Un autre chemin
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Un autre chemin
J’ai mis des cailloux dans mes poches. Il a ri, et puis il est parti.
Dans le nocturne et les astres froids je me suis fait violence, me suis assise sur le rocher comme une matière noire en dérive sur le fil d’une saison à rebours, tes mains en sarments inutiles posées au bois dormant de mes dimanches.
Où vas-tu...
Dans les échos sang et ocre d’un carnet d’avril, tu disparais loin, très loin là-bas, une esquisse en lignes de fuite, passager sous le voile de la fleur du mal. Le grand départ, l’envolée, l’épreuve. Le virage d’un autre chemin dessine un lieu hors d’atteinte, demain. Demain... Le jour ne se lèvera pas.
Qui es-tu...
Tu es l’enfant aux étoiles dansant sous la pluie, une épée de vent dans mon jardin de pierres. Tu es l’odeur de l’ombre dans l’absence d’un souvenir, le point de chute à la marge, dernier cri du premier monde à mon sens unique, mon voyageur perdu dans les hauts des bas chemins.
Où vais-je...
Je m’en suis m’en aller cent soixante treize fois. Entre chaque vague j’imprime mes empreintes. Comme un vol en éclat de cartes postales dans les champs de coton, je suis l’objet perdu traînant son insomnie au pays de cocagne. Je veux te hurler la mise en mots de l’histoire sans fin, le mauvais rêve dans un train de nuit perdu au grenier du crépuscule. On a volé la voie lactée.
Qui suis-je...
Une voix, le baiser du soir, l’aubépine qui se pique à l’aurore, l’oeuvre d’une saison close au ballet des étoiles - les tiennes sur mes paumes à la poursuite du soleil - un instant de silence que seule la nuit, dans sa caravane, éclabousse aux vendanges du ciel sur le quai du sommeil.
Comment te dire...
La lune à l’océan, l’équilibre à vol d’oiseau, le secret, l’or dans les doigts, le tombeur de fil en suspension et l’air de rien cette vie d’ange au tombeau de l’enfance, nuit blanche tranchée rouge sous le voile. Comment te dire le premier jour du printemps, fragile sillon d’écume aux croisées d’une journée comme les autres, la dernière braise du bout des doigts, les choses éparses d’un soleil noir sous le tilleul. Comment te dire les couloirs du mystère, les images enroulées dans la boîte à rêver. Je veux ce temps le mettre en page.
Ne fais jamais demi-tour...
L’aube d’été aux plages aquarelles écrit la légende du temps envers et contre tous. Il neige sur Paris. Ne fais jamais demi-tour. J’ignore si - puisque je lèverai les yeux - le rien sous la mer aura le goût de l’aurore comme jadis et naguère.
Et dans tes bras m’abattre...
Je veux dormir côté jardin, n’être qu’un oiseau des îles, l’Eden, la déferlante, la part du feu au soir de nos retrouvailles. Alors je coulerai mes larmes de sang dans le vacarme noir sur blanc d’un monde muet.
Où est allée la cendre...
Entre la pierre et l’algue. Les eaux sur la peau et dans le secret des roses, je creuse le chemin de sable au lit de l’été. Auprès de mon arbre je viens éclore ma ritournelle, mon ciel ! Ma pluie... A la brune tes empreintes s’enfoncent dans un lieu plein de lumières. Il n’y a pas d’oubli.
J’ai mis des cailloux dans mes poches, et puis je suis partie.
***
Un autre chemin... J'ai glané, cueilli, vendangé la treille... Une plongée dans les titres des textes de Vos Ecrits, beaucoup sont récents d'autres plus anciens. L'histoire s'est écrite ainsi.
Dans le nocturne et les astres froids je me suis fait violence, me suis assise sur le rocher comme une matière noire en dérive sur le fil d’une saison à rebours, tes mains en sarments inutiles posées au bois dormant de mes dimanches.
Où vas-tu...
Dans les échos sang et ocre d’un carnet d’avril, tu disparais loin, très loin là-bas, une esquisse en lignes de fuite, passager sous le voile de la fleur du mal. Le grand départ, l’envolée, l’épreuve. Le virage d’un autre chemin dessine un lieu hors d’atteinte, demain. Demain... Le jour ne se lèvera pas.
Qui es-tu...
Tu es l’enfant aux étoiles dansant sous la pluie, une épée de vent dans mon jardin de pierres. Tu es l’odeur de l’ombre dans l’absence d’un souvenir, le point de chute à la marge, dernier cri du premier monde à mon sens unique, mon voyageur perdu dans les hauts des bas chemins.
Où vais-je...
Je m’en suis m’en aller cent soixante treize fois. Entre chaque vague j’imprime mes empreintes. Comme un vol en éclat de cartes postales dans les champs de coton, je suis l’objet perdu traînant son insomnie au pays de cocagne. Je veux te hurler la mise en mots de l’histoire sans fin, le mauvais rêve dans un train de nuit perdu au grenier du crépuscule. On a volé la voie lactée.
