Un cygne pour faire gémir toutes les rives sur mon radeau
5 participants
Page 1 sur 1
Un cygne pour faire gémir toutes les rives sur mon radeau
Un cygne pour faire gémir toutes les rives sur mon radeau.
Il y a des merles terribles qui ne chassent que dans le cœur des agneaux. Ces merles vivent dans d'autres sphères, que j'appelle ma vie. Ce sont des merles calmes et violents, attachants et dangereux, ils ne dévorent pas uniquement la chair de ces agneaux, ils sèment dans leur cœur des graines qui les forcent à la vérité. C'est ainsi que naissent les poèmes les plus justes et les métamorphoses les plus surprenantes. C'est ainsi que les cieux, sous le poids d'un battement de paupière ou d'ailes, se déchirent aussi simplement qu'on déchire une tapisserie, et c'est ainsi que ces autres sphères s'ouvrent sur les nôtres dans le sacrifice symbolique que je m'apprête à faire. Ma vie vous ouvre ses secrets mauves comme une lavande discrète. L'horloge du Désir est enclenchée. Tic Tac Je t'aime et j'ai peur de t'aimer, je m'ouvre et j'ai peur de m'ouvrir. C'est une fleur qui ne naît que lorsqu'elle craint de mourir. Et moi, je n'aime que lorsque je crains la perte. Je suis humain comme une fleur, Tic Tac. Mes pensées s'amorcent autour d'elle. La fleur, l'amour, le temps. Je vais te dire un grand secret Le Temps c'est toi. Je me regarde dans le souvenir que reflète un regard de jais, troublant comme un miroir brisé ou embué, POESIE, et ce n'est ni cette fille, ni moi que j'aperçois, mais un cygne et un radeau. Le merle et l'agneau se sont métamorphosés en cygne et en radeau. Tic Tac, le temps gémit pour nous comme nous gémissons d'aimer. Comme nous souffrons de l'abandon, comme nous souffrons du manque. Il faut encore de ce parfum, de cette lavande, de cet été, pour que la scène renaisse à travers le temps. Ainsi vont les métamorphoses. Ivresse criminelle, te voici et te voilà. Je vois double. Je t'aime.
Quand j'aurais recueilli tes yeux noirs dans la nuit
Ton souffle chaud, tes bras de feu, tes longs soupirs
Qu'alors la poésie cédant de son empire
Dormirait sous les draps comme un rêve infini
Quand l'obscure lavande où renaissent les choses,
Mauve, fera le fruit d'une heureuse cueillette
Je ne sentirais plus le parfum lourd des roses
Que le poète a trop chanté, lèvres muettes,
Je sentirais plutôt à l'aube de tes gestes
Mon cœur léger, mon cœur ballant, mon cœur de lin
Comme tous ces galets qui sous tes dix doigts fins
Tantôt vont se briser sous l'eau et tantôt restent
Comme le cygne qui ricoche au ras des flots
Pour faucher d'un chant sec à ma rive un radeau.
*
Je sens le temps mugir plus fort que ton cœur bat
Et ton amour, je le déteste et je l'adore
Mais si brûlant qu'il soit, il ne dit qu'une chose :
« Égorge cet agneau et noie sa poésie. »
Il y a des merles terribles qui ne chassent que dans le cœur des agneaux. Ces merles vivent dans d'autres sphères, que j'appelle ma vie. Ce sont des merles calmes et violents, attachants et dangereux, ils ne dévorent pas uniquement la chair de ces agneaux, ils sèment dans leur cœur des graines qui les forcent à la vérité. C'est ainsi que naissent les poèmes les plus justes et les métamorphoses les plus surprenantes. C'est ainsi que les cieux, sous le poids d'un battement de paupière ou d'ailes, se déchirent aussi simplement qu'on déchire une tapisserie, et c'est ainsi que ces autres sphères s'ouvrent sur les nôtres dans le sacrifice symbolique que je m'apprête à faire. Ma vie vous ouvre ses secrets mauves comme une lavande discrète. L'horloge du Désir est enclenchée. Tic Tac Je t'aime et j'ai peur de t'aimer, je m'ouvre et j'ai peur de m'ouvrir. C'est une fleur qui ne naît que lorsqu'elle craint de mourir. Et moi, je n'aime que lorsque je crains la perte. Je suis humain comme une fleur, Tic Tac. Mes pensées s'amorcent autour d'elle. La fleur, l'amour, le temps. Je vais te dire un grand secret Le Temps c'est toi. Je me regarde dans le souvenir que reflète un regard de jais, troublant comme un miroir brisé ou embué, POESIE, et ce n'est ni cette fille, ni moi que j'aperçois, mais un cygne et un radeau. Le merle et l'agneau se sont métamorphosés en cygne et en radeau. Tic Tac, le temps gémit pour nous comme nous gémissons d'aimer. Comme nous souffrons de l'abandon, comme nous souffrons du manque. Il faut encore de ce parfum, de cette lavande, de cet été, pour que la scène renaisse à travers le temps. Ainsi vont les métamorphoses. Ivresse criminelle, te voici et te voilà. Je vois double. Je t'aime.
