Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
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Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
Les contraintes manquantes ont été rajoutées en début de chaque texte, merci de signaler une éventuelle erreur.
Et bravo aux courageux participants !
Et bravo aux courageux participants !
Invité- Invité
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
Si les retardataires sont aussi en forme que les participants d'hier soir, ça promet encore de bons moments !. j'ai pas le temps là, mais ce soir, promis, je vous égratigne amoureusement !
Invité- Invité
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
Ha, merci !!Easter(Island) a écrit:Les contraintes manquantes ont été rajoutées en début de chaque texte
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
BERTRAND : tu m'as fait découvrir "Les arêtes de poisson" que je ne connaissais pas. C'est entièrement fermé au public ?
J'aime bien la répétition "— Monex ? / — Oui Colin" en début de chaque paragraphe, ça apporte un plus très appréciable et nous permet de suivre ces gens dans leurs déambulations.
J'aime bien la répétition "— Monex ? / — Oui Colin" en début de chaque paragraphe, ça apporte un plus très appréciable et nous permet de suivre ces gens dans leurs déambulations.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
ISA : Archibald est un nom que j'aime beaucoup, ça m'a positivement guidée dès le début de ma lecture. La petite réflexion très lucide sur les politesses météorologiques est bien vue.
Ton histoire me plaît, elle sonne bien, tu as le sens du détail et puis "un tout petit papier... avec 10 femmes rouges" tombe pile poil au bon moment, résumant tout ce qui précède de jolie manière.
Ton histoire me plaît, elle sonne bien, tu as le sens du détail et puis "un tout petit papier... avec 10 femmes rouges" tombe pile poil au bon moment, résumant tout ce qui précède de jolie manière.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
Je trouve intéressant ce que tu as dit, Coline : Tu voulais donner des contraintes faciles.Mais quand même , les joueurs ont dit avoir eu du mal à écrire(et moi aussi)! Contraintes "simples" ne signifie donc pas exercice facile à réaliser!Personnellement, ce que j'ai trouvé le plus difficile, c'est la distance à trouver, l'angle du personnage"moi"; ça m'aperturbée au point de choisir une solution de repli, un masque.
Bertrand, j'ai avalé tes arêtes comme une fleur, mais cependant ton écriture, tout en restant prenante, est ici moins consistante que d'habitude.
Isa, tu parviens à captiver avec des gestes insignifiants et des conversations banales, chapeau!
Sahkti, j'ai adoré que l'évènement fédérateur ne soit pas celui qui prend le plus de place, le héros n'est jamais celui qu'on croit!
christie12, j'apprécie beaucoup l'ambiance -et le titre-, et donc, j'aurais bien aimé que la partie dialogue avec le personnage soit étoffée: frustration de lectrice et frustration de peintre...
eléa, la délicatesse dans la perversion tend à devenir ta marque de fabrique! amusant et expéditif!
Croizic, ton texte est poignant, le personnage consistant, j'aime tomber dans les pièges s'ils sont classieux.
Colinec'est un peu pareil,mais sur un versant plus léger: je me suis laissé attraper avec une totale délectation! Belle idée!
Gobu, sans surprise mais non sans plaisir, tous les sens participent à ce lumineux moment vénitien. J'y étais, dans ce tableau.(la souris planquée derrière la tenture à ramages, c'était moi)
Et merci MC Coline!
Bertrand, j'ai avalé tes arêtes comme une fleur, mais cependant ton écriture, tout en restant prenante, est ici moins consistante que d'habitude.
Isa, tu parviens à captiver avec des gestes insignifiants et des conversations banales, chapeau!
Sahkti, j'ai adoré que l'évènement fédérateur ne soit pas celui qui prend le plus de place, le héros n'est jamais celui qu'on croit!
christie12, j'apprécie beaucoup l'ambiance -et le titre-, et donc, j'aurais bien aimé que la partie dialogue avec le personnage soit étoffée: frustration de lectrice et frustration de peintre...
eléa, la délicatesse dans la perversion tend à devenir ta marque de fabrique! amusant et expéditif!
Croizic, ton texte est poignant, le personnage consistant, j'aime tomber dans les pièges s'ils sont classieux.
Colinec'est un peu pareil,mais sur un versant plus léger: je me suis laissé attraper avec une totale délectation! Belle idée!
Gobu, sans surprise mais non sans plaisir, tous les sens participent à ce lumineux moment vénitien. J'y étais, dans ce tableau.(la souris planquée derrière la tenture à ramages, c'était moi)
Et merci MC Coline!
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
Bertrand-môgendre : et bien, j'ai découvert quelque chose ! Je savais pas du tout ce que c'était que les « arêtes de poisson » et j'avoue que j'avais complètement oublié le titre pour ne le retrouver qu'à la fin de ma lecture...
Sinon j'ai trouvé que ça se lisait bien mais j'ai été déçue par la fin, je m'attendais à quelque chose de plus original, je trouve que dans l'ensemble le texte manque de « relief »
Par contre l'insertion de la consigne du « regrettable oubli », c'est très bien trouvé !
Sahkti : j'ai trouvé ça super bien écrit ! Au début ça m'a bien fait rire et puis peu à peu c'est plus la pitié pour l'homme qui a prit le dessus... Par contre j'avais des petits problèmes de « spatialisation » Je m'explique : j'arrivais pas à savoir si les différentes personnes étaient à la même table ou si il y avait plusieurs tables. Mais en fait ça ne change pas la compréhension générale. J'ai trouvé les dialogues très bien écrits, ça faisait « vrai », spontané... Et puis la fin : juste parfaite !
Christie12 : Ah ah, bien trouvé ! J'avoue que je me suis commencé des questions quand ça a commencé à devenir un peu bizarre, mais la fin explique tout ! Ou alors j'ai rien compris et c'était pas bizarre du tout...
Et j'ai beaucoup aimé « tricoter des pinceaux » : apparemment c'est une expression qui existe vraiment ? Mais du coup elle semble avoir été détournée de son sens initial...
elea : Déjà, joli choix de prénom ! (ça me fait penser à « alinoé » qui n'a rien à voir puisque c'est le titre d'une bd) Sinon pas grand chose à reprocher à ce texte qui se lit sans problèmes et avec plaisir (on a juste un peu envie, par moments, de lui mettre des claques à la gamine / par contre le personnage principal est très attachant je trouve) j'ai juste pas trouvé l'oubli du premier coup : j'ai pensé qu'il s'agissait de l'oubli de la recette mais en fait je suppose que c'est plutôt par rapport à la fin du texte (l'oubli de la seringue : d'ailleurs j'apprends plein de choses aujourd'hui, je savais pas du tout que l'adrénaline servait pour l'allergie aux arachides) bien trouvée même si elle me semble un peu grosse (ne pas pensé qu'il y a des arachides dans du beurre de cacahuète?)
Et d'ailleurs autre découverte : je savais pas que la tarte au beurre de cacahuètes ça existe, faut que je me renseigne : ça doit être bien bon !
CROISIC : Je sais pas trop quoi penser de ce texte... Je l'ai relu plusieurs fois sans réussir à vraiment comprendre ce que signifie le colis. En tout cas, je ressens à la lecture de ce texte une certaine forme de mélancolie. (liée à la lecture des deux derniers paragraphes qui sont remarquablement bien écrits)
Ce qu'il y a de sûr c'est que ce n'est pas un texte vraiment original et ça, ça me plaît bien.
Et je viens de remarquer le titre (j'avais pas réfléchi qu'il pouvait se trouver à cet endroit alors que c'est en fait complètement logique) qui est bien trouvé.
