Exo « J'invente des mots » : La sortie saouldèste

Malenchrome, je desseulais comme une esquisse
au mitan du long bar à Jaunasse et Visse
à me lisser les cranles
sur le zinc, un peu branle.

La musique blissait, exoline et fale.
Sur la piste giguait un fleu pas banal.
Un rêve, un soufi.
Un cramé a suffi.

Dans le mitage revint le souvenir
balange d'un marin romarin aux nires
estiflants, à l'haleine
embargée de baleine.

Pauvre de miche. Mon marin sans ratiches
me fit les rapes sans âpre ni languiche.
Je me trissai deupèque,
minée sans un kopeck.

Moralité : quand on veut desseuler en toute sécurité mieux vaut un mâtin sans ramiches qu'un marin sans ratiches !
J'aime bien l'ambiance de bar à matelots. L'argot se mêle avec bonheur aux mots inventés au point de se confondre avec eux et de me perdre un peu dans mon dictionnaire.

avec : mieux vaut un mâtin sans ramiches qu'un marin sans ratiches ! je vais devoir te convoquer sur le fil des contrepèteries originales de VE Arielle...

Tu as su créer tout un climat, une ambiance, c'est comme si on y était.

Je desseulais comme une esquisse.
J'aime. Ça sonne bien !
Et les quatre premiers vers sont particulièrement réussis, je trouve.

C'est comme si on y était: ça bourne jusqu'aux cheveux, ça retalope derrière les étagères et alors ça vinopule les atriflettes et c'est bon !

Duraille de désseulé le larfeuille à sec dans le lardeuss. De belles trouvailles en muzikavantoutechoz.

belle photoflappie, aéque le son, cong.

Macorlanesque vasetroquet aux versballants, ravidetonverre

Rif taul feconnaître pe ku tas un pertain falent ven fescriture ! ^^

Pussicat a écrit:
Dans le mitage revint le souvenir
balange d'un marin romarin aux nires
estiflants, à l'haleine
embargée de baleine.

Facore ça !

Tout comme le texte d'Arielle que je viens de lire, je retrouve davantage mes repères dans cette forme-ci, donnée à l'exercice, question invention de mots ou mariage de tournures originales.

Des jeux de mots vifs et sympathiques qui donnent du corps à l'histoire, ainsi qu'une belle sonorité. Ça se lit avec un plaisir certain et on se surprend à le déclamer à haute voix, gouaille à l'appui, parce que ça tient plutôt bien comme ça aussi.

Pussicat a écrit:Malenchrome, je desseulais comme une esquisse
au mitan du long bar à Jaunasse et Visse

Les deux premiers vers, déjà, donnent le ton; je les aime beaucoup. Un tableau qui se crée de suite sous nos yeux et qui prend vie au fil du texte.

ah oui, j’aime malenchrome et les cranles,

et plus particulièrement:
"La musique blissait, exoline et fale.
Sur la piste giguait un fleu pas banal."

"Dans le mitage revint le souvenir
balange d'un marin romarin aux nires"

"Je me trissai deupèque,
minée sans un kopeck."

Pas mal du tout.
ya de l'ambiance et ça dézingue sec
ya de la musique de la nostalgie et des sourires qui s'esquissent tout au long des mots qui glissent