Exo anonyme « L'attente » : Pif

Lorsque avec ses enfants, vêtus à la Redoute,
il atteignit enfin le camping des Flots bleus,
Alain fut soulagé d’avoir quitté la route,
mais ne fit qu’un instant partie des gens heureux.

– Où donc est passé Pif qui dormait à l’arrière ?
J’ai beau fouiller le break, je ne vois pas le chien.
– Il sera descendu, l’aventureux pépère,
à la station service où tu as fait le plein.

Un coup de fil aux flics inaugura l’attente.
À la joie du départ succéda l’anxiété.
Il fallut bien songer à ériger la tente,
puis à dîner un peu, pour se réconforter.

Nourrie de raviolis, la soirée fut maussade.
Un hibou dépressif pleurait la sérénade.
Qu’était donc devenu le cocker si câlin ?

Spoiler:

.

Tizef ou Legone ? Plutôt Legone peut-être. Superbe morceau de poésie autoroutière.

je dirais plutôt Tizef.
entre les deux, ce n'est quand même pas bonnet blanc et blanc bonnet!
(mais bien sûr, sur ce coup, je peux aussi me tromper)

j'ai oublié de dire que c'est bon et distrayant, une anecdote légère, humour et précision...une pirouette qui passe trop vite.

Mais comme je me régale. Celui là je veux l'apprendre par coeur !
Un monument de précision horlogère dans un grand éclat de rire !

Purée, c'est décidé, je vais m'essayer en secret à imiter ce style
c'est trop bon

Ah! c'est très jolie!
J'adore le côté autoroute.
Et la sonorité des vers, un vrai délice!

(bon, hein, vous aurez compris que moi je ne me risque même pas à tenter d'essayer de peut-être deviner qui est l'auteur de quoi: trop nouveau pas ici pour y reconnaitre qui que ce soit!)

Entre la forme parfaite du quotidien qui balance et l'humour ravageur, une aisance qui ne trompe personne !
Le jeu de mot de la fin est à lui seul une signature !

vvvvvvvvvuarf , comme j'adore la fin cachée ( j'étais trop pas bien :-)

Voilà comme d'hab' une rythmique implacable proposée par ce fameux versificateur qui officie entre nos murs.

Je me suis amusé.

Une seule remarque :

Lorsque avec ses enfants, vêtus à la Redoute, => on a 13 vers car on ne peut pas dire lorsqu’à.

drollissime et très bien fait
une petite histoire malicieuse en vers : sourire

La Redoute ! Le camping des Flots Bleus ! Et le chien qui s'appelle Pif ! Ils ne se refusent rien dans le style franchouillard !
Eh bien merci pour le sourire engendré par cette lecture. Et la fin en spoiler ! :-) Bien joué !

Héhé ! Je pense qu'on peut tout à fait dire " Lorsqu'avec". Et si Granmaire dit qu'on peut pas et que Tizef dit qu'on peut, c'est qu'on peut, non mais !
J'ai uhne anthologie qui s'appelle "L'humour des poètes" ( Max Jacob, André Frédérique, tardieu, Fourest etc..; que du beau monde !) je songe sérieusement à lui adjoindre un additif !

BM, j'ai une h en trop, si ça peut t'aider pour couper ton bois ... ! ;-))

Pascal-Claude Perrault a écrit:Voilà comme d'hab' une rythmique implacable proposée par ce fameux versificateur qui officie entre nos murs.

Je me suis amusé.

Une seule remarque :

Lorsque avec ses enfants, vêtus à la Redoute, => on a 13 vers car on ne peut pas dire lorsqu’à.

C'est pas vré !
Non seulement on peut le dire mais moi je dis même, Federico Garcia Lorsqu'à et aucune police du langage n'est jamais venue frapper à ma porte pour me décerveler ! Et quand bien même, ce ne serait pas 13 vers, mais 13 pieds ; un peu comme si tu disais “il y a un pied dans le fruit“. C'est vraiment absurde ce que tu racontes ;-)
A propos de prononciation, connaissez-vous ça ?

coline Dé a écrit:Héhé ! Je pense qu'on peut tout à fait dire " Lorsqu'avec".

Peut-être peut-on le prononcer ainsi dans le langage usuel, mais en poésie rythmée de quoi doit-on tenir compte ?

Si, selon la règle, lorsque ne s'élide que devant des pronoms ?...

Easter pourrait trancher. Cela dit, j'avoue ne pas savoir si, selon la prosodie, on peut prononcer : lorskavec

Narbah a écrit:

Pascal-Claude Perrault a écrit:Voilà comme d'hab' une rythmique implacable proposée par ce fameux versificateur qui officie entre nos murs.

Je me suis amusé.

Une seule remarque :

Lorsque avec ses enfants, vêtus à la Redoute, => on a 13 vers car on ne peut pas dire lorsqu’à.

C'est pas vré !
Non seulement on peut le dire mais moi je dis même, Federico Garcia Lorsqu'à et aucune police du langage n'est jamais venue frapper à ma porte pour me décerveler ! Et quand bien même, ce ne serait pas 13 vers, mais 13 pieds ; un peu comme si tu disais “il y a un pied dans le fruit“. C'est vraiment absurde ce que tu racontes ;-)
A propos de prononciation, connaissez-vous ça ?

La différence entre le théâtre et la poésie dite, Narbah, c'est que le théâtre n'a cure des pieds et autres contraintes syllabiques.