Coline Dé : J'aurais bien vu un texte un peu plus aéré, là j'ai eu du mal sur la première partie à cause de ça. Mais c'est assez accessoire finalement...
Sinon l'idée est vraiment bien trouvée et on se demande jusqu'au bout ce qui va lui tomber dessus, surtout à partir du moment ou le SAV est mentionné !..
Gobu : un texte radicalement différent, de par son style, des précédents. On a un peu l'impression qu'un écrivain d'un autre siècle a réussi le tour de force de voyager dans le temps et qu'il nous écrit du dix-huitième siècle... Et l'ambiance de l'époque est vraiment bien rendue, on s'y croirait ! Je cherche quelque chose de plus constructif à dire genre un défaut mais là franchement je trouve pas. Il y a juste rien à reprendre selon moi... Le choix des mots est excellent (j'en ai d'ailleurs appris quelques uns au passage)
Juste peut-être un anachronisme ? Le « Laguiole » existait-il vraiment à cette époque ? Enfin, je pinaille... Et puis pas trop trouvé où était le regrettable oubli (mais encore une fois c'est du détail)
Polixène : J'avais deviné depuis le début qu'elle allait avoir besoin du dénommé « Jarod » pour une histoire de clé mais j'avais (bien sûr) pas deviné tout le déroulement intermédiaire avec les Jarod à n'en plus finir. Le résultat c'est un texte léger, un peu loufoque et fort sympathique à la lecture. En bref, un bon moment !
Sinon j'ai trouvé que ça se lisait bien mais j'ai été déçue par la fin, je m'attendais à quelque chose de plus original, je trouve que dans l'ensemble le texte manque de « relief »
Par contre l'insertion de la consigne du « regrettable oubli », c'est très bien trouvé !
Sahkti : j'ai trouvé ça super bien écrit ! Au début ça m'a bien fait rire et puis peu à peu c'est plus la pitié pour l'homme qui a prit le dessus... Par contre j'avais des petits problèmes de « spatialisation » Je m'explique : j'arrivais pas à savoir si les différentes personnes étaient à la même table ou si il y avait plusieurs tables. Mais en fait ça ne change pas la compréhension générale. J'ai trouvé les dialogues très bien écrits, ça faisait « vrai », spontané... Et puis la fin : juste parfaite !
Christie12 : Ah ah, bien trouvé ! J'avoue que je me suis commencé des questions quand ça a commencé à devenir un peu bizarre, mais la fin explique tout ! Ou alors j'ai rien compris et c'était pas bizarre du tout...
Et j'ai beaucoup aimé « tricoter des pinceaux » : apparemment c'est une expression qui existe vraiment ? Mais du coup elle semble avoir été détournée de son sens initial...
elea : Déjà, joli choix de prénom ! (ça me fait penser à « alinoé » qui n'a rien à voir puisque c'est le titre d'une bd) Sinon pas grand chose à reprocher à ce texte qui se lit sans problèmes et avec plaisir (on a juste un peu envie, par moments, de lui mettre des claques à la gamine / par contre le personnage principal est très attachant je trouve) j'ai juste pas trouvé l'oubli du premier coup : j'ai pensé qu'il s'agissait de l'oubli de la recette mais en fait je suppose que c'est plutôt par rapport à la fin du texte (l'oubli de la seringue : d'ailleurs j'apprends plein de choses aujourd'hui, je savais pas du tout que l'adrénaline servait pour l'allergie aux arachides) bien trouvée même si elle me semble un peu grosse (ne pas pensé qu'il y a des arachides dans du beurre de cacahuète?)
Et d'ailleurs autre découverte : je savais pas que la tarte au beurre de cacahuètes ça existe, faut que je me renseigne : ça doit être bien bon !
CROISIC : Je sais pas trop quoi penser de ce texte... Je l'ai relu plusieurs fois sans réussir à vraiment comprendre ce que signifie le colis. En tout cas, je ressens à la lecture de ce texte une certaine forme de mélancolie. (liée à la lecture des deux derniers paragraphes qui sont remarquablement bien écrits)
Ce qu'il y a de sûr c'est que ce n'est pas un texte vraiment original et ça, ça me plaît bien.
Et je viens de remarquer le titre (j'avais pas réfléchi qu'il pouvait se trouver à cet endroit alors que c'est en fait complètement logique) qui est bien trouvé.
Coline Dé : J'aurais bien vu un texte un peu plus aéré, là j'ai eu du mal sur la première partie à cause de ça. Mais c'est assez accessoire finalement...
Sinon l'idée est vraiment bien trouvée et on se demande jusqu'au bout ce qui va lui tomber dessus, surtout à partir du moment ou le SAV est mentionné !..
Gobu : un texte radicalement différent, de par son style, des précédents. On a un peu l'impression qu'un écrivain d'un autre siècle a réussi le tour de force de voyager dans le temps et qu'il nous écrit du dix-huitième siècle... Et l'ambiance de l'époque est vraiment bien rendue, on s'y croirait ! Je cherche quelque chose de plus constructif à dire genre un défaut mais là franchement je trouve pas. Il y a juste rien à reprendre selon moi... Le choix des mots est excellent (j'en ai d'ailleurs appris quelques uns au passage)
Juste peut-être un anachronisme ? Le « Laguiole » existait-il vraiment à cette époque ? Enfin, je pinaille... Et puis pas trop trouvé où était le regrettable oubli (mais encore une fois c'est du détail)
Polixène : J'avais deviné depuis le début qu'elle allait avoir besoin du dénommé « Jarod » pour une histoire de clé mais j'avais (bien sûr) pas deviné tout le déroulement intermédiaire avec les Jarod à n'en plus finir. Le résultat c'est un texte léger, un peu loufoque et fort sympathique à la lecture. En bref, un bon moment !
isa- Nombre de messages : 559
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Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
En tout cas, l'exo était bien sympa à faire et à lire! Je suis vraiment impressionnée par la qualité des textes proposés et par l'imagination débordante des auteurs...
isa- Nombre de messages : 559
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Date d'inscription : 08/04/2009
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
En fait, dans ce resto chinois (le vrai de vrai du coin de ma rue), il y a pas mal de grandes tables où les gens mangent les uns près des autres, sans se connaître, puis d'autres petites tables disséminées ci et là.isa a écrit:j'arrivais pas à savoir si les différentes personnes étaient à la même table ou si il y avait plusieurs tables.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
(je vais revenir commenter, juste que j'arrive pas à rester assise plus de quelques minutes depuis fin de cet aprem :-(
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
OK pour le resto, je suis pas sûre d'en avoir déjà vu des comme ça mais ça doit avoir un certain charme (enfin ça dépend des voisins...) Du coup je visualise mieux les personnages de ton texte.
T'as essayé de commenter debout? ça peut être efficace...
T'as essayé de commenter debout? ça peut être efficace...
isa- Nombre de messages : 559
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Date d'inscription : 08/04/2009
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
objet précieux : un coquillage que m'a offert une personne chère
lieu familier : la plage où j'ai toujours eu l'habitude d'aller me baigner depuis tout petit
prénom : Maylis
c'est un peu long, mais c'est du théâtre :-)
Sur une plage déserte, un homme et une femme, tous deux ont entre vingt-deux et vingt-sept ans.
LUI – Admets-le, tu l’as oublié. Tu l’as oublié, Maylis.
ELLE – Non.
LUI – Si, tu l’as oublié.
ELLE – Tu ne m’as pas dit de le prendre.
LUI – Donc tu l’as oublié.
ELLE – Je n’ai rien oublié du tout puisque tu ne m’as pas dit de le prendre !
LUI – Tu sais très bien, Maylis, que je n’ai pas besoin de te dire de le prendre.
