Antonin
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Re: Antonin
J'ai lu ce début en entier, avec intérêt, avec plaisir.
J'ai beaucoup aimé le premier paragraphe mais je trouve qu'il n'a rien à voir avec la suite. Les interrogations que ça entraîne cassent le rythme du texte.
Il me semble qu'il faut que tu retravailles l'amnésie de l'homme. Je n'ai pas très bien compris si elle était réelle ou non.
J'ai aussi trouvé que le personnage de la patronne du café n'est pas assez nuancé.
Il reste que cette histoire mérite d'être retravaillée. Elle en vaut la peine.
J'ai beaucoup aimé le premier paragraphe mais je trouve qu'il n'a rien à voir avec la suite. Les interrogations que ça entraîne cassent le rythme du texte.
Il me semble qu'il faut que tu retravailles l'amnésie de l'homme. Je n'ai pas très bien compris si elle était réelle ou non.
J'ai aussi trouvé que le personnage de la patronne du café n'est pas assez nuancé.
Il reste que cette histoire mérite d'être retravaillée. Elle en vaut la peine.
Re: Antonin
J'avais fait une première lecture lorsque le texte a été posté, quelque chose me gênait, je ne savais pas quoi, n'arrivais pas à mettre le doigt dessus.
Aujourd'hui, je pense avoir trouvé.
J'ai du mal à croire à cette amnésie comme à une opportunité, pas si elle est véritable. Je ne suis pas spécialiste mais je doute que quiconque se contente de cet état de fait - l'oubli pur et simple, totalement involontaire, de soi, de son passé. La nature humaine a trop besoin de savoir qui est elle, d'où elle vient.
Peut-être qu'il aurait été plus simple et convaincant de créer un faux amnésique ?
Peut-être aussi, concernant la forme cette fois, que le texte "réfléchit" trop, parle trop au détriment de la construction des personnages, de l'ajout de petits détails humains, ça empêche l'ambiance de s'installer.
Aujourd'hui, je pense avoir trouvé.
J'ai du mal à croire à cette amnésie comme à une opportunité, pas si elle est véritable. Je ne suis pas spécialiste mais je doute que quiconque se contente de cet état de fait - l'oubli pur et simple, totalement involontaire, de soi, de son passé. La nature humaine a trop besoin de savoir qui est elle, d'où elle vient.
Peut-être qu'il aurait été plus simple et convaincant de créer un faux amnésique ?
Peut-être aussi, concernant la forme cette fois, que le texte "réfléchit" trop, parle trop au détriment de la construction des personnages, de l'ajout de petits détails humains, ça empêche l'ambiance de s'installer.
Invité- Invité
Re: Antonin
Tout comme Anne, le début m'a beaucoup plu, le tout début, jusqu'à grogner et aboyer.
Ça a l'air maigre dit comme ça, mais non, il y aurait quelque chose à creuser
à vrai dire ensuite j'ai un peu décroché, je crois que c'est la forme, toutes ces auto-interrogations, j'aurais peut-être préféré quelque chose de plus extérieur
et paf, je lis la fin du com d'easter, voilà c'est ça, le texte s'interroge trop
Mais ce début, ça donne envie
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Antonin
L'amnésie ne peut guère être vécue comme une aubaine quand elle est réelle, massive et qu'on la suppose définitive. En revanche, une amnésie partielle et passagère pourrait être jouissive. C'est le principal reproche que je ferais à ce texte, bien écrit, peut-être trop intellectualisé ( c'est très dur d'écrire une idée en réussissant à l'incarner !)
Ce texte m'a rappelé un Anouilh que j'ai beaucoup aimé : Le voyageur sans bagages, mais où l'amnésique retrouvait progressivement la mémoire, assez pour s'apercevoir qu'il n'avait pas envie de la retrouver. C'est cet écart qui manque ici.
Ce texte m'a rappelé un Anouilh que j'ai beaucoup aimé : Le voyageur sans bagages, mais où l'amnésique retrouvait progressivement la mémoire, assez pour s'apercevoir qu'il n'avait pas envie de la retrouver. C'est cet écart qui manque ici.
Invité- Invité
Re: Antonin
je suis d'accord avec les commentaires précédents, Coline a trouvé le terme juste, le texte est très (trop) intellectualisé. C'est dommage, parce que ta qualité d'écriture est indéniable, la preuve en étant que j'ai malgré le soucis évoqué, pris du plaisir à lire ce texte, je n'ai pas abandonné, au contraire. Encore une bonne raison de rester ;-)
polgara- Nombre de messages : 1440
Age : 49
Localisation : Tournefeuille, et virevolte aussi
Date d'inscription : 27/02/2012
Re: Antonin
Antonin décide de disparaître.
Ne plus exister pour personne, n’être rien pour les autres, ne plus être prisonnier de leur regard : c’est sa décision brusque et soudaine, à l’occasion d’un accident d’automobile. Occasion d’une rupture, d’une cassure.