Le texte de théâtre doit se dire (selon Jean-Laurent Cochet) de manière naturelle sans obligatoirement tenir compte de la métrique du texte.

coline Dé a écrit:Et si Granmaire dit qu'on peut pas et que Tizef dit qu'on peut, c'est qu'on peut, non mais !

Oui, bon ça va, on devrait pouvoir.

Hé j'veux de problème avec personne ici hein !

Pascal-Claude Perrault a écrit:

coline Dé a écrit:Héhé ! Je pense qu'on peut tout à fait dire " Lorsqu'avec".

Peut-être peut-on le prononcer ainsi dans le langage usuel, mais en poésie rythmée de quoi doit-on tenir compte ?

Si, selon la règle, lorsque ne s'élide que devant des pronoms ?...

Easter pourrait trancher. Cela dit, j'avoue ne pas savoir si, selon la prosodie, on peut prononcer : lorskavec

Sans rire Pascal, de quelle règle parles-tu ? Tu as vu dans la vidéo ci dessus comment se prononçait le français à l'époque de Molière ? : c'est une reconstitution historique, pas une galéjade. Et c'est d'ailleurs savoureux lorsqu'on s'est habitué l'oreille. Je ne saurais trop vous conseiller de regarder le DVD complet pour enfin entendre la scansion propre aux textes de Molière (il est dans toutes les bonnes médiathèques). Alors, ce qui est certain pour moi, c'est qu'aujourd'hui, on prononce lorska et non lorsque-a. Sinon on trébuche de la langue au lieu de savourer l'humour de ce petit bijou bourre pif ;-)

Pascal-Claude Perrault a écrit:

coline Dé a écrit:Héhé ! Je pense qu'on peut tout à fait dire " Lorsqu'avec".

Peut-être peut-on le prononcer ainsi dans le langage usuel, mais en poésie rythmée de quoi doit-on tenir compte ?

Si, selon la règle, lorsque ne s'élide que devant des pronoms ?...

Easter pourrait trancher. Cela dit, j'avoue ne pas savoir si, selon la prosodie, on peut prononcer : lorskavec

Pas suivi la discussion (manque de temps) mais vu passer mon pseudo.
Ici sur la question de l'élision : http://66.46.185.79/bdl/gabarit_bdl.asp?t1=1&id=1737

Finalement, le mot que et les conjonctions qui l’incluent s’élident aussi.

Exemples :

- J’attendais qu’ils répondent à notre proposition avant de prendre une décision.
- Voici les installations qu’Hydro-Québec a effectuées l’année dernière.
- La musique classique est admirable bien qu’elle ne soit pas accessible à tous.
- Jusqu’ici, elles ont réussi tous leurs examens.

Bon, apparemment y en a qui disent et d'autres qui ne disent pas.

Moi j'ai ça : http://monsu.desiderio.free.fr/curiosites/elision.html

Finalement, comme je n'ai pas inventé la langue française, je n'en sais rien.

ben Jouette il dit ça :

lorsque n'est élidé que devant il ils elle elles on en une

lorsqu'il fait beau
lorsque arrivent les beaux jours

bon moi je m'en fiche
c'était juste pour
le
grain de sel

ça manquait

Jouette a raison.
Petite précision que j'avais oubliée lors de mon passage précipité :
L’élision ne touche que des mots grammaticaux, habituellement courts, et que les voyelles a, e et i.
http://66.46.185.79/bdl/gabarit_bdl.asp?t1=1&id=1737

Victor Hugo a écrit:
Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,
Échevelé, livide au milieu des tempêtes,
Caïn se fut enfui de devant Jéhovah,
etc, etc

http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor_hugo/la_conscience.html

Très plaisant et malicieux.
Le final caché (qui parodie je ne sais plus qui, Hugo non?) trop fort!

Hé hé ritournelle sympathique et bien enlevée, le rythme est agréable, presque musical et puis c'est drôle.

Poussetontraino a écrit:vvvvvvvvvuarf , comme j'adore la fin cachée ( j'étais trop pas bien :-)

tout pareil :-) Un petit soupir de soulagement à la vue du spoiler (et pourtant, j'aime les fins affreuses, en général).

Jonglerie vacancière. Est-ce qu'on a droit à du rab?

fi des batailles, moi j'ai pris mon pied à lire ce bijou d'horloger... de horloger... dehors, logez !
ah que c'est bon, ces bon-bon, ces bonnes poésies,
j'en veux encore, écri-cri, écrivez en plein !

Très bon dans son genre mais à vrai dire, j'attendais le drame à la Dupont Lajoie, donc un peu déçue.

Nino Ferrer aurait adoré.

Merci les amis

L'idée était de pondre un mirliton en parodiant le premier et le dernier vers de "La conscience" de Victor Hugo
"Lorsqu'avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes"
"L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn"

Je fais confiance à l'un des plus grands auteurs en langue française et ne me suis pas posé un seul instant la question de l'opportunité de l'élision à "lorsqu'avec" qui, au pire, procéderait de la licence poétique admise.

Tellement génial que ça pourrait être de MOI !

Legone a écrit:Tellement génial que ça pourrait être de MOI !

C'est vrai que j'ai cru que c'était toi ! A cause du côté pas sérieux du tout de la fin. Mais je me suis bien rendu compte de mon erreur lorsque j'ai relu et que j'ai vu comme c'était tellement trop bien écrit ! ;-)

N'a pas le talent de Tizef qui veut mon cher narbah :o)