ELLE – Eh bien scoop du jour, j’ai besoin.
LUI – Tu le sais très bien, que chaque mardi, chaque mois le troisième mardi, chaque troisième mardi on vient ici et on ne l’amène avec nous.
ELLE – Eh bien, il peut y avoir des à peu près. Nous, déjà, on est là, c’est au moins quelque chose, non ?
LUI – Ce n’est pas les volontés de maman.
ELLE – Oh, et tu remets ça !
LUI – Ce n’est pas les volontés de maman ! (un temps) Rappelle-moi, tu les sais très bien.
ELLE (comme récitant une poésie apprise pour l’école) – Toi, moi, chaque mardi, le troisième du mois, sur cette plage, avec…
LUI – Avec ?
ELLE – Le coquillage que lui a offert papa pour leurs fiançailles.
LUI – Ah, quand même ! Et où est-il, ce coquillage ?
ELLE – C’est bon.
LUI – Où est-il ?
ELLE – Et pourquoi ce n’est pas toi qui l’as ? Si tu es si anxieux de savoir où il est, tu devrais l’avoir tout le temps.
LUI – Non, ce n’est pas comme ça ! C’est toi qui garde le coquillage, moi j’ai déjà la maison, je ne peux pas tout surveiller.
ELLE – C’est sûr, un coquillage, ça tient dans une poche, je ne suis pas obligée de rester plantée entre les quatre mêmes murs monotones à longueur de temps.
LUI – Arrête, tu sais très bien pourquoi c’est à toi que maman a légué le coquillage. Justement parce qu’il tient dans une poche, et parce que tu voyages tout le temps. Pour ça qu’elle t’a donné le coquillage, pour que l’objet qu’elle chérissait le plus au monde voyage aux quatre coins du globe, comme si c’était elle qui voyageait dans ta poche.
ELLE – Quatre coins du globe pour moi, quatre murs pour toi. Il est vrai que l’héritage a été parfaitement équitable.
LUI – Ne vient pas me parler d’argent, Maylis. Pas maintenant.
ELLE (faisant mine de l’ignorer) – Je suis parfaitement consciente qu’entretenir la maison représente des frais considérables, et qu’il était par conséquent logique qu’une léonine et substantifique part de l’héritage fiduciaire te revienne.
LUI – Ne joue pas à ce jeu-là. Je t’ai déjà dit que je pouvais te payer les billets, si tu le voulais.
ELLE – Pour que tu puisses t’enorgueillir de dépanner ta petite sœur cruellement nécessiteuse ? Mieux, que tu aies le mâle et sublime honneur de subvenir au besoin de tes congénères comme un respectable chef de famille ? Que tu sois un mécène pour moi ?
LUI – Ce n’est pas ce que j’ai dit.
ELLE – Eh bien non, Monsieur. A toi l’or et la maison, à moi la liberté et le panache.
LUI – Tu es exaspérante.
ELLE – Tu veux savoir ce qu’il est devenu, le coquillage ? Je l’ai donné. Au Népal. Accueillie par une adorable famille de sherpas pour aller escalader l’Himalaya, et je le leur ai donné, parce qu’ils le trouvaient beau et qu’ils n’avaient jamais vu la mer.
LUI (horrifié) – Tu ne l’as plus ?
ELLE – Je l’ai donné. Et tu veux savoir pourquoi c’est à moi que maman l’a confié, ce coquillage ? Parce qu’elle savait qu’avec toi, il se serait retrouvé enfermé dans un bocal, placé comme un trophée de guerre sur le mur de la cheminée ou peut-être même dans une armoire, et toi agenouillé dévotement devant lui en dépoussiérant le verre trois fois par jour. Une relique dans un cercueil, voilà ce qu’il serait devenu. Ce que voulait maman, c’est des enfants qui vivent. La vérité, c’est que c’est par pitié qu’elle t’a donné la maison. Parce qu’elle savait que tu te sentirais tout perdu et que, n’ayant pas le cran de partir, tu n’aurais nulle part où te réfugier. Elle te l’a donnée pour que tu aies l’illusion que tout pouvait rester comme avant, et l’argent pour que tu ne manques de rien, comme tu n’as jamais manqué de rien, quand ta maman veillait sur toi, petit bout de chou. Mais à présent tu es seul, les parents ne sont plus là, et je suis partie moi aussi, voir le monde, comme papa a fait, comme maman aurait voulu faire. Il n’y a plus que toi et ces murs tristes, ces murs qui ne bougeront jamais pour que tu saches toujours où les retrouver. Le coquillage, c’était un prétexte, pour être sûrs que je viendrais toujours te voir.
LUI – Maylis…
ELLE – Tu veux quoi ? Que je prenne le premier avion pour le Népal, que je retrouve la famille de sherpas pour leur dire « excusez-moi, mon petit frère a besoin du coquillage » ?
LUI – Maylis…
ELLE – Tu veux vraiment un coquillage ? Regarde, il y en a plein ici. (elle se penche et ramasse un coquillage) Tiens, celui-là est joli.
LUI – C’en est un autre.
ELLE – Exact, c’en est un autre. Le coquillage des fiançailles de papa et maman n’est plus le coquillage des fiançailles de papa et maman, c’est le coquillage d’une famille de montagnards qui n’a jamais vu la mer. Et celui-là, avec sa nacre jaunie et encore mouillée, c’est un coquillage du présent. Celui du petit frère qui apprend que sa sœur n’a pas besoin d’une babiole pour venir le voir. Celui des murs de la maison qui aimerait se remplir de monde quelques fois. Celui de l’écume qui nous a vus tant de fois venir ici pour rendre hommage au passé. Celui qui te dit : vis, un peu.
LUI (sincèrement) – Tu as toujours été si gentille avec moi, sœurette.
ELLE – Tu t’y feras, il n’y a pas de méchant dans l’histoire, juste un gamin qui refuse de voir que le loup a aussi des bons côtés. Mais la maison risquerait de s’envoler s’il n’y avait pas le petit cochon pour la protéger.
LUI – En fin de compte, ce coquillage, c’est les murs de la maison qui sont toujours là pour t’accueillir. Garde-le précieusement.
ELLE – Promis, celui-là, je ne le perdrai pas.
lieu familier : la plage où j'ai toujours eu l'habitude d'aller me baigner depuis tout petit
prénom : Maylis
c'est un peu long, mais c'est du théâtre :-)
Sur une plage déserte, un homme et une femme, tous deux ont entre vingt-deux et vingt-sept ans.
LUI – Admets-le, tu l’as oublié. Tu l’as oublié, Maylis.
ELLE – Non.
LUI – Si, tu l’as oublié.
ELLE – Tu ne m’as pas dit de le prendre.
LUI – Donc tu l’as oublié.
ELLE – Je n’ai rien oublié du tout puisque tu ne m’as pas dit de le prendre !
LUI – Tu sais très bien, Maylis, que je n’ai pas besoin de te dire de le prendre.
ELLE – Eh bien scoop du jour, j’ai besoin.
LUI – Tu le sais très bien, que chaque mardi, chaque mois le troisième mardi, chaque troisième mardi on vient ici et on ne l’amène avec nous.
ELLE – Eh bien, il peut y avoir des à peu près. Nous, déjà, on est là, c’est au moins quelque chose, non ?
LUI – Ce n’est pas les volontés de maman.
ELLE – Oh, et tu remets ça !
LUI – Ce n’est pas les volontés de maman ! (un temps) Rappelle-moi, tu les sais très bien.
ELLE (comme récitant une poésie apprise pour l’école) – Toi, moi, chaque mardi, le troisième du mois, sur cette plage, avec…
LUI – Avec ?
