plus une performance, mais quelque chose qui grandit et cherche à atteindre la perfection. Et ce qui est parfait n’accomplit pas de performance : ce qui est parfait œuvre en état de repos. Il est absurde de prétendre que la mer soit faite pour porter des armadas et des dauphins. Certes, elle le fait – mais en conservant sa liberté. Il est également absurde de prétendre que l’homme soit fait pour autre chose que pour vivre. Certes, il approvisionne des machines et il écrit des livres, mais il pourrait tout aussi bien faire autre chose. L’important est qu’il fasse ce qu’il fait en toute liberté et en pleine conscience de ce que, comme tout autre détail de la création, il est une fin en soi. Il repose en lui-même comme une pierre sur le sable.
Je peux même m’affranchir du pouvoir de la mort. Il est vrai que je ne peux me libérer de l’idée que la mort marche sur mes talons et encore moins nier sa réalité. Mais je peux réduire à néant la menace qu’elle constitue en me dispensant d’accrocher ma vie à des points d’appui aussi précaires que le temps et la gloire.
Par contre, il n’est pas en mon pouvoir de rester perpétuellement tourné vers la mer et de comparer sa liberté avec la mienne. Le moment arrivera où je devrai me retourner vers la terre et faire face aux organisateurs de l’oppression dont je suis victime. Ce que je serai alors contraint de reconnaître, c’est que l’homme a donné à sa vie des formes qui, au moins en apparence, sont plus fortes que lui. Même avec ma liberté toute récente je ne puis les briser, je ne puis que soupirer sous leur poids. Par contre, parmi les exigences qui pèsent sur l’homme, je peux voir lesquelles sont absurdes et lesquelles sont inéluctables. Selon moi, une sorte de liberté est perdue pour toujours ou pour longtemps. C’est la liberté qui vient de la capacité de posséder son propre élément. Le poisson possède le sien, de même que l’oiseau et que l’animal terrestre. Thoreau avait encore la forêt de Walden – mais où est maintenant la forêt où l’être humain puisse prouver qu’il est possible de vivre en liberté en dehors des formes figées de la société ?
Je suis obligé de répondre : nulle part. Si je veux vivre libre, il faut pour l’instant que je le fasse à l’intérieur de ces formes. Le monde est donc plus fort que moi. A son pouvoir je n’ai rien à opposer que moi-même – mais, d’un autre côté, c’est considérable. Car, tant que je ne me laisse pas écraser par le nombre, je suis moi aussi une puissance. Et mon pouvoir est redoutable tant que je puis opposer la force de mes mots à celle du monde, car celui qui construit des prisons s’exprime moins bien que celui qui bâtit la liberté. Mais ma puissance ne connaîtra plus de bornes le jour où je n’aurai plus que le silence pour défendre mon inviolabilité, car aucune hache ne peut avoir de prise sur le silence vivant.
Telle est ma seule consolation. Je sais que les rechutes dans le désespoir seront nombreuses et profondes, mais le souvenir du miracle de la libération me porte comme une aile vers un but qui me donne le vertige : une consolation qui soit plus qu’une consolation et plus grande qu’une philosophie, c’est-à-dire une raison de vivre.
1952
En exemple, et au risque de me faire fesser par PCP et Euh'bleu de concert, voici " notre besoin de consolation est impossible à rassasier " de Stig Dagerman ; que je colle ici, parce qu'il mérite d'être lu et je l’espère te fera plaisir.
Je suis dépourvu de foi et ne puis donc être heureux, car un homme qui risque de craindre que sa vie soit une errance absurde vers une mort certaine ne peut être heureux. Je n’ai reçu en héritage ni dieu, ni point fixe sur la terre d’où je puisse attirer l’attention d’un dieu : on ne m’a pas non plus légué la fureur bien déguisée du sceptique, les ruses de Sioux du rationaliste ou la candeur ardente de l’athée. Je n’ose donc jeter la pierre ni à celle qui croit en des choses qui ne m’inspirent que le doute, ni à celui qui cultive son doute comme si celui-ci n’était pas, lui aussi, entouré de ténèbres. Cette pierre m’atteindrait moi-même car je suis bien certain d’une chose : le besoin de consolation que connaît l’être humain est impossible à rassasier.
En ce qui me concerne, je traque la consolation comme le chasseur traque le gibier. Partout où je crois l’apercevoir dans la forêt, je tire. Souvent je n’atteins que le vide mais, une fois de temps en temps, une proie tombe à mes pieds. Et, comme je sais que la consolation ne dure que le temps d’un souffle de vent dans la cime d’un arbre, je me dépêche de m’emparer de ma victime.
Qu’ai-je alors entre mes bras ?
Puisque je suis solitaire : une femme aimée ou un compagnon de voyage malheureux. Puisque je suis poète : un arc de mots que je ressens de la joie et de l’effroi à bander. Puisque je suis prisonnier : un aperçu soudain de la liberté. Puisque je suis menacé par la mort : un animal vivant et bien chaud, un cœur qui bat de façon sarcastique. Puisque je suis menacé par la mer : un récif de granit bien dur.
Mais il y a aussi des consolations qui viennent à moi sans y être conviées et qui remplissent ma chambre de chuchotements odieux : Je suis ton plaisir – aime-les tous ! Je suis ton talent – fais-en aussi mauvais usage que de toi-même ! Je suis ton désir de jouissance – seuls vivent les gourmets ! Je suis ta solitude – méprise les hommes ! Je suis ton aspiration à la mort – alors tranche !
Le fil du rasoir est bien étroit. Je vois ma vie menacée par deux périls : par les bouches avides de la gourmandise, de l’autre par l’amertume de l’avarice qui se nourrit d’elle-même. Mais je tiens à refuser de choisir entre l’orgie et l’ascèse, même si je dois pour cela subir le supplice du gril de mes désirs. Pour moi, il ne suffit pas de savoir que, puisque nous ne sommes pas libres de nos actes, tout est excusable. Ce que je cherche, ce n’est pas une excuse à ma vie mais exactement le contraire d’une excuse : le pardon. L’idée me vient finalement que toute consolation ne prenant pas en compte ma liberté est trompeuse, qu’elle n’est que l’image réfléchie de mon désespoir. En effet, lorsque mon désespoir me dit : Perds confiance, car chaque jour n’est qu’une trêve entre deux nuits, la fausse consolation me crie : Espère, car chaque nuit n’est qu’une trêve entre deux jours.
Mais l’humanité n’a que faire d’une consolation en forme de mot d’esprit : elle a besoin d’une consolation qui illumine. Et celui qui souhaite devenir mauvais, c’est-à-dire devenir un homme qui agisse comme si toutes les actions étaient défendables, doit au moins avoir la bonté de le remarquer lorsqu’il y parvient.
Personne ne peut énumérer tous les cas où la consolation est une nécessité. Personne ne sait quand tombera le crépuscule et la vie n’est pas un problème qui puisse être résolu en divisant la lumière par l’obscurité et les jours par les nuits, c’est un voyage imprévisible entre des lieux qui n’existent pas. Je peux, par exemple, marcher sur le rivage et ressentir tout à coup le défi effroyable que l’éternité lance à mon existence dans le mouvement perpétuel de la mer et dans la fuite perpétuelle du vent. Que devient alors le temps, si ce n’est une consolation pour le fait que rien de ce qui est humain ne dure – et quelle misérable consolation, qui n’enrichit que les Suisses !
Je peux rester assis devant un feu dans la pièce la moins exposée de toutes au danger et sentir soudain la mort me cerner. Elle se trouve dans le feu, dans tous les objets pointus qui m’entourent, dans le poids du toit et dans la masse des murs, elle se trouve dans l’eau, dans la neige, dans la chaleur et dans mon sang. Que devient alors le sentiment humain de sécurité si ce n’est une consolation pour le fait que la mort est ce qu’il y a de plus proche de la vie – et quelle misérable consolation, qui ne fait que nous rappeler ce qu’elle veut nous faire oublier !
