voyageurs en péril
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voyageurs en péril
Suite de l'exercice, je propose mon texte corrigé en tenant compte de vos commentaires.
Alex. (six ans) dessine pendant que je prépare le repas. Il parle tout seul, à son ours installé en face de lui, sur la table. Il lui cause assez fort pour être entendu.
« Dis, tu sais que j'ai pas de papa ? »
Il griffonne sur sa feuille quelques traits vifs et colorés.
« En fait, mon papa et ma maman, quand j'étais petit, mon papa, il voulait pas donner des sous à ma maman pour acheter du pain. »
Très soigneux dans ses gestes, Alex reprend chacun des traits pour les transformer en personnage.
« Ils se sont disputés. Il a dit « j'aime plus Alex ». Quand même ma maman elle a trouvé quelqu'un d'autre ».
En saisissant une nouvelle feuille de papier, son petit ours tombe par terre. Je le relève et en profite pour demander à Alex :
"Tu revois ton papa ?
- Non. Peut-être quand je serais grand. Parce que c'est lui qui ne veut pas me voir. Ma maman est malade, beaucoup malade. Elle fait ses voyages.
- Qu'est-ce que ça veut dire, faire ses voyages.
- Elle visite les hôpitaux. Elle arrête pas de crier, elle crie presque tous les jours. Je peux prendre les pinceaux ?
- Oui, oui. C'est une maladie ça, de crier ?
- Elle a voulu se marier avec le copain d'elle, mais ils se sont pas mariés, quand même elle habite avec lui. Les pompiers sont venus et l'ont emporté à l'hôpital. Elle m'a dit.
Parce que samedi, je l'ai vu à l'hôpital. C'est loin Saint Cyr. L'hôpital pour ceux qui crient beaucoup. Il y a un grand terrain, il y a des biches, des cerfs, ça fait une montée comme ça pour aller voir les biches. J'attendais pour prendre le cadeau, et le sac où il y avait plein de surprises. Elle est grande sa chambre, parce que dans la chambre, il y en a deux qui dorment.
- Ben dit donc ta maman elle connaît beaucoup d'hôpitaux.
- Celui-ci est bien. Il y a des animaux, pour ceux qui crient. Elle crie après moi, après le copain à elle, elle crie aussi. Lui est parti. Elle crie après ma soeur, qui est au même foyer que moi. Des fois en criant elle fait mal.
-Mal aux oreilles ?
-Des fois, oui, des fois non. C'est pas normal qu'elle crie pour rien. Une fois elle m'a tapé, en plus j'avais rien fait.
- Une gifle ?
- Non, un coup-de-pied dans les fesses.
- Tu as crié ?
- Non.
Moi, j'aime pas l'hôpital.
Je peux aller voir les petits poussins ?
-Oui Alex, vas-y.
Il quitte la pièce, l'ours sous le bras, en ayant pris soin de bien ranger ses feuilles.
Je reste là, l'épluche-légumes en l'air. Je saisis un cahier pour écrire ses mots :
Parlez-moi de vous, enfants tristes.
Racontez-vous à moi, j'ai deux oreilles ouvertes pour vous, petits humains, adultes avant l'heure.
Je joue avec vous, l'espace d'une écoute attentive, d'une démesure enivrée de folles attitudes juvéniles.
« On m'a dit que vous m'aimiez, est-ce bien la vérité ? » Crions en plein champs, vos horreurs cumulées.
« Un douanier contrebandiers », pour cacher ses petits bouts de papiers secrets. Passez la frontière de l'impossible quotidien.
« Voici des fruits des fleurs, des feuilles et des branches ». Ramassons nos trésors de couleurs. Piégeons les grillons à la porte de leur terrier, pour mieux les apprivoiser.
« Tous les légumes, au clair de lune », étaient vraiment en train de s'amuser. Délivrons les malheurs qui enchaînent vos corps meurtris et courez et sautez et fuyez la réalité. Je suis le présent détonateur des convenances ennuyeuses.