Qui suis-je...
Une voix, le baiser du soir, l’aubépine qui se pique à l’aurore, l’oeuvre d’une saison close au ballet des étoiles - les tiennes sur mes paumes à la poursuite du soleil - un instant de silence que seule la nuit, dans sa caravane, éclabousse aux vendanges du ciel sur le quai du sommeil.
Comment te dire...
La lune à l’océan, l’équilibre à vol d’oiseau, le secret, l’or dans les doigts, le tombeur de fil en suspension et l’air de rien cette vie d’ange au tombeau de l’enfance, nuit blanche tranchée rouge sous le voile. Comment te dire le premier jour du printemps, fragile sillon d’écume aux croisées d’une journée comme les autres, la dernière braise du bout des doigts, les choses éparses d’un soleil noir sous le tilleul. Comment te dire les couloirs du mystère, les images enroulées dans la boîte à rêver. Je veux ce temps le mettre en page.
Ne fais jamais demi-tour...
L’aube d’été aux plages aquarelles écrit la légende du temps envers et contre tous. Il neige sur Paris. Ne fais jamais demi-tour. J’ignore si - puisque je lèverai les yeux - le rien sous la mer aura le goût de l’aurore comme jadis et naguère.
Et dans tes bras m’abattre...
Je veux dormir côté jardin, n’être qu’un oiseau des îles, l’Eden, la déferlante, la part du feu au soir de nos retrouvailles. Alors je coulerai mes larmes de sang dans le vacarme noir sur blanc d’un monde muet.
Où est allée la cendre...
Entre la pierre et l’algue. Les eaux sur la peau et dans le secret des roses, je creuse le chemin de sable au lit de l’été. Auprès de mon arbre je viens éclore ma ritournelle, mon ciel ! Ma pluie... A la brune tes empreintes s’enfoncent dans un lieu plein de lumières. Il n’y a pas d’oubli.
J’ai mis des cailloux dans mes poches, et puis je suis partie.
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Un autre chemin... J'ai glané, cueilli, vendangé la treille... Une plongée dans les titres des textes de Vos Ecrits, beaucoup sont récents d'autres plus anciens. L'histoire s'est écrite ainsi.
Phylisse- Nombre de messages : 963
Age : 62
Localisation : Provence
Date d'inscription : 05/05/2011
Re: Un autre chemin
J'ai d'abord cru à un exercice d'écriture automatique.
Avec pas mal de réminiscences, pour ne pas dire de pompage :o)
On apprend, in fine, et en italiques, que ce pompage est assumé. Ce texte est en effet une mosaïque habilement composée des titres figurant au catalogue. Tout le contraire de l'écriture automatique.
Dans le genre, c'est très réussi.
J'imagine que le projet d'exo en cours n'est pas étranger à cette plongée dans les profondeurs de Vos Écrits :o)
Avec pas mal de réminiscences, pour ne pas dire de pompage :o)
On apprend, in fine, et en italiques, que ce pompage est assumé. Ce texte est en effet une mosaïque habilement composée des titres figurant au catalogue. Tout le contraire de l'écriture automatique.
Dans le genre, c'est très réussi.
J'imagine que le projet d'exo en cours n'est pas étranger à cette plongée dans les profondeurs de Vos Écrits :o)
Invité- Invité
Re: Un autre chemin
Voilà qui n’est pas banal, Phylisse !
Et splendide à mes yeux !
Réussi.
Si je ne reconnaissais pas quelques titres au passage, j’aurais du mal à croire à un texte "fabriqué”, un texte patchwork, tant tout cela coule, glisse, s’enchaîne bellement, sans heurt.
Les interruptions successives impriment un rythme, relancent l’intérêt, lui donnent un sens, une continuité ; vraiment, c’est très très bien fait.
J’aime la douceur, la langueur qui émanent de l’ensemble.
Et splendide à mes yeux !
Réussi.
Si je ne reconnaissais pas quelques titres au passage, j’aurais du mal à croire à un texte "fabriqué”, un texte patchwork, tant tout cela coule, glisse, s’enchaîne bellement, sans heurt.
Les interruptions successives impriment un rythme, relancent l’intérêt, lui donnent un sens, une continuité ; vraiment, c’est très très bien fait.
J’aime la douceur, la langueur qui émanent de l’ensemble.
Invité- Invité
Re: Un autre chemin
Ah oui ! J'ai beaucoup aimé !
J'ai bien-sûr tout de suite relevé les emprunts, mais j'ai bien vite arrêté de les répertorier, me laissant bercer par cette musique harmonieuse et ce ton poétique que tu as su donner à ton texte.
Un grand bravo !
J'ai bien-sûr tout de suite relevé les emprunts, mais j'ai bien vite arrêté de les répertorier, me laissant bercer par cette musique harmonieuse et ce ton poétique que tu as su donner à ton texte.