Quand j'aurais recueilli tes yeux noirs dans la nuit
Ton souffle chaud, tes bras de feu, tes longs soupirs
Qu'alors la poésie cédant de son empire
Dormirait sous les draps comme un rêve infini
Quand l'obscure lavande où renaissent les choses,
Mauve, fera le fruit d'une heureuse cueillette
Je ne sentirais plus le parfum lourd des roses
Que le poète a trop chanté, lèvres muettes,
Je sentirais plutôt à l'aube de tes gestes
Mon cœur léger, mon cœur ballant, mon cœur de lin
Comme tous ces galets qui sous tes dix doigts fins
Tantôt vont se briser sous l'eau et tantôt restent
Comme le cygne qui ricoche au ras des flots
Pour faucher d'un chant sec à ma rive un radeau.
*
Je sens le temps mugir plus fort que ton cœur bat
Et ton amour, je le déteste et je l'adore
Mais si brûlant qu'il soit, il ne dit qu'une chose :
« Égorge cet agneau et noie sa poésie. »
Art. Ri- Nombre de messages : 314
Age : 26
Date d'inscription : 28/10/2010
Appelle cet agneau et lis sa poésie.
Je trouve ce poème plutôt joli, d'autant que l'amour c'est aussi très important. Mais c'est vrai qu'on a plus de chance d'être aimé par un radeau que par un beau garçon.
j'ai beaucoup aimé :
"Quand l'obscure lavande où renaissent les choses,
Mauve, fera le fruit d'une heureuse cueillette"
mais j'aurais écrit
"Quand l'obscure lavande où renaissent les choses,
Fera le fruit joyeux d'une mauve cueillette."
Sinon j'évite les images sanglantes. j'aurais dit
Mais si brûlant qu'il soit, il ne dit qu'une chose :
« Appelle cet agneau et lis sa poésie. »
j'ai beaucoup aimé :
"Quand l'obscure lavande où renaissent les choses,
Mauve, fera le fruit d'une heureuse cueillette"
mais j'aurais écrit
"Quand l'obscure lavande où renaissent les choses,
Fera le fruit joyeux d'une mauve cueillette."
Sinon j'évite les images sanglantes. j'aurais dit
Mais si brûlant qu'il soit, il ne dit qu'une chose :
« Appelle cet agneau et lis sa poésie. »
Lary456- Nombre de messages : 82
Age : 60
Date d'inscription : 15/12/2011
Re: Un cygne pour faire gémir toutes les rives sur mon radeau
Le premier vers: c'est non
La prose: c'est non
Le sonnet : c'est oui
Le quatrain: c'est non
La juxtaposition: c'est non.
Autrement dit, je ne comprends pas si cet assemblage hétéroclite s'explique par une sorte de fausse pudeur qui consisterait à offrir un honnête bijou dans une fort méchante boîte,- une recherche d'effet de contraste?- ou par la volonté de mettre en scène différents registres.
Dans la deuxième hypothèse, le propos n'est pas clair, on se perd (enfin...je me perds) à la fois dans la thématique et dans la symbolique...un lecteur déstabilisé est-il un bon lecteur?
Pourtant de belles images sont restées en ma mémoire, m'obligeant à revenir...
Merci pour "l'obscure lavande" et "l'aube de tes gestes"
La prose: c'est non
Le sonnet : c'est oui
Le quatrain: c'est non
La juxtaposition: c'est non.
