FRAGMENTS : Le fil de vos textes courts

Lyra will a écrit:Cost’art

Un cadre qui court, c'est un joli tableau!

Et même un tableau qui coûte (cost !)

Les paroles qu’on coupe
Les paroles qu’on porte
Celles qui regroupent
Celles qui déportent.

Les paroles qui blessent
Les paroles qui pansent
Ceux qui les délaissent
Celles qui les dépensent

Très joli, Manisa !

Merci Coline


..........un ange passe ................

Un ange passe.[b][scroll]

encore raté J'suis mauvais en informatruc BRRRRRRR!!!!!!


Un ange passe.

Et toujours cette impression, sitôt que je le lâche, que le texte ne m’appartient plus. qu’il est leurs.
Qu’ils le construisent mieux que j’aurais pu le faire.
Je parle des lecteurs.
J’étais en cinquième année d’art et un prof nous racontait comment Corot retouchait ses tableaux au musée. Il se pointait avec son pinceau et ses petits pots, et sous l’oeil dubitatif du gardien, arrangeait ceci ou cela. J’avoue n’avoir jamais compris ça, ni le comportement de Corot, ni celui du gardien. Ni celui de spectateurs qui, prenant l’habitude de la scène se tassaient là, admiratifs des changements en cours.
Je n’ai jamais compris non plus, la satisfaction du prof dont les yeux brillaient racontant ça, brillaient comme pas permis.
Mais à le réflexion.
Si je me souviens bien.
Lui, n’a jamais rien peint.
Rien de vrai en tout cas.
Alors peut-être…

fermez la fenêtre

Pardon j'ai pas pu m'empêcher :-)
(werakoum les instruits)

Si j'avais eu la chance de me trouver là, au troisième rang des spectateurs, j'aurais regardé faire monsieur Corot avec passion. Avec respect aussi, parce qu'un artiste qui n'est jamais satisfait de son oeuvre, qui espère encore l'améliorer, un peu, chaque fois qu'il la regarde, mérite à mon avis le respect. J'aurais approuvé cette sorte d'humilité. J'aime les gens qui doutent ils m'émeuvent.

Je comprends très bien la réaction de Corot.
Perso j'ai beaucoup de mal à m'écouter dans un enregistrement , de me regarder dans une pièce de théâtre qui a été filmée (insupportable) et de relire mes textes , qui , à part certains passages , me paraissent très mauvais. (t'as raison ! j'ai devancé les mauvaises langues !)

Arielle a écrit:Si j'avais eu la chance de me trouver là, au troisième rang des spectateurs, j'aurais regardé faire monsieur Corot avec passion. Avec respect aussi, parce qu'un artiste qui n'est jamais satisfait de son oeuvre, qui espère encore l'améliorer, un peu, chaque fois qu'il la regarde, mérite à mon avis le respect. J'aurais approuvé cette sorte d'humilité. J'aime les gens qui doutent ils m'émeuvent.

C'est un vaste débat Arielle d'autant qu'aucune toile ne peut être considérée comme parfaite, par extension : aucune œuvre. Et aucun artiste, quel qu'il soit et quel que soit son art : doute, même si certains parviennent à finaliser une démarche pour passer à autre chose. Un autre comportement qui dans le cas de l'écriture nous est dicté parce que manufacturé, n'oublions pas que les auteurs sont les seuls artistes pratiquant le multiple. C'est, j'allais dire, notre différence, nous multiplions alors que les peintres, les sculpteurs, les architectes s'attachent à cette notion d'unicité. Et même, si nous prenons les arts scéniques, danse et théâtre, il en va de même, un représentation par soir, oui, mais jamais fondamentalement la même. Les auteurs sont des spécimens étranges, uniques dans la classification des arts — Que ce soit d'après Kant d'après Hegel, ou Rousseau, et j'en passe des classificateurs… Et le cinéma alors ? Bha, la langue française s'est déjà attaché à créer une distinction parce qu'elle n'est pas à une controverse près, désignant par "cinéma d'auteur" un cinéma qui tend à l'intimité, à la relation unique entre spectateur et images, tandis que l'autre va vers l'inverse.
Et je suis pas certain de poster au bon endroit.
Et je mens un peu, car il est une toile parfaite, ou désignée comme telle par les sémiologues de l'image, bien que lesdits sémiologues s'accordent à ne pas la trouver majeure, va comprendre :-)
http://www.repro-tableaux.com/kunst/gustave_caillebotte/die_parketthobler.jpg
Caillebotte, un impressionniste ????

