Fenêtre

Selon l’endroit, le moment et la personne qui regarde, le décor change à toutes les fois. À chaque fenêtre, on aperçoit. On peut surveiller les enfants qui jouent dehors ou par d’autres, on voit les arbres ou sapins qui se dégonflent les joues. L’hiver approche…

Au travers de la givre, on voit de la neige. Au travers de la buée, encore de la neige. Et la vitre elle-même, de la neige.

Depuis quelques matins, je ne vois que la givre. Une photo m’a fait sourire et j’ai vu un enfant faire un dessin. Les yeux fermés, je connais c’t’enfant.

Je ferme les yeux et je devine ce qu’il écrit.

PS : Toi, moi. Nous.

C’est dans un cœur peinturé, qu’il écrit chaque matin.

PS Chuchoté, tout doucement : Tu m’as eu.

Joli petit instantané, frais et tendre, saupoudrée de poésie.

Deux remarques de forme :

" le décor change à toutes les fois. À chaque fenêtre, " la répétition du "à" n'est pas bienvenue, d'autant moins que la préposition est inutile dans le premier cas (" le décor change toutes les fois")

ensuite : "la givre" c'est québécois ? (plutôt que "le givre" ?)

le rythme des phrases, inégal, me fait penser à la respiration que l'on a dans un air trop froid : court, puis une grande inspiration, à nouveau court ...
c'est une carte postale hivernale qui me fait bien chaud au cœur, la neige, les températures glaciales me manquant tant.
autrement, même interrogation qu'Easter sur "la" givre : spécificité québécoise?

Pas besoin de rideaux pour apporter de l'intimité à cette fenêtre-là !
Merci de nous avoir permis un coup d'oeil, Ratz !

beaucoup de tendresse dans ce texte poétique :

C’est dans un cœur peinturé, qu’il écrit chaque matin.

Un texte tendre, un instantané de vie... j'aime assez ça. Me manque toutefois de ci de là un détail, quelque chose qui rendrait cette atmosphère plus palpable et l'aspect éphémère du moment plus présent encore.

Petit détail sur une sonorité que je trouve peu heureuse au milieu du reste: je connais c’t’enfant.

Ceci mis à part, je suis contente de te revoir par ici :-)