Je peux remplir toutes mes pages blanches avec les plus belles combinaisons de mots que puisse imaginer mon cerveau. Etant donné que je cherche à m’assurer que ma vie n’est pas absurde et que je ne suis pas seul sur la terre, je rassemble tous ces mots en un livre et je l’offre au monde. En retour, celui-ci me donne la richesse, la gloire et le silence. Mais que puis-je bien faire de cet argent et quel plaisir puis-je prendre à contribuer au progrès de la littérature – je ne désire que ce que je n’aurai pas : confirmation de ce que mes mots ont touché le cœur du monde. Que devient alors mon talent si ce n’est une consolation pour le fait que je suis seul – mais quelle épouvantable consolation, qui me fait simplement ressentir ma solitude cinq fois plus fort !
Je peux voir la liberté incarnée dans un animal qui traverse rapidement une clairière et entendre une voix qui chuchote : Vis simplement, prends ce que tu désires et n’aie pas peur des lois ! Mais qu’est-ce que ce bon conseil si ce n’est une consolation pour le fait que la liberté n’existe pas – et quelle impitoyable consolation pour celui qui s’avise que l’être humain doit mettre des millions d’années à devenir un lézard !
Pour finir, je peux m’apercevoir que cette terre est une fosse commune dans laquelle le roi Salomon, Ophélie et Himmler reposent côte à côte. Je peux en conclure que le bourreau et la malheureuse jouissent de la même mort que le sage, et que la mort peut nous faire l’effet d’une consolation pour une vie manquée. Mais quelle atroce consolation pour celui qui voudrait voir dans la vie une consolation pour la mort !
Je ne possède pas de philosophie dans laquelle je puisse me mouvoir comme le poisson dans l’eau ou l’oiseau dans le ciel. Tout ce que je possède est un duel, et ce duel se livre à chaque minute de ma vie entre les fausses consolations, qui ne font qu’accroître mon impuissance et rendre plus profond mon désespoir, et les vraies, qui me mènent vers une libération temporaire. Je devrais peut-être dire : la vraie car, à la vérité, il n’existe pour moi qu’une seule consolation qui soit réelle, celle qui me dit que je suis un homme libre, un individu inviolable, un être souverain à l’intérieur de ses limites.
Mais la liberté commence par l’esclavage et la souveraineté par la dépendance. Le signe le plus certain de ma servitude est ma peur de vivre. Le signe définitif de ma liberté est le fait que ma peur laisse la place à la joie tranquille de l’indépendance. On dirait que j’ai besoin de la dépendance pour pouvoir finalement connaître la consolation d’être un homme libre, et c’est certainement vrai. A la lumière de mes actes, je m’aperçois que toute ma vie semble n’avoir eu pour but que de faire mon propre malheur. Ce qui devrait m’apporter la liberté m’apporte l’esclavage et les pierres en guise de pain.
Les autres hommes ont d’autres maîtres. En ce qui me concerne, mon talent me rend esclave au point de pas oser l’employer, de peur de l’avoir perdu. De plus, je suis tellement esclave de mon nom que j’ose à peine écrire une ligne, de peur de lui nuire. Et, lorsque la dépression arrive finalement, je suis aussi son esclave. Mon plus grand désir est de la retenir, mon plus grand plaisir est de sentir que tout ce que je valais résidait dans ce que je crois avoir perdu : la capacité de créer de la beauté à partir de mon désespoir, de mon dégoût et de mes faiblesses. Avec une joie amère, je désire voir mes maisons tomber en ruine et me voir moi-même enseveli sous la neige de l’oubli. Mais la dépression est une poupée russe et, dans la dernière poupée, se trouvent un couteau, une lame de rasoir, un poison, une eau profonde et un saut dans un grand trou. Je finis par devenir l’esclave de tous ces instruments de mort. Ils me suivent comme des chiens, à moins que le chien, ce ne soit moi. Et il me semble comprendre que le suicide est la seule preuve de la liberté humaine.
Mais, venant d’une direction que je ne soupçonne pas encore, voici que s’approche le miracle de la libération. Cela peut se produire sur le rivage, et la même éternité qui, tout à l’heure, suscitait mon effroi est maintenant le témoin de mon accession à la liberté. En quoi consiste donc ce miracle ? Tout simplement dans la découverte soudaine que personne, aucune puissance, aucun être humain, n’a le droit d’énoncer envers moi des exigences telles que mon désir de vivre vienne à s’étioler. Car si ce désir n’existe pas, qu’est-ce qui peut alors exister ?
Puisque je suis au bord de la mer, je peux apprendre de la mer. Personne n’a le droit d’exiger de la mer qu’elle porte tous les bateaux, ou du vent qu’il gonfle perpétuellement toutes les voiles. De même, personne n’a le droit d’exiger de moi que ma vie consiste à être prisonnier de certaines fonctions. Pour moi, ce n’est pas le devoir avant tout mais : la vie avant tout. Tout comme les autres hommes, je dois avoir droit à des moments où je puisse faire un pas de côté et sentir que je ne suis pas seulement une partie de cette masse que l’on appelle la population du globe, mais aussi une unité autonome.
Ce n’est qu’en un tel instant que je peux être libre vis-à-vis de tous les faits de la vie qui, auparavant, ont causé mon désespoir. Je peux reconnaître que la mer et le vent ne manqueront pas de me survivre et que l’éternité se soucie peu de moi. Mais qui me demande de me soucier de l’éternité ? Ma vie n’est courte que si je la place sur le billot du temps. Les possibilités de ma vie ne sont limitées que si je compte le nombre de mots ou le nombre de livres auxquels j’aurai le temps de donner le jour avant de mourir. Mais qui me demande de compter ? Le temps n’est pas l’étalon qui convient à la vie. Au fond, le temps est un instrument de mesure sans valeur car il n’atteint que les ouvrages avancés de ma vie.
Mais tout ce qui m’arrive d’important et tout ce qui donne à ma vie son merveilleux contenu : la rencontre avec un être aimé, une caresse sur la peau, une aide au moment critique, le spectacle du clair de lune, une promenade en mer à la voile, la joie que l’on donne à un enfant, le frisson devant la beauté, tout cela se déroule totalement en dehors du temps. Car peu importe que je rencontre la beauté l’espace d’une seconde ou l’espace de cent ans. Non seulement la félicité se situe en marge du temps mais elle nie toute relation entre celui-ci et la vie.
Je soulève donc de mes épaules le fardeau du temps et, par la même occasion, celui des performances que l’on exige de moi. Ma vie n’est pas quelque chose que l’on doive mesurer. Ni le saut du cabri ni le lever du soleil ne sont des performances. Une vie humaine n’est pas non plus une performance, mais quelque chose qui grandit et cherche à atteindre la perfection. Et ce qui est parfait n’accomplit pas de performance : ce qui est parfait œuvre en état de repos. Il est absurde de prétendre que la mer soit faite pour porter des armadas et des dauphins. Certes, elle le fait – mais en conservant sa liberté. Il est également absurde de prétendre que l’homme soit fait pour autre chose que pour vivre. Certes, il approvisionne des machines et il écrit des livres, mais il pourrait tout aussi bien faire autre chose. L’important est qu’il fasse ce qu’il fait en toute liberté et en pleine conscience de ce que, comme tout autre détail de la création, il est une fin en soi. Il repose en lui-même comme une pierre sur le sable.
Je peux même m’affranchir du pouvoir de la mort. Il est vrai que je ne peux me libérer de l’idée que la mort marche sur mes talons et encore moins nier sa réalité. Mais je peux réduire à néant la menace qu’elle constitue en me dispensant d’accrocher ma vie à des points d’appui aussi précaires que le temps et la gloire.
Par contre, il n’est pas en mon pouvoir de rester perpétuellement tourné vers la mer et de comparer sa liberté avec la mienne. Le moment arrivera où je devrai me retourner vers la terre et faire face aux organisateurs de l’oppression dont je suis victime. Ce que je serai alors contraint de reconnaître, c’est que l’homme a donné à sa vie des formes qui, au moins en apparence, sont plus fortes que lui. Même avec ma liberté toute récente je ne puis les briser, je ne puis que soupirer sous leur poids. Par contre, parmi les exigences qui pèsent sur l’homme, je peux voir lesquelles sont absurdes et lesquelles sont inéluctables. Selon moi, une sorte de liberté est perdue pour toujours ou pour longtemps. C’est la liberté qui vient de la capacité de posséder son propre élément. Le poisson possède le sien, de même que l’oiseau et que l’animal terrestre. Thoreau avait encore la forêt de Walden – mais où est maintenant la forêt où l’être humain puisse prouver qu’il est possible de vivre en liberté en dehors des formes figées de la société ?
