Georges est vivant
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Re: Georges est vivant
Décidément, j'aime ton écriture, qui sait faire montre de lucidité, d'humour souvent, qui sait créer des ambiances dans lesquelles le lecteur se retrouve, et qui sait tout en même temps émouvoir. Un texte poignant.
Pour des raisons personnelles, j'ai failli ne pas le lire à cause du titre qui m'a fait l'effet d'un coup de poignard.
Pour des raisons personnelles, j'ai failli ne pas le lire à cause du titre qui m'a fait l'effet d'un coup de poignard.
Invité- Invité
Re: Georges est vivant
C'est assez bizarre, j'ai aimé lire ce texte, comme précédemment, mais je trouve que le titre induit en erreur ; je m'attendais à un récit focalisé sur Georges et voilà que je suis invitée à rendre visite aussi à d'autres pensionnaires et à un monsieur Auriol presque fortuit, accessoire.
Du coup, je ne sais pas trop de quoi le texte parle, s'il a pris une direction inattendue ou si le titre est mal choisi, ça a perturbé un peu ma lecture, mon attente de lecture.
Sinon, bien sûr, c'est très bien écrit, un bonheur de lecteur.
La description du lieu est parfaite, douloureuse, j'ai vu la même chose, cela surtout :
"Fagotées de pulls mauves ou roses, quelques mamies à la poitrine creusée semblent attendre un chimérique thé dansant, l’entrelacs de leurs cheveux choucroutés nimbé par le halo bleuté de la coloration."
Le texte sait rester modéré quoique très visuel, sans verser ni dans le cynisme cheap ni dans la compassion ou outrance de bon aloi.
Quelques remarques plus précises :
-sa gueule de boxeur mâtinée avec le faciès élastique de Popeye (normalement : "mâtiné de" )
-autours
Pour ainsi dire un bras, un gouffre dans les économies de toute une vie. (je ne comprends le sens de "un bras" ici).
Du coup, je ne sais pas trop de quoi le texte parle, s'il a pris une direction inattendue ou si le titre est mal choisi, ça a perturbé un peu ma lecture, mon attente de lecture.
Sinon, bien sûr, c'est très bien écrit, un bonheur de lecteur.
La description du lieu est parfaite, douloureuse, j'ai vu la même chose, cela surtout :
"Fagotées de pulls mauves ou roses, quelques mamies à la poitrine creusée semblent attendre un chimérique thé dansant, l’entrelacs de leurs cheveux choucroutés nimbé par le halo bleuté de la coloration."
Le texte sait rester modéré quoique très visuel, sans verser ni dans le cynisme cheap ni dans la compassion ou outrance de bon aloi.
Quelques remarques plus précises :
-sa gueule de boxeur mâtinée avec le faciès élastique de Popeye (normalement : "mâtiné de" )
-autour
Pour ainsi dire un bras, un gouffre dans les économies de toute une vie. (je ne comprends le sens de "un bras" ici).
Invité- Invité
Re: Georges est vivant
"Coûter un bras", c'est une expression qui veut dire : coûter cher. Enfin, je crois :-)
Invité- Invité
Re: Georges est vivant
Ou alors, le titre s'inscrit-il dans une volonté d'opposer le côté bien vivant de Georges aux pensionnaires moribonds ?
Invité- Invité
Re: Georges est vivant
Merci Iris ! A vrai dire, je pensais un peu à ça en le rapprochant de l'anglais 'to cost an arm and a leg", mais je ne l'ai jamais entendu en français...Iris a écrit:"Coûter un bras", c'est une expression qui veut dire : coûter cher. Enfin, je crois :-)
Invité- Invité
Re: Georges est vivant
Oui, Georges me parait être le plus vivant. Il déambule sans aide, il se tient vaguement au courant des actualités il a encore envie de quelque chose : fumer, il communique, il accueille les visiteurs et leur parle.
Brrr... ce texte, à la relecture, me fait froid dans le dos !
