Roumanie (extrait)

Les paysages défilent par l’encablure de la fenêtre. La porte du compartiment s’ouvre soudainement. Melven tire une dernière rasade sur sa bière éventée. Un vieux mégot orangé vole dans la pièce. Les feuilles des arbres entrent et s’arrachent. Dans les wagons il se ressent comme une chaude et âpre odeur de pisse. Trois Gipsy somnolent les coudes avachis sur la barre transversale qui longe les vitres de la voiture, et dont bien évidement, j’ignore le nom. Le vieil homme entre et s’assoit. Il tire un vieux porte document poussiéreux de sa veste parsemée de patrons, hésite, puis l’ouvre, et laisse errer son regard dans cette abîme de souvenirs. Il se tient immobile, prostré, la nuque suivant avec peine la courbe de son dos voûté. Il contemple néanmoins, béat, les photos de ces petites filles, et celle d’une femme perdue. Il est veuf probablement. A son âge on ne pense plus gère à l’amour sans doute. On le pleure. Il approche probablement de la fin des âges. 70 ans. Mais en réalité il en a moins. La soixantaine plutôt. Et avec une bonne dose de viagra on s’en sort plutôt bien. Seulement voila, Ceausescu a marqué son vieux visage de minier basané. Il regarde la réduction du temps de travail avec joie. Il se dit qu’au moins ces petits enfants, eux, pourront en profiter. Pas comme lui. Lui il n’a pas eu cette chance. Des parties de jambes en l’air il n’en a pas eu. Des joies de vivres n’ont plus. Il fallait travaillé pour le gouvernement et ensuite il fallait travaillé pour la communauté et puis un jour peut être, on lui laisserait le temps de gagner assez d’argent pour nourrir la bouche de ces petites ouailles qui piallent dans la cuisine et que l’on appelle « enfant ». Quand à lui et sa femme, au plus fort de leur jour, ils pouvaient parfois, se taper une demi tranche de lard pour deux. Ce qui n’est pas assez pour une femme qui fait 90 heures de blanchisserie par semaine. Alors forcément, la pauvre femme n’a pas survécu. Mais lui oui. Le vieil homme Roumain, a la tête plongé dans son portefeuille, perdu dans ses pensées. La photo se détache de son regard, elle glisse et se dépose sur le sol, puis un coup de vent la chasse par la fenêtre. Le vieil homme ne l’a pas vu. Elle disparaît avec sa mémoire. Maintenant, il regarde d’un œil étrange, ces éoliennes qui se forment, en bordure de la frontière. Il contemple émerveillé, les paysages qui défilent. Encore bien conservé, entretenu. Pas comme lui. Moi je m’étonne, qu’il n’y est toujours pas de panneau Coca cola. Il y en a bien un dans le fond du train. Il y en a bien un sous mes pieds. Et il y en avait un il y a à peine cinq minutes, dans le bus.
Des ordes de Gipsy se ruent dans le wagon. Le viel homme se lève et disparaît. Il pleure. Le vieil homme pleure, on lui a volé sa mémoire. Bientôt on lui volera sa mort.

Le contrôleur sonne le départ. La machine se remet en route. J’ai moi aussi les larmes aux yeux, à contempler la beauté des paysages qui s’étirent devant mes pupilles ébahies. Melven et moi nous penchons à la fenêtre. Des Roumains semblaient nous attendre le long de la voie ferré. Des jeunes enfants en short et guenille. Ils nous saluent et nous hèlent de leur petits cris de joie. Ils crient à s’époumoner, et à battre si vite, leur mains semblent brasser toute l‘énergie des vents du sud.

je ne comprend pas.L'emploi du court.Ca m'intringue.Ca me fache.Parfois.Sans qu'il soit possible. De dire pourquoi.C'est comme un exo.Celui qui est imposé.Obligatoire.C'est de l'anti.Littérature. Je me demande parfois.Ce que je fais là.A lire des choses. Très bien.Pensées.
mais affublées d'une telle contrainte syntaxique qu'elles en perdent tout charme, celui qui nous fait glisser dans les mondes parrallèles de l'imagination de la découverte et de la connaissance parfois même d'auteurs sans noms autres qu'une double consonne choisie avec soin dans l'éventail de la série disponible que je rappelle aux civilastions non instruites aux caractères romains: b-c-d-f-g-h-j-k-l-m-n-p-q-r-s-t-v-w-x-z.
Si c'est un extrait.Court.Il fait donc parti.D'un ensemble.Plus vaste. Qu'il me sera dificile de lire.Ou de commenter.Car je serai déjà loin.J'aurai coupé.
Au plus court.

