Exo anonyme « Ce que je fais » : Matin

Attendre encore un peu
-La lune caresse le tilleul-
Attendre, fermer les yeux,

Ne pas guetter sa respiration.
Il n’est plus là.
Le chien-ce n’était qu’un chien

Demain déjà s’affiche
A contre temps, à contre sommeil
Je veille et vous dormez

La lune atteint le toit

Se lever
Tisonner le feu
C’est là, dans la chaleur
Que se dessinent les spirales
Où l’on peut lire
Tout ce que je n’adresse à personne
Mais bien à vous tous
Mes indispensables

Un jour de plus
Guetter l’écueil
Et les bourgeons

Ne pas penser
Ne pas penser aux murs
Ils reviendront

Un thé-le froid-dehors-le gel-vibrant
Les crocus bientôt

Demain commence

très émouvant!
intime...mélancolique.

les heures avant l'aube qui s'égrènent, seul
puis ce jour qui se lève, que de profondeur...et de discrétion!

et le chien...en plus!

C'est superbe. Douceur et douleur en sourdine. Simple mais évocateur sans être mièvre.

Un texte poignant, d'une simplicité où se mélangent tristesse, résignation, espoir et appel.
Et tout me parle : le chien, le tilleul, les volutes du feu, les crocus...
En revanche, je ne suis pas sûre de l'attribuer à la bonne personne...

Spoiler:

C'est drôle : a chercher plus ou moins qui écrit quoi, je réalise qu'il y a un style VE qui se dessine. C'était pas comme ça avant je trouve. Les gens travaille dans un esprit de groupe pour la plupart maintenant. Ils se font plaisir et cherchent aussi à faire plaisir. C'est agréable. ce texte est un exemple.

Très agréable lecture, fluide, poétique, triste aussi.
Les petits pavés espacés rendent bien l'absence, l'égrénage du temps.

Maintenant : qui aime les chiens et boit du thé ?


Pardon, mais Narbah, et ton poème que tu m'as fait pondre un commentaire comme jamais ?

Plaisant, doux moment.
Je n'en dirais pas davantage de peur de faire de l'ombre au commentaire ci-dessus :-)

quelle douce mélancolie ! c'est beau et triste comme un jour d'automne. Ni trop, ni trop peu. je suis sous le charme. Enfin, sous le tilleul plutôt.

Voilà un poème qui m'a émue.

Simple, mais d'une simplicité porteuse. Beau et fort. Une ambiance de haïku qui dit très peu pour en dire beaucoup.
Une mélancolie retenue, contenue, comme endiguée par l'expérience.
Et ce passage qui intrigue:

Ne pas penser
Ne pas penser aux murs
Ils reviendront

écriture simple, forte, tableau du petit matin encore endormi...
j'aime !
je sais qui c'est, c'est...

Entre douceur et mélancolie, beaucoup d'amertume aussi et puis ce temps qui passe, comme le chien. Un texte en forme de perles, de belles évocations, cela me paraît très réussi, sans fioritures, allant à l'essentiel de l'émotion tout en donnant à l'ensemble de jolies couleurs.

j'aime.

On sent que c'est intime parce qu'on ne comprend pas tout: "ne pas penser aux murs
ils reviendront"
C'est mystérieux

Et triste "Ne pas guetter sa respiration.
Il n’est plus là.
Le chien-ce n’était qu’un chien"

Et c'est très évocateur: "La lune atteint le toit"
j'aime cette façon de parler du lever du jour, on ne l'avait encore jamais (il me semble) suggéré comme ça !

Et puis demain qui commence... Bravo !

Tu redonnes vie à tout ce que tu touches. C'est magnifique.

Très fort. Pour moi la palme d'or aux textes (poésie) que j'ai lus (en priorité). Du Janis me suis-je dit. Mais le côté Guillevic du début m'a fait penser à Aseptans (cf. Anonyme 1 : Rencontre) mais je ne suis pas sûr du tout que ce soit son style. Du Marine peut-être? Mouais, je me demande bien qui c'est...

A relecture : Manon Lunalice possible.

Je vous remercie tous pour vos éloges unanimes.
Pas du tout imaginative et/ou romancière, ce texte est intimiste, oui, et je garde mes petits secrets évoqués.
(Nardah, je suis hyper égoïste en écrivant, si ce texte te semble avoir été réalisé pour "faire plaisir", je n'y suis pour rien ^^)
Coline, bravo pour ta perspicacité, elle me touche.

J'aime beaucoup aussi (je ne sais pas quoi dire de plus - peut être trop matinale ? En tout cas un grand plaisir à lire pour les nostalgiques du sommeil, comme moi aujourd'hui).

ha je t'avais un peu devinée

Savouré ! Ca résonne juste, ça touche là où c'est tout sensible. Ca m'a parlé en tout cas.
Bravo !

Bien contente de t'avoir reconnue ! Ca te ressemblait, mais ... je me suis tellement plantée sur des textes que j'étais sûre d'attribuer correctement !!!

Attendre encore un peu
-La lune caresse le tilleul-
Attendre, fermer les yeux,

Ne pas guetter sa respiration.
Il n’est plus là.
Le chien-ce n’était qu’un chien

Demain déjà s’affiche
A contre temps, à contre sommeil
Je veille et vous dormez

La lune atteint le toit

Se lever
Tisonner le feu
C’est là, dans la chaleur
Que se dessinent les spirales
Où l’on peut lire
Tout ce que je n’adresse à personne
Mais bien à vous tous
Mes indispensables

Un jour de plus
Guetter l’écueil
Et les bourgeons

Ne pas penser
Ne pas penser aux murs
Ils reviendront

Un thé-le froid-dehors-le gel-vibrant
Les crocus bientôt

Demain commence

J'aime beaucoup cette attente du jour qui vient à l'écoute du silence qui balance entre espoirs et inquiétudes.
C'est une pause extrêmement vivante et sensible qui précède l'action et permet de se rassembler dans la quiétude de rites sécurisants énoncés à l'infinitif, juste avant le lever de rideau "Demain commence".
On souhaite timidement faire partie des "indispensables" à qui s'adresse ce paisible bonjour.