Et tous les artistes non pas "aucun"

Entièrement d'accord.
Encore une éloquente explication.
Merci Yali.

" Ténèbres "

Et tout autour, le noir envahissait, effaçait, rongeait. Et mes yeux écarquillés d’espoir vain, de désir chimérique, de refus, je tentais désespérée de percer l’obscurité absolue qui me noyait. Quand un contour se dessinait, rêve de mon esprit accablé, dans le néant, je le fixais de peur de le voir disparaître, et ce regard même le détruisait, comme l’illusion qu’il était et me laissait de nouveau face au vide obscur.
Alors je ferme les yeux et je contemple les couleurs qui dansent derrière mes paupières closes, et je souris, sourire imperceptible, et je suis, émerveillée, le mouvement de cette étincelle inexistante, de cette vague sombre irréelle…

… et si l’extérieur n’est malgré tout que ténèbres invisibles, c’est bien plus joli comme ça.
.

Moi non plus... il en reste quelque chose même quand on a fini...

Belle illustration de Véliens tirant leurs lignes de concert. Echanges, copeaux partagés, poire pour la soif... Tout y est et plus encore. Merci Monsieur Caillebotte!
http://www.repro-tableaux.com/kunst/gustave_caillebotte/die_parketthobler.jpg

je te souhaite
une belle nuit au soleil
une belle baise en sommeil
de plomb
une alaise de laine
et des moutons
à pas compter
je te souhaite
une belle braise dans l'oeil
jusqu'à ce que le feu barrisse
la terre s'assèche
ça s'est sûr
des éléphants volants
je te souhaite
des zoos en couleurs
des petits sauvages de plomb
cœur fondu.

Il a tout petit chapeau. En paille. De ceux qu’ont les gens dans son genre —entendez là : les artistes. Il le tripote sans arrêt, le soulève, le repose sur ses cheveux en bataille. Sa chemise est pleine de couleurs. Pleine d’air, aussi ; légère comme le vent qui la fait rire. Il lit un livre tout corné et reste indifférent au monde qui s’agite autour.
Il est quinze heure trente-trois.
Appuyé sur son gros sac de voyage, il paraît serein ; c’est vrai qu’il a l’air moelleux, son sac. Il en sort, d’une poche bien cachée, un paquet de tabac. Il roule une cigarette avec le plus grand soin, comme il s’occuperait d’un petit animal blessé. Puis il l’allume. La fumée est épaisse et lui fait plisser les yeux. N’empêche, il aime ça.
Il est quinze heures quarante-cinq.
Il a une barbe de trois jours. Ça lui va bien. Ses chaussures ont vécu et leurs lacets sont défaits, mais elles restent confortables. J’en suis sûr. On ne voyage pas autant sans de bonnes chaussures. Il sourit ; décidément, son livre est bon. Si seulement j’arrivais à lire le titre d’ici.
Une guitare dort à ses côtés. Elle est couverte d’autocollants, son vernis est écaillé et ses cordes, non coupées, frisent au bout du manche, pareilles à des dreadlocks de nylon. J’aimerais bien l’entendre. Elle doit être bien douce, au coin du feu.
Il est seize heures trois.
Je dois y aller.
À travers la fenêtre du train, je me vois quitter la gare. Lui, reste sur le quai d’en face.
J’aimerais tant savoir où il va, cette fois encore.

Une jolie tranche de vie que tu nous offres là Kazar.
Du vécu ?
Un régal en tout cas.
C'est quoi dreadlocks?

Merci pour ton offrande.