ELLE – Le coquillage que lui a offert papa pour leurs fiançailles.
LUI – Ah, quand même ! Et où est-il, ce coquillage ?
ELLE – C’est bon.
LUI – Où est-il ?
ELLE – Et pourquoi ce n’est pas toi qui l’as ? Si tu es si anxieux de savoir où il est, tu devrais l’avoir tout le temps.
LUI – Non, ce n’est pas comme ça ! C’est toi qui garde le coquillage, moi j’ai déjà la maison, je ne peux pas tout surveiller.
ELLE – C’est sûr, un coquillage, ça tient dans une poche, je ne suis pas obligée de rester plantée entre les quatre mêmes murs monotones à longueur de temps.
LUI – Arrête, tu sais très bien pourquoi c’est à toi que maman a légué le coquillage. Justement parce qu’il tient dans une poche, et parce que tu voyages tout le temps. Pour ça qu’elle t’a donné le coquillage, pour que l’objet qu’elle chérissait le plus au monde voyage aux quatre coins du globe, comme si c’était elle qui voyageait dans ta poche.
ELLE – Quatre coins du globe pour moi, quatre murs pour toi. Il est vrai que l’héritage a été parfaitement équitable.
LUI – Ne vient pas me parler d’argent, Maylis. Pas maintenant.
ELLE (faisant mine de l’ignorer) – Je suis parfaitement consciente qu’entretenir la maison représente des frais considérables, et qu’il était par conséquent logique qu’une léonine et substantifique part de l’héritage fiduciaire te revienne.
LUI – Ne joue pas à ce jeu-là. Je t’ai déjà dit que je pouvais te payer les billets, si tu le voulais.
ELLE – Pour que tu puisses t’enorgueillir de dépanner ta petite sœur cruellement nécessiteuse ? Mieux, que tu aies le mâle et sublime honneur de subvenir au besoin de tes congénères comme un respectable chef de famille ? Que tu sois un mécène pour moi ?
LUI – Ce n’est pas ce que j’ai dit.
ELLE – Eh bien non, Monsieur. A toi l’or et la maison, à moi la liberté et le panache.
LUI – Tu es exaspérante.
ELLE – Tu veux savoir ce qu’il est devenu, le coquillage ? Je l’ai donné. Au Népal. Accueillie par une adorable famille de sherpas pour aller escalader l’Himalaya, et je le leur ai donné, parce qu’ils le trouvaient beau et qu’ils n’avaient jamais vu la mer.
LUI (horrifié) – Tu ne l’as plus ?
ELLE – Je l’ai donné. Et tu veux savoir pourquoi c’est à moi que maman l’a confié, ce coquillage ? Parce qu’elle savait qu’avec toi, il se serait retrouvé enfermé dans un bocal, placé comme un trophée de guerre sur le mur de la cheminée ou peut-être même dans une armoire, et toi agenouillé dévotement devant lui en dépoussiérant le verre trois fois par jour. Une relique dans un cercueil, voilà ce qu’il serait devenu. Ce que voulait maman, c’est des enfants qui vivent. La vérité, c’est que c’est par pitié qu’elle t’a donné la maison. Parce qu’elle savait que tu te sentirais tout perdu et que, n’ayant pas le cran de partir, tu n’aurais nulle part où te réfugier. Elle te l’a donnée pour que tu aies l’illusion que tout pouvait rester comme avant, et l’argent pour que tu ne manques de rien, comme tu n’as jamais manqué de rien, quand ta maman veillait sur toi, petit bout de chou. Mais à présent tu es seul, les parents ne sont plus là, et je suis partie moi aussi, voir le monde, comme papa a fait, comme maman aurait voulu faire. Il n’y a plus que toi et ces murs tristes, ces murs qui ne bougeront jamais pour que tu saches toujours où les retrouver. Le coquillage, c’était un prétexte, pour être sûrs que je viendrais toujours te voir.
LUI – Maylis…
ELLE – Tu veux quoi ? Que je prenne le premier avion pour le Népal, que je retrouve la famille de sherpas pour leur dire « excusez-moi, mon petit frère a besoin du coquillage » ?
LUI – Maylis…
ELLE – Tu veux vraiment un coquillage ? Regarde, il y en a plein ici. (elle se penche et ramasse un coquillage) Tiens, celui-là est joli.
LUI – C’en est un autre.
ELLE – Exact, c’en est un autre. Le coquillage des fiançailles de papa et maman n’est plus le coquillage des fiançailles de papa et maman, c’est le coquillage d’une famille de montagnards qui n’a jamais vu la mer. Et celui-là, avec sa nacre jaunie et encore mouillée, c’est un coquillage du présent. Celui du petit frère qui apprend que sa sœur n’a pas besoin d’une babiole pour venir le voir. Celui des murs de la maison qui aimerait se remplir de monde quelques fois. Celui de l’écume qui nous a vus tant de fois venir ici pour rendre hommage au passé. Celui qui te dit : vis, un peu.
LUI (sincèrement) – Tu as toujours été si gentille avec moi, sœurette.
ELLE – Tu t’y feras, il n’y a pas de méchant dans l’histoire, juste un gamin qui refuse de voir que le loup a aussi des bons côtés. Mais la maison risquerait de s’envoler s’il n’y avait pas le petit cochon pour la protéger.
LUI – En fin de compte, ce coquillage, c’est les murs de la maison qui sont toujours là pour t’accueillir. Garde-le précieusement.
ELLE – Promis, celui-là, je ne le perdrai pas.
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
Age : 34
Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
BM : Le lieu noir a dû déterminer fortement ton « ramage », BM ! Après, il fallait s 'en tirer et tu l'as fort bien fait. J'ai appris l'existence de cette arête grâce à toi, après avoir vécu si longtemps à Lyon ! Merci.
Une histoire originale dont tu n'as pas complètement tiré parti, j'ai l'impression...
Isa : c'est un peu le contraire de BM : une histoire assez mince que tu exploites au maximum ( avec trop de détails, parfois)
On dit « en revanche » et pas « par contre » mais le langage parlé autorise des licences...
En revanche (!) j'ai relevé quelques répétitions assez voyantes : Et puis en plus j'avais pas vraiment le temps de me perdre en divagations philosophiques avec la bibliothèque qui allait bientôt fermer, et j'avais vraiment envie de récupérer le dernier tome de ma série.
J'ai bien aimé la façon dont tu boucles l'histoire avec ces dix femmes rouges ( et c'est vrai pour Marianne en Femen???)
Sahkti : La vie des autres. Et l'observatrice qui rêve dans son coin sur un prénom exotique et un bien intrigant personnage. Du coup, on a envie de savoir si elle l'a revu, cet Elod.
Bien aimé le changement de focale.
Chrystie : Quand la légende entre dans le réel sans ses papiers...
Le début fait un joli parallèle, mais fort heureusement Pire âme en est quitte pour une amende !
C'est joliment tricoté, bien qu'un peu court.
Elea : oui, c'est une drôle d'idée de demander à celle qu'on a plaquée d'être marraine du rejeton de la rivale... mais ouch, « sympa », la marraine !
Impeccable et glaçant, ça devient une estampille !
Bien aimé l'insertion de la consigne « pile »
Croisic : whaow, ça déchire ! Je ne suis pas bien sûre d'avoir compris, mais c'est absolument envoûtant, avec une balance très réussie entre le fantastique et le quotidien. On est embarqué tout de suite.
Gobu : j'adore quand tu mets tes hauts de chausse ! Très sexy ! Et l'adaptation du langage au sujet - ta marque de fabrication – me laisse toujours admirative. Tu as vécu plusieurs vies, ça se sent.