Je suis obligé de répondre : nulle part. Si je veux vivre libre, il faut pour l’instant que je le fasse à l’intérieur de ces formes. Le monde est donc plus fort que moi. A son pouvoir je n’ai rien à opposer que moi-même – mais, d’un autre côté, c’est considérable. Car, tant que je ne me laisse pas écraser par le nombre, je suis moi aussi une puissance. Et mon pouvoir est redoutable tant que je puis opposer la force de mes mots à celle du monde, car celui qui construit des prisons s’exprime moins bien que celui qui bâtit la liberté. Mais ma puissance ne connaîtra plus de bornes le jour où je n’aurai plus que le silence pour défendre mon inviolabilité, car aucune hache ne peut avoir de prise sur le silence vivant.
Telle est ma seule consolation. Je sais que les rechutes dans le désespoir seront nombreuses et profondes, mais le souvenir du miracle de la libération me porte comme une aile vers un but qui me donne le vertige : une consolation qui soit plus qu’une consolation et plus grande qu’une philosophie, c’est-à-dire une raison de vivre.
1952
Invité- Invité
Re: Pensées pour moi-même
oh merci panda pour ce texte que j'adore
même si on ne commente pas les commentaires
Janis- Nombre de messages : 13490
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Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Pensées pour moi-même
Des pensées dont certaines trouvent écho, d'autres moins. Chacun y puisera sa source et son inspiration de vie, sans doute, certainement.
J'aime assez:
- car comme tu vois tu es et comme tu es tu vois
- Rien ne vient irriter l’esprit, car il s’irrite par lui-même.
- souvent, le volubile est un sourd et l’expansif un aveugle, ceux-là n’entendent et ne voient qu’eux-mêmes.
Bon, je ne vais pas toutes les citer, ça prendrait trop de place :-)
Toutefois, autant d'éléments condensés de la sorte empêche peut-être à chacun d'eux, pris individuellement, d'exister et de s'exprimer. Certaines forces sont noyées dans le tas et c'est dommage mais à nouveau, comme dit au début du commentaire, chacun y prendra ce qui lui sied.
J'aime assez:
- car comme tu vois tu es et comme tu es tu vois
- Rien ne vient irriter l’esprit, car il s’irrite par lui-même.
- souvent, le volubile est un sourd et l’expansif un aveugle, ceux-là n’entendent et ne voient qu’eux-mêmes.
Bon, je ne vais pas toutes les citer, ça prendrait trop de place :-)
Toutefois, autant d'éléments condensés de la sorte empêche peut-être à chacun d'eux, pris individuellement, d'exister et de s'exprimer. Certaines forces sont noyées dans le tas et c'est dommage mais à nouveau, comme dit au début du commentaire, chacun y prendra ce qui lui sied.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Pensées pour moi-même
Comme certains des autres commentateurs, j'ai vraiment du mal à entrer dans cet univers. Trop moralisateur et " coincé ".
Tant pis je passe mon tour.
Et comme dirait R. Vailland: " Le destin n'a pas de morale "
Celui-ci me convient mieux.
Tant pis je passe mon tour.
Et comme dirait R. Vailland: " Le destin n'a pas de morale "
Celui-ci me convient mieux.
Re: Pensées pour moi-même
Bonsoir,
La moitié de 2,44 % : "Rester impartial autant que possible ..."
Amicalement,
midnightrambler
La moitié de 2,44 % : "Rester impartial autant que possible ..."
Amicalement,
midnightrambler
midnightrambler- Nombre de messages : 2606
Age : 71
Localisation : Alpes de Haute-Provence laclefdeschamps66@hotmail.fr
Date d'inscription : 10/01/2010
Re: Pensées pour moi-même
C'était donc midnightrambler de la MGM. (appelez-le Bertrand, il aime bien aussi)
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 64
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
Re: Pensées pour moi-même
Réponse tardive, veuillez m’excuser. J’étais coincé dans les toilettes.
Eh ben dis donc ! Je viens de me prendre une volée de bois vert ! Rafraîchissant. Bien.
C’est entendu ! Je n’entrerai jamais en politique, c’est trop dangereux. Les idées, ça peut tuer.
Je commence à mieux comprendre pourquoi on a crucifié Jésus ! Le mec avait une trop grande gueule. Imagine ce type qui fout le boxif au marché en gueulant : « z’avez po honte, bande de mécréants ! ». Non, franchement, il avait du style… Il a mal fini, mais avec une certaine classe.
Donc, il y a au moins deux prédateurs ici qui veulent ma peau !
Ne vous inquiétez donc pas Ô détracteurs, car maintenant que j’ai bien été fouetté, je vais vous faire bouffer du piment ! Le piment bec d’oiseau, vous connaissez ? Inutile de prévoir un verre d’eau pour vous rafraîchir, ce serait pire.
Mon droit de réponse :
Salut tout le monde ! Mon potal, mes poteaux…
En premier lieu, ces pensées pour moi-même ne constituent pas un texte homogène, je veux dire un texte que j’aurais écrit d’une traite, car il s’agit de pensées au jour le jour. J’ai écrit cela sur plusieurs mois (un an peut-être), comme un journal intime. De temps en temps, j’arrivais sur mon ordi et je pondais un aphorisme. C’était à chaque fois l’expression de ce que je vivais, ressentais sur le coup. Vous concevrez donc, en l’occurrence, que ce texte soit à ce point décousu tel un canevas délabré sur lequel se tissent des propositions à la queue leu leu n’ayant pas forcément de rapport direct les unes avec les autres. J’aurais dû vous prévenir au préalable au lieu de balancer la pâtée sans préavis.
Ubikmagic
Ubik, tu as eu raison de te poser la question de la corrélation ou de la connexion. Ce texte est-il hors sujet ? Je me suis posé la même question, mais certainement moins longtemps que toi, puisque je savais d’emblée que la proposition de texte n’entrait pas dans le moule. Je me suis dit : ça y est, je suis viré de VE ! Bah non, tu vois, même pas viré, même pas un bleu ! Effectivement, cela n’est pas de la littérature. Alors, qu’est-ce qui fait que j’ai cliqué sur « envoyer » ?
Et bien j’vais vous l’dire :
En premier lieu, je m’adresse à Louis.
J’ai lu Marc Aurèle effectivement, et le titre : « Pensées pour moi-même », est totalement pompé sur l’empereur car j’ai été séduit par sa façon antique et ampoulée de parler (en outre, mon prénom étant Pascal, il me semblait légitime que j’eusse des pensées, d’une part, et qu’elles eussent été pour moi-même, d’autre part).
J’ai voulu dire mon quotidien de cette façon (influençable comme je suis), car je ne voulais pas tomber dans l’expression orale usuelle. Ce style donc, empreint de cette dignité que me communiquait Marc Aurèle, fut en même temps un exercice pour moi. Et bien que ce texte livré ici n’entre pas dans le cadre de la littérature, le fait de l’avoir rédigé en style soutenu m’a convaincu de cliquer sur le bouton « envoyer ».
Janis
Les 41 commandements de PCP !
La prochaine fois j’ouvre la mer en deux pour toi.
Tizef
Je suis effectivement un zozo pensant.
Easter
ce genre d'écrit a tendance à me faire fuir à toute allure
Attends !
Baldomero
Pourquoi ne pas regrouper toutes ces idées dans le moins d’aphorisme possible ?
Très cher Baldomero, tu auras compris, grâce à mon explication ci-dessus, pourquoi il en est ainsi. Mais maintenant, si tu voulais bien m’aider à concentrer tout ce mic-mac en un ou deux aphorismes, j’en serais ravi.
Jano
Ici j'ai l'impression de lire le sermon de Siddhartha Gautama à Bénares.
