Exo « Détournement de poème » : Bobines estivales

Spoiler:

Cinéma d’été nos cornets glacés
Deux ombres font revivre le passé.

L'un joue les forts l'autre la chiffe molle,
On lit sur leurs mimiques leurs paroles.

Cinéma d’été nos cornets glacés
Deux ombres renouent avec le passé.

-Se souvient-on nos gags à l'ancienne?
-N'y a que les vieux qui eux se souviennent.

-On trépigne encore à notre seul nom?
Toujours les fait-on rire aux larmes? - Non.

-Ah ! les batailles de tartes indicibles
Où nous prenions la mouche ! - C'est possible.

-Qu'elle était bleue la nuit pleine de gloire!
-La gloire a filé vers les salles noires.

Telle se vidait la bobine folle,
Et le vent seul y glissait ses paroles.

Oh ! Voilà un poème auquel j'aurais aimé penser ! Et tu en as fait quelque chose de très bien.
pssst ! tu as oublié de mettre le nom de l'auteur

Oui, c'est drôlement bien tourné.
Je vois qu'Iris et toi êtes restées au plus près du sujet du poème initial, tout en faisant quelque chose de différent.
C'est ça qui est bien et difficile à faire.
Félicitations.

Remarques :
-Se souvient-on(de) nos gags à l'ancienne? Manque le "de", non ? D'ailleurs il le faut pour le nombre de syllabes.
-Ah/ ! les/ ba/tail/les/ de/ tar/te/s in/di/cibles je pense qu'il y a ici une syllabe en trop.

C'est très bien Chrystie, mais si je ne connaissois rien qu'un tout petit peu le sieur Verlaine, ben je n'aurois point suce de qui zil s'agissoit.

Pour ma part, exactement la même observation qu'embellie concernant les deux vers qui font respectivement 9 et 11 pieds. À part ça, ton poème c'est le pied !

Un "détournement" qui reprend l'idée du texte, la nostalgie
mais dans un environnement plus familier
joli

C'est amusant. J'imagine bien Verlaine et Rimbaud allant de bécoter dans une salle obscure.

Cinéma d’été nos cornets glacés

j'ai beaucoup aimé ce refrain qui nous fait voyager dans le temps dès le premier vers.
Une jolie idée que celle de ce film muet dont on lit les paroles sur les lèvres des acteurs vieillis.

Jolie évocation, souvenirs en noir et blanc, et en couleurs aussi, dommage que les vers ne suivent pas...
le nombre de pieds je veux dire...

Un beau reflet, avec juste le léger décalage qui sied, une réussite ! ( je ne chipoterai pas sur les deux syllabes... enlève-lui un chausson et rajoute un doigt de pied, le tour est joué !)

Verlaine et Rimbaud à la sauce Laurel et Hardy

Génial !

et bien tourné ...

et en plus
il y a toute la réflexion qui se met en place
autour

un vrai poème
celui qui ouvre la fenêtre

bravissimo
comme dirait Sa main (Albert): Bravissimamorose !!!

Belle proposition que celle de Tizef.
Vous m'avez dopée avec vos commentaires! Du coup, j'ai retravaillé les pieds.
Mais je suis à la bourre pour les commentaires, ici et là... ça va venir...

Bobines estivales
Cinéma d’été nos cornets glacés
Deux ombres font revivre le passé.

L'un joue les forts l'autre la chiffe molle,
On lit sur leurs mimiques leurs paroles.

Cinéma d’été nos cornets glacés
Deux ombres renouent avec le passé.

-Se souvient-on de nos gags à l'ancienne?
-N'y a que les vieux qui eux se souviennent.

-On trépigne encore à notre seul nom?
Toujours les fait-on rire aux larmes? - Non.

-Ah ! les échanges de tartes indicibles
Où nous prenions la mouche ! - C'est possible.

-Qu'elle était bleue la nuit pleine de gloire!
-La gloire a filé vers les salles noires.

Telle se vidait la bobine folle,
Et le vent seul y glissait ses paroles.

Je suis venue relire ce détournement qui me plait beaucoup et, comme Frédéric, j'ai pensé à Laurel et Hardy à qui on aurait pu prêter ce dialogue.
Un détail,à la fin. Il me semble que j'aurais mis :
-La gloire a filé vers les salles noires. hors des salles noires. Cela me paraît plus logique.

Laurel et Hardy, Astaire et Kelly, Sinatra et Dean Martin.. il y en aurait plein !
Très beau ce détournement, comme quoi il n'y a pas que l'humour, on peut aussi détourner en poésie et faire quelque chose de touchant. Un vrai poème.

Dans le distique :
- Qu'elle était bleue la nuit pleine de gloire!
- La gloire a filé vers les salles noires.
j'ai voulu évoquer avec nostalgie les cinémas d'été (et leur nuit étoilée), désertées aujourd'hui pour d'autres héros et les salles multiplexes.

Ah ! OK. J'avais pas bien pigé.

Ah j'aime beaucoup

léger, aéré, drôle, sans prétention

Un beau détournement, avec une tendresse et une familiarité qui ne seraient pas pour déplaire à l'auteur original. Cela me paraît modernisé, ça se tient... c'est bien fichu, oui !