Lipogramme (sans e) : Laura
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Rebecca
Modération
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Lipogramme (sans e) : Laura
Un jour sans aura, un jour sans or au mascara ;
un jour planton sur bord d’infini fou, chagrin, satin noir,
mais où vas-tu si tard, Laura ?
Où vas-tu ?
A courir ainsi par vaux, par monts,
Toi, si…
Au nord, tu…
Quand tu nouais tant d’horizons au fil, lin, pur coton, motifs sur soi, sur nous, tu savais tout accord, tu savais tout unir, lointains, disjoints chagrins. Tu savais.
Pourquoi, mais pourquoi dans l’aujourd’hui navrant, fou, satin noir, tu romps tout sans fracas, tu pars si loin. Tout à l’abandon sans communion, tout sans union. Tout distant.
Trop noir un pli dans ton mouchoir.
Soupirs d’azur, il y avait tout pour un amour fou ; un parfait accord d’amis aimants, d’amas d’or brillant, tout sur tapis voilant la mort au sol, la mort rampant, l’animal avilissant.
Il y avait tout, il y avait nous.
Tu suis d’odorants rubans parmi tous champs, du soir aux matins coruscants ; tu cours, l’air hagard, jusqu’à l’inanition, jusqu’à plus pouvoir, jusqu’au cri d’abandon, puis sur toi suffocant, l’on voit qu’il point trop d’affliction, alarmant chagrin, mal trop grand pour toi, Laura.
Tu voulais bâtir d’illusions, grands palais aux murs charmants, ton futur raccourci par un sort maudit ; tu voulais saisir l’instant fugitif, ravir son irruption pour qu’il n’ait plus à fuir, pour l’agrandir d’infinis horizons.
Puis d’un coup tout s’affaissant
toi s’abîmant
toi sanglotant
Faudrait un chant à l’unisson, aux accords d’un matin profond.
Faudrait, oui… faudrait… l’incantation.
Pouvoir t’offrir la saison lilas, un madrigal, chanson sans souci, galant futur qui saura, par tout instant florissant, accomplir l’appui sûr à ton jour vacillant.
Là, toujours, au plus profond, à jamais dans l’instant fou du transport jusqu’aux paradis triomphants, jusqu’à l’azur grisant d’un saphir inouï, mirobolant.
Vains alcools ; passion sans fruit.
Handicap d’impouvoir.
Trop impuissant.
N’avoir à t’offrir, à toi sans consolation, qu’un soupçon d’illusions, à t’offrir boutons d’or, myosotis, à toi Laura.
un jour planton sur bord d’infini fou, chagrin, satin noir,
mais où vas-tu si tard, Laura ?
Où vas-tu ?
A courir ainsi par vaux, par monts,
Toi, si…
Au nord, tu…
Quand tu nouais tant d’horizons au fil, lin, pur coton, motifs sur soi, sur nous, tu savais tout accord, tu savais tout unir, lointains, disjoints chagrins. Tu savais.
Pourquoi, mais pourquoi dans l’aujourd’hui navrant, fou, satin noir, tu romps tout sans fracas, tu pars si loin. Tout à l’abandon sans communion, tout sans union. Tout distant.
Trop noir un pli dans ton mouchoir.
Soupirs d’azur, il y avait tout pour un amour fou ; un parfait accord d’amis aimants, d’amas d’or brillant, tout sur tapis voilant la mort au sol, la mort rampant, l’animal avilissant.
Il y avait tout, il y avait nous.
Tu suis d’odorants rubans parmi tous champs, du soir aux matins coruscants ; tu cours, l’air hagard, jusqu’à l’inanition, jusqu’à plus pouvoir, jusqu’au cri d’abandon, puis sur toi suffocant, l’on voit qu’il point trop d’affliction, alarmant chagrin, mal trop grand pour toi, Laura.
Tu voulais bâtir d’illusions, grands palais aux murs charmants, ton futur raccourci par un sort maudit ; tu voulais saisir l’instant fugitif, ravir son irruption pour qu’il n’ait plus à fuir, pour l’agrandir d’infinis horizons.
Puis d’un coup tout s’affaissant
toi s’abîmant
toi sanglotant
Faudrait un chant à l’unisson, aux accords d’un matin profond.
Faudrait, oui… faudrait… l’incantation.
Pouvoir t’offrir la saison lilas, un madrigal, chanson sans souci, galant futur qui saura, par tout instant florissant, accomplir l’appui sûr à ton jour vacillant.
Là, toujours, au plus profond, à jamais dans l’instant fou du transport jusqu’aux paradis triomphants, jusqu’à l’azur grisant d’un saphir inouï, mirobolant.
Vains alcools ; passion sans fruit.
Handicap d’impouvoir.
Trop impuissant.
N’avoir à t’offrir, à toi sans consolation, qu’un soupçon d’illusions, à t’offrir boutons d’or, myosotis, à toi Laura.
Modération- Nombre de messages : 1362
Age : 18
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Lipogramme (sans e) : Laura
C'est trés beau
De la poésie chatoyante, des mots qui brillent comme de petits joyaux, un vrai souffle qui m'envole
De la poésie chatoyante, des mots qui brillent comme de petits joyaux, un vrai souffle qui m'envole
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Lipogramme (sans e) : Laura
C'est chatoyant, fort, , plein d'amour... Juste ça qui me semble moins bien venu :
Pouvoir t’offrir la saison lilas, un madrigal, chanson sans souci, galant futur qui saura, par tout instant florissant, accomplir l’appui sûr à ton jour vacillant.
Invité- Invité
Re: Lipogramme (sans e) : Laura
Trop d'espaces me parasitent la lecture et me semble en délier le sens, comme aussi ces entames de phrases vite réduite par les points de suspension. J'ai du relire à trois fois avant d'entrer dans le texte. Comme Coline je pense que des retouches l'allègeraient. Je relève aussi la création et la poésie dans cet exo et vu les contraintes : bravo !
Jean Lê- Nombre de messages : 591
Age : 65
Localisation : Bretagne
Date d'inscription : 22/11/2010
Re: Lipogramme (sans e) : Laura
Elle est magnifique cette poésie. A lire à voix haute c'est encore mieux. Bravo.
Invité- Invité
Re: Lipogramme (sans e) : Laura
Une belle songerie mélancolique, poétique.
obi- Nombre de messages : 574
Date d'inscription : 24/02/2013
Re: Lipogramme (sans e) : Laura
Bien fait ! Moi aussi je couperais certains passages. Mais l'exercice est réussi.
Invité- Invité
Re: Lipogramme (sans e) : Laura
Très beau !
J'apprécie tout particulièrement l'invisibilité de la contrainte, effacée par cette présence de mots si ronds, si élégants, si exubérants aussi. Cela remplit l'esprit et permet de déguster ce texte.
J'apprécie tout particulièrement l'invisibilité de la contrainte, effacée par cette présence de mots si ronds, si élégants, si exubérants aussi. Cela remplit l'esprit et permet de déguster ce texte.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Lipogramme (sans e) : Laura
C'est de belle facture, poétique, assonant. Que dire ?
Pascal-Claude Perrault- Nombre de messages : 5422
Age : 64
Localisation : Paris, ah Paris, ses ponts, ses monuments et ses merdes de chiens !
Date d'inscription : 20/02/2012
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