Antonin veut tout quitter, il veut « fuir ».
Il ne donne pas de direction, pas d’orientation, pas de sens à sa fuite : « Incapable de dire où il voulait se rendre. Il voulait avancer. C'est tout. Aller plus loin. Fuir. Fuir ? Fuir quoi ? »
Peu lui importe sa destination, il n’a en tête aucun refuge, aucun abri, aucun projet même, il veut juste « aller plus loin », mettre une distance la plus grande avec le monde qu’il délaisse.
Il quitte tout pour une errance. Antonin est en exil.
« Fuir quoi ? ». Il ne sait exactement. Mais cela, certainement, il cherche à s’en libérer : la contrainte pesante d’exister.
La distance n’est pas seulement géographique, celle qu’Antonin veut interposer entre lui et son monde, mais aussi temporelle. Amnésique, il a rompu avec le passé récent, il a tout effacé de sa mémoire. Antonin est en exil dans l’oubli.
Il se retrouve dans un lieu désolé, dans un bistrot à l’air de Bagdad Café.
C’est un lieu de nulle part, « un endroit perdu au milieu d'il ne savait où », un lointain, à l’écart de tout, loin de toute « âme qui vive ».
Son errance est une dérive, « Il avait échoué ici un peu avant midi ».
Ce n’est pas un lieu accueillant, pas le lieu de possibilité d’une existence nouvelle, pas un endroit où trouver une place, mais là où l’on ne peut être qu’en trop, « Oui...c'est Fernande... Qu'est-ce qu'il y a encore? ».
C’est le lieu d’une expérience de l’absurdité de la vie et de l’existence, « la tenancière… passait son temps à compter ses boîtes de conserve sagement alignées sur une étagère planquée dans un coin obscur de la pièce. » Sisyphe roule son rocher au sommet d’une montagne de boîtes de conserve...
Il ne restera pas dans ce lieu-là, il est prêt à poursuivre sa route, il lui faut fuir encore.
Mais la fuite d’Antonin est interrompue quand survient une jeune femme.
Etrange présence, insolite apparition de cette femme en totale inadéquation avec le lieu, parée « pour sortir un samedi soir en boîte branchée ».
Une rencontre se produit entre deux être égarés, dans un lieu perdu, chez La Patte à la patte folle.
La jeune femme s’accroche à Antonin, qui ne veut aucune attache. Antonin refuse sa compagnie.
Il veut faire peau neuve, « Il se sentait tout neuf », il se veut libre, délivré, déchargé de tout, sans liens.
Liens qui n’étaient pas si grands pourtant, puisque par sa disparition, « Il ne manqua pas à grand monde »
En prenant la route, « il éprouva finalement une sorte d'ivresse à se sentir libre. »
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
J’écris ton nom…
Cette liberté sur les lieux de passage, liberté nomade, par laquelle on ne se sent pas retenu dans un port d’attache, sédentaire, retenu par ce qui arrête, ce qui fige, ce qui entrave le mouvement de la vie, cette liberté est aussi une solitude.
Sur la solitude nue
J’écris ton nom…
C’est un vide. « Rien dans les mains, rien dans les poches. Pas de bagage. Et rien dans la tête. » Vidé de tout, allégé de tout. Rien avec soi ; rien que soi. « Il avait l'impression de flotter… ». Liberté comme un flottement dans le vide.
C’est un temps affranchi du temps. « Il pourrait désormais se propulser hors du temps, inventer un temps à lui… un temps qui ne serait pas linéaire. Vagabonder dans le temps qu'il se créerait ». Nomade dans l’espace, vagabond dans le temps, bohème sans territoire fixe : choix d’Antonin.
C’est un abandon de volonté, et de tout projet qui subordonne au lendemain.
« Et puis il... non... il ne ferait aucun effort pour vivre ceci plutôt que cela. Il se laisserait mener par … il ne savait pas par quoi » ; abandon par lequel on ne se soumet plus à aucune directive, pas même celle que l’on se donne. Un laisser-aller qui revient paradoxalement à se laisser « mener ». Par quoi ? Antonin préfère éviter la réponse : les circonstances ? Les aléas ? Le hasard ? Le destin ? Ses désirs inaperçus ?
Antonin, par sa « liberté », est en équilibre instable, sur le fil défiant le vide, Antonin est un funambule.
Réussira-t-il à éviter la chute ?
Pourra-t-il se maintenir longtemps dans son errance ? Se fera-t-il rattraper par son passé ?
Ne s’illusionne-t-il pas sur ce qu’il appelle sa liberté ?
On aimerait le savoir.
On aimerait savoir aussi qui est cette femme mystérieuse, comme surgie du passé d’Antonin, porteuse de ses papiers d’identité.
Iris, on aimerait donc connaître la suite de ce récit qui semble fort intéressant.
Ne plus exister pour personne, n’être rien pour les autres, ne plus être prisonnier de leur regard : c’est sa décision brusque et soudaine, à l’occasion d’un accident d’automobile. Occasion d’une rupture, d’une cassure.
