Mon corps est un naufrage
+7
humpf
Pussicat
Pascal-Claude Perrault
Janis
Legone
Polixène
Frédéric Prunier
11 participants
Page 1 sur 1
Mon corps est un naufrage
Mon corps est un naufrage
d'une barque pourrie
de la boue et des trous
à mes planches disjointes
chaque année quelques feuilles
engraissent mon automne
de vie en clapotis
d'habitudes dociles
et au bout d'une chaine
accroché par hasard
le grand arbre étranglé
qui devient un géant
d'une barque pourrie
de la boue et des trous
à mes planches disjointes
chaque année quelques feuilles
engraissent mon automne
de vie en clapotis
d'habitudes dociles
et au bout d'une chaine
accroché par hasard
le grand arbre étranglé
qui devient un géant
Re: Mon corps est un naufrage
A l'automne, le Prunier perd ses feuilles
mais ses fruits sont exquis
mais ses fruits sont exquis
Invité- Invité
Re: Mon corps est un naufrage
Mmmmm, petit moral aujourd'hui?
Mais souris, car ça
et au bout d'une chaine
accroché au hasard
le grand arbre étranglé
qui devient un géant
c'est magnifique
Mais souris, car ça
et au bout d'une chaine
accroché au hasard
le grand arbre étranglé
qui devient un géant
c'est magnifique
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Mon corps est un naufrage
ben oui la vieillesse en général disait le général.
Legone- Nombre de messages : 1121
Age : 50
Date d'inscription : 02/07/2012
Re: Mon corps est un naufrage
moi jd'is
c'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure tambouille
et les barques qui prennent l'eau, c'est plus joli que les cargos qui s'échouent à Erdeven
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Mon corps est un naufrage
suis rarement fan de métaphore, mais là je dois dire que ça passe tout seul, très belle musique des mots ("de vie en clapotis
d'habitudes dociles"), et juste choix d'images.
j'aime particulièrement ceci, qui nous emmène encore plus loin, plus profond, après le naufrage :
"de la boue et des trous
à mes planches disjointes"
bravo !
d'habitudes dociles"), et juste choix d'images.
j'aime particulièrement ceci, qui nous emmène encore plus loin, plus profond, après le naufrage :
"de la boue et des trous
à mes planches disjointes"
bravo !
Invité- Invité
Re: Mon corps est un naufrage
De belles images peignant un tit coup de blues.
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 63
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
Re: Mon corps est un naufrage
Ah, mon Prunus, si tu avais vingt ans, tu ne dirais pas d'aussi jolies choses... !
Invité- Invité
Re: Mon corps est un naufrage
Je viens de m'apercevoir que dans son commentaire, Polyxène a collé :
accroché au hasard Je trouvais justement cette idée (d'être accroché au) très forte ; je voyais comme une espèce de potence symbolisant le hasard.
Et je vois que finalement tu as écris par hasard, ce qui est déjà beaucoup plus ordinaire.
C'est donc Polyxène qui gagne ! ^_^
Pour info : http://www.vosecrits.com/t11540p440-pour-les-demandes-a-la-moderation-modifications-catalogue-vos-ecrits-c-est-ici#355301
La Modération
accroché au hasard Je trouvais justement cette idée (d'être accroché au) très forte ; je voyais comme une espèce de potence symbolisant le hasard.
Et je vois que finalement tu as écris par hasard, ce qui est déjà beaucoup plus ordinaire.
C'est donc Polyxène qui gagne ! ^_^
Pour info : http://www.vosecrits.com/t11540p440-pour-les-demandes-a-la-moderation-modifications-catalogue-vos-ecrits-c-est-ici#355301
La Modération
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 63
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
Re: Mon corps est un naufrage
Pardon Polixène, tu retireras les y
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 63
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
Re: Mon corps est un naufrage
tu te bonifies avec l'âge Fred, comme le vieil alcool d'une barrique bu ... poème sans rime arrimé à sa chute comme deux vies en miroir qui devisent en silence ... j'aime !
Pussicat- Nombre de messages : 4841
Age : 56
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Mon corps est un naufrage
En plus, j'apprends par la modé que c'est toi qui a demandé la modif. Tu t'es trompé ce jour là Frédo, c'est au hasard, qu'il faut entendre.
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 63
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
Re: Mon corps est un naufrage
j'aime bien, c'est pas lourd, et on comprend tout. Des réminessences de Rimbaud ?