Autrement dit, je ne comprends pas si cet assemblage hétéroclite s'explique par une sorte de fausse pudeur qui consisterait à offrir un honnête bijou dans une fort méchante boîte,- une recherche d'effet de contraste?- ou par la volonté de mettre en scène différents registres.
Dans la deuxième hypothèse, le propos n'est pas clair, on se perd (enfin...je me perds) à la fois dans la thématique et dans la symbolique...un lecteur déstabilisé est-il un bon lecteur?
Pourtant de belles images sont restées en ma mémoire, m'obligeant à revenir...
Merci pour "l'obscure lavande" et "l'aube de tes gestes"
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Un cygne pour faire gémir toutes les rives sur mon radeau
je suis resté le temps de ma lecture avec cette phrase qui ne manquait pas d'intérêt ....... Ce sont des merles calmes et violents, attachants et dangereux, ils ne dévorent pas uniquement la chair de ces agneaux, ils sèment dans leur cœur des graines qui les forcent à la vérité. .....
ce qui m'a permit d'aller chercher dans le reste du texte un sens auquel je me suis accroché
ce bonheur de l'écriture, comme un poème japonais, ratissé d'éphémères poussières
par contre, arrivé à la dernière phrase: .... « Égorge cet agneau et noie sa poésie. » ....
patatras, j'ai l'impression de retomber dans le malaise d'un adolescent hypoglycémique, et j'ai trouvé cela dommage, le reste était de beau bourgeonnement,
amitié
ce qui m'a permit d'aller chercher dans le reste du texte un sens auquel je me suis accroché
ce bonheur de l'écriture, comme un poème japonais, ratissé d'éphémères poussières
par contre, arrivé à la dernière phrase: .... « Égorge cet agneau et noie sa poésie. » ....
patatras, j'ai l'impression de retomber dans le malaise d'un adolescent hypoglycémique, et j'ai trouvé cela dommage, le reste était de beau bourgeonnement,
amitié
Un cygne pour faire gémir toutes les rives sur mon radeau
Art.Ri : c'est trop mignon!
J'admire votre maîtrise du vers, des alexandrins impeccables, biens balancés, pas nécessairement à la césure médiane,
"Ton souffle chaud, tes bras de feu, tes longs soupirs " 4+4+4
"Mauve, fera le fruit d'une heureuse cueillette" 2+10
"Que le poète a trop chanté, lèvres muettes," 8+4
etc... j'en passe... C'est très réussi, bravo.
Mais je ne ressens aucun plaisir, aucune émotion à lire ce fatras symbolico-sentimental. Hélas, les bras de feu et le parfum des roses (lourd, le parfum). En effet le poète a trop chanté, qu'il dessine!
***
"....
Adieu roses, battements d'ailes
Murmures alanguis, fleurs d'eau :
Mon vers est le contour d'un songe
Anguleux, l'extrême dessin
D'une ombre de granit..."
Jean Tardieu Seuil in Margeries.
J'admire votre maîtrise du vers, des alexandrins impeccables, biens balancés, pas nécessairement à la césure médiane,
"Ton souffle chaud, tes bras de feu, tes longs soupirs " 4+4+4
"Mauve, fera le fruit d'une heureuse cueillette" 2+10
"Que le poète a trop chanté, lèvres muettes," 8+4
etc... j'en passe... C'est très réussi, bravo.
Mais je ne ressens aucun plaisir, aucune émotion à lire ce fatras symbolico-sentimental. Hélas, les bras de feu et le parfum des roses (lourd, le parfum). En effet le poète a trop chanté, qu'il dessine!
***
"....
Adieu roses, battements d'ailes
Murmures alanguis, fleurs d'eau :
Mon vers est le contour d'un songe
Anguleux, l'extrême dessin
D'une ombre de granit..."
Jean Tardieu Seuil in Margeries.
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 74
Date d'inscription : 07/07/2010
Sujets similaires
» Pour toutes les mamans
» Sous toutes les formes, et pour tous les goûts
» Des précautions à prendre pour dans un château faire le ménage
» Précautions à prendre pour dans un moulin faire le ménage…
» Pour faire connaître mes occupations ordinaires...
» Sous toutes les formes, et pour tous les goûts
» Des précautions à prendre pour dans un château faire le ménage
» Précautions à prendre pour dans un moulin faire le ménage…
» Pour faire connaître mes occupations ordinaires...
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum