VIOLENCE : Huis-clos sous fenêtre ouverte
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Yali
Lyra will
bertrand-môgendre
Charles
mentor
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VIOLENCE : Huis-clos sous fenêtre ouverte
Contraintes données par Bertrand-mogendre :
- introduire trois fois la notion de peur,
- aucun mot ne devra commencer par la lettre N.
.
Foyer Saint-Jean – Besançon
Dortoir des Moyens (garçons)
0h35
Clair de lune. Lumière éteinte. Pièce enfumée. Chuchotements…
Justin : - Hé ! Mehdi, tu dors ?
Mehdi : - Toujours pas. Ca pue trop. Chais pas c’qui fume l’autre mais c’est d’la daube.
L’Autre : - Toi ferme-là ! « L’autre » y fume ce qu’y peut se payer. T’as qu’à m’en trouver d’la bonne, t’are les prix !
Justin : - Ok, t’excite pas. Au fait les gars, il a dit qu’y rentrait, Bertrand, ou bien c’est qu’y revient que pour le lever ?
Mehdi : - On sait jamais avec Bébert. L’autre soir sa meuf a crisé et y z’ont dû passer 3 plombes aux Urgences.
Justin : - ‘Tain, elle s’en sortira jamais. Je capte pas pourquoi y reste avec.
Mehdi : - Ben il est accro à sa Caroline, c’est tout. T’a jamais connu ça toi ? T’as jamais eu de meuf ?
Justin : - Jamais.
Mehdi : - J’y crois pô !
Justin : - Ben quoi ! Et alors ? J’ai 14 ans et putain ! je crois pas que ça souaille une tare, si ? Au contraire, regarde : mon père je le connais pas, ma mère elle se laisse taper dessus par mon beau-père et tous les deux y picolent. J’ai peur paskeu j’ai pas envie de leur ressembler. Alors je vais attendre.
Mehdi : - Attendre quoi ? Que le juge y te laisse libre avant tes 18 ans ? Ou attendre la majorité ? Tu rêves ! ‘Tain, t’es pas encore sorti ! Regarde le Bertrand, il a 15 ans et y se la joue déjà comme un caïd, lui.
L’Autre : - Bof, moi j’ai connu des caïds un peu plus caïds que Bébert !
Justin : - Ho ! mettez-là en veilleuse, y va nous entendre l’éduc !
Mehdi : - Putain, mais tu balises ou quoi ? T’as peur de l’éduc ? T’as peur de tout alors !
Justin : - Vous êtes cons. J’ai pas peur. C’est juste que j’ai du respect. Toi, même pas tu connais ce mot.
Mehdi : - Respect ! Yanâne’dine ! Je t’en foutrais moi du respect ! T’entends plus que ça partout, le respect ! Moi, quand on me traite c’est coup d’boule. Si l’éduc y me traite c’est coup d’boule.
L’Autre : - Ouais, à ta place je ferais con même gaffe, il est balaise l’éduc. Et puis merde, chuis sûr qu’y sait qu’on fume en cachette et il a jamais rien dit.
Justin : - La fumette ok, mais les fugues à Bébert, ça y sait pas. Si y savait…
Mehdi : - Si y savait y lui foutrait la trouille mais il irait pas direct aux keufs, sûr !
L’Autre : – Ouais, peutète qu’il le collerait juste au mur.
Justin : - Je crois pas. Jamais je l’ai vu faire ça. Toute façon je sais pas qui c’est qui a dit « la violence de la réponse c’est que la réponse de la violence » mais c’est vrai.
Mehdi : - Putain ! Qu’est-ce qu’y parle bien avec la bouche le Justin ! Ca veut dire quoi cette connerie ? C’est relou. C’est relou mais ça jette. Hein ? ça veut dire quoi ?
Justin : - Ben, c’est l’éduc qui m’a esspliqué. Quand tu dois punir, y a 250 façons. Si le mec il a affaire a un violent, la meilleure réponse c’est pas forcément de lui casser la tête. Y a plein d’aut’ trucs softs pour calmer un excité. Moi j’y crois.
L’Autre : - Toi tu crois tout c’que l’éduc y dit.
Justin : - Moi je crois qu’y faut rester correct. T’as envie de te refaire un ouikinde comme l’autre fois avec ta mère, dis ? Vous voyez pas la chance qu’on a d’être ici ? On est cools, on bouffe bien et tout.
Mehdi : - Ouais… … Hé ! Z’avez entendu, dehors ? C’est peutète Bébert. J’y vais voir.
L’Autre : - Bouge pas ! La fenêtre elle est ouverte, si c’est lui, y sait faire.
Justin : - Ho, Bébert ! Tu rentres tôt ce soir. Ca woule ?
Bébert : - Caro s’est tirée.
…
Bébert : - Oui, tirée. Pour de bon. Overdose
RDLR(*) : Pas de mots commençant par N, raison pour laquelle la phrase clé a été très légèrement modifiée ;-)
(*) Remarque De La Rédaction
< merci Charles pour ta lecture attentive, l'erreur est rectifiée ;-) >
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- introduire trois fois la notion de peur,
- aucun mot ne devra commencer par la lettre N.
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Foyer Saint-Jean – Besançon
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Clair de lune. Lumière éteinte. Pièce enfumée. Chuchotements…
Justin : - Hé ! Mehdi, tu dors ?
Mehdi : - Toujours pas. Ca pue trop. Chais pas c’qui fume l’autre mais c’est d’la daube.
L’Autre : - Toi ferme-là ! « L’autre » y fume ce qu’y peut se payer. T’as qu’à m’en trouver d’la bonne, t’are les prix !
Justin : - Ok, t’excite pas. Au fait les gars, il a dit qu’y rentrait, Bertrand, ou bien c’est qu’y revient que pour le lever ?
Mehdi : - On sait jamais avec Bébert. L’autre soir sa meuf a crisé et y z’ont dû passer 3 plombes aux Urgences.
Justin : - ‘Tain, elle s’en sortira jamais. Je capte pas pourquoi y reste avec.
Mehdi : - Ben il est accro à sa Caroline, c’est tout. T’a jamais connu ça toi ? T’as jamais eu de meuf ?
Justin : - Jamais.
Mehdi : - J’y crois pô !
Justin : - Ben quoi ! Et alors ? J’ai 14 ans et putain ! je crois pas que ça souaille une tare, si ? Au contraire, regarde : mon père je le connais pas, ma mère elle se laisse taper dessus par mon beau-père et tous les deux y picolent. J’ai peur paskeu j’ai pas envie de leur ressembler. Alors je vais attendre.
Mehdi : - Attendre quoi ? Que le juge y te laisse libre avant tes 18 ans ? Ou attendre la majorité ? Tu rêves ! ‘Tain, t’es pas encore sorti ! Regarde le Bertrand, il a 15 ans et y se la joue déjà comme un caïd, lui.
L’Autre : - Bof, moi j’ai connu des caïds un peu plus caïds que Bébert !
Justin : - Ho ! mettez-là en veilleuse, y va nous entendre l’éduc !
Mehdi : - Putain, mais tu balises ou quoi ? T’as peur de l’éduc ? T’as peur de tout alors !
Justin : - Vous êtes cons. J’ai pas peur. C’est juste que j’ai du respect. Toi, même pas tu connais ce mot.
Mehdi : - Respect ! Yanâne’dine ! Je t’en foutrais moi du respect ! T’entends plus que ça partout, le respect ! Moi, quand on me traite c’est coup d’boule. Si l’éduc y me traite c’est coup d’boule.
L’Autre : - Ouais, à ta place je ferais con même gaffe, il est balaise l’éduc. Et puis merde, chuis sûr qu’y sait qu’on fume en cachette et il a jamais rien dit.
Justin : - La fumette ok, mais les fugues à Bébert, ça y sait pas. Si y savait…
Mehdi : - Si y savait y lui foutrait la trouille mais il irait pas direct aux keufs, sûr !
L’Autre : – Ouais, peutète qu’il le collerait juste au mur.
Justin : - Je crois pas. Jamais je l’ai vu faire ça. Toute façon je sais pas qui c’est qui a dit « la violence de la réponse c’est que la réponse de la violence » mais c’est vrai.
Mehdi : - Putain ! Qu’est-ce qu’y parle bien avec la bouche le Justin ! Ca veut dire quoi cette connerie ? C’est relou. C’est relou mais ça jette. Hein ? ça veut dire quoi ?
Justin : - Ben, c’est l’éduc qui m’a esspliqué. Quand tu dois punir, y a 250 façons. Si le mec il a affaire a un violent, la meilleure réponse c’est pas forcément de lui casser la tête. Y a plein d’aut’ trucs softs pour calmer un excité. Moi j’y crois.
L’Autre : - Toi tu crois tout c’que l’éduc y dit.
Justin : - Moi je crois qu’y faut rester correct. T’as envie de te refaire un ouikinde comme l’autre fois avec ta mère, dis ? Vous voyez pas la chance qu’on a d’être ici ? On est cools, on bouffe bien et tout.
Mehdi : - Ouais… … Hé ! Z’avez entendu, dehors ? C’est peutète Bébert. J’y vais voir.
L’Autre : - Bouge pas ! La fenêtre elle est ouverte, si c’est lui, y sait faire.
Justin : - Ho, Bébert ! Tu rentres tôt ce soir. Ca woule ?
Bébert : - Caro s’est tirée.
…
Bébert : - Oui, tirée. Pour de bon. Overdose
RDLR(*) : Pas de mots commençant par N, raison pour laquelle la phrase clé a été très légèrement modifiée ;-)
(*) Remarque De La Rédaction
< merci Charles pour ta lecture attentive, l'erreur est rectifiée ;-) >
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Dernière édition par le Mar 11 Sep 2007 - 10:23, édité 1 fois
Re: VIOLENCE : Huis-clos sous fenêtre ouverte
je crois que tu peux corriger, sauf erreur, là, c'est plutôt Justin qui parle.mentor a écrit:Mehhdi : - Ho ! mettez-là en veilleuse, y va nous entendre l’éduc !
Bon, d'abord, c'est bourré de fautes :-))))))) ça respire la tristesse et en même temps, on ressent la force de la jeunesse, de la vie. Bref, ça sent le vrai.
Et je me demande si ce n'est pas une phrase ou un concept que tu aurais toi même développé auprès de "tes" jeunes, Monsieur l'éduc. ;-)
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 49
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Re: VIOLENCE : Huis-clos sous fenêtre ouverte
Le rendu de l'ambiance est parfait.
Les contraintes passent sans problèmes.
Dans le contexte, les fautes ne me gênent pas, même si j'ai eu un peu de peine à tout traduire.
Les contraintes passent sans problèmes.
Dans le contexte, les fautes ne me gênent pas, même si j'ai eu un peu de peine à tout traduire.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: VIOLENCE : Huis-clos sous fenêtre ouverte
J'ai bien aimé Mentor! ça sonne vrai, c'est drôle (enfin sauf la fin...) ça se lit facilement et j'ai beaucoup aimé ce que tu as fait de la phrase imposée! et "c'est coup d'boule" m'a bien fait rire :0))
Re: VIOLENCE : Huis-clos sous fenêtre ouverte
Jolie petite tranche de vie en milieu spécialisé, bien enlevé mais triste.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: VIOLENCE : Huis-clos sous fenêtre ouverte
Ah, Mentor, j’aime bien. Un dialogue nerveux, un parler actuel.
Tu as su leur insuffler la vie à ses mômes.
Et j’adore quand on joue habilement avec le langage :
« je crois pas que ça souaille… », « ouikinde »
« C’est peutète… »
Tu as su leur insuffler la vie à ses mômes.
Et j’adore quand on joue habilement avec le langage :
« je crois pas que ça souaille… », « ouikinde »
« C’est peutète… »
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: VIOLENCE : Huis-clos sous fenêtre ouverte
Je le vois le dortoir et ses gamins. L'ambiance est fien retranscrite. Le parlé me plaît aussi. Bravo !
ninananere- Nombre de messages : 1010
Age : 49
Localisation : A droite en haut des marches
Date d'inscription : 14/03/2007
Re: VIOLENCE : Huis-clos sous fenêtre ouverte
tu sais ce que c'est qu'un canif ?ninananere a écrit:L'ambiance est fien retranscrite.Bravo !
:-))))))))
Re: VIOLENCE : Huis-clos sous fenêtre ouverte
au fait : merci de vos commentaires, ça fait bien plaisir après tant de temps sans avoir rien pondu ;-)
Re: VIOLENCE : Huis-clos sous fenêtre ouverte
mentor a écrit:tu sais ce que c'est qu'un canif ?ninananere a écrit:L'ambiance est fien retranscrite.Bravo !
:-))))))))
Justin aurais pu dire aussi: "vas te faire boutre Medhi" :-)
j'ai lu. Je n'aime pas ton approche du sujet et en général je n'aime pas les dialogues. Au final, je ne sais pas quoi commenter, le sérieux du propos ou l'immense plaisir que tu as pris à tourner autour par une écriture haute en couleur.
Invité- Invité
Re: VIOLENCE : Huis-clos sous fenêtre ouverte
Mentor a écrit :
Oui, c'est un petit fien...tu sais ce que c'est qu'un canif ?
ninananere- Nombre de messages : 1010
Age : 49
Localisation : A droite en haut des marches
Date d'inscription : 14/03/2007
Re: VIOLENCE : Huis-clos sous fenêtre ouverte
J'aime beaucoup ton texte Mentor. Le dialogue est vif, réaliste, très parlant (on croirait les entendre!).
La fin me plaît moins mais je pense que ce n'est pas lié à la qualité de l'écriture, c'est juste que c'est dur, que c'est dit crûment, mais comment faire autrement... ça fiche un choc, oui.
La fin me plaît moins mais je pense que ce n'est pas lié à la qualité de l'écriture, c'est juste que c'est dur, que c'est dit crûment, mais comment faire autrement... ça fiche un choc, oui.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: VIOLENCE : Huis-clos sous fenêtre ouverte
J'aime l'idée de tordre les mots pour retranscrire une forme de langage, ça fonctionne bien.
J'aime moins l'idée des didascalies qui nous obligent à lire le prénom avant la tirade et rendent ainsi le dialogue haché, pénible à suivre.
La fin me semble tomber comme un cheveu dans la soupe, ça fait l'effet d'un coup de poing forcé qui donne au texte une nouvelle dimension dont il aurait pu très bien se passer.
J'aime moins l'idée des didascalies qui nous obligent à lire le prénom avant la tirade et rendent ainsi le dialogue haché, pénible à suivre.
La fin me semble tomber comme un cheveu dans la soupe, ça fait l'effet d'un coup de poing forcé qui donne au texte une nouvelle dimension dont il aurait pu très bien se passer.
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