Le futur c'est l'avenir

« Vous pourriez ramasser la matière également ? »... Me demande gentiment l’officier de police…
« Euh… Bien sûr ! »…


Une fusillade vient d’avoir lieu, un type vient de se faire ouvrir la tête en deux au fusil de chasse et aux vues des circonstances… C’est bien moi qui vais ramasser son cerveau encore chaud gisant prés de ce qui apparaît être son scalp, sur ce bitume de zone industrielle de la banlieue parisienne. En même temps, je suis venu pour ramasser son corps, alors monté ou en pièces, je ramène le kit complet! En quelques mois et à vrai dire sans grande difficulté, je me suis habitué aux scènes de crimes diverses, aux scènes de suicides par pendaison, par défenestration, par empoisonnement, aux accidents mortels, aux personnes esseulées que l’on retrouve chez elles par l’odeur plus ou moins forte selon l’état de la décomposition… La routine, quoi ?!
Mais cette fois-ci, sentir sur le bout de mes doigts gantés la tiédeur des cellules de cette matière glutineuse pas encore tout à fait éteinte a priori… Le temps s’arrête une fraction de seconde… Des gyrophares tournoyant sur les véhicules de police, un périmètre de sécurité, des journalistes, des badauds… Les sons sont lourds et résonnent… Et moi, au centre de la scène enfournant façon bouchère les morceaux épars dans un sachet en plastique que je ferme hermétiquement avant de le déposer sur son propriétaire, qui lui est déjà sur le brancard dans un sac bien plus grand, en plastique aussi. Je ferme la housse, je charge la dépouille et je prends la direction de l’Institut Médico-légal… Quand je pense qu’à peine un an auparavant, j’explorais encore la décadence et ses vices en vénérant l’énergie sublime… Comment du jour au lendemain et pour quelques années, de pilote de course sur le circuit Paul Ricard à Capitaine d’un multicoque dans les Cyclades, les tournages de spots publicitaires m’offraient en prime comme partenaires les plus beaux culs de la création ? Comment se retrouver illégal à Sidney et gérant le restaurant italien d’un libanais ? Comment assurer la régie d’un groupe de rock écumant les festivals autour de Bruxelles ? Comment huit mois en Corse sans rien faire ? Quelle solution, seul et sans un flèche à quatre-vingt kilomètres de Dakar ?
Cà va être juste en deux mille cinq cent signes… Et au final je me dis… Conteur d’anecdotes ou témoin d’épopées, écrire peut être une prière de dévotion, une vénération au ressenti, une irrépressible expression du manifesté.

Dédale nécessaire pour l’ascension
Du mont-de-soit pour soi
Dans la certitude de l’impression
De toutes les premières fois

Ne dit-on pas, peu importe la destination seul compte le chemin ?

Sinueux ou même tortueux, à contre-courant, incompréhensible, déraisonnable, la même finalité enseigne avec une constance divine que le cœur vénère toujours plus la Lumière de l’Amour !

Je vous aime…

« Vous pourriez ramasser la matière également ? »... Me demande gentiment l’officier de police…
« Euh… Bien sûr ! »…


Une fusillade vient d’avoir lieu, un type vient de se faire ouvrir la tête en deux au fusil de chasse et aux vues des circonstances… C’est bien moi qui vais ramasser son cerveau encore chaud gisant prés de ce qui apparaît être son scalp, sur le bitume de cette zone industrielle de la banlieue parisienne. En même temps, je suis venu pour ramasser son corps, alors monté ou en pièces, je ramène le kit complet! En quelques mois et à vrai dire sans grande difficulté, je me suis habitué aux scènes de crimes diverses, aux scènes de suicides par pendaison, par défenestration, par empoisonnement, aux accidents mortels, aux personnes esseulées que l’on retrouve chez elles par l’odeur plus ou moins forte selon l’état de la décomposition… La routine, quoi ?!
Mais cette fois-ci, sentir sur le bout de mes doigts gantés la tiédeur des cellules de cette matière glutineuse pas encore tout à fait éteinte a priori… Le temps s’arrête une fraction de seconde… Des gyrophares tournoyant sur les véhicules de police, un périmètre de sécurité, des journalistes, des badauds… Les sons sont lourds et résonnent… Et moi, au centre de la scène enfournant façon bouchère les morceaux épars dans un sachet en plastique que je ferme hermétiquement avant de le déposer sur son propriétaire,  qui lui est déjà sur le brancard dans un sac bien plus grand, en plastique aussi. Je ferme la housse, je charge la dépouille et je prends la direction de l’Institut Médico-légal… Mais pourquoi ai-je à devoir vivre çà ?!...Quand je pense qu’à peine un an auparavant, j’explorais encore la décadence et ses vices en vénérant l’énergie sublime… Comment du jour au lendemain, de pilote de course sur le circuit Paul Ricard à Capitaine d’un multicoque dans les Cyclades, les tournages de spots publicitaires m’offraient en prime comme partenaires les plus beaux culs de la création ? Comment me suis-je retrouvé illégal à Sidney et gérant le restaurant italien d’un libanais ? Pourquoi ai-je dû assurer la régie d’un groupe de rock écumant les festivals autour de Bruxelles ? Comment ai-je passé huit mois en Corse sans rien faire ? Quelle solution j’avais, seul et sans un flèche à quatre-vingt kilomètres de Dakar ? … Chaque fois en laissant l’improbable enchaîner les aventures, ma quête était celle d’un trésor, mon trésor d’or pur!

A présent je me dis… Conteur d’anecdotes ou témoin d’épopées, besoin d’exprimer ou de voyager, d’imaginer et de créer, écrire est sur le fond une sorte de prière de dévotion, une vénération au ressenti, une irrépressible expression du manifesté.

Dédale nécessaire pour l’ascension
Du mont-de-soit pour soi
Dans la certitude de l’impression
De toutes les premières fois

Ne dit-on pas, peu importe la destination seul compte le chemin ?

Sinueux ou même tortueux, à contre-courant, incompréhensible, déraisonnable,  la même finalité enseigne avec une constance divine que le cœur vénère toujours plus la Lumière de l’Amour !

Je vous aime…

Bruxlee, la nouvelle version du texte a été fusionnée à l'original.

Il y a quelque chose qui m'échappe, et je crois que c'est d'importance, parce que je n'arrive pas à faire le lien entre la scène décrite et la réflexion de la fin sur le conteur d'anecdotes.
S'agit-il d'une mise en abîme ?
Je suis assez perplexe.

La 2e version me semble  meilleure que la première, mais comme Easter, je n'arrive pas à faire le lien entre la scène du début et  la suite, sauf de façon purement anecdotique, ce qui n'est sans doute pas !