Superbe texte Kasar ( t'as de beaux yeuxn, tu sais ? !)
Les dreadlocks, c'est des petits paquets de tifs tout emmêlés , mode rasta, Manisa, ça va souvent avec un bonnet tricoté vert pomme et une gratte un peu crasseuse... c'est plutôt tribu gentils

coline Dé a écrit:Superbe texte Kasar ( t'as de beaux yeuxn, tu sais ? !)
Les dreadlocks, c'est des petits paquets de tifs tout emmêlés , mode rasta, Manisa, ça va souvent avec un bonnet tricoté vert pomme et une gratte un peu crasseuse... c'est plutôt tribu gentils

No women , no cry ...

Voilà, j'ai été devancé.
Merci les zouzous.
J'ose pas poster ça dans le forum principal.
C'est bien plus intime ici.

Ce que j'aime dans ce texte, outre son air vrai et son côté tendre, c'est des trucs comme :" il roule sa cigarette avec le plus grand soin, comme il s'occuperait d'un petit animal blessé ", "sa chemise pleine de couleurs , pleine d'air aussi..."
Et surtout la merveilleuse idée poétique :" j'aimerais savoir où il va cette fois encore" alors que c'est "je" qui part..., ça je dois dire que jaurais vraiment vraiment aimé trouver ça !!

Il roule une cigarette avec le plus grand soin, comme il s’occuperait d’un petit animal blessé.

Moi aussi j'ai bien aimé cette image très tendre, très juste, comme le reste de ce petit texte : Une aquarelle avec exactement ce qu'il faut de traits et de couleurs pour nous faire rêver.

Pas mal ce texte, Kazar. Pas mal du tout !

Kazar, j'arrive après la bataille comme d'habitude mais au moins je remplis les blancs et comble les vides ;-) Je voulais te dire un truc qui te décevra et te fera plaisir en même temps, mais je crois bien que je te préfère en textes courts, en touches impressionnistes, en tranches de vie émouvantes.

Joli, Kazar.

Décidément, salopes ou fillettes le pinard se conjugue au féminin extrême.

J'aime ton ange, Island.
qu'est-ce que c'est ?

Vermicelle...pardon, Gabriel venant annoncer à une fillette qu'elle va concevoir au féminin extrême (c a d sans l'aide d'un mâle quelconque) l'inventeur du pinard en cubis qu'on sert à la noce can'a plus que de l'eau pour les invités.

Mon nord m'a dit;
"j'envie la normandie...".

ça alors !!

Le crois pas, Manu, c'est sûrement un menteur ! Même le nord du midi, ça ne peut pas envier la Normandie !

Arielle, quand tu nous refais l'histoire sainte, je retourne au caté !

PMU (Pari Mutuel Urbain), UMP (Union pour un Mouvement Populaire), UPM (Union Pour la Méditerranée), on est pris pour des cons depuis des années par des gens qui ne connaissent que trois lettres de notre alphabet.

Ben Coline, c'est pas si mal la Normandie.
Tu sais, quand il fait -50°C en hiver, là-bas, je la regrette ma Normandie.

coline Dé a écrit:J'aime ton ange, Island.
qu'est-ce que c'est ?

Tiens-toi bien : l'Ange de l'Annonciation de Martin Schongauer (il est sur wikipedia, si tu souhaites). Moi aussi je l'aime bien, pour des raisons culcul mais voilà, il me parle depuis longtemps (et rien à voir avec l'Annonciation ! )

Arielle, cana c'est caen ? Mais tu es bretonne toi !!

Merci Island, je ne connaissais pas Martin Schongauer. C'est dingue : quand je pense à tout ce que je ne connais pas et à tout ce que j'ai oublié, je me dis qu'il faudrait vivre encore quelques centaines d'années...

Un facteur et sa moustache en guidon de vélo
Un vélo avec un guidon en moustache de facteur
Tati qui s’avance à tâtons
Vers la guimauve coulant sur son bâton
Images surannées,
De vacances lointaines
Monsieur Hulot, où êtes-vous ?