Un grand bravo !
Invité- Invité
Re: Un autre chemin
étonnant !
très beau, très poétique, foisonnant, tout ce que je j'aime !
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
re : un autre chemin
Félicitation en effet pour la performance - mais il y a pléthore d'analogies - sont-ce les titres qui t'ont imposée cette figure de style ? - cependant du sens surgit toujours - tu as fait en sorte que le lecteur se le bricole - et ça c'est fort adroit ! - en cours de lecture j'avais envie parfois de trouver un peu de réel et concret pour mon ancrage personnel - mais au final découvrant ta contrainte, j'ai constaté la bêtise de mon attente, puisque c'est un beau patchwork d'altérité que tu nous as tissé -
merci, merci .
merci, merci .
Raoulraoul- Nombre de messages : 607
Age : 63
Date d'inscription : 24/06/2011
Re: Un autre chemin
Non Tizef, ce projet d'exo n'a pas de rapport avec mon texte. C'est quelque chose que j'ai déjà fait sur deux autres sites de poésie.Tizef a écrit:
J'imagine que le projet d'exo en cours n'est pas étranger à cette plongée dans les profondeurs de Vos Écrits :o)
J'aime beaucoup les titres, il y en a de toute beauté, très inspirés, moi qui le suis si peu lorsque je dois en choisir un pour mes propres textes. Il n'y a qu'à voir celui-ci... J'avais pensé à "Patchwork" mais je l'avais déjà utilisé. En revanche je n'avais pas pensé à "Mosaïque", qui me plait bien.
Lorsque je parcours la page à la recherche d'un texte à lire, c'est le titre qui en premier accroche mon regard. Il est parfois une histoire à lui tout seul, comme ces cailloux que nous racontons depuis quelques temps et qui contiennent tant d'histoires différentes. C'est à la fois un amusement et, en quelque sorte, un petit hommage à leurs auteurs, que de les réunir dans mon propre monde.
Je n'ai pas cherché la figure de style, Raoulraoul, mais j'imagine qu'inconsciemment j'ai puisé parmi les mots qui avaient du sens dans l'histoire qui s'écrivait au fur et à mesure, ne sachant pas à l'avance ce que j'allais produire.Raoulraoul a écrit: - mais il y a pléthore d'analogies - sont-ce les titres qui t'ont imposée cette figure de style ? -
Vous l'aurez compris, il n'y a là que des titres, j'ai juste inséré quelques mots de liaison, quelques verbes (si vous pouviez faire un effort pour en mettre un peu plus dans vos titres :-))), et "Où vas-tu" "Qui es-tu" "Où vais-je" "Qui suis-je", inspirés par le titre "Comment te dire".
Et j'en ai laissés tellement dans la marge à contre coeur qu'il n'est pas impossible qu'à "l'aube timide des portes" je ne pousse pas l'une d'entre elles dans "le couloir du faire" pour une deuxième "vendange" de nos "correspondances".
Je suis touchée par votre enthousiasme et vos jolis retours, un grand merci, vraiment, d'avoir vu la poésie, la douceur, langueur, musique harmonieuse, altérité, dans ces mots là.
Phylisse- Nombre de messages : 963
Age : 62
Localisation : Provence
Date d'inscription : 05/05/2011
Re: Un autre chemin
Ah oui j'aime beaucoup cette idée de patchwork. Dans un exo que j'avais préparé il y avait entre autre comme contrainte une liste des derniers titres de textes en prose de VE à intégrer dans le corps du texte.
Le résultat est trés beau, une rêverie étrange, une douce plainte parsemée d'espoir.
La seule chose qui m'a un peu génée, qui m'a titillée,
et qui m'a mise un peu sur la piste durant la lecture c'est cette construction particulière qu'ont les titres et dont l'accumulation est étrange : Un article suivi de l'association de deux noms, d'un d', de, ou du, plus parfois un adjectif :
Le voile de la fleur du mal
Le virage d'un autre chemint
L'absence d'un souvenir
Les vendanges du ciel
Une épée de vent
L'odeur de l'ombre
Le dernier cri du monde
L'oeuvre d'une saison close etc...
Mais je le répète tu as composé un joli texte comme une douce litanie.
Le résultat est trés beau, une rêverie étrange, une douce plainte parsemée d'espoir.
La seule chose qui m'a un peu génée, qui m'a titillée,
et qui m'a mise un peu sur la piste durant la lecture c'est cette construction particulière qu'ont les titres et dont l'accumulation est étrange : Un article suivi de l'association de deux noms, d'un d', de, ou du, plus parfois un adjectif :
Le voile de la fleur du mal
Le virage d'un autre chemint
L'absence d'un souvenir
Les vendanges du ciel
Une épée de vent
L'odeur de l'ombre
Le dernier cri du monde
L'oeuvre d'une saison close etc...
Mais je le répète tu as composé un joli texte comme une douce litanie.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
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