J'ai surtout l'impression que vous essayez de vous dicter une règle de vie, du coup le lecteur est un peu mis de côté.
Ce point de vue me paraît conséquent. J’ai été nourri de philosophie orientale plutôt qu’occidentale. Ce ne sont pas des règles en fait, mais juste des trucs que je pensais sur le moment, même si certaines idées ont un caractère intemporel. En outre, cela n’était destiné qu’à un seul lecteur : moi.
Louis
La première « Pensée » est une sentence au contenu fort discutable.
« Rien ne t’advient en dehors de ton mérite » : triomphe de la méritocratie ! La méritocratie élevée au rang d’un destin !
Rien n’ « advient », rien n’arrive donc, rien ne se produit qu’on ne l’ait mérité ! Si j’ai le sida, si j’ai un cancer, si un incendie ravage ma maison, ou si un tremblement de terre la détruit, c’est que je l’ai « mérité » !
« Qu’en agrément ou en désagrément, les faits sont en résonance avec ta vie. » : tout fait écho avec sa vie ! Pas de hasard, pas de circonstances aléatoires, pas de déterminismes biologiques ou sociaux non plus, mais un destin implacable.
Cette première proposition à l’allure de sentence, je l’ai voulue telle dans sa forme, c’est-à-dire presque péremptoire. Je conçois bien que l’énoncé puisse être directif et forcer les idées de destin et de résignation. Question uniquement de forme textuelle car le concept, en réalité, est beaucoup plus doux :
Tout est lié. L’information du début des temps, à l’instant 0 du Big Bang, demeure actuellement la même dans toutes les directions de l’univers, tandis que ce dernier s’étend incommensurablement. Cela, ce n’est pas moi qui le dis mais la science moderne.
Tout est lié signifie toute chose, tout être, toute pensée, tout esprit, tout est en relation. Je ne suis que relativement indépendant. Mon apparente autonomie est relative à tout ce qui m’environne. Lorsque je marche, ce n’est pas seulement moi qui me meus, c’est aussi le paysage qui défile. Lorsque j’avance dans la vie, je provoque la venue d’évènements vers moi.
Tout m’advient donc. Ce qui arrive peut-être agréable, neutre, désagréable. J’en suis le créateur. Il n’y a pas de hasard. Le hasard est en réalité une multitude de probabilité, une infinité de directions qui ont chacune leur déterminisme propre. Et ma liberté consiste à prendre celle que je désire, de la même façon que je prends toutes les routes que je veux pour me rendre à un endroit. Si j’ai un accident, une maladie, ou autre chose, il faut que je pose la question : pourquoi cela m’arrive-t-il ? Nous avons tellement l’habitude d’avoir raison, l’autre a toujours tort ; cette façon de penser nous la projetons aux choses, aux évènements, au temps, et ainsi nous disons : ce n’est pas ma faute, c’est le hasard, la fatalité, l´hérédité, que sais-je encore… Cette question très importante demande à être développée, discutée, mais ce serait trop long, je m’arrête là.
« Si tu mises sur ta volonté mais qu’elle manque d’énergie, elle s’étiole, figeant le moi en une inertie. »
Surprenante pensée qui envisage une volonté au risque du « manque d’énergie » ! Un volonté est active, agissante, elle est une énergie, sans quoi elle n’est plus une volonté, mais une velléité, un désir, ou un vague projet. Pourquoi vouloir donc puisque l’on peut manquer de volonté !!!
Et comme si l’argument ne suffisait pas à convaincre, on assène celui de la liberté :
« Mais quand même ta volonté serait active et ferme, serais-tu plus libre ? »
Pas de précision sur la liberté en question. Vouloir ne rend pas plus libre, alors pourquoi vouloir ? Nul n’échappe à la soumission à un destin inexorable, alors soumets-toi ! Pourquoi se révolter, pourquoi se battre, pourquoi lutter ? Subis ton sort, inutile d’agir et de vouloir, de toute façon t’es pas libre, alors ! Quelle « sagesse » ! Ou plutôt, quel manque de sagesse !
J’aurais dû dire : si ta volonté vient à manquer.
Je signale ici que cela est vécu. Il faut avoir connu l’état de dépression pour le comprendre. Il ne faut pas non plus perdre de vue que tout ici est d’ordre psychologique uniquement. La liberté dont je parle est celle de l’esprit, du moi.
Louis est quelqu’un de pragmatique, analytique et synthétique. Il est plein de convictions, convictions résultant de son esprit d’analyse, d’observation, mais il n’a pas la vision X. Si je lui pose la question : qu’est-ce que c’est ? tandis que je montre du doigt ce que l’on nomme communément arbre, il me répondra : c’est un arbre, c’est avéré ! Il confond donc le mot et la sensation. Pour moi, cet arbre n’est en définitive qu’un amas vibratoire, un ensemble de particules vibrantes qui se révèlent à moi sous une forme visuelle tout simplement parce mon œil est un organe en adéquation avec une certaine échelle de longueurs d’ondes, laquelle appartient au spectre lumineux. Si je n’avais ni vue, ni ouie, ni toucher, ni odorat, ni goût, mais des sens d’autre nature, comment percevrais-je cet arbre ? Comment le nommerais-je ?
Nous avons chacun de nous notre vision du monde. Nous pouvons rester à sa surface ou le pénétrer.
Alek
Devenu Jaïniste…
Ah ben t’en as de la chance, moi je ne suis jamais rien devenu.
-Le hasard et la chance sont inhérents à ce monde, se priver de ces possibilités, c'est avouer que l'on contrôle sa vie, que nous provoquons nos malheurs et que nous sommes responsables de nos bonheurs. C'est nier la causalité des faits.
Ce que tu dis me paraît embrouillé. Tu parles de hasard et de chance, mais tu ne sais pas de quoi tu parles, car tu utilises des mots que l’on t’a inculqués, des mots qui ne sont que des coquilles vides. Le hasard est une multitude de faisceaux de possibles. De tout temps, les scientifiques se sont pris la tête entre la question du déterminisme et de la probabilité, et du double aspect onde/corpuscule de la matière, jusqu’à ce qu’ils arrivent à marier les deux antagonistes.
-Nous ne sommes pas les témoins de nos sentiments, nous en sommes les acteurs, se réfugier derrière le principe de pulsions rend à contredire totalement la sentence précédente.
Une fois encore tu ne comprends rien et tu dis n’importe quoi. J’insiste sur : être témoin de notre vie, cela n’entre absolument pas en contradiction avec le fait d’être acteur. Et qu’est-ce que tu viens foutre avec tes pulsions ? On n’est pas dans la psychanalyse ici !
Aseptans
Je suis d’accord, cette déboulade de pensées pourrait soit être insérée dans un texte, soit être chacune le point de départ d’un texte, mais j’ai expliqué plus haut les conditions dans lesquelles tout cela a été rédigé.
Phylisse
C’est directif peut-être, mais c’est pour moi-même, cela dit il est dommage que tu sois restée totalement à l’extérieur, car certaines choses nous concernent tous ; sûrement ces lieux communs que tu dénonces. Concernant les chapeaux, j’ai bien une maxime pour toi :
Lorsque tu es soumise à l’indécision, que tu hésites ou que tu ne sais pas, alors prends la décision sans hésitation en te renseignant.
AliceAlasmartise
Oui, j’avais parlé de Khalil Gibran et de son « prophète », et effectivement tout comme aseptans et Phylisse tu as raison de penser qu’il faudrait en faire du texte, car je conçois bien que j’ai fourni ici des ingrédients pèle-mèle jetés sur la table, et qu’il reste maintenant à préparer le repas. Et je sais que c’est long et que ça peut être chiant, mais bon, ce qui est fait est fait.
Phoenamandre
Pas d’accord avec tous ces « commandements » mais un peu quand même. Ben c’est pas mal ça.
pandaworks
Merci d’avoir partagé ce texte de Stig Dagerman.
Sahkti
Si je comprends bien, dans l’ensemble ça ne déplaît pas. Et encore d’accord, bien sûr tout cela est trop condensé.
lol47
« Moralisateur », « commandements », je veux bien, mais « coincé » excuse-moi, je ne suis quand même pas un cureton.
