Deux poèmes

I.

toi qui danses pour les songes
toi qui flottes tendrement vers une seule couleur
(et quelle couleur !)
de la vie
de l'horizon (plage rêvée)
de la nuit (matin de pleine lune)
toi qui échappes encore aux mains du temps
et de l'espace
liberté aux ailes d'algues et d'or
or bleu comme la mer
mer bleue comme l'aube
aube douce comme un soir d'été en terrasse
ballerine nocturne voguant à jamais
vers l'abandon
le silence
un sourire

un jour
mes mots se feront peut-être voix
chatouille au creux de ton oreille
frisson de vent tiède dégringolant ta nuque
et peut-être n'est-t-il en effet de meilleur toucher
que celui d'un poème dont le souffle
fait sa mue
et glisse tendrement
sous le flot du coeur comme à fleur de peau
peut-être aussi suis-je naïf terriblement



*


II.

chercheur de pluie la gorge sèche sans un mot
petit garçon marche le pas léger
pressé il va d'une plaine à l'autre
cueillir son silence sa solitude
et de ville en ville il vole des plaintes
en accord avec l'urgence de son élan
il se demande souvent ou mène le ciel
par quel chant relier les étoiles
il a l'air un peu ivre
en plein vol au-dessus du rêve
léger comme un mouchoir invisible
ballotté par le vent
c'est tous les jours la nuit sur sa peau
il parle la bouche pleine
de buée et d'ombre
que veut-il dire on ne sait pas
c'est beau le mystère

d'une gaieté divine il effleure chaque arbre
comme de la porcelaine
puis
le regard fatigué des écorces mauves
des aubes rouges
de l'alcool silencieux des prés et des ruelles
il se dénude
se couche sur l'herbe fraîche
de son lit
sa chambre ouverte jusqu'à l'autre bout du monde
et meurt
« au réveil il était midi »

De belles choses. J'aime pas trop la première moitié du I, avec les parenthèses.

c'est vrai qu'elle n'est pas terrible, tu crois que je devrais l'enlever ?

Moi je pense que oui ! Ou alors il faudrait en faireun autre poème à part.

"un jour
mes mots se feront peut-être voix
chatouille au creux de ton oreille
frisson de vent tiède dégringolant ta nuque
et peut-être n'est-t-il en effet de meilleur toucher
que celui d'un poème dont le souffle
fait sa mue
et glisse tendrement
sous le flot du cœur comme à fleur de peau
peut-être aussi suis-je naïf terriblement"

Celà suffit et je trouve ça parfait.

Le deuxième poème est aussi véritablement un poème en deux temps, et j'aime infiniment le premier. Je relirai mieux la seconde partie.
Bravo ! Continue, tu écris.

Je m'attarde sur le deuxième que je préfère très nettement au premier. Ce petit garçon, est-ce l'en fant qui demeure caché en nous et se nourrit de rêves Il arrive que ces rêves se laissent mourir et lui avec. Une interprétation toute personnelle.
J'aime beaucoup l'écriture qui donne du mouvement au poème par contre Une comparaison ne me paraît pas de bon aloi c'est le mouchoir invisible.

j'aime bien LIBERTE AUX AILES D'ALGUES ET D'OR et IL EFFLEURE CHAQUE ARBRE COMME DE LA PORCELAINE

Oui, c'est animal ou végétal, mais supprimer le premier et après ça le fera.

Alternance d'ombre et de lumière , de matins et de nuits , de vents qui frissonnent , certaines images sont de grande beauté,