(ne va pas te fâcher hein..c'est juste un avis personnel qui ne présente pas un symptome agressif) peace. Le sujet est prometteur et original.Bravo pour ton choix.

Bienvenue BB !

Merci pour ce texte. Je lui trouve le contenu intéressant, des qualité d'observation, un goût pour l'écriture.

Voici quelque remarques (je précise : ce sont des suggestions personnelles, à toi de voir si tu les trouves utiles ou pas !)

* * *

Une petite remarque générale : je te conseille de passer ton texte au correcteur d'orthographe avant de poster. Si tu n'en n'as pas, tu peux utiliser http://bonpatron.com (c'est un correcteur gratis en ligne).

C'est pas grave s'il reste quelques fautes (tout le monde en fait), mais on apprécie que chacun essaie de faire au mieux dans ce domaine...

* * *

- Concernant le style :

Contrairement à mon camarade panda, je n'ai rien contre les phrases courtes, ça donne un style ! Cependant, tu utilises très fréquemment la même structure (sujet / verbe / complément), ce que j'ai trouvé un peu répétitif.

Une idée (si elle te plait) est d'alterner phrases courtes et longues en fonction de la situation, pour rendre des effets différents.

Si je suis un peu mitigé sur la syntaxe, j'ai bien aimé le vocabulaire que tu utilises, recherché mais pas savant, populaire quand il faut.

Sur le fond :

- Tu passes d'un narrateur subjectif (le "je") à un narrateur omniscient (à ce moment précis : mais en réalité il a moins). Je ne suis pas très fan de ça, je trouve que tu casses un peu l'atmosphère que tu avais instauré, et tu passes d'un poste d'observation (le "je"), à un poste de "moraliste" (parlant de la vérité).

- Ceci étant dit, tu abordes un thème ultra-difficile qui est de faire une dénonciation "sociale". Du coup, ton texte prend une allure d'analyse historique / dénonciatrice, il devient trop démonstratif, et je crois, perd de sa teneur purement littéraire. Tu mets aussi beaucoup de "pathos" (justifié, certes !), mais l'impression que tu en fais "trop" peut laisser un lecteur un peu en dehors.

- Une idée (si elle te plait), pourrait être de ne pas prendre le point de vue omniscient, mais que le "je" du texte, essaie de deviner ce qu'il y a dans la tête du vieux. Tu peux dire du coup à peu près les mêmes choses, mais peut-être en utilisant des aspects plus "sensibles" : par exemple "90 heures par semaines", c'est plus comptable, tu peux imaginer (par exemple, c'est pas forcément le top) "le vieux n'arrivait presque plus à se souvenir de sa femme sans son fer à repasser" (ouais, bof bof, mais c'est pour l'idée).

Si je résumais, je pense que tu devrais plus montrer que démontrer.

J'espère que ces remarques un peu détaillées peuvent te servir. J'ai pas beaucoup insisté sur ce que ce texte avait de bien, mais il y a vraiment des qualités d'écriture, une atmosphère, un situation intéressante, et malgré les points soulevés ci-dessus, j'ai apprécié la lecture !

En espérant te relire prochainement !

pas mal de fautes, de maladresses, de mots incongrus, bref, des soucis sur la forme
suivre les conseils de Loupbleu sur l'ortho
L'ENCABLURE de la fenêtre ? C'est quoi ? L'ENCADREMENT peut-être ;-)
Moi j'ai bien aimé ce récit. Je le trouve bien mené, touchant, le vieux Roumain existe, tu lui as donné vie je trouve, et le voir se pencher sur ces photos, celle qui s'envole avec sa mémoire, je trouve ça super bien écrit
oui, tu as du potentiel, quelque chose à dire, presque un style déjà, si tu fais des efforts sur la forme ça pourra donner des trucs bien, persévère ! ;-)

Quelques maladresses et répétitions gènent un peu la lecture, j'en relève juste quelques unes, pour illustrer mon propos :

il se ressent comme une chaude et âpre odeur de pisse.

Le vieil homme entre et s’assoit. Il tire un vieux porte document

Pas comme lui. Lui il n’a pas eu cette chance.

Pour le reste, il y a dans ce texte quelques idées que je trouve poètiques et qui témoignent d'une certaine habileté pour créer des images. Néanmoins, l'écriture ne me semble pas assez solide, efficace. Elle est fragile du point de vue de la construction (cf. les remarques de Loup sur la narration), fragile aussi du point de vue syntaxique et grammatical (problèmes de temps dans l'évocation des souvenirs du vieux roumain).
Enfin, la dimension "explicative" de tes lignes ne laisse pas de place à notre imaginaire qui ne peut s'étendre et reste cantonné dans les souvenirs très précis de ton vieux personnage.

