Ignace
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Re: Ignace
Si toute la première moitié est nécessaire pour annoncer ce qui va suivre, le texte démarre vraiment pour moi à partir de :
"C’est à ce même moment qu’Ignace lui-même vient de passer un seuil, celui d’une maison carrée et sans toit ;"
Et ceci, est tout simplement grandiose de sous-entendus, d'écriture en creux : "une vieille femme sur un fauteuil roulant dit à cet instant : « je suis ta conscience ». Ignace l’a poussée dans un coin et a ouvert un tiroir."
complété par cela : "Il avait un tiroir à fouiller."
Dans un autre registre, cette perle :
"On devait manquer de métal … C’est sans doute pourquoi on avait aussi économisé les douze balles dans la peau."
Au bout du compte, c'est un texte bien triste, d'une tristesse concentrée dans ces mots tellement évocateurs d'un qui a vécu sa vie comme une excuse permanente :
"Pris d’un élan mystique, Ignace a récité comme une prière : « Notre père qui êtes en Afrique, faites que votre femme ne vienne pas vous rejoindre, que je ne sois pas obligé d’être au monde ».
Il a refermé le tiroir ; il en savait assez."
Il avait beau faire le mariole Fernandel, qu'est que ça devait être dur de s'appeler "I.. I .. Ignace..."
Beau texte aseptans, dont l'humour dispersé fait d'autant ressortir une nostalgie, une vacuité.
(toute petite coquille : "une blague qu’Ignace n’avait pas saisie")
Invité- Invité
Re: Ignace
Lu et suivi ce voyage dans le " tiroir ".
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Ignace
Superbe ! j'adore ce passage (je sais pas comment on fait pour "citer") et puis tout ce qui suit :
"C’est à ce même moment qu’Ignace lui-même vient de passer un seuil, celui d’une maison carrée et sans toit ; une vieille femme sur un fauteuil roulant dit à cet instant : « je suis ta conscience ».
Ignace l’a poussée dans un coin et a ouvert un tiroir.
Il était plein de vieilles photos, de cartes postales, de porte-clefs publicitaires, de morceaux de savon séché, de boites de pastilles contre la toux rouillées."
Par contre, je ne te félicite pas, j'ai l'air dans la t^ete depuis ce matin !
"C’est à ce même moment qu’Ignace lui-même vient de passer un seuil, celui d’une maison carrée et sans toit ; une vieille femme sur un fauteuil roulant dit à cet instant : « je suis ta conscience ».
Ignace l’a poussée dans un coin et a ouvert un tiroir.
Il était plein de vieilles photos, de cartes postales, de porte-clefs publicitaires, de morceaux de savon séché, de boites de pastilles contre la toux rouillées."
Par contre, je ne te félicite pas, j'ai l'air dans la t^ete depuis ce matin !
Invité- Invité
Re: Ignace
Quel beau texte, aseptans !
Empli de douceur, de nostalgie, pas mal de tristesse aussi, le tout dosé avec subtilité pour donner vie à des protagonistes attachants et une histoire qui l'est tout autant. J'ai beaucoup aimé ce contraste entre le voyage dans le passé et Marcel, bien présent, qui raconte ses blagues à deux balles. Vraiment un bon moment, merci pour ces mots.
Empli de douceur, de nostalgie, pas mal de tristesse aussi, le tout dosé avec subtilité pour donner vie à des protagonistes attachants et une histoire qui l'est tout autant. J'ai beaucoup aimé ce contraste entre le voyage dans le passé et Marcel, bien présent, qui raconte ses blagues à deux balles. Vraiment un bon moment, merci pour ces mots.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Ignace
Tout cela est a la fois pathétique et dérisoire, entre désœuvrement présent et passé incrusté
Agréable et fluide, même si je trouve le rapport avec la patron surjoué et pas fondamental pour le reste
Agréable et fluide, même si je trouve le rapport avec la patron surjoué et pas fondamental pour le reste
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