Bon, donc vous avez tous compris qu’il ne s’agit pas d’un texte cohérent, quoiqu’il n’y ait pas globalement d’incohérence, et j’ai bien compris que c’était long et rébarbatif pour la plupart d’entre vous. Le fait que ce ne soit pas du texte de fiction m’a fait hésiter avant de poster, mais je me suis bien dit que finalement ça devrait créer un débat, or n’est-on pas ici pour partager des choses ?
Je vous propose une réécriture de ces 41 aphorismes en langage moins soutenu, et puisqu’on est dans l’idée de commandement, je vous les présente sous formes d’articles de Ma loi, en voici la traduction (et si vous en avez le courage, vous pourrez comparer un par un les originaux et leur interprétation) :
Article 1
Si tu restes couché, tu as 100% de chances de ne pas te casser la gueule dans l’escalier. Les faits entrent donc en résonance avec ta vie.
Article 2
T’es pas content ? Peut-être, mais n’en fais pas tout un topo pour l’avenir puisque ta colère est juste passagère.
Article 3
T’as pas remarqué les bandes de nazbroques qui pullullent autour de toi ?
Article 4
Putain, y a un mec qui m’a dit un truc important aujourd’hui, ch’sais pu c’que c’est… Bon je vais l’appeler pour lui demander… Merde, j’ai oublié son numéro de tel !
Article 5
J’étais grave hyper bien parti dans la journée, la pêche et tout, et voilà que je tombe en panne d’essence. Zyva la perte d’énergie ! Bon, dans ma tête ça carbure, mais je suis coincé en pleine pampa !
Article 6
Ouh lala ! Moi j’en ai ras l’cul de faire des efforts dans tous les sens, et tracer des plans sur la comète ; j’ai l’impression que ça ne sert à rien. Bien, qu’est-ce qui est utile ? M’en va aller faire une sieste pour commencer.
Article 7
Zarma, je suis malheureux comme les pierres et je viens de croiser un clodo, il m’a branché, je lui ai répondu très humainement, je lui ai filé un peu de blé, mais lui, il va dormir dans la rue tandis que moi, je rentre chez moi. Bon, il faut relativiser…
Article 8
Super, je viens de découvrir un nouveau jeu ! Ça m’éclate ! Bon, ça fait trois heures que je suis dessus… Commence à me gonfler le truc.
Article 9
C’est quoi ça ? J’ai pris un peu de bide ? Merde, je vieillis alors. Bon, ça va, je ne vais quand même pas en faire une crise existentielle !
Article 10
Là, ça craint ! Mon coq s’est fait décapiter par un bestiau carnivore nocturne, et par ma faute. Je ne lui ai pas fait réintégrer ses appartements quand il le fallait. Par respect pour son âme, je vais l’incinérer ce soir même. Pour que le feu prenne bien, je balance un peu d’essence sur le cadavre, je jette une allumette, WWOOUF ! Bonjour la mise à feu, j’avais oublié que l’essence était un explosif ! Résultat, j’ai la tronche brûlée au deuxième degré, ça m’apprendra…
Article 11
Je suis si triste et il fait si beau, c’est bizarre ce que je ressens…
Article 12
Je suis agacé, je m’irrite ! La faute à qui ? La famille, le boulot, ceci ou cela ? De toute façon, c’est moi qui produit cette réaction.
Article 13
Va po chercher midi à 14 h
Article 14
T’as un problème ? Ben démerde-toi toi-même !
Article 15
Tu penses, tu parles, tu agis. Et alors, c’est le voisin le responsable ?
Article 16
Nous faisions la fiesta chez moi avec des invités quand, merde 23 h ! Le coq ! Vite je me précipite au fond du jardin, j’ai déjà un pressentiment, c’est dingue comme je peux sentir les choses… Son corps est tout chaud, sa tête, sa si belle tête n’est plus là, le sol est jonché de plumes. À quelques instants en amont dans le temps, un drame s’est produit, et j’en suis responsable. Ma soirée, ma vie s’écroulent comme un ballon crevé…
Article 17
Le « je » est un principe naturel de l’existence. Mais il est tellement malade, ça me rend malade.
Article 18
Raisonnement humain = oui ou non, soit la logique du tiers exclu. Certains appellent cela l’esprit binaire.
Article 19
Faut être attentif à tout.
Article 20
Etre attentif est finalement si facile que je me demande pourquoi les gens manque d’attention.
Article 21
L’amour est un vent sans souffle, un souffle sans vent, une lumière obscure, une obscure luminosité. Chaleur, vibration, éclat… Tout et son contraire. L’amour échappe au dualisme.
Article 22
Tu portes des lunettes teintées, le sais-tu ? En as-tu bien conscience ? Toi tu vois bleu, l’autre voit vert, et moi je vois rouge !
Article 23
La vie s’écoule d’instant en instant. Le nierez-vous ? Et ne nous attachons-nous pas à nos souvenirs ? Donc souffrance.
Article 24
Le Temps est un être que nul ne peut contraindre,
Or l’esprit lui assigne un après, un avant,
Mais insécable il est, tels le vide et le vent,
Impalpable, invisible, nul ne peut l’enfreindre,
Seul le sage le peindre.
Article 25
Qu’est-ce que t’en as à cirer d’être dans la galère maintenant ? Quand tu seras arrivé au moment de clamser, tu t’en foutras comme de ton premier slip !
Article 26
Car toute vie n’est autre
Qu’aller, séjour, retour,
Veille, endormissement,
Euphorie pour toujours
Qui monte et redescend.
Article 27
Y a des moments très chauds où ton esprit est en surtension. Ces situations sont corrélées à une intensité dramatique, ça peut aller très loin, crois-moi…
Article 28
Lorsque tu sens que t’es agacé, va faire un tour.
Article 29
La vie est ma rivière, je m’y baigne, m’y abreuve et m’y noie.
Article 30
Rien ne m’appartient ! J’en suis sûr !
Article 31
Je ne dis pas de mal d’autrui, mais je n’en dis jamais trop de bien non plus, ainsi suis-je dans un juste milieu. C’est ma philosophie, et si t’es pas content, c’est le même prix ! (reviens au moment des soldes).
Article 32
L’impartialité est donc ma ligne de conduite
Article 33
Je sais comment absorber la colère d’autrui, et par mon expérience de vie, et par mon métier.
Article 34
Je n’entre que très rarement en polémique, Victor, ce qui n’exclut pas la possibilité de débattre, mais c’est alors tout différent.
Article 35
L’autre devrait passer avant soi-même. Mais désire en premier lieu te soigner toi-même.
Et là, voyez-vous, je n’ai rien à traduire de la pensée originale.
Article 36
Le mec qui jacte à outrance emmerde le monde, et celui qui pose trop de questions, eh ben, il m’emmerde aussi.
Article 37
Il faut vraiment observer la susceptibilité en soi, car c’est un marqueur de l’orgueil.
Article 38
Si tu comprends que couic, si t’entraves que dalle, si tu connais mal le dossier, eh bien tu sais quoi ? Au lieu d’ouvrir ta gueule, tu la fermes. C’est tellement simple à comprendre, ça coule de source.
Article 39
Savoir écouter, c’est très important. Essentiel.
Article 40
Toujours l’écoute. L’écoute est une des plus grandes qualités car elle concerne l’entendement. Vaste programme.
Article 41
Je ne considère pas la volonté, l’effort, la discipline, la persévérance, et, de manière générale, toute la vigueur que l’on peut mettre dans la vie comme choses vaines, bien au contraire ! Tout cela est utile et nécessaire (autrement, je ne serais plus là pour en parler), la question que je pose est la suivante : au plan de l’être psychologique, est-ce nécessaire ?
Eh ben dis donc ! Je viens de me prendre une volée de bois vert ! Rafraîchissant. Bien.
C’est entendu ! Je n’entrerai jamais en politique, c’est trop dangereux. Les idées, ça peut tuer.
Je commence à mieux comprendre pourquoi on a crucifié Jésus ! Le mec avait une trop grande gueule. Imagine ce type qui fout le boxif au marché en gueulant : « z’avez po honte, bande de mécréants ! ». Non, franchement, il avait du style… Il a mal fini, mais avec une certaine classe.