Ce ^petit moment en train, moi, je l'ai bien vu. C'est vrai qu'il y a à retravailler le style, mais sinon, j'aime bien l'ambiance et ce que ton texte raconte.

Première impression sur ce texte : je te vois écrire sur un cahier. Assis dans ce compartiment, tu transcrits les images qui se déroulent pendant ton voyage. Ton imaginaire développe des histoires à raconter, des histoires à déclamer. Je te vois prendre des notes, sur des détails vestimentaires, des traits de personnages qui te marquent.

Seconde impression sur ce texte : reprends tout à zéro pour réécrire cette scène de manière à ce qu'elle ne t'appartienne plus à toi seul, de manière à ce que tu veuilles la partager avec tes futurs lecteurs.

Me permettras-tu d'illustrer ton texte à l'aide d'une photo de mon fils ?
J'ai trouvé quelques similitudes avec ton personnage et celui-ci. Qu'en penses-tu ?[img][img=https://2img.net/r/ihimizer/img522/671/yolubredresslz0.th.jpg][/img]

Dommage pour les nombreuses fautes d'orthographe...

" Et avec une bonne dose de viagra on s’en sort plutôt bien", je trouve que cette phrase n'a vraiment rien à faire là et casse complètement la belle ambiance que tu avais installée au début de ton texte. Ça sonne très trivial par rapport au reste, pas vraiment heureux.

" Le contrôleur sonne le départ"? Il n'était pas déjà parti le train, vu que les paysages défilent? Et si il n'était pas parti, comment a fait la photo pour s'envoler et ne pas être récupérée?

J'aime bien l'idée de la nostalgie, de ce petit vieux qui vit et survit avec ses souvenirs. par contre, je suis plus mitigée pour ces explications à propos du régime et du mode de vie en Roumanie, ça sonne (je vais être brutale, sorry), comme un documentaire naïf et bon marché.

Donc au final, je reste sur ma faim de quelque chose de plus consistant et pertinent, d'un texte qui serait débarrassé de considérations socio-géo-politiques superflues parce que ne s'intégrant pas du tout au reste.

Désolé pour ma réponse tardive. Je te remercie Bertrand pour ton commentaire, interessant je trouve (et les autres aussi bien sur).
Tout d'abord, quand à la photo que tu m'as présenté elle pourrait être appropriée, mais le vieux roumain était bien plus vieux. Et les vieux ne se distinguent plus des autres, hélas.
Mise à part cela je ne suis pas "l'écrivain" que tu as décrit. J'emmagazine tout, mais dans mon esprit et non sur un cahier. Mise à part quelques images parfois que j'ai peur de perdre. J'ai essayer d'écrire sur l'instant, mais je n'arrive pas, ça tue l'écriture je trouve. Si je voulais au contraire, me complaire dans une image se serait plutôt celle deKerouac écrivant sous benzédrine trois semaines durant, après avoir passé ses moments les plus inoubliables. Une écriture automatique en somme. C'est un peu comme cela que j'ai écrit ce texte, seulement, avec du recul, le passage social économique me déplait. Ce n'est pas ainsi que j'ai vraiment ressenti la chose. J'ai cherché à "sentimentaliser" la chose mais le résultat est décevant. Si un jour j'ai le temps, et il faudra des semaines, j'écrirais tout ce voyage d'une traite. C'est plus comme cela que je vois l'écriture, faire ressentir les choses.

BB a écrit:C'est plus comme cela que je vois l'écriture, faire ressentir les choses.

très bien dit ! ;-)

J'ai aimé le contenu, l'idée de ce pauvre roumain assis là par hasard, l'histoire de la photo...
Mais je trouve que tout est trop "dit", ça manque de "suggestions", c'est trop dans l'explicatif. Pour ma part je préfère les textes plus "subtils". J'aime bien comprendre au fur et à mesure ce que l'auteur veut me dire, je n'aime pas que l'on me le mette tout cuit dans la bouche.

Sinon je suis assez d'accord sur le fait qu'il y a un travail à faire au niveau des phrases. En plus au niveau psychologique ça renforce la remarque que je viens de faire au-dessus^^

Mis à part tout cela, je pense qu'il y a des éléments très prometteurs. Je reconnais ton talent en fait, ce n'est juste pas le genre de choses que j'aime lire... Mais continue surtout !