La cathédrale verte,

Aux cimes d’un vitrail reverdi et vivant
La lumière d'en-haut se poursuit en rêvant,
Je ne fréquente plus l’édifice au mur froid,
Je préfère marcher dans la fraicheur d’un bois.

À l’ombre des piliers dont le dais se fait voute,
Je laisse à la Cité le Spleen noir et le Doute,
Ex-voto à Marie et icônes de Pierre,
Excréments religieux et idoles de pierre !

Verbe pur et blé d'or alourdissant le crible,
Sans un seul cierge blanc ni sans rien que la Bible,
Sans rien que mon esprit qui vague et mon cœur libre

Je songe au Vatican qui sombre dans le Tibre,
Tandis que sous mes pieds bruissent les feuilles mortes.
La cathédrale verte ouvre toujours ses portes.

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Pour le fonds, je dirai que la nature est un temple où la communion se fait plus libre, plus chaleureuse.
Pour la forme, d'autres diront..

Votre "cathédrale verte" m'attire tant (pour le fond).
Pas spécialiste, mon oreille a tout de même un peu râlé à :
"reverdi-et"
"Spleen-noir" , là pas facile à prononcer.
"Marie-et-icônes" (encore que tout le vers peut évoquer les sonorités d'un chant liturgique)

et "voute" est autorisée sans son chapeau, je préférais ce mot avec son accent.

J'aime tout particulièrement la première strophe, et l'idée du poème.

Je suis partagée.
Dans le propos, il y a de l'ampleur, un cri poussé, une protestation émise, bref des émotions fortes qui voudraient bien ouvrir la porte, s'exprimer à pleine gorge. Or la forme me paraît empêcher complètement cela, avec des vers à la rigueur quasi mathématiques, des rimes trop contenues, un cadre trop serré. Inadéquation entre fond et forme et c'est dommage car ce que tu exprimes mérite vraiment de pouvoir déployer ses ailes.

Pour te donner quelques exemples de ce que trouve "enfermant":

- vivant, rêvant: trop ressemblant, pas d'évasion sonore
- je ne fréquente/je préfère: deux JE qui se suivent, idem
- Pierre/pierre: si facile !
- songe/sombre dans un même vers: trop lourd

Je ne relève pas tout mais c'est ainsi à presque chaque ligne, faudrait libérer un peu tout ça, simple avis perso bien sûr.

et la maison n'a d'autre fondation
que le croire,
alors perso, j'trouve ça un peu just'

vraiment pas mal ce sonnet, et si on le lit plusieurs fois à voix haute les quelques difficultés de diction disparaissent très vite.
j'adhère totalement à la première strophe. Le dernier vers est bien trouvé et résume bien l'idée générale.
pierre et Pierre sont vraiment à bannir dans un sonnet classique.
cette forme demande de la rigueur et du travail les quelques lourdeurs ou maladresses s'effacent vite devant le sujet intéressant.
j'ai beaucoup aimé cette lecture. A bientôt.