Un dimanche à la campagne

Mon petit ange dort au creux de son berceau
Et sa maman se livre à des travaux d’aiguille;
D’une main retenant son canotier, ma fille
Pousse avec un bâton dans la cour son cerceau;

Sur les pois de senteur et les fleurs de sureau
Abeilles et bourdons dansotent leur quadrille;
Débonnaire chasseur, je traque la cheville
Dans les vers surannés d’Hégésippe Moreau…

Que ce bonheur embaume et vous monte à la tête…
Le village au lointain, en costume de fête,
Fait retentir dans l’air ses flonflons éclatants…

Oh ! je voudrais, semblable au lapin blanc d’Alice
Qui déplore en grognant l’écoulement du temps,
Que jamais cet heureux dimanche ne finisse…

Joli poème, aussi bien dans sa forme, qui me semble parfaite, que dans son inspiration pleine de grâce qui fait bien-sûr penser à quelque tableau impressionniste. Bravo !

Hégésippe Moreau... j'ai dû aller faire un petit tour sur le moteur de recherches.

J'adore ce Legone atypique qui me rappellela belle époque et le superbe dimanche de monsieur ladmiral
je suis trop vieux pour être à nouveau papa
sinon j'aurais appelé mon petit gars hégésippe ;o)
merci bébert

Est-ce bien toi, Legone, qui nous propose cette peinture délicate? Un Renoir.
C'est d'une beauté tranquille, souriante, parfaite, à mille lieues du langage argotique auquel tu nous avais habitués.
J'aime également les deux factures.
Tu as la polyvalence d'un bon comédien capable d'incarner les rôles les plus opposés. Bravo.

ce que j'aime dans ce texte, c'est ce brin d'humour qui affleure dans cette ambiance bucolique. Les flonflons éclatants, par exemple ou la cheville pourchassée dans les poèmes, ou encore ce lapin d'Alice au pays des merveilles. Ça confère à ton texte un plus d'originalité et de malice.

Le premier quatrain situe la scène et met en scène les personnages.
Les sonorités sont très douces. Les rimes se répondent harmonieusement (ceau/ille)
Les mots sont ceux du bonheur : ange, berceau, maman, travaux d’aiguille, ma fille.
Le canotier et le cerceau situent la scène dans le temps (vers 1900?)

Le second quatrain reprend les mêmes rimes mais sans lasser
au contraire la sensation de douce quiétude est renforcée
en termes simples, mais bien choisis, le poète s’intéresse aux fleurs et aux insectes (dansoter est très heureux)
il lit des poèmes mais d’un œil critique
"cheville"," surannés" et ce fameux "Hégesippe", un vrai délice

Le poète est au comble de la félicité (ma pomme aussi)
le cadre s'élargit et devient joyeusement sonore

Le meilleur est à venir
le poète prend conscience de la fugacité de son bonheur et le ton devient grave
mais l'image du lapin blanc d'alice est inattendue et donne une teinte d'humour poétique à cette nuée passagère

Ce sonnet de facture classique est un modèle du genre et ouvre un nouvel angle sur le talent d'un jeune poète qui n'hésite pas à faire un joyeux pied de nez aux conventions en vigueur à notre époque

La technique poétique, je n'y connais rien donc je laisserai le soin aux autres de...
Ce texte sonne bien à l'oreille, je le trouve un brin suranné et c'est ce qui fait son charme, atmosphère d'un temps révolu, paysages et portraits oubliés que l'on ressuscite avec nostalgie. Pas forcément le style poétique que je préfère mais je trouve ce texte bien mené.