Les déserts (3)
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Les déserts (3)
Marcher dans ce désert qui envoûte notre âme
Pour tenter d'approcher son ventre et son cœur.
Sentir la vie ancienne endormie sous le sable
Et, glissant sur sa peau suivre sa veine piste.
L'artère qui nous conduit.
Chaque pas lourd de sens nous ouvre un horizon.
— Ne jamais oublier qu'ici nous ne sommes rien —
Quand un chêne s'effondre un flexible roseau
Peut espérer survivre.
Alors...
Devenir humble et fluide comme une inexistence
Léger comme une aura...
Ombre...
Et regarder là-bas...
Ces chaines de montagnes empilées loin à l'est,
Usées par tous les vents et les millions d'années.
Un pastel de couleurs ; bleues, mauves, roses, grises.
Et à l'ouest ce mirage qui suit obstinément.
Sous un soleil voilé par une étrange brume,
Il scintille en un lac pourtant bien improbable.
Aussitôt qu'on l'approche l'eau tremble... et disparaît.
Quelques secondes absente, la voilà à nouveau
Pour nous accompagner dans notre traversée.
Nous ne sommes qu'un point sur cette immensité.
Un passage dérisoire dans la vie de ce sable,
Qui oubliera nos traces d'un coup de vent demain.
Mais lui dans nos mémoires il contera longtemps...
Pour tenter d'approcher son ventre et son cœur.
Sentir la vie ancienne endormie sous le sable
Et, glissant sur sa peau suivre sa veine piste.
L'artère qui nous conduit.
Chaque pas lourd de sens nous ouvre un horizon.
— Ne jamais oublier qu'ici nous ne sommes rien —
Quand un chêne s'effondre un flexible roseau
Peut espérer survivre.
Alors...
Devenir humble et fluide comme une inexistence
Léger comme une aura...
Ombre...
Et regarder là-bas...
Ces chaines de montagnes empilées loin à l'est,
Usées par tous les vents et les millions d'années.
Un pastel de couleurs ; bleues, mauves, roses, grises.
Et à l'ouest ce mirage qui suit obstinément.
Sous un soleil voilé par une étrange brume,
Il scintille en un lac pourtant bien improbable.
Aussitôt qu'on l'approche l'eau tremble... et disparaît.
Quelques secondes absente, la voilà à nouveau
Pour nous accompagner dans notre traversée.
Nous ne sommes qu'un point sur cette immensité.
Un passage dérisoire dans la vie de ce sable,
Qui oubliera nos traces d'un coup de vent demain.
Mais lui dans nos mémoires il contera longtemps...
troupi2- Nombre de messages : 158
Age : 68
Localisation : quelque part sur la terre
Date d'inscription : 11/03/2013
Re: Les déserts (3)
J'ai nettement préféré "Les déserts (2)" ! Mais ce n'est qu'un avis...
Invité- Invité
Re: Les déserts (3)
"humble et fluide comme une inexistence" Oui !
Peut-être un peu plus descriptif que les deux premiers, plus prosaïque, je ne sais pas ... Difficile de se renouveler sur un tel sujet, à moins de changer de point de vue ?
Peut-être un peu plus descriptif que les deux premiers, plus prosaïque, je ne sais pas ... Difficile de se renouveler sur un tel sujet, à moins de changer de point de vue ?
Re: Les déserts (3)
Juste pour le plaisir du partage, juste parce que j'ai aimé ce livre, voici un extrait de "Désert" de Le Clézio.
Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit. Ils étaient apparus, comme dans un rêve, en haut d'une dune, comme s'ils étaient nés du ciel sans nuages, et qu'ils avaient dans leurs membres la dureté de l'espace. Ils portaient avec eux la faim, la soif qui fait saigner les lèvres, le silence dur où luit le soleil, le nuits froides, la lueur de la Voie lactée, la lune ; ils avaient avec eux leur ombre géante au coucher du soleil, les vagues de sable vierge que leurs orteils écartés, touchaient, l'horizon inaccessible. Ils avaient surtout la lumière de leur regard, qui brillait si clairement dans la sclérotique de leurs yeux...
Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit. Ils étaient apparus, comme dans un rêve, en haut d'une dune, comme s'ils étaient nés du ciel sans nuages, et qu'ils avaient dans leurs membres la dureté de l'espace. Ils portaient avec eux la faim, la soif qui fait saigner les lèvres, le silence dur où luit le soleil, le nuits froides, la lueur de la Voie lactée, la lune ; ils avaient avec eux leur ombre géante au coucher du soleil, les vagues de sable vierge que leurs orteils écartés, touchaient, l'horizon inaccessible. Ils avaient surtout la lumière de leur regard, qui brillait si clairement dans la sclérotique de leurs yeux...
Invité- Invité
Re: Les déserts (3)
Merci Dusha , je ne connais pas ce livre mais je vais le chercher pour le lire car la seule lecture de ces quelques phrases si bien ressenties m'en a donné l'envie.
S'agissant de ce troisième poème sur les déserts je l'ai écrit en remontant du sud du Namib vers le nord. J'avais donc des montagnes à ma droite (l'ouest) et un mirage insistant à ma gauche (l'est) mirage peut-être dû à la proximité de l'océan atlantique qui borde tout le désert du Namib d'où le coté un peu plus descriptif évoqué par Arielle. Du début jusqu'à "ombre" je reprends quand-même le thème envoutant et menaçant face auquel il vaut mieux faire preuve d'une grande humilité si on ne veut pas se trouver confronté à des difficultés qui nous dépasseraient vite d'où la phrase du chêne et du roseau.
La conclusion tente de nous poser à notre infime place face aux éléments et si le désert se moque bien de nous je dis par le dernier vers la multitude d'histoires qu'il nous racontera longtemps.
J'espère ne pas vous décevoir car le n° 4 va bientôt arriver. Promis ce sera le dernier.
S'agissant de ce troisième poème sur les déserts je l'ai écrit en remontant du sud du Namib vers le nord. J'avais donc des montagnes à ma droite (l'ouest) et un mirage insistant à ma gauche (l'est) mirage peut-être dû à la proximité de l'océan atlantique qui borde tout le désert du Namib d'où le coté un peu plus descriptif évoqué par Arielle. Du début jusqu'à "ombre" je reprends quand-même le thème envoutant et menaçant face auquel il vaut mieux faire preuve d'une grande humilité si on ne veut pas se trouver confronté à des difficultés qui nous dépasseraient vite d'où la phrase du chêne et du roseau.
La conclusion tente de nous poser à notre infime place face aux éléments et si le désert se moque bien de nous je dis par le dernier vers la multitude d'histoires qu'il nous racontera longtemps.
J'espère ne pas vous décevoir car le n° 4 va bientôt arriver. Promis ce sera le dernier.
troupi2- Nombre de messages : 158
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