Juste ça manque de couleur, mais ça peut être fait exprès ?
Juste ça manque de couleur, mais ça peut être fait exprès ?
humpf- Nombre de messages : 247
Age : 28
Localisation : gsilva-89@hotmail.fr
Date d'inscription : 25/09/2012
Re: Mon corps est un naufrage
Que dire de plus sous les feuilles à terre ?
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Mon corps est un naufrage
J'aime beaucoup ce texte... mais j'ignore encore comment l'atteindre.
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 58
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: Mon corps est un naufrage
elle est pas remonté toute seule, envasée comme elle est, non ?
jfm a vidé l'eau de mon barrage ? et la barque pendouille comme un chien étranglé au bout de sa chaîne ? et mon poussin de chêne a grandi, il est bel ado presque adulte, et moi, vieux trognon de scierie...
merci jfmoods, cela me fait l'occas de remercier mes lecteurs et commentateurs, chose que j'avais zappé l'année dernière..
sinon jfm,
je ne connais pas votre solution
pour atteindre mon petit texte
pour moije
il est comme je ressens mes articulations, qui sont un peu moins fringante barque à fond plat aux joies du canotage de mes 20,30,40 dernières années, et il me faut de plus en plus écoper, autant que ramer...))
ce genre de petit texte, d'après moi, est une fenêtre, de mon intérieur vers votre vision des choses
après,
tout le monde n'a pas de problème d'arthrose !!!
amitié et merci de votre passage
jfm a vidé l'eau de mon barrage ? et la barque pendouille comme un chien étranglé au bout de sa chaîne ? et mon poussin de chêne a grandi, il est bel ado presque adulte, et moi, vieux trognon de scierie...
merci jfmoods, cela me fait l'occas de remercier mes lecteurs et commentateurs, chose que j'avais zappé l'année dernière..
sinon jfm,
je ne connais pas votre solution
pour atteindre mon petit texte
pour moije
il est comme je ressens mes articulations, qui sont un peu moins fringante barque à fond plat aux joies du canotage de mes 20,30,40 dernières années, et il me faut de plus en plus écoper, autant que ramer...))
ce genre de petit texte, d'après moi, est une fenêtre, de mon intérieur vers votre vision des choses
après,
tout le monde n'a pas de problème d'arthrose !!!
amitié et merci de votre passage
Re: Mon corps est un naufrage
Ah l'art rose !
Je trouve parfois les textes de monsieur Prunier un peu trop chargés de fruits, mais celui-là est plus qu'agréable à se réciter ...
Je trouve parfois les textes de monsieur Prunier un peu trop chargés de fruits, mais celui-là est plus qu'agréable à se réciter ...
Invité- Invité
Re: Mon corps est un naufrage
L'assimilation du corps à un objet flottant sert de fil conducteur aux trois quatrains. La métaphore, brutale, qui entame le poème ("Mon corps est un naufrage") dresse un bilan, un état des lieux sans concession du locuteur. De fait, quelques notations attestent une forme de désagrégation liée tantôt à la pression intense exercée par l'eau et provoquant l'usure ("pourrie", "trous", "disjointes"), tantôt au manque, à l'absence d'eau qui oblige l'embarcation à s'abîmer en raclant le fond ("boue"). Ces deux états, aux antipodes l'un de l'autre, figurent l'aspect infiniment chaotique de l'existence humaine, entre épisodes violents de crue et de sécheresse. La métonymie ("mes planches disjointes") rend compte de la sensation de dépréciation progressive du corps. Mais elle pourrait aussi bien illustrer la difficulté éprouvée par le locuteur à agglomérer des éléments contradictoires, antithétiques de la personnalité, à accorder entre eux des états d'âmes divers, des désirs, des besoins, des attentes.
Cependant, au vers 6, le verbe "engraissent" attire l'attention par son caractère vivace, si contraire au sentiment de dévaluation éprouvé jusque-là. La métonymie "engraissent mon automne" affiche l'image d'un âge malgré tout requalifié. L'adjectif indéfini ("chaque") et le déterminant ("quelques") marquent la progressivité du processus. Ce brusque changement de cap ne manque pas de désarçonner tout d'abord le lecteur. Le mot "feuilles" possède deux principaux sens. Il semble devoir être tiré d'abord ici du côté du support à l'écriture, les mots figurant le comblement d'un vide généré par le temps. On peut également lui voir un sens végétal, le tapis de feuilles étanchéifiant ça et là le fond de la barque, la protégeant. Face à la sensation de discontinuité, de heurt perçue jusque-là, le "clapotis" véhicule une imagerie douce, régulière, rassurante. Comme si l'écriture faisait office de filtre, apaisant, tamisant la dureté première des choses. L'expression "habitudes dociles" conforte cette impression.