Polixène : Et bien si c'est l'incapacité à trouver la bonne distance qui donne des textes aussi délicieusement déjantés, vive l'incapacité ! Je me suis vraiment amusée ! C'est plein de trouvailles - parfois inégales, mais dans la dynamique ( et quelle dynamique !) du texte, c'est tout bon.
Chako : Ah j'aime beaucoup beaucoup ! Tu es doué pour les dialogues et les deux personnages sont très bien campés rien que par leurs paroles. Le seul petit reproche c'est que la fin est un tout petit peu trop rapide dans le changement du garçon... il me semble qu'il devrait essayer encore un peu d'avoir raison, pour équilibrer avec le ton qu'il a au début envers sa soeur. Mais Chakopeau !
Merci à la Modération d'avoir rattrapé les manquements.
Comme s'il je n' y avait pas assez de mes étourderies habituelles, la machine m'a joué de sales tours : pas d'italique et une mise en page bizarre, d'où un texte tout compact qui n'est pas dans mes habitudes ( cela dit, si j'avais prévisualisé...)
Si ce n'est pas abuser, j'aimerais que soit rectifiée la faute ici : J' ai donc, outre une prééminence indiscutable, quelques années de plus qui sont la raison même de mon acquisition et qui nous amènent quotidiennement à des acrobaties.
Merci
Ce n'est pas abuser, c'est rectifié.
Une histoire originale dont tu n'as pas complètement tiré parti, j'ai l'impression...
Isa : c'est un peu le contraire de BM : une histoire assez mince que tu exploites au maximum ( avec trop de détails, parfois)
On dit « en revanche » et pas « par contre » mais le langage parlé autorise des licences...
En revanche (!) j'ai relevé quelques répétitions assez voyantes : Et puis en plus j'avais pas vraiment le temps de me perdre en divagations philosophiques avec la bibliothèque qui allait bientôt fermer, et j'avais vraiment envie de récupérer le dernier tome de ma série.
J'ai bien aimé la façon dont tu boucles l'histoire avec ces dix femmes rouges ( et c'est vrai pour Marianne en Femen???)
Sahkti : La vie des autres. Et l'observatrice qui rêve dans son coin sur un prénom exotique et un bien intrigant personnage. Du coup, on a envie de savoir si elle l'a revu, cet Elod.
Bien aimé le changement de focale.
Chrystie : Quand la légende entre dans le réel sans ses papiers...
Le début fait un joli parallèle, mais fort heureusement Pire âme en est quitte pour une amende !
C'est joliment tricoté, bien qu'un peu court.
Elea : oui, c'est une drôle d'idée de demander à celle qu'on a plaquée d'être marraine du rejeton de la rivale... mais ouch, « sympa », la marraine !
Impeccable et glaçant, ça devient une estampille !
Bien aimé l'insertion de la consigne « pile »
Croisic : whaow, ça déchire ! Je ne suis pas bien sûre d'avoir compris, mais c'est absolument envoûtant, avec une balance très réussie entre le fantastique et le quotidien. On est embarqué tout de suite.
Gobu : j'adore quand tu mets tes hauts de chausse ! Très sexy ! Et l'adaptation du langage au sujet - ta marque de fabrication – me laisse toujours admirative. Tu as vécu plusieurs vies, ça se sent.
Polixène : Et bien si c'est l'incapacité à trouver la bonne distance qui donne des textes aussi délicieusement déjantés, vive l'incapacité ! Je me suis vraiment amusée ! C'est plein de trouvailles - parfois inégales, mais dans la dynamique ( et quelle dynamique !) du texte, c'est tout bon.
Chako : Ah j'aime beaucoup beaucoup ! Tu es doué pour les dialogues et les deux personnages sont très bien campés rien que par leurs paroles. Le seul petit reproche c'est que la fin est un tout petit peu trop rapide dans le changement du garçon... il me semble qu'il devrait essayer encore un peu d'avoir raison, pour équilibrer avec le ton qu'il a au début envers sa soeur. Mais Cha
Merci à la Modération d'avoir rattrapé les manquements.
Comme s'il je n' y avait pas assez de mes étourderies habituelles, la machine m'a joué de sales tours : pas d'italique et une mise en page bizarre, d'où un texte tout compact qui n'est pas dans mes habitudes ( cela dit, si j'avais prévisualisé...)
Si ce n'est pas abuser, j'aimerais que soit rectifiée la faute ici : J' ai donc, outre une prééminence indiscutable, quelques années de plus qui sont la raison même de mon acquisition et qui nous amènent quotidiennement à des acrobaties.
Merci
Ce n'est pas abuser, c'est rectifié.
Invité- Invité
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
Janis, Reb et Obi, on vous attend patiemment. Mais grouillez-vous quand même !!!
Invité- Invité
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
Chako noir: à la fois léger (il y a des passages qui m'ont vraiment fait sourire, surtout dans le début du texte) et profond (les tirades de la sœur) ce texte est parfaitement équilibré et le dialogue est très bien écrit. Bref, que du bon!
Coline Dé Bien vu les répétitions, c'est vrai que ça m'arrive souvent d'en faire et celle là se voit bien...
Et oui pour le coup du timbre c'est vrai que le dessinateur s'est inspiré de la fondatrice des Femen pour créer le design du nouveau timbre et que du coup ça a été un peu polémique...
Coline Dé Bien vu les répétitions, c'est vrai que ça m'arrive souvent d'en faire et celle là se voit bien...
Et oui pour le coup du timbre c'est vrai que le dessinateur s'est inspiré de la fondatrice des Femen pour créer le design du nouveau timbre et que du coup ça a été un peu polémique...
isa- Nombre de messages : 559
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Date d'inscription : 08/04/2009
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
Chakoun dialogue intense et mené tambour battant, efficace!
Un micro-reproche, pour chipoter: peut-être le niveau de langue est-il trop soutenu, trop "écrit" pour être vraiment réaliste, et accordé à l'intensité affective de cette situation? (Je serais bien curieuse de lire l'avis de notre spécialiste sur ce point-là! Eléa?)
Un micro-reproche, pour chipoter: peut-être le niveau de langue est-il trop soutenu, trop "écrit" pour être vraiment réaliste, et accordé à l'intensité affective de cette situation? (Je serais bien curieuse de lire l'avis de notre spécialiste sur ce point-là! Eléa?)
Polixène- Nombre de messages : 3298
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Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
pourquoi ai-je mis 2d à "m'adonner"? pourquoi?
et, tant que je suis là : mon vrai chien se nomme vraiment Jean-Poil!
à bientôt les exotistes !
et, tant que je suis là : mon vrai chien se nomme vraiment Jean-Poil!
à bientôt les exotistes !
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
J'ai oublié
contraintes :
objet important : un couteau
lieu familier : les toilettes
prénom exotique : Layla
Enfermée dans les toilettes, je me saigne aux quatre veines ; Layla est partie.
Mon amour, ma vie...
Je sens mes forces me quitter. Je me lève, je ne sais pas pourquoi mais je me lève, je me dirige vers la chambre, mes jambes se dérobent et je me vois glisser lentement le long de la porte coulissante de l'armoire.
Je me réveille sur le lit, le jour me sourit, c'est Layla, le visage comme un soleil.
- Tu es revenue !
- Mais bien sûr que je suis revenue, tu pensais réellement que j'allais partir, te quitter comme ça ?
Elle me parle tout en me passant sa main dans les cheveux.
- Et qu'est-ce tu comptais faire avec ton petit couteau de poche là ? tu es vraiment impossible toi, tu es trop, trop tout. Alors, ton exercice d'hier soir, comment ça s'est passé ? raconte.