Donc, il y a au moins deux prédateurs ici qui veulent ma peau !
Ne vous inquiétez donc pas Ô détracteurs, car maintenant que j’ai bien été fouetté, je vais vous faire bouffer du piment ! Le piment bec d’oiseau, vous connaissez ? Inutile de prévoir un verre d’eau pour vous rafraîchir, ce serait pire.
Mon droit de réponse :
Salut tout le monde ! Mon potal, mes poteaux…
En premier lieu, ces pensées pour moi-même ne constituent pas un texte homogène, je veux dire un texte que j’aurais écrit d’une traite, car il s’agit de pensées au jour le jour. J’ai écrit cela sur plusieurs mois (un an peut-être), comme un journal intime. De temps en temps, j’arrivais sur mon ordi et je pondais un aphorisme. C’était à chaque fois l’expression de ce que je vivais, ressentais sur le coup. Vous concevrez donc, en l’occurrence, que ce texte soit à ce point décousu tel un canevas délabré sur lequel se tissent des propositions à la queue leu leu n’ayant pas forcément de rapport direct les unes avec les autres. J’aurais dû vous prévenir au préalable au lieu de balancer la pâtée sans préavis.
Ubikmagic
Ubik, tu as eu raison de te poser la question de la corrélation ou de la connexion. Ce texte est-il hors sujet ? Je me suis posé la même question, mais certainement moins longtemps que toi, puisque je savais d’emblée que la proposition de texte n’entrait pas dans le moule. Je me suis dit : ça y est, je suis viré de VE ! Bah non, tu vois, même pas viré, même pas un bleu ! Effectivement, cela n’est pas de la littérature. Alors, qu’est-ce qui fait que j’ai cliqué sur « envoyer » ?
Et bien j’vais vous l’dire :
En premier lieu, je m’adresse à Louis.
J’ai lu Marc Aurèle effectivement, et le titre : « Pensées pour moi-même », est totalement pompé sur l’empereur car j’ai été séduit par sa façon antique et ampoulée de parler (en outre, mon prénom étant Pascal, il me semblait légitime que j’eusse des pensées, d’une part, et qu’elles eussent été pour moi-même, d’autre part).
J’ai voulu dire mon quotidien de cette façon (influençable comme je suis), car je ne voulais pas tomber dans l’expression orale usuelle. Ce style donc, empreint de cette dignité que me communiquait Marc Aurèle, fut en même temps un exercice pour moi. Et bien que ce texte livré ici n’entre pas dans le cadre de la littérature, le fait de l’avoir rédigé en style soutenu m’a convaincu de cliquer sur le bouton « envoyer ».
Janis
Les 41 commandements de PCP !
La prochaine fois j’ouvre la mer en deux pour toi.
Tizef
Je suis effectivement un zozo pensant.
Easter
ce genre d'écrit a tendance à me faire fuir à toute allure
Attends !
Baldomero
Pourquoi ne pas regrouper toutes ces idées dans le moins d’aphorisme possible ?
Très cher Baldomero, tu auras compris, grâce à mon explication ci-dessus, pourquoi il en est ainsi. Mais maintenant, si tu voulais bien m’aider à concentrer tout ce mic-mac en un ou deux aphorismes, j’en serais ravi.
Jano
Ici j'ai l'impression de lire le sermon de Siddhartha Gautama à Bénares.
J'ai surtout l'impression que vous essayez de vous dicter une règle de vie, du coup le lecteur est un peu mis de côté.
Ce point de vue me paraît conséquent. J’ai été nourri de philosophie orientale plutôt qu’occidentale. Ce ne sont pas des règles en fait, mais juste des trucs que je pensais sur le moment, même si certaines idées ont un caractère intemporel. En outre, cela n’était destiné qu’à un seul lecteur : moi.
Louis
La première « Pensée » est une sentence au contenu fort discutable.
« Rien ne t’advient en dehors de ton mérite » : triomphe de la méritocratie ! La méritocratie élevée au rang d’un destin !
Rien n’ « advient », rien n’arrive donc, rien ne se produit qu’on ne l’ait mérité ! Si j’ai le sida, si j’ai un cancer, si un incendie ravage ma maison, ou si un tremblement de terre la détruit, c’est que je l’ai « mérité » !
« Qu’en agrément ou en désagrément, les faits sont en résonance avec ta vie. » : tout fait écho avec sa vie ! Pas de hasard, pas de circonstances aléatoires, pas de déterminismes biologiques ou sociaux non plus, mais un destin implacable.
Cette première proposition à l’allure de sentence, je l’ai voulue telle dans sa forme, c’est-à-dire presque péremptoire. Je conçois bien que l’énoncé puisse être directif et forcer les idées de destin et de résignation. Question uniquement de forme textuelle car le concept, en réalité, est beaucoup plus doux :
Tout est lié. L’information du début des temps, à l’instant 0 du Big Bang, demeure actuellement la même dans toutes les directions de l’univers, tandis que ce dernier s’étend incommensurablement. Cela, ce n’est pas moi qui le dis mais la science moderne.
Tout est lié signifie toute chose, tout être, toute pensée, tout esprit, tout est en relation. Je ne suis que relativement indépendant. Mon apparente autonomie est relative à tout ce qui m’environne. Lorsque je marche, ce n’est pas seulement moi qui me meus, c’est aussi le paysage qui défile. Lorsque j’avance dans la vie, je provoque la venue d’évènements vers moi.
Tout m’advient donc. Ce qui arrive peut-être agréable, neutre, désagréable. J’en suis le créateur. Il n’y a pas de hasard. Le hasard est en réalité une multitude de probabilité, une infinité de directions qui ont chacune leur déterminisme propre. Et ma liberté consiste à prendre celle que je désire, de la même façon que je prends toutes les routes que je veux pour me rendre à un endroit. Si j’ai un accident, une maladie, ou autre chose, il faut que je pose la question : pourquoi cela m’arrive-t-il ? Nous avons tellement l’habitude d’avoir raison, l’autre a toujours tort ; cette façon de penser nous la projetons aux choses, aux évènements, au temps, et ainsi nous disons : ce n’est pas ma faute, c’est le hasard, la fatalité, l´hérédité, que sais-je encore… Cette question très importante demande à être développée, discutée, mais ce serait trop long, je m’arrête là.
« Si tu mises sur ta volonté mais qu’elle manque d’énergie, elle s’étiole, figeant le moi en une inertie. »
Surprenante pensée qui envisage une volonté au risque du « manque d’énergie » ! Un volonté est active, agissante, elle est une énergie, sans quoi elle n’est plus une volonté, mais une velléité, un désir, ou un vague projet. Pourquoi vouloir donc puisque l’on peut manquer de volonté !!!
Et comme si l’argument ne suffisait pas à convaincre, on assène celui de la liberté :
« Mais quand même ta volonté serait active et ferme, serais-tu plus libre ? »
Pas de précision sur la liberté en question. Vouloir ne rend pas plus libre, alors pourquoi vouloir ? Nul n’échappe à la soumission à un destin inexorable, alors soumets-toi ! Pourquoi se révolter, pourquoi se battre, pourquoi lutter ? Subis ton sort, inutile d’agir et de vouloir, de toute façon t’es pas libre, alors ! Quelle « sagesse » ! Ou plutôt, quel manque de sagesse !
J’aurais dû dire : si ta volonté vient à manquer.
Je signale ici que cela est vécu. Il faut avoir connu l’état de dépression pour le comprendre. Il ne faut pas non plus perdre de vue que tout ici est d’ordre psychologique uniquement. La liberté dont je parle est celle de l’esprit, du moi.