Brrr... ce texte, à la relecture, me fait froid dans le dos !
Invité- Invité
Re: Georges est vivant
Oui c'est toujours la première personne que je vois. C'est un emmerdeur, il râle, il grogne, il marche tout le temps et fait les cendriers. Ca me rassure qu'il soit en vie, je peux supporter tout le reste.
Invité- Invité
Re: Georges est vivant
C'est très drôle pour la référence à Vol au dessus d'un nid de coucou, j'y pensais avant de lire la phrase du texte qui le mentionne, c'est que ton ambiance est réussie. J'aime cette histoire de tendresse sans pitié et de lucidité, ça me plaît.
"L’idée de l’abandon, de la mort ça m’angoisse vraiment"
Le "ça" est vraiment moche par contre ici, enlève-le, ce n'est pas du tout littéraire et la phrase s'en passerait volontiers.
"L’idée de l’abandon, de la mort ça m’angoisse vraiment"
Le "ça" est vraiment moche par contre ici, enlève-le, ce n'est pas du tout littéraire et la phrase s'en passerait volontiers.
Re: Georges est vivant
ha oui c'est bon, ces tranches de vie (je pense au texte précédent), sensible sans sensiblerie, triste et drôle, très visuel, on en veut encore
Janis- Nombre de messages : 13490
Age : 63
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: Georges est vivant
Bonsoir,
Ce texte m'a touché pour deux raisons :
- Je vois la scène comme si j'y étais (Les vieux sont posés là ...) parce que, à quelques détails près, je la vis et la revis très régulièrement...
- Vous l'avez écrit au moment-même où le Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté dont la priorité est le milieu carcéral se demande cependant publiquement s'il ne devrait pas faire entrer dans le champ de ses préoccupations le suivi des résidences pour les personnes âgées.
Un peu trop de références musicales et des adjectifs un peu durs à porter pour la ville de Dreux ...
Et bien sûr un transfert étrange sur la personne de Georges au détriment de Monsieur Auriol dont on ne connaît même pas le lien de parenté avec la narratrice ... comme si écrire ces lignes était une façon de s'absoudre soi-même ... mais s'absoudre de quoi lorsqu'on veille à conserver, d'une façon au demeurant tout à fait illusoire, le briquet ou les allumettes à portée de main pour allumer la mèche.
Amicalement,
midnightrambler
Ce texte m'a touché pour deux raisons :
- Je vois la scène comme si j'y étais (Les vieux sont posés là ...) parce que, à quelques détails près, je la vis et la revis très régulièrement...
- Vous l'avez écrit au moment-même où le Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté dont la priorité est le milieu carcéral se demande cependant publiquement s'il ne devrait pas faire entrer dans le champ de ses préoccupations le suivi des résidences pour les personnes âgées.
Un peu trop de références musicales et des adjectifs un peu durs à porter pour la ville de Dreux ...
Et bien sûr un transfert étrange sur la personne de Georges au détriment de Monsieur Auriol dont on ne connaît même pas le lien de parenté avec la narratrice ... comme si écrire ces lignes était une façon de s'absoudre soi-même ... mais s'absoudre de quoi lorsqu'on veille à conserver, d'une façon au demeurant tout à fait illusoire, le briquet ou les allumettes à portée de main pour allumer la mèche.
Amicalement,
midnightrambler
midnightrambler- Nombre de messages : 2606
Age : 71
Localisation : Alpes de Haute-Provence laclefdeschamps66@hotmail.fr
Date d'inscription : 10/01/2010
Re: Georges est vivant
Un texte qui dénote un sens aigu de l'observation et un talent certain pour nous la faire partager sans voyeurisme. En plus, très bien écrit. Chapeau.
Bon, je ne vais pas tout relever, car c'est tout le texte qui y passerait.