- L'Exercice live de coline ! mince, j'ai oublié.
objet important : un couteau
lieu familier : les toilettes
prénom exotique : Layla
Enfermée dans les toilettes, je me saigne aux quatre veines ; Layla est partie.
Mon amour, ma vie...
Je sens mes forces me quitter. Je me lève, je ne sais pas pourquoi mais je me lève, je me dirige vers la chambre, mes jambes se dérobent et je me vois glisser lentement le long de la porte coulissante de l'armoire.
Je me réveille sur le lit, le jour me sourit, c'est Layla, le visage comme un soleil.
- Tu es revenue !
- Mais bien sûr que je suis revenue, tu pensais réellement que j'allais partir, te quitter comme ça ?
Elle me parle tout en me passant sa main dans les cheveux.
- Et qu'est-ce tu comptais faire avec ton petit couteau de poche là ? tu es vraiment impossible toi, tu es trop, trop tout. Alors, ton exercice d'hier soir, comment ça s'est passé ? raconte.
- L'Exercice live de coline ! mince, j'ai oublié.
Pussicat- Nombre de messages : 4846
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Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
J'ai oublié
objet important : un couteau
lieu familier : les toilettes
prénom exotique : Layla
(les contraintes ont été rajoutées en début de texte)
lieu familier : les toilettes
prénom exotique : Layla
(les contraintes ont été rajoutées en début de texte)
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
Contraintes :
Petit objet important: boule à thé
Lieu familier: la cuisine
prénom exotique: Yasunari
Un regrettable oubli
Lorsque j'avais reçu le petit papier bleu, j'avais eu une brusque bouffée de panique, la chaleur m'était montée aux joues. J'avais cru que c'était la fin. " La fin de quoi?" C'est ce que je me suis tout de suite demandé. J'affichais l'air détaché de celui qui a déjà reçu des télégrammes et qui attend, avec un peu de curiosité, un rien de scepticisme, ce qu'on peut bien lui vouloir encore. J'avais pris le temps de saluer le facteur, avec cordialité. Bien sûr, je me doute de ce qu'il contient. D'ailleurs, si je l'ouvre, c'est juste pour vérifier. Je vais m'habiller, j'ai des courses encore à faire cette après-midi... "Bonne fin de tournée, Marcel!"
J'ai refermé la porte d'entrée en tremblant. Suis tombé sur une chaise, à la cuisine. Je me rappelle le papier, devant moi, sur la toile cirée, coupée, marquée du cercle de chaleur d'un mug que je venais de reposer. Bizarrement, je me rappelle l'os dans ma fesse qui avait cogné contre le bois. Le coussin avait glissé, par terre. Tombé. Froid. J'avais froid.
Un long moment, je l'ai regardé.J'allais l'ouvrir. Je le savais. Et que rien ne serait plus pareil. Mais je ne comprenais pas. Qui? Quoi? Pourquoi? J'étais seul, mes parents morts depuis longtemps. Pas d'ex, de beaux-parents, d'enfants. Solitaire sans amis. Même mes collègues avaient fini par comprendre qu'il valait mieux rester à distance. Poli. Bonjour, bonsoir. Fermer les portes et qu'on me fiche la paix! J'ai jeté les yeux vers le dehors, les arbres d'octobre qui finissaient de s'éteindre. Il y avait un oiseau de proie, immobile sur un pli du ciel. Haut, si haut. Il n'aurait pas distingué, même avec sa vue perçante, le petit bout de papier qui tranchait déjà ma vie. Pourquoi est-ce à ce moment que j'ai clairement revu, depuis l'unique fenêtre de notre chambre à Kamakura nord, les corbeaux ? Hideux, toute l'année ils criaient, arpentant les toits plats de l'hôpital où elle travaillait à l'archivage des dossiers de patients. J'ai regardé dans le mug la petite boule où les feuilles avaient tranquillement gonflé. Je l'ai égouttée. Longuement. Ouverte. Elles étaient là comprimées, verdâtres, foncées. Je les ai déroulées, une à une. C'était stupide. Je me souviens, après, je suis allé pisser. Le thé, c'est natuel, ça fait pisser. Surtout le thé vert.
Quand je suis revenu à la cuisine, j'ai eu la tentation de les jeter toutes ensemble: les vertes, la bleue, les noires. Le soir tombait . Il fallait faire quelque chose. Alors je l'ai dépliée. Il n'y avait que quatre mots avec la faute qu'elle avait coutume de faire et dont nous riions sous son futon:" Je s'appelle Fumiko" Je la chatouillais en souriant "Tu t'appelles Fumiko". Il faut dire : "Je m'appelle Fumiko" J'avais saisi Nuée d'oiseaux blancs,Kawabata, mon véritable passeport de l'époque, je brandissais le format 10- 18 et je répétais patiemment: "Il s'appelle Sembazuru... Tu t'appelles Fumiko."
Il n'y avait que quatre mots:
Je s'appelle Yasunari
Et puis une date, un numéro d'avion, les coordonnées d'un vol. Quatre mots et pas de faute. En tout cas pas la sienne. Il me restait moins de deux heures pour arriver au terminal de Clermont.
Malgré la pluie battante par endroits, je n'ai pas eu d'accident. L'avion avait du retard et les tableaux d'arrivée cliquetaient, déroulant sur leur fond de poudre de riz les pattes sibyllines d'idéogrammes indéchiffrables. J'étais presque seul dans le hall lorsqu'ils se sont approchés. Il y avait le stewart et une hôtesse souriante tenant par la main un gamin d'une dizaine d'années. Je n'avais pas sur moi de passeport ni de carte d'identité. Juste mon permis de conduire. Le nom était celui qu'il attendaient.
J'ai toujours aimé la littérature du Japon. C'est peut-être ce qui m'a fait partir pour ce pays lors de mon stage en école d'ingénieurs. Je possède encore le porte-clefs qui vient de la boutique de l'hôpital. On n'y distingue plus vraiment les oiseaux, devenus gris maintenant. Lorsqu'elle me l'a offert, savait-elle déjà? Ils étaient aussi blancs que les draps, les murs de l'hôpital. C'est aussi la couleur du deuil, de la fin des choses dans l'éblouissement aveuglant de l'oubli. Un peu plus de dix ans déjà. Un autre espace, un autre temps. Plus ma vie.
Lorsqu'il est sorti de la chambre d'amis, j'étais dans la cuisine, frissonnant, hagard devant le mug où le liquide avait refroidi sous une fine pellicule craquelée. J'ai fait le geste de me frotter les bras et le torse. J'ai pointé mon doigt sur le petit bonhomme. Froid? Non, il n'avait pas froid. Dans son jean blanc, neuf, à la mode, et son sweat tout blanc, il a déballé d'un papier bulles, avec d'infinies précautions, la tasse d'oribe. Celle que j'avais achetée pour elle voici onze ans. Dépouillée, noire avec une tache blanche où se découpait en noir la feuille de fougère. Il l'a posée avec tendresse à côté du porte-clefs où s'éteignaient les deux oiseaux blancs. Il a souri je crois puis vite s'est mordu la lèvre avec ses deux incisives, dans ce mouvement de naïveté craintive que j'aimais tant chez elle.Il n'avait pas peur. Ses yeux fiers se sont levés sur moi. Il a versé dans sa paume le reste tordu des feuilles encore humides et malgré sa fatigue, m'a souri encore. Il m'accordait sa confiance. Onze ans après, j'ai repris la tasse au creux de ma main et tandis qu'elle s'y réchauffait, j'ai oublié ma honte. J'ai compris alors qu'elle avait pardonné, vraiment. Depuis longtemps. Elle n'avait pas oublié, elle. Et je me suis brusquement rappelé la signification du prénom qui me regardait, la main emplie de feuilles gonflées, infiniment, celles que l'on met toute une vie à dérouler et peut-être plus. Yasunari : celui qui cache le feu.
