Le poète

Je m’en vais, moineau gris vers les oiseaux à houppe,
Par les portes fermées où mijote la soupe
Rêvant moins d’un quignon et d’un verre de lait
Qu’à ces rimes d’or fin dont l’écho neuf me plait,

Et à la main amie posée sur mon épaule !
Mélancoliquement et courbé comme un saule
Comme un crève-la-faim, un va-nu-pieds, un hère
Me voilà reparti, orphelin de naguère

Sans un seul sou en poche et libre de tous liens,
Oliver Twist sur qui on a jeté les chiens.
Mais pourquoi cette soif, pourquoi cette passion

Ce désir d’absolu qui vire à l’obsession
Pour un poème pur qui se chante ou se prie
Pour un vers ciselé par l’action de l’esprit ?

Voilà un poème avec des mots "plus actuels" que d'autres de vos écrits plus lyriques ou classiques, que j'aime souvent par ailleurs.
Celui-ci aussi me touche par sa simplicité et sobriété, pour parler du poète. Grand sujet, s'il en est des gens qui en écrivent, et les approches sont multiples. J'apprécie celle-ci.
J'apprends en vous lisant.