Détails :
nouveau né : nouveau-né
Ca me change de Nova qui parait-il n’est plus tout à fait : Ca me change de Nova qui, parait-il, n’est plus tout à fait (quand elle sert d’élément incident dans une phrase, la proposition parait-il doit être entre virgules). :-)) Je pinaille.
- « Merde, tu crois qu’il va s’échapper ? ». : sans point à la fin (on ne doit pas ponctuer plusieurs fois) et tiret de dialogue (—).
on se serre les coudes autours : autour.
au dessus : au-dessus (celui-là c'est un classique. On l'oublie toujours).
couche culotte : couche-culotte. (Sinon la couche ne tient pas à la culotte… Sauf en cas de pépin. :-))))
Ca bisque à fond : Ça…
Hé hé, belle image que cette pluie qui picore.au lieu de cette satanée pluie qui picore mon pare-brise.
Excellente radio. Je vous conseille aussi http://www.radioswissjazz.ch/fr/webradio et http://www.radioswissclassic.ch/en/webradioTSF jazz (pas captée en Périgord)
Magnum oui.Stan Getz, champagne !
Bon, je ne vais pas tout relever, car c'est tout le texte qui y passerait.
Détails :
nouveau né : nouveau-né
Ca me change de Nova qui parait-il n’est plus tout à fait : Ca me change de Nova qui, parait-il, n’est plus tout à fait (quand elle sert d’élément incident dans une phrase, la proposition parait-il doit être entre virgules). :-)) Je pinaille.
- « Merde, tu crois qu’il va s’échapper ? ». : sans point à la fin (on ne doit pas ponctuer plusieurs fois) et tiret de dialogue (—).
on se serre les coudes autours : autour.
au dessus : au-dessus (celui-là c'est un classique. On l'oublie toujours).
couche culotte : couche-culotte. (Sinon la couche ne tient pas à la culotte… Sauf en cas de pépin. :-))))
Ca bisque à fond : Ça…
Invité- Invité
Re: Georges est vivant
Quelle écriture ! Je bée d'admiration pour ce texte où l'observation est aigüe sans être clinique, où l'humour ne verse pas dans l'ironie, où les vrais sentiments s'expriment sans pathos ni emphase, où l'humanité ( pas trouvé mieux) donne envie de rencontrer l'auteur ! Ni cynisme ni mièvrerie, une parole juste, une lucidité sans aigreur, et de belles références musicales, vraiment tout pour me plaire !
Invité- Invité
Re: Georges est vivant
belle écriture, fines observations
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Georges est vivant
La cruauté qui se dégage de ces lignes est délectable (et c’est peut-être bien affreux quand on y pense…). Mais c’est cet univers qui veut ça, le lieu, les pensionnaires, le traitement qu’on leur réserve, tout un système que tu dépeins de manière grinçante sans pour autant tomber dans la caricature ou la revendication. Non, tu détailles, tu racontes, tu donnes vie à des êtres qui se suffisent amplement à eux-mêmes pour nous permettre d’apprécier les bouffées de liberté qui peuvent s’offrir à eux (et à nous par la même occasion).
Au début, j’ai été un peu gênée par l’avalanche de détails, presque des digressions, ce besoin de préciser certains points, parfois de manière telle que ça casse le rythme, la lecture progressant, je me rends compte que ça fait partie d’un ensemble, ce sont les fondations d’un édifice qui se construit autour d’un puits de vie en voie de clôture. Alors on tourne, on regarde, on observe, on suspecte et ces précisions viennent s’ajouter les uns aux autres de manière efficace.
Au début, j’ai été un peu gênée par l’avalanche de détails, presque des digressions, ce besoin de préciser certains points, parfois de manière telle que ça casse le rythme, la lecture progressant, je me rends compte que ça fait partie d’un ensemble, ce sont les fondations d’un édifice qui se construit autour d’un puits de vie en voie de clôture. Alors on tourne, on regarde, on observe, on suspecte et ces précisions viennent s’ajouter les uns aux autres de manière efficace.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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