Louis est quelqu’un de pragmatique, analytique et synthétique. Il est plein de convictions, convictions résultant de son esprit d’analyse, d’observation, mais il n’a pas la vision X. Si je lui pose la question : qu’est-ce que c’est ? tandis que je montre du doigt ce que l’on nomme communément arbre, il me répondra : c’est un arbre, c’est avéré ! Il confond donc le mot et la sensation. Pour moi, cet arbre n’est en définitive qu’un amas vibratoire, un ensemble de particules vibrantes qui se révèlent à moi sous une forme visuelle tout simplement parce mon œil est un organe en adéquation avec une certaine échelle de longueurs d’ondes, laquelle appartient au spectre lumineux. Si je n’avais ni vue, ni ouie, ni toucher, ni odorat, ni goût, mais des sens d’autre nature, comment percevrais-je cet arbre ? Comment le nommerais-je ?
Nous avons chacun de nous notre vision du monde. Nous pouvons rester à sa surface ou le pénétrer.
Alek
Devenu Jaïniste…
Ah ben t’en as de la chance, moi je ne suis jamais rien devenu.
-Le hasard et la chance sont inhérents à ce monde, se priver de ces possibilités, c'est avouer que l'on contrôle sa vie, que nous provoquons nos malheurs et que nous sommes responsables de nos bonheurs. C'est nier la causalité des faits.
Ce que tu dis me paraît embrouillé. Tu parles de hasard et de chance, mais tu ne sais pas de quoi tu parles, car tu utilises des mots que l’on t’a inculqués, des mots qui ne sont que des coquilles vides. Le hasard est une multitude de faisceaux de possibles. De tout temps, les scientifiques se sont pris la tête entre la question du déterminisme et de la probabilité, et du double aspect onde/corpuscule de la matière, jusqu’à ce qu’ils arrivent à marier les deux antagonistes.
-Nous ne sommes pas les témoins de nos sentiments, nous en sommes les acteurs, se réfugier derrière le principe de pulsions rend à contredire totalement la sentence précédente.
Une fois encore tu ne comprends rien et tu dis n’importe quoi. J’insiste sur : être témoin de notre vie, cela n’entre absolument pas en contradiction avec le fait d’être acteur. Et qu’est-ce que tu viens foutre avec tes pulsions ? On n’est pas dans la psychanalyse ici !
Aseptans
Je suis d’accord, cette déboulade de pensées pourrait soit être insérée dans un texte, soit être chacune le point de départ d’un texte, mais j’ai expliqué plus haut les conditions dans lesquelles tout cela a été rédigé.
Phylisse
C’est directif peut-être, mais c’est pour moi-même, cela dit il est dommage que tu sois restée totalement à l’extérieur, car certaines choses nous concernent tous ; sûrement ces lieux communs que tu dénonces. Concernant les chapeaux, j’ai bien une maxime pour toi :
Lorsque tu es soumise à l’indécision, que tu hésites ou que tu ne sais pas, alors prends la décision sans hésitation en te renseignant.
AliceAlasmartise
Oui, j’avais parlé de Khalil Gibran et de son « prophète », et effectivement tout comme aseptans et Phylisse tu as raison de penser qu’il faudrait en faire du texte, car je conçois bien que j’ai fourni ici des ingrédients pèle-mèle jetés sur la table, et qu’il reste maintenant à préparer le repas. Et je sais que c’est long et que ça peut être chiant, mais bon, ce qui est fait est fait.
Phoenamandre
Pas d’accord avec tous ces « commandements » mais un peu quand même. Ben c’est pas mal ça.
pandaworks
Merci d’avoir partagé ce texte de Stig Dagerman.
Sahkti
Si je comprends bien, dans l’ensemble ça ne déplaît pas. Et encore d’accord, bien sûr tout cela est trop condensé.
lol47
« Moralisateur », « commandements », je veux bien, mais « coincé » excuse-moi, je ne suis quand même pas un cureton.
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Bon, donc vous avez tous compris qu’il ne s’agit pas d’un texte cohérent, quoiqu’il n’y ait pas globalement d’incohérence, et j’ai bien compris que c’était long et rébarbatif pour la plupart d’entre vous. Le fait que ce ne soit pas du texte de fiction m’a fait hésiter avant de poster, mais je me suis bien dit que finalement ça devrait créer un débat, or n’est-on pas ici pour partager des choses ?
Je vous propose une réécriture de ces 41 aphorismes en langage moins soutenu, et puisqu’on est dans l’idée de commandement, je vous les présente sous formes d’articles de Ma loi, en voici la traduction (et si vous en avez le courage, vous pourrez comparer un par un les originaux et leur interprétation) :
Article 1
Si tu restes couché, tu as 100% de chances de ne pas te casser la gueule dans l’escalier. Les faits entrent donc en résonance avec ta vie.
Article 2
T’es pas content ? Peut-être, mais n’en fais pas tout un topo pour l’avenir puisque ta colère est juste passagère.
Article 3
T’as pas remarqué les bandes de nazbroques qui pullullent autour de toi ?
Article 4
Putain, y a un mec qui m’a dit un truc important aujourd’hui, ch’sais pu c’que c’est… Bon je vais l’appeler pour lui demander… Merde, j’ai oublié son numéro de tel !
Article 5
J’étais grave hyper bien parti dans la journée, la pêche et tout, et voilà que je tombe en panne d’essence. Zyva la perte d’énergie ! Bon, dans ma tête ça carbure, mais je suis coincé en pleine pampa !
Article 6
Ouh lala ! Moi j’en ai ras l’cul de faire des efforts dans tous les sens, et tracer des plans sur la comète ; j’ai l’impression que ça ne sert à rien. Bien, qu’est-ce qui est utile ? M’en va aller faire une sieste pour commencer.
Article 7
Zarma, je suis malheureux comme les pierres et je viens de croiser un clodo, il m’a branché, je lui ai répondu très humainement, je lui ai filé un peu de blé, mais lui, il va dormir dans la rue tandis que moi, je rentre chez moi. Bon, il faut relativiser…
Article 8
Super, je viens de découvrir un nouveau jeu ! Ça m’éclate ! Bon, ça fait trois heures que je suis dessus… Commence à me gonfler le truc.
Article 9
C’est quoi ça ? J’ai pris un peu de bide ? Merde, je vieillis alors. Bon, ça va, je ne vais quand même pas en faire une crise existentielle !
Article 10
Là, ça craint ! Mon coq s’est fait décapiter par un bestiau carnivore nocturne, et par ma faute. Je ne lui ai pas fait réintégrer ses appartements quand il le fallait. Par respect pour son âme, je vais l’incinérer ce soir même. Pour que le feu prenne bien, je balance un peu d’essence sur le cadavre, je jette une allumette, WWOOUF ! Bonjour la mise à feu, j’avais oublié que l’essence était un explosif ! Résultat, j’ai la tronche brûlée au deuxième degré, ça m’apprendra…
Article 11
Je suis si triste et il fait si beau, c’est bizarre ce que je ressens…
Article 12
Je suis agacé, je m’irrite ! La faute à qui ? La famille, le boulot, ceci ou cela ? De toute façon, c’est moi qui produit cette réaction.
Article 13
Va po chercher midi à 14 h
Article 14
T’as un problème ? Ben démerde-toi toi-même !
Article 15
Tu penses, tu parles, tu agis. Et alors, c’est le voisin le responsable ?
Article 16
Nous faisions la fiesta chez moi avec des invités quand, merde 23 h ! Le coq ! Vite je me précipite au fond du jardin, j’ai déjà un pressentiment, c’est dingue comme je peux sentir les choses… Son corps est tout chaud, sa tête, sa si belle tête n’est plus là, le sol est jonché de plumes. À quelques instants en amont dans le temps, un drame s’est produit, et j’en suis responsable. Ma soirée, ma vie s’écroulent comme un ballon crevé…
Article 17
Le « je » est un principe naturel de l’existence. Mais il est tellement malade, ça me rend malade.
Article 18
Raisonnement humain = oui ou non, soit la logique du tiers exclu. Certains appellent cela l’esprit binaire.
Article 19
Faut être attentif à tout.
Article 20
Etre attentif est finalement si facile que je me demande pourquoi les gens manque d’attention.
Article 21
L’amour est un vent sans souffle, un souffle sans vent, une lumière obscure, une obscure luminosité. Chaleur, vibration, éclat… Tout et son contraire. L’amour échappe au dualisme.
Article 22
Tu portes des lunettes teintées, le sais-tu ? En as-tu bien conscience ? Toi tu vois bleu, l’autre voit vert, et moi je vois rouge !
