Exo « Détournement de poème » : Réchauffement climatique

Dommage que vous n'ayez pas essayé de restituer un peu le « désordre » qui caractérise la poésie initiale, avec quelques rejets bien sentis, par exemple. Cette objection mise à part, votre sonnet est à mon sens le détournement le plus réussi de la section pour le moment : vous avez su, à partir des bouts rimés rimbaldiens et avec une belle aisance, opérer une réorientation thématique très moderne. Pari tenu !
Je signale quelques hiatus au passage, qui nuisent selon moi à la fluidité de l'ensemble : « l'eau aura », « dardera à tout va » (les assonances, en outre, ne me paraissent pas signifiantes ici), et le dernier vers, plutôt maladroit dans sa forme alors que la chute, mieux tournée, aurait pu avoir plus d'impact : « Et qui décidera de qui y aura droit ? ».
Des remarques, à la volée :
− ici, plutôt que l'indéfini « de », j'aurais employé le défini « le » (compte tenu de la relative qui suit) : « et vous tremblerez comme // les petits moutons blancs que vous êtes en somme » ;
− « Vous courrez follement là où l’orage pleut » m'apparaît malhabile, à la fois à cause de la reprise de l'adverbe « follement », qui a tout d'une cheville, et de l'image finale, « l'orage pleut », faussement poétique pour moi, obscure, comme imposée par la rime.
Mais dans l'ensemble, je suis convaincu par l'essai.