Antonin veut tout quitter, il veut « fuir ».
Il ne donne pas de direction, pas d’orientation, pas de sens à sa fuite : « Incapable de dire où il voulait se rendre. Il voulait avancer. C'est tout. Aller plus loin. Fuir. Fuir ? Fuir quoi ? »
Peu lui importe sa destination, il n’a en tête aucun refuge, aucun abri, aucun projet même, il veut juste « aller plus loin », mettre une distance la plus grande avec le monde qu’il délaisse.
Il quitte tout pour une errance. Antonin est en exil.
« Fuir quoi ? ». Il ne sait exactement. Mais cela, certainement, il cherche à s’en libérer : la contrainte pesante d’exister.
La distance n’est pas seulement géographique, celle qu’Antonin veut interposer entre lui et son monde, mais aussi temporelle. Amnésique, il a rompu avec le passé récent, il a tout effacé de sa mémoire. Antonin est en exil dans l’oubli.
Il se retrouve dans un lieu désolé, dans un bistrot à l’air de Bagdad Café.
C’est un lieu de nulle part, « un endroit perdu au milieu d'il ne savait où », un lointain, à l’écart de tout, loin de toute « âme qui vive ».
Son errance est une dérive, « Il avait échoué ici un peu avant midi ».
Ce n’est pas un lieu accueillant, pas le lieu de possibilité d’une existence nouvelle, pas un endroit où trouver une place, mais là où l’on ne peut être qu’en trop, « Oui...c'est Fernande... Qu'est-ce qu'il y a encore? ».
C’est le lieu d’une expérience de l’absurdité de la vie et de l’existence, « la tenancière… passait son temps à compter ses boîtes de conserve sagement alignées sur une étagère planquée dans un coin obscur de la pièce. » Sisyphe roule son rocher au sommet d’une montagne de boîtes de conserve...
Il ne restera pas dans ce lieu-là, il est prêt à poursuivre sa route, il lui faut fuir encore.
Mais la fuite d’Antonin est interrompue quand survient une jeune femme.
Etrange présence, insolite apparition de cette femme en totale inadéquation avec le lieu, parée « pour sortir un samedi soir en boîte branchée ».
Une rencontre se produit entre deux être égarés, dans un lieu perdu, chez La Patte à la patte folle.
La jeune femme s’accroche à Antonin, qui ne veut aucune attache. Antonin refuse sa compagnie.
Il veut faire peau neuve, « Il se sentait tout neuf », il se veut libre, délivré, déchargé de tout, sans liens.
Liens qui n’étaient pas si grands pourtant, puisque par sa disparition, « Il ne manqua pas à grand monde »
En prenant la route, « il éprouva finalement une sorte d'ivresse à se sentir libre. »
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
J’écris ton nom…
Cette liberté sur les lieux de passage, liberté nomade, par laquelle on ne se sent pas retenu dans un port d’attache, sédentaire, retenu par ce qui arrête, ce qui fige, ce qui entrave le mouvement de la vie, cette liberté est aussi une solitude.
Sur la solitude nue
J’écris ton nom…
C’est un vide. « Rien dans les mains, rien dans les poches. Pas de bagage. Et rien dans la tête. » Vidé de tout, allégé de tout. Rien avec soi ; rien que soi. « Il avait l'impression de flotter… ». Liberté comme un flottement dans le vide.
C’est un temps affranchi du temps. « Il pourrait désormais se propulser hors du temps, inventer un temps à lui… un temps qui ne serait pas linéaire. Vagabonder dans le temps qu'il se créerait ». Nomade dans l’espace, vagabond dans le temps, bohème sans territoire fixe : choix d’Antonin.
C’est un abandon de volonté, et de tout projet qui subordonne au lendemain.
« Et puis il... non... il ne ferait aucun effort pour vivre ceci plutôt que cela. Il se laisserait mener par … il ne savait pas par quoi » ; abandon par lequel on ne se soumet plus à aucune directive, pas même celle que l’on se donne. Un laisser-aller qui revient paradoxalement à se laisser « mener ». Par quoi ? Antonin préfère éviter la réponse : les circonstances ? Les aléas ? Le hasard ? Le destin ? Ses désirs inaperçus ?
Antonin, par sa « liberté », est en équilibre instable, sur le fil défiant le vide, Antonin est un funambule.
Réussira-t-il à éviter la chute ?
Pourra-t-il se maintenir longtemps dans son errance ? Se fera-t-il rattraper par son passé ?
Ne s’illusionne-t-il pas sur ce qu’il appelle sa liberté ?
On aimerait le savoir.
On aimerait savoir aussi qui est cette femme mystérieuse, comme surgie du passé d’Antonin, porteuse de ses papiers d’identité.
Iris, on aimerait donc connaître la suite de ce récit qui semble fort intéressant.
Louis- Nombre de messages : 458
Age : 69
Date d'inscription : 28/10/2009
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