Dans la dernière strophe, la représentation de l'eau en elle-même est abandonnée, mais il est difficile, sinon impossible, de l'effacer du contexte général envisagé par le titre. Du coup, cette "chaîne" se présente comme celle qui relierait naturellement la barque d'une rive à l'autre d'un fleuve symbolique. Le "bout" de la chaîne oriente logiquement le regard du lecteur vers la fin de l'existence, le "hasard" figurant cette vie individuelle comme un point perdu dans l'infini des possibles. Le "grand arbre étranglé" est d'abord une personnification, l'étranglement signalant la raréfaction du souffle et, par conséquent, la désertion de l'écriture. Il désigne aussi, parallèlement, le bois débité, puis violenté, dans lequel la barque a été taillée. La valorisation finale du sujet ("grand", "géant") met en évidence le fait que l'âge, et ce jusqu'à notre mort, nous fait, par nos expériences diverses, accéder à une conscience toujours accrue, à une expérience toujours plus riche du monde intérieur et du monde environnant.
Merci pour ce partage !
Cependant, au vers 6, le verbe "engraissent" attire l'attention par son caractère vivace, si contraire au sentiment de dévaluation éprouvé jusque-là. La métonymie "engraissent mon automne" affiche l'image d'un âge malgré tout requalifié. L'adjectif indéfini ("chaque") et le déterminant ("quelques") marquent la progressivité du processus. Ce brusque changement de cap ne manque pas de désarçonner tout d'abord le lecteur. Le mot "feuilles" possède deux principaux sens. Il semble devoir être tiré d'abord ici du côté du support à l'écriture, les mots figurant le comblement d'un vide généré par le temps. On peut également lui voir un sens végétal, le tapis de feuilles étanchéifiant ça et là le fond de la barque, la protégeant. Face à la sensation de discontinuité, de heurt perçue jusque-là, le "clapotis" véhicule une imagerie douce, régulière, rassurante. Comme si l'écriture faisait office de filtre, apaisant, tamisant la dureté première des choses. L'expression "habitudes dociles" conforte cette impression.
Dans la dernière strophe, la représentation de l'eau en elle-même est abandonnée, mais il est difficile, sinon impossible, de l'effacer du contexte général envisagé par le titre. Du coup, cette "chaîne" se présente comme celle qui relierait naturellement la barque d'une rive à l'autre d'un fleuve symbolique. Le "bout" de la chaîne oriente logiquement le regard du lecteur vers la fin de l'existence, le "hasard" figurant cette vie individuelle comme un point perdu dans l'infini des possibles. Le "grand arbre étranglé" est d'abord une personnification, l'étranglement signalant la raréfaction du souffle et, par conséquent, la désertion de l'écriture. Il désigne aussi, parallèlement, le bois débité, puis violenté, dans lequel la barque a été taillée. La valorisation finale du sujet ("grand", "géant") met en évidence le fait que l'âge, et ce jusqu'à notre mort, nous fait, par nos expériences diverses, accéder à une conscience toujours accrue, à une expérience toujours plus riche du monde intérieur et du monde environnant.
Merci pour ce partage !
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 58
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: Mon corps est un naufrage
derrière jfmoods pas fastoche de commenter, il décortique tout, me reste que les os pour pleurer
donc pour faire court, j'aime ce texte et ce corps naufrage , qui fait ressortir le coté humain en partance vers l'abysse
donc pour faire court, j'aime ce texte et ce corps naufrage , qui fait ressortir le coté humain en partance vers l'abysse
So-Back- Nombre de messages : 3652
Age : 100
Date d'inscription : 04/04/2014
Sujets similaires
» Pour les demandes à la Modération : modifications, catalogue VOS ÉCRITS, c'est ici !
» Naufrage
» Naufrage
» Naufrage
» Naufrage
» Naufrage
» Naufrage
» Naufrage
» Naufrage
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|