Exo « J'invente des mots » : Vestibulatrine

coline Dé a écrit:( je ne me mouille pas ! ;-°)))

Pussicat a écrit:quand je lis Rabelais, y a du sens... là, j'entrave que pouic !
désolée... alors comme il est écrit plus haut, inventons, inventons, mais pour dire quoi ???

Langues nouvelles et langues imaginaires

Contre toute attente, les recommandations du père ne sont pas suivies d’effet. Alors que Gargantua exhorte son fils à fréquenter exclusivement les lettrés, Pantagruel se prend d’amitié pour un homme dépenaillé qui semble échapper d’une meute de chiens. Le narrateur le compare également à un cueilleur de pommes du pays de Perche. Il s’appelle Panurge. Il a faim. Mais invité à se présenter, il répond à Pantagruel et à ses compagnons dans une langue incompréhensible. C’est seulement au bout de la quatorzième tentative de communication qu’il daigne s’exprimer en français. Pourquoi perturber ainsi le dialogue au risque d’exaspérer ses interlocuteurs ? Panurge a une envie plus forte que la faim : le désir de déployer ses talents de polyglotte et sa verve vertigineuse. Ses répliques constituent un voyage autour du monde. Il emploie tour à tour l’allemand, l’italien, l’écossais, le basque, le hollandais, l’espagnol, le danois, l’hébreu, le grec et le latin. Aux langues connues s’ajoutent des langues factices, le lanternois, l’utopien et la langue des antipodes. La lettre de Gargantua et la prestation verbale de Panurge annoncent ainsi les deux pentes de l’œuvre, représentées par les deux héros qu’une amitié indéfectible réunira : d’une part, un savoir gigantesque et une sagesse nourrie aux meilleures sources ; de l’autre, un apprentissage au gré des circonstances, le goût du jeu, du voyage et de l’aventure.