Amitié contrariée

Voici un texte dont je salue la délicatesse. Je relève :

Nous n'osions aborder certains sujets embarrassants, ceux qui nous le sentions bien, auraient pour effet de nous séparer de manière imbécile et injuste. Nous ne voulions pas y croire,
préférant les occulter.

Si tout le monde avait cette sagesse, bien des conflits pourraient être évités.

J'imagine qu'un grand nombre de pieds noirs doit avoir au fond de lui ce genre de souvenir émouvant.

Mais oui, c'est délicat et si joliment dit

J'ai remarqué que dans mes classes (des tous petits aux CM2 - quoique là, ça commence, mais bien maladroitement : je me souviens de deux gamins qui se "traitaient la race". Je me pointe dans la cour, alors qu'ils en venaient aux mains, je leur dis qué ta race, c'est quoi ta race ? ben chui arabe ! et toi ? ben moi aussi. Et ? Et il a traité ma race ! -) les enfants n'étaient pas encore pervertis, et s'aiment, ou pas, selon leurs penchants.

Les bonnes intentions ne font pas forcément un bon texte, mais là il y a cette belle écriture, iris toi qui voulais arrêter il n'y a pas si longtemps (j'ai pas rêvé ?), entre les exos, qui te vont comme un gant, ou tu te lâches et c'est vraiment super, et la délicatesse de tes récits de vie, tu m'étonnes et me charmes ! On s'marie ? C'est d'époque !

hop !

Oh, je suis très troublée... Ce texte sensible et nostalgique m'a d'emblée remis en tête mon livre d'enfance préféré, dont je possède d'ailleurs toujours la version originale, Tant de bonheur dans une orange de Ghislaine Laramée (1972).
Ce que j'avais pu aimer la force de cette histoire d'amitié et d'ailleurs, ce pont jeté contre vents et marées entre des cultures si différentes. A l'époque, c'était complètement nouveau.
Et donc merci pour ce beau moment, Iris.

Très joli texte, chantant comme ton soleil.

Merci pour vos commentaires !

Embellie, je connais beaucoup de pieds noirs qui ont ce genre de souvenirs. Quant aux autres... je les fuis comme la peste.
Janis : super, ton histoire de cour de récré. Sinon... c'est quand tu veux :-))))
Merci Legone
Et Easter : le titre du livre que tu évoques me parle beaucoup.

En 2009, je suis retournée dans "ma" ville. Mon amie n'était pas chez elle. Mais j'ai appris qu'elle avait exercé le même métier que moi. Cela m'a fait plaisir.

J'aime beaucoup cette histoire de petite enfance perdue, la force du partage et de l'amitié qui s'en dégage malgré toutes les différences. (... partager pour toujours le même soleil...) Un texte très fin, odoriférant et tout en délicatesse, ça fait du bien.

Iris a écrit:Merci pour vos commentaires !
En 2009, je suis retournée dans "ma" ville. Mon amie n'était pas chez elle. Mais j'ai appris qu'elle avait exercé le même métier que moi. Cela m'a fait plaisir.

Dommage de ne pas l’avoir revue.
Un texte rafraichissant et qui sent la fleur d’oranger.

tu as une écriture magique Iris...

L'arrivée du "nous" dans la narration m'a gênée. Non pas le "nous" "ensemble", le nous répétitif. Mais j'avais gardé en tête les parfums, les couleurs, la douceur et l'humain de ce qui précédait, et Fadila aux yeux clairs et au teint berbère (j'adore cette image) est arrivée...

Un récit porteur d'une émotion que l'on sent tout à la fois enfouie et vivante, un joli texte, Iris.

Merci beaucoup pour ce texte.
Je sais, ma critique n'est pas très constructive, mais j'avais juste envie de te dire merci. J'ai eu plein d'images et d'émotions.

Quelque chose d'édénique et d'oriental dans ce texte doux qui fait appel au souvenir pour que remonte mieux la rumeur floutée de la petite enfance, couleurs, odeurs, sensations. C'est très agréable, l'écriture est soyeuse, évocatrice.

Belle sensation nostalgique, rendue parfaitement.

"On n'oublie rien de rien, on s’habitue, c'est tout (Brel).

Un joli texte qui fait surement vibrer en nous des souvenirs d'amitiés anciennes

A ce nom qui vient du passé, à ce nom « Fadila », s’associent des odeurs, des images, des couleurs.
Ce nom très évocateur est celui d’une amitié du temps de l’enfance, souvenir nostalgique d’une amitié pleine de lumière et de couleurs, une amitié par laquelle deux jeunes filles pouvaient se mirer l’une dans l’autre, une amitié destinée à durer toujours sous un même soleil, mais brisée par les soubresauts de l’Histoire.
Une belle évocation du passé, Iris, contre l’oubli, avec cette espérance que le souvenir soit partagé, « T'arrive-t-il encore de penser à moi ? », et que l’amitié lumineuse d’autrefois se perpétue dans l’esprit des amies, par-delà le temps et les vicissitudes de l’Histoire.

Quel bel équilibre entre l'écriture et le souvenir ! Entre le style classique et le thème. Entre retenue et émotion. Entre les différences unies et maintenant séparées. Quelque chose de désuet, de fané, d'évanescent, un gout nostalgique de pastille Vichy, un parfum presque douceâtre et écoeurant de violette... la cire du passé. C'est presque insupportable à force de justesse et de beauté. Parce que plus rien ne peut ramener la vie... à part tes mots qui nous mettent devant cette déchirure.

Tres beau texte qui nous sentir des parfums et voir des images precise et tres joli moi les nous ne me derange pas du tout . Merci encore pour ce joli moment de lecture.