Exo « Que faire à manger ? » : Recette « Pouf, pouf »

Je casse l'oeuf dans un bol et le bats à la fourchette. Je sais pertinemment que c'est le dernier oeuf. C'est le matin, tôt, je n'ai pas l'esprit clair, mais bien assez pour le savoir. L'intérieur du bol est bleu. Dedans, le jaune paraît me sourire,vaguement complice. Je sale et ma main cherche le poivrier. Il n'est pas à sa place. Alors, d’un pas décidé, j'enfile le couloir qui mène à la chambre. En passant, je jette un coup d'œil au jardin détrempé. J'ouvre la porte. Le lit est vide, la chambre aussi. Je passe devant les toilettes et cogne du pied dans la porte. Elle s’entrouvre et j’ai une vision de l’académicien, nu sur le pot. Où as-tu encore mis le poivrier? Je souhaiterais être seul, dit-il, au moins à cet endroit. Pff... de retour à la cuisine, je prends deux biscottes. J’ajoute du sucre dans l’œuf battu. Je trempe les biscottes dans un fond de lait, pouf, ensuite dans l’œuf, pouf, puis les fais dorer à la poêle. De chaque côté : pouf et pouf.
J’entends actionner la chasse d’eau et je me dépêche de me manger les deux pains perdus. Pouf, pouf.

C'est sûrement très bon et mangeable sans poivre...
Deux remarques : l'exo demande "que faire à manger ce soir?" et là c'est le matin, et
outre l'académicien, devait apparaître une anar. Où l'est l'ananar ?

A peine plus de 1000 signes. Tout au présent et à la première personne du singulier.
D'accord avec Embellie pour constater que tu ne respectes pas deux des consignes.
Mais il suffit de rajouter :

Je vais aux cabinets où l'académicien à laissé la lunette toute chaude. Je me demande ce que je vais bien pouvoir faire à manger ce soir. Pouf, pouf. Deux crottes. Et comme je suis une vraie anarchiste, je décide de ne rien faire du tout.

Tu as largement la place.
Tu disposeras alors d'un texte respectant à la perfection toutes les contraintes.
Mais tel qu'il est je l'adore ton texte. il est pince sans rire et limite art contemporain.
Tu es mon (ou ma) favorit(e).

Tu n'as pas perdu la main Kilis même si on t'avait un peu perdue de vue ! C'est vif et coloré comme toujours. Pouf, pouf, une esquisse comme je les aime qui va à l'essentiel. Pas une virgule de trop ! Bravo !

Je croyais avoir commenté ce texte ! En tout cas je l'ai lu et il m'a plu. J'imagine la Signoret et Gabin dans le Chat !

Une recette bien et vite torchée, œuf corse!

Tiens :-) Petite(s) tranche(s) de vie cynique à souhait.

oh oui, c'est bon le pain perdu doux-amer !