Petit objet important: boule à thé
Lieu familier: la cuisine
prénom exotique: Yasunari
Un regrettable oubli
Lorsque j'avais reçu le petit papier bleu, j'avais eu une brusque bouffée de panique, la chaleur m'était montée aux joues. J'avais cru que c'était la fin. " La fin de quoi?" C'est ce que je me suis tout de suite demandé. J'affichais l'air détaché de celui qui a déjà reçu des télégrammes et qui attend, avec un peu de curiosité, un rien de scepticisme, ce qu'on peut bien lui vouloir encore. J'avais pris le temps de saluer le facteur, avec cordialité. Bien sûr, je me doute de ce qu'il contient. D'ailleurs, si je l'ouvre, c'est juste pour vérifier. Je vais m'habiller, j'ai des courses encore à faire cette après-midi... "Bonne fin de tournée, Marcel!"
J'ai refermé la porte d'entrée en tremblant. Suis tombé sur une chaise, à la cuisine. Je me rappelle le papier, devant moi, sur la toile cirée, coupée, marquée du cercle de chaleur d'un mug que je venais de reposer. Bizarrement, je me rappelle l'os dans ma fesse qui avait cogné contre le bois. Le coussin avait glissé, par terre. Tombé. Froid. J'avais froid.
Un long moment, je l'ai regardé.J'allais l'ouvrir. Je le savais. Et que rien ne serait plus pareil. Mais je ne comprenais pas. Qui? Quoi? Pourquoi? J'étais seul, mes parents morts depuis longtemps. Pas d'ex, de beaux-parents, d'enfants. Solitaire sans amis. Même mes collègues avaient fini par comprendre qu'il valait mieux rester à distance. Poli. Bonjour, bonsoir. Fermer les portes et qu'on me fiche la paix! J'ai jeté les yeux vers le dehors, les arbres d'octobre qui finissaient de s'éteindre. Il y avait un oiseau de proie, immobile sur un pli du ciel. Haut, si haut. Il n'aurait pas distingué, même avec sa vue perçante, le petit bout de papier qui tranchait déjà ma vie. Pourquoi est-ce à ce moment que j'ai clairement revu, depuis l'unique fenêtre de notre chambre à Kamakura nord, les corbeaux ? Hideux, toute l'année ils criaient, arpentant les toits plats de l'hôpital où elle travaillait à l'archivage des dossiers de patients. J'ai regardé dans le mug la petite boule où les feuilles avaient tranquillement gonflé. Je l'ai égouttée. Longuement. Ouverte. Elles étaient là comprimées, verdâtres, foncées. Je les ai déroulées, une à une. C'était stupide. Je me souviens, après, je suis allé pisser. Le thé, c'est natuel, ça fait pisser. Surtout le thé vert.
Quand je suis revenu à la cuisine, j'ai eu la tentation de les jeter toutes ensemble: les vertes, la bleue, les noires. Le soir tombait . Il fallait faire quelque chose. Alors je l'ai dépliée. Il n'y avait que quatre mots avec la faute qu'elle avait coutume de faire et dont nous riions sous son futon:" Je s'appelle Fumiko" Je la chatouillais en souriant "Tu t'appelles Fumiko". Il faut dire : "Je m'appelle Fumiko" J'avais saisi Nuée d'oiseaux blancs,Kawabata, mon véritable passeport de l'époque, je brandissais le format 10- 18 et je répétais patiemment: "Il s'appelle Sembazuru... Tu t'appelles Fumiko."
Il n'y avait que quatre mots:
Je s'appelle Yasunari
Et puis une date, un numéro d'avion, les coordonnées d'un vol. Quatre mots et pas de faute. En tout cas pas la sienne. Il me restait moins de deux heures pour arriver au terminal de Clermont.
Malgré la pluie battante par endroits, je n'ai pas eu d'accident. L'avion avait du retard et les tableaux d'arrivée cliquetaient, déroulant sur leur fond de poudre de riz les pattes sibyllines d'idéogrammes indéchiffrables. J'étais presque seul dans le hall lorsqu'ils se sont approchés. Il y avait le stewart et une hôtesse souriante tenant par la main un gamin d'une dizaine d'années. Je n'avais pas sur moi de passeport ni de carte d'identité. Juste mon permis de conduire. Le nom était celui qu'il attendaient.
J'ai toujours aimé la littérature du Japon. C'est peut-être ce qui m'a fait partir pour ce pays lors de mon stage en école d'ingénieurs. Je possède encore le porte-clefs qui vient de la boutique de l'hôpital. On n'y distingue plus vraiment les oiseaux, devenus gris maintenant. Lorsqu'elle me l'a offert, savait-elle déjà? Ils étaient aussi blancs que les draps, les murs de l'hôpital. C'est aussi la couleur du deuil, de la fin des choses dans l'éblouissement aveuglant de l'oubli. Un peu plus de dix ans déjà. Un autre espace, un autre temps. Plus ma vie.
Lorsqu'il est sorti de la chambre d'amis, j'étais dans la cuisine, frissonnant, hagard devant le mug où le liquide avait refroidi sous une fine pellicule craquelée. J'ai fait le geste de me frotter les bras et le torse. J'ai pointé mon doigt sur le petit bonhomme. Froid? Non, il n'avait pas froid. Dans son jean blanc, neuf, à la mode, et son sweat tout blanc, il a déballé d'un papier bulles, avec d'infinies précautions, la tasse d'oribe. Celle que j'avais achetée pour elle voici onze ans. Dépouillée, noire avec une tache blanche où se découpait en noir la feuille de fougère. Il l'a posée avec tendresse à côté du porte-clefs où s'éteignaient les deux oiseaux blancs. Il a souri je crois puis vite s'est mordu la lèvre avec ses deux incisives, dans ce mouvement de naïveté craintive que j'aimais tant chez elle.Il n'avait pas peur. Ses yeux fiers se sont levés sur moi. Il a versé dans sa paume le reste tordu des feuilles encore humides et malgré sa fatigue, m'a souri encore. Il m'accordait sa confiance. Onze ans après, j'ai repris la tasse au creux de ma main et tandis qu'elle s'y réchauffait, j'ai oublié ma honte. J'ai compris alors qu'elle avait pardonné, vraiment. Depuis longtemps. Elle n'avait pas oublié, elle. Et je me suis brusquement rappelé la signification du prénom qui me regardait, la main emplie de feuilles gonflées, infiniment, celles que l'on met toute une vie à dérouler et peut-être plus. Yasunari : celui qui cache le feu.
obi- Nombre de messages : 574
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Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
(j'attends que les derniers postent et puis j'encoderai tout le monde au cata)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
Je n'ai pas mis les consignes et j'ai oublié de mettre en italiques: depuis " Bien sûr" jusqu'à"cette après-midi" Merci et bon appétit Modération...Midi et quart ...Je file...
(c'est réparé, contraintes et italiques)
(c'est réparé, contraintes et italiques)
obi- Nombre de messages : 574
Date d'inscription : 24/02/2013
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
CHRYSTIE : je me suis d'abord demandé où tu nous entraînais, ayant parfois l'impression que j'avais dû sauter une étape ou que ça allait trop vite mais la lecture des dernières lignes explique ceci et répond à cela. Je reste un peu sur ma faim par rapport au dialogue entre les deux personnages, parce que je trouve ça intéressant et plaisant.