Article 23
La vie s’écoule d’instant en instant. Le nierez-vous ? Et ne nous attachons-nous pas à nos souvenirs ? Donc souffrance.
Article 24
Le Temps est un être que nul ne peut contraindre,
Or l’esprit lui assigne un après, un avant,
Mais insécable il est, tels le vide et le vent,
Impalpable, invisible, nul ne peut l’enfreindre,
Seul le sage le peindre.
Article 25
Qu’est-ce que t’en as à cirer d’être dans la galère maintenant ? Quand tu seras arrivé au moment de clamser, tu t’en foutras comme de ton premier slip !
Article 26
Car toute vie n’est autre
Qu’aller, séjour, retour,
Veille, endormissement,
Euphorie pour toujours
Qui monte et redescend.
Article 27
Y a des moments très chauds où ton esprit est en surtension. Ces situations sont corrélées à une intensité dramatique, ça peut aller très loin, crois-moi…
Article 28
Lorsque tu sens que t’es agacé, va faire un tour.
Article 29
La vie est ma rivière, je m’y baigne, m’y abreuve et m’y noie.
Article 30
Rien ne m’appartient ! J’en suis sûr !
Article 31
Je ne dis pas de mal d’autrui, mais je n’en dis jamais trop de bien non plus, ainsi suis-je dans un juste milieu. C’est ma philosophie, et si t’es pas content, c’est le même prix ! (reviens au moment des soldes).
Article 32
L’impartialité est donc ma ligne de conduite
Article 33
Je sais comment absorber la colère d’autrui, et par mon expérience de vie, et par mon métier.
Article 34
Je n’entre que très rarement en polémique, Victor, ce qui n’exclut pas la possibilité de débattre, mais c’est alors tout différent.
Article 35
L’autre devrait passer avant soi-même. Mais désire en premier lieu te soigner toi-même.
Et là, voyez-vous, je n’ai rien à traduire de la pensée originale.
Article 36
Le mec qui jacte à outrance emmerde le monde, et celui qui pose trop de questions, eh ben, il m’emmerde aussi.
Article 37
Il faut vraiment observer la susceptibilité en soi, car c’est un marqueur de l’orgueil.
Article 38
Si tu comprends que couic, si t’entraves que dalle, si tu connais mal le dossier, eh bien tu sais quoi ? Au lieu d’ouvrir ta gueule, tu la fermes. C’est tellement simple à comprendre, ça coule de source.
Article 39
Savoir écouter, c’est très important. Essentiel.
Article 40
Toujours l’écoute. L’écoute est une des plus grandes qualités car elle concerne l’entendement. Vaste programme.
Article 41
Je ne considère pas la volonté, l’effort, la discipline, la persévérance, et, de manière générale, toute la vigueur que l’on peut mettre dans la vie comme choses vaines, bien au contraire ! Tout cela est utile et nécessaire (autrement, je ne serais plus là pour en parler), la question que je pose est la suivante : au plan de l’être psychologique, est-ce nécessaire ?
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 64
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
Re: Pensées pour moi-même
Oui, enfin, tardives à ce point... ça devait être une opération majeure dans les toilettes.
Mais ne mégotons pas, le quota de réponses est largement atteint, le texte peut figurer de par la manœuvre de son auteur (et avec l'absolution de sister Easter) en haut de page.
Tu veux encore des comm', c'est ça ?
Et cette fois, tu peux répondre sur l'autre fil - quand même...
Mais ne mégotons pas, le quota de réponses est largement atteint, le texte peut figurer de par la manœuvre de son auteur (et avec l'absolution de sister Easter) en haut de page.
Tu veux encore des comm', c'est ça ?
Et cette fois, tu peux répondre sur l'autre fil - quand même...
Invité- Invité
Re: Pensées pour moi-même
Je prends rien que pour ça:
L’ego est belliqueux par crainte, craintif par velléité, et velléitaire par convoitise.
Invité- Invité
Re: Pensées pour moi-même
Le plus drôle c'est celui-ci
Article 20
Etre attentif est finalement si facile que je me demande pourquoi les gens manque d’attention.
Article 20
Etre attentif est finalement si facile que je me demande pourquoi les gens manque d’attention.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Pascal-Claude Perrault aime ce message
Re: Pensées pour moi-même
J'ai pas lu la dernière mouture ( j'y reviendrai) mais la première m'a touchée par ce qu'elle révèle de doutes et d'hésitations chez toi.
Tu es un moraliste, PCP, cela fait longtemps que je le constate. ( je n'ai rien contre les moralistes, s'ils ne sont pas prosélytes à l'excès.)
Finalement, les moralistes (même les "grands") oeuvrent à se donner des rails et cherchent l'écho approbateur de leur époque ( ou pour ceux qui ont le ^plus besoin de références inébranlables, celui des époques antérieures considérées forcément comme plus sages)
Bien sûr, j'y ai trouvé des choses qui m'interpelaient. Mais il y a déjà bien longtemps que j'ai renoncé aux rails, trouvant plus intéressant de vagabonder dans la vie, et partant d'une seule maxime : Tout dépend du point de vue où on se place par rapport à l'idée qu'on s'en fait.
Ce qui est très économique.
Mais sûrement la 2e mouture doit valoir la lecture, connaissant ta capacité de dérision...
sauf que j'ai pas le temps tout de suite.
Tu es un moraliste, PCP, cela fait longtemps que je le constate. ( je n'ai rien contre les moralistes, s'ils ne sont pas prosélytes à l'excès.)
Finalement, les moralistes (même les "grands") oeuvrent à se donner des rails et cherchent l'écho approbateur de leur époque ( ou pour ceux qui ont le ^plus besoin de références inébranlables, celui des époques antérieures considérées forcément comme plus sages)
Bien sûr, j'y ai trouvé des choses qui m'interpelaient. Mais il y a déjà bien longtemps que j'ai renoncé aux rails, trouvant plus intéressant de vagabonder dans la vie, et partant d'une seule maxime : Tout dépend du point de vue où on se place par rapport à l'idée qu'on s'en fait.
Ce qui est très économique.
Mais sûrement la 2e mouture doit valoir la lecture, connaissant ta capacité de dérision...
sauf que j'ai pas le temps tout de suite.
Invité- Invité
Re: Pensées pour moi-même
Je lis ce texte, je lis les commentaires, je vais rajouter mon petit grain de sel.
Est-ce nécessaire ? Je ne sais pas, mais comme ce texte m'a interpellée...
Il y a le fond et la forme.
La forme est au service du fond. C'est bien écrit. C'est compréhensible (et c'est très important pour ce genre d'écrit), à part quelques "maximes" devant lesquelles je suis restée interrogative. Il y a même du rythme, un peu de poésie.
Mais il y en a un peu trop. A la fin, je ne comprenais plus rien à ce que je lisais. Il faudrait relire une ou deux maximes à la fois, pas plus.
Après, savoir si on apprécie ou non le fond, c'est un affaire très personnelle. Question de philosophie, d'attitude dans la vie. Il y a des choses très intéressantes et d'autres pour lesquelles je me suis dit que je n'avais pas envie que l'on me fasse la morale. D'autres encore, par exemple sur la vieillesse, où je me suis "Facile à dire..."
Est-ce nécessaire ? Je ne sais pas, mais comme ce texte m'a interpellée...
Il y a le fond et la forme.
La forme est au service du fond. C'est bien écrit. C'est compréhensible (et c'est très important pour ce genre d'écrit), à part quelques "maximes" devant lesquelles je suis restée interrogative. Il y a même du rythme, un peu de poésie.
Mais il y en a un peu trop. A la fin, je ne comprenais plus rien à ce que je lisais. Il faudrait relire une ou deux maximes à la fois, pas plus.
Après, savoir si on apprécie ou non le fond, c'est un affaire très personnelle. Question de philosophie, d'attitude dans la vie. Il y a des choses très intéressantes et d'autres pour lesquelles je me suis dit que je n'avais pas envie que l'on me fasse la morale. D'autres encore, par exemple sur la vieillesse, où je me suis "Facile à dire..."
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