Accrochez-vous à moi. Je vous porte, « je porte, je porte la clé du roi Saint-Georges, quand je l'aurai assez porté », je ne vous laisserai pas tomber. Grimpons aux arbres en toute insécurité.
« Loup y es-tu ? M'entends-tu ? » Barbotez dans ce ridicule ruisseau à sec, qui ressemble à s'y méprendre aux sables de l'atlantique, filant désordonné le long des rochers de la Corse méditerranéenne.
Si cette colline est Golgotha, ne vous lamentez pas contre ce mur. Vos pierres lapidaires rebondissent contre le néant d'un avenir meilleur.
"Entrez dans la ronde..." Tu as peur ? Oublie le manège de petits chevaux de bois en bas de la Tour Eiffel, si ta nounou ne rit pas avec toi.
Vous planez, avec « l'escargot Margot », vos yeux ronds posés sur une limace silencieuse que vos pieds rageurs réussissent à écraser.
Ce soir la nuit est claire. En haut, la-haut sont les étoiles. Le temps d'une seconde, fixes, vous rêvez oublieux. Vent qui souffle au sommet des grands pins.
Autour du feu, brûlez la vie avant qu'elle ne vous échappe.
Enfants de passage, racontez-vous à moi. Je n'ai que deux oreilles ouvertes pour vous, petits humains, adultes avant l'heure.
Alex. (six ans) dessine pendant que je prépare le repas. Il parle tout seul, à son ours installé en face de lui, sur la table. Il lui cause assez fort pour être entendu.
« Dis, tu sais que j'ai pas de papa ? »
Il griffonne sur sa feuille quelques traits vifs et colorés.
« En fait, mon papa et ma maman, quand j'étais petit, mon papa, il voulait pas donner des sous à ma maman pour acheter du pain. »
Très soigneux dans ses gestes, Alex reprend chacun des traits pour les transformer en personnage.
« Ils se sont disputés. Il a dit « j'aime plus Alex ». Quand même ma maman elle a trouvé quelqu'un d'autre ».
En saisissant une nouvelle feuille de papier, son petit ours tombe par terre. Je le relève et en profite pour demander à Alex :
"Tu revois ton papa ?
- Non. Peut-être quand je serais grand. Parce que c'est lui qui ne veut pas me voir. Ma maman est malade, beaucoup malade. Elle fait ses voyages.
- Qu'est-ce que ça veut dire, faire ses voyages.
- Elle visite les hôpitaux. Elle arrête pas de crier, elle crie presque tous les jours. Je peux prendre les pinceaux ?
- Oui, oui. C'est une maladie ça, de crier ?
- Elle a voulu se marier avec le copain d'elle, mais ils se sont pas mariés, quand même elle habite avec lui. Les pompiers sont venus et l'ont emporté à l'hôpital. Elle m'a dit.
Parce que samedi, je l'ai vu à l'hôpital. C'est loin Saint Cyr. L'hôpital pour ceux qui crient beaucoup. Il y a un grand terrain, il y a des biches, des cerfs, ça fait une montée comme ça pour aller voir les biches. J'attendais pour prendre le cadeau, et le sac où il y avait plein de surprises. Elle est grande sa chambre, parce que dans la chambre, il y en a deux qui dorment.
- Ben dit donc ta maman elle connaît beaucoup d'hôpitaux.
- Celui-ci est bien. Il y a des animaux, pour ceux qui crient. Elle crie après moi, après le copain à elle, elle crie aussi. Lui est parti. Elle crie après ma soeur, qui est au même foyer que moi. Des fois en criant elle fait mal.
-Mal aux oreilles ?
-Des fois, oui, des fois non. C'est pas normal qu'elle crie pour rien. Une fois elle m'a tapé, en plus j'avais rien fait.
- Une gifle ?
