Au cimetière du Montparno
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Au cimetière du Montparno
Comme disait Léo Malet la vie est vraiment dégueulasse. Bébert repassé… L’eusse-tu cru, compère ? Comme ça, bêtement, dans sa tire, à un feu rouge.
Un motard, un pétard et hop ! plus de Bébert !
Et me voilà comme un con, moi, sa plus fine gâchette, au cimetière du Montparno à jeter de la terre sur son paletot sans manche.
Evidemment il vase et on se les gèle sévère. Bébert c’était un sacré mec, un dur, un cador, une épée.
Fallait voir comment en cinq sec i te flanquait une dérouillée aux gonzes qui lui cherchaient des crosses. Les ceuss qui fermaient pas leur clapet, i te les révolvérisait.
Dur en affaires mais réglo. Cinq ans de ballon. Ça force le respect. L’avait l’œillade redoutable et même assassine qu’on pourrait dire.
Son page en a vu des mousmés. A côté de Bébert, le Rocco vous avait un air de Monseigneur Lustiger. Moi ce mec je l’aimais. Sans lui, je plumerais
encore les caves aux dés…toujours à mes combines foireuses.
I m’a donné ma chance, lui. C’était un père pour moi.
La pluie ruisselle le long des sépultures. On est vraiment pas grand-chose : une bastos et on s’en va se faire piquer le derche à perpète par la fourche à Lucifer.
Quarante-quatre ans c’est quand même pas un âge pour dévisser son billard, si ? Enfin, i savait bien qui crèverait pas dans son pucier…
J’ai des idées noires en bataillons serrés qui m’assiègent la cafetière.
Envie de changer de métier, tiens ! Me ranger des voitures, faire dans l’honnête. Rentrer le soir chez soi, embrasser sa bergère au dessus du pot-au-feu qui fume.
Ça va être la guerre maintenant et ça me ferait chier la bite de me ramasser une dragée pour l’honneur. Mais d’un autre côté je peux pas laisser ce crime impuni.
Faut le venger, Bébert. J’ai pas les foies mais je me demande simplement à quoi ça rime, tout ça. Le sang appelle le sang, la loi du Talion…Foutaises !
Il aurait pas aimé que je me débine. Fallait que ça tombe pile au moment où je trouve une fille bien.
Si je me mange un pruneau, sa vie sera foutue. C’est carrément cornélien comme alternative. Remarque même si je me barre en Patagonie, c’est du kif, les hommes à Dédé me retrouveront.
Tant pis, si je clamse à trente piges, je pourrai toujours me consoler en citant l’adage qu’aimait répéter mon arrière grand-mère :
« Ce sont toujours les meilleurs qui s’en vont les premiers. »
Un motard, un pétard et hop ! plus de Bébert !
Et me voilà comme un con, moi, sa plus fine gâchette, au cimetière du Montparno à jeter de la terre sur son paletot sans manche.
Evidemment il vase et on se les gèle sévère. Bébert c’était un sacré mec, un dur, un cador, une épée.
Fallait voir comment en cinq sec i te flanquait une dérouillée aux gonzes qui lui cherchaient des crosses. Les ceuss qui fermaient pas leur clapet, i te les révolvérisait.
Dur en affaires mais réglo. Cinq ans de ballon. Ça force le respect. L’avait l’œillade redoutable et même assassine qu’on pourrait dire.
Son page en a vu des mousmés. A côté de Bébert, le Rocco vous avait un air de Monseigneur Lustiger. Moi ce mec je l’aimais. Sans lui, je plumerais
encore les caves aux dés…toujours à mes combines foireuses.
I m’a donné ma chance, lui. C’était un père pour moi.
La pluie ruisselle le long des sépultures. On est vraiment pas grand-chose : une bastos et on s’en va se faire piquer le derche à perpète par la fourche à Lucifer.
Quarante-quatre ans c’est quand même pas un âge pour dévisser son billard, si ? Enfin, i savait bien qui crèverait pas dans son pucier…
J’ai des idées noires en bataillons serrés qui m’assiègent la cafetière.
Envie de changer de métier, tiens ! Me ranger des voitures, faire dans l’honnête. Rentrer le soir chez soi, embrasser sa bergère au dessus du pot-au-feu qui fume.
Ça va être la guerre maintenant et ça me ferait chier la bite de me ramasser une dragée pour l’honneur. Mais d’un autre côté je peux pas laisser ce crime impuni.
Faut le venger, Bébert. J’ai pas les foies mais je me demande simplement à quoi ça rime, tout ça. Le sang appelle le sang, la loi du Talion…Foutaises !
Il aurait pas aimé que je me débine. Fallait que ça tombe pile au moment où je trouve une fille bien.
Si je me mange un pruneau, sa vie sera foutue. C’est carrément cornélien comme alternative. Remarque même si je me barre en Patagonie, c’est du kif, les hommes à Dédé me retrouveront.
Tant pis, si je clamse à trente piges, je pourrai toujours me consoler en citant l’adage qu’aimait répéter mon arrière grand-mère :
« Ce sont toujours les meilleurs qui s’en vont les premiers. »
Legone- Nombre de messages : 1121
Age : 51
Date d'inscription : 02/07/2012
Re: Au cimetière du Montparno
Voilà ce qui arrive quand on fréquente les totons flingueurs. On se fait dessouder par Monseigneur Luger (un justigier celui-là).
J'ai bien aimé. C'est savoureux (les bastos fourrées).
J'ai bien aimé. C'est savoureux (les bastos fourrées).
Invité- Invité
Re: Au cimetière du Montparno
" A côté de Bébert, le Rocco vous avait un air de Monseigneur Lustiger."
Imagé mais discutable.
En effet, que sait-on du service trois-pièces de feu le cardinal ?
Autre chose, pourquoi "Bébert" (private joke ?)
Ceci dit (belle abbesse), j'ai passé un bon moment.
Imagé mais discutable.
En effet, que sait-on du service trois-pièces de feu le cardinal ?
Autre chose, pourquoi "Bébert" (private joke ?)
Ceci dit (belle abbesse), j'ai passé un bon moment.
Invité- Invité
Re: Au cimetière du Montparno
Edifiant et Audiardesque ! Ce serait con de se prendre "un pruneau dans la cafetière" , le soir, avant le pot au feu,
le matin au ptit déj, ça fait autant chier...
le matin au ptit déj, ça fait autant chier...
soussan- Nombre de messages : 119
Age : 76
Date d'inscription : 31/10/2012
Re: Au cimetière du Montparno
Faudrait peut-être voir à pousser le bouchon plus loin, jeune homme, parce que de l'idée, de la bonne idée il y en a, à développer plus qu'à retravailler.
Invité- Invité
Re: Au cimetière du Montparno
Y a de la gouaille dans tout ça, de la verve, et de la belle ! Je ne suis pas forcément le meilleur public pour ce style oratoire mais j'avoue que ça le fait. L'ambiance me paraît bien restituée à travers ces mots qui se téléscopent.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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