ELEA : Ho ben alors, c'est du meurtre organisé ça ou bien ?! Une histoire qui commence bien, j'en reprendrais volontiers une tranche tant tes personnages sonnent vrais et humains, c'est agréable et bien écrit.
CROISIC : quel belle histoire Croisic, déclinée dans un texte poétique à souhait, bien écrit, avec le sens du détail et des odeurs qu'on fleure bon à travers tes mots. Zanzibar, tout un univers qui s'offre au lecteur en guise de conclusion, bien joué.
COLINE: Voilà une idée originale ! J'ai bien aimé cette progression et me suis rapidement plongée au coeur de cette histoire étonnante. Ce n'est qu'en lisant la fin que j'ai vraiment perçu la différence d'âge entre Liwan et la narratrice; ça ne m'avais pas sauté de suite aux yeux, même si tu l'annonces clairement dès le départ... ça remet bien les choses en place.
ELEA : Ho ben alors, c'est du meurtre organisé ça ou bien ?! Une histoire qui commence bien, j'en reprendrais volontiers une tranche tant tes personnages sonnent vrais et humains, c'est agréable et bien écrit.
CROISIC : quel belle histoire Croisic, déclinée dans un texte poétique à souhait, bien écrit, avec le sens du détail et des odeurs qu'on fleure bon à travers tes mots. Zanzibar, tout un univers qui s'offre au lecteur en guise de conclusion, bien joué.
COLINE: Voilà une idée originale ! J'ai bien aimé cette progression et me suis rapidement plongée au coeur de cette histoire étonnante. Ce n'est qu'en lisant la fin que j'ai vraiment perçu la différence d'âge entre Liwan et la narratrice; ça ne m'avais pas sauté de suite aux yeux, même si tu l'annonces clairement dès le départ... ça remet bien les choses en place.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
GOBU : Mais quel plaisir de te lire !! A chaque fois je suis admirative devant l'élégance de ton écriture et les richesses dont regorgent tes textes. Tu nous entraînes ici dans un voyage sensuel à souhait, poétique aussi, dans lequel on embarque avec grand plaisir. Bravo, tu racontes bien les histoires !
POLIXENE : Hahaha, je suis écroulée en lisant les noms que tu donnes à tes voisins !! Notamment ceux du 23 :-)
C'est très drôle et bien mené, une belle vivacité qui pour aboutir à cette fin somme toute inéluctable et délicieuse.
CHAKO : A l'exception de la fin que je trouve trop plate à mon goût et un brin moralisatrice, j'aime beaucoup le rythme que tu donnes à ce texte, ce sens de la répartie. Les dialogues sonnent juste et on croirait entendre ces deux personnes se chamailler autour de ce coquillage symbole de leurs destinées différentes et pourtant unies.
PUSSICAT : Hé hé, sympathique pirouette :-)
OBI : Que c'est triste et beau, obi, empli de tant d'amour et de respect. C'est magnifique ! Je ne sais quoi ajouter, si ce n'est que ce serait dommage que ce texte reste perdu dans un exo live.
POLIXENE : Hahaha, je suis écroulée en lisant les noms que tu donnes à tes voisins !! Notamment ceux du 23 :-)
C'est très drôle et bien mené, une belle vivacité qui pour aboutir à cette fin somme toute inéluctable et délicieuse.
CHAKO : A l'exception de la fin que je trouve trop plate à mon goût et un brin moralisatrice, j'aime beaucoup le rythme que tu donnes à ce texte, ce sens de la répartie. Les dialogues sonnent juste et on croirait entendre ces deux personnes se chamailler autour de ce coquillage symbole de leurs destinées différentes et pourtant unies.
PUSSICAT : Hé hé, sympathique pirouette :-)
OBI : Que c'est triste et beau, obi, empli de tant d'amour et de respect. C'est magnifique ! Je ne sais quoi ajouter, si ce n'est que ce serait dommage que ce texte reste perdu dans un exo live.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
Pussicat : T'es une arsouille, toi !J'ai adoré l'utilisation de la consigne en pirouette finale!
Ca file le sourire.
Obi : Un très beau texte, plein de cette pudeur sensible qui te caractérise. Et l'exotisme joue bien son rôle pour nous enchanter.
Vraiment, ça valait le coup d'attendre vos productions !
Ca file le sourire.
Obi : Un très beau texte, plein de cette pudeur sensible qui te caractérise. Et l'exotisme joue bien son rôle pour nous enchanter.
Vraiment, ça valait le coup d'attendre vos productions !
Invité- Invité
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
Finalement, pour un exo que j'avais prévu facile et qui ne l'était pas tant que ça, les résultats sont d'une belle facture ! J'adore ces exo live, j'en ferais bien toutes les semaines !!!
Merci à tous les participants, à la modération et à la prochaine fois ( qui n'a encore rien fait pourtant !)
Merci à tous les participants, à la modération et à la prochaine fois ( qui n'a encore rien fait pourtant !)
Invité- Invité
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
Isa : Je connaissais l'homme qui plantait des arbres, à présent je rencontre Archibald qui griffonne des sapins. Mais dis-moi Isa, qui sont les dix femmes rouges ? Les timbres sont verts par ici.
Dès que les conversations tournent autour de la météo, la banalité est présente. Mais n'est-ce pas ce qui régente une partie de notre vie? Alors, quitte à ne pas vivre d'aventures palpitantes, extraordinaires, il est bon de se reposer sur ces échanges cordiaux.
Dès que les conversations tournent autour de la météo, la banalité est présente. Mais n'est-ce pas ce qui régente une partie de notre vie? Alors, quitte à ne pas vivre d'aventures palpitantes, extraordinaires, il est bon de se reposer sur ces échanges cordiaux.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
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Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
Sahkti : Une plongée en apnée dans la populacee avec blondasse et vinasse. Ah ! C'est pas gai ma brave dame. Ton récit ressemble à une approche ethologique des gargotes chinoises européennes. Heureusement, les nausées du client soulagent le lecteur.
Peut-être un oubli ici ? : Paf, la blondasse décolorée vient de lui en mettre une en pleine poire.
Peut-être un oubli ici ? : Paf, la blondasse décolorée vient de lui en mettre une en pleine poire.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
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Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
chrystie12 : Ben voilà une aventure peu banale ! Un peu courte certes mais intense à l'image de ce tremblement de terre. Peut-être s'agissait-il d'un tremblement de tête. C'est probable.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
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Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
elea : l'accoutrement d'Alinoa m'a bien fait rigoler. Exceptionnelle description de tes personnages en si peu de temps alloué par notre Maîtresse de Cérémonie. Bravo. Peut-être t'en aurait-il fallut un peu plus pour paufiner la fin du texte.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
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Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
CROISIC : J'aime bien ce moment là où l'action prend le pas sur les pensées vagabondes :
Nous aurons un fils.
Nous… et flûte, je me suis entaillé le doigt ; de la gaze, du sparadrap.
Un peu moins ce passage où vraiment, ton poissonier prend des allures de requin :
le marteau vient de frapper, c’est le jeune homme de la poissonnerie
Nous aurons un fils.
Nous… et flûte, je me suis entaillé le doigt ; de la gaze, du sparadrap.
Un peu moins ce passage où vraiment, ton poissonier prend des allures de requin :
le marteau vient de frapper, c’est le jeune homme de la poissonnerie
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
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Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
N'hésite pas !coline Dé a écrit:J'adore ces exo live, j'en ferais bien toutes les semaines !!!
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
Je l'avais mis, puis retiré parce que quand je dis ça dans une phrase (oralement s'entend), je ne dis jamais le "en" mais c'