- Non, un coup-de-pied dans les fesses.
- Tu as crié ?
- Non.
Moi, j'aime pas l'hôpital.
Je peux aller voir les petits poussins ?
-Oui Alex, vas-y.
Il quitte la pièce, l'ours sous le bras, en ayant pris soin de bien ranger ses feuilles.
Je reste là, l'épluche-légumes en l'air. Je saisis un cahier pour écrire ses mots :
Parlez-moi de vous, enfants tristes.
Racontez-vous à moi, j'ai deux oreilles ouvertes pour vous, petits humains, adultes avant l'heure.
Je joue avec vous, l'espace d'une écoute attentive, d'une démesure enivrée de folles attitudes juvéniles.
« On m'a dit que vous m'aimiez, est-ce bien la vérité ? » Crions en plein champs, vos horreurs cumulées.
« Un douanier contrebandiers », pour cacher ses petits bouts de papiers secrets. Passez la frontière de l'impossible quotidien.
« Voici des fruits des fleurs, des feuilles et des branches ». Ramassons nos trésors de couleurs. Piégeons les grillons à la porte de leur terrier, pour mieux les apprivoiser.
« Tous les légumes, au clair de lune », étaient vraiment en train de s'amuser. Délivrons les malheurs qui enchaînent vos corps meurtris et courez et sautez et fuyez la réalité. Je suis le présent détonateur des convenances ennuyeuses.
Accrochez-vous à moi. Je vous porte, « je porte, je porte la clé du roi Saint-Georges, quand je l'aurai assez porté », je ne vous laisserai pas tomber. Grimpons aux arbres en toute insécurité.
« Loup y es-tu ? M'entends-tu ? » Barbotez dans ce ridicule ruisseau à sec, qui ressemble à s'y méprendre aux sables de l'atlantique, filant désordonné le long des rochers de la Corse méditerranéenne.
Si cette colline est Golgotha, ne vous lamentez pas contre ce mur. Vos pierres lapidaires rebondissent contre le néant d'un avenir meilleur.
"Entrez dans la ronde..." Tu as peur ? Oublie le manège de petits chevaux de bois en bas de la Tour Eiffel, si ta nounou ne rit pas avec toi.
Vous planez, avec « l'escargot Margot », vos yeux ronds posés sur une limace silencieuse que vos pieds rageurs réussissent à écraser.
Ce soir la nuit est claire. En haut, la-haut sont les étoiles. Le temps d'une seconde, fixes, vous rêvez oublieux. Vent qui souffle au sommet des grands pins.
Autour du feu, brûlez la vie avant qu'elle ne vous échappe.
Enfants de passage, racontez-vous à moi. Je n'ai que deux oreilles ouvertes pour vous, petits humains, adultes avant l'heure.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: voyageurs en péril
Tu as tenu compte des corrections, c'est vrai que c'est mieux que dans l'exo mais me reste toujours une hésitation sur le langage employé par l'enfant, un peu simplet pour un même de six ans. Ils font certes des fautes quand ils parlent mais là, je trouve que tu forces le trait et certaines expressions sonnent faux.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: voyageurs en péril
Pour ceux qui voudraient retrouver le texte de départ, c'est ICI
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: voyageurs en péril
bien vu sahkti, alex est assez simplet et j'ai retranscrit ses vraies expressions. Le dialogue original est disponible sur mon enregistreur.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: voyageurs en péril
un petit lien pour voir l'artiste Alex au début du clip "à qui de droit"
https://www.dailymotion.com/relevance/search/yohanntv/video/x1xl0r_a-qui-de-droit_creation
https://www.dailymotion.com/relevance/search/yohanntv/video/x1xl0r_a-qui-de-droit_creation
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: voyageurs en péril
une précision importante à propos du droit à l'image. L'aurorisation de diffusion de l'image nous est accordée pour toutes les personnes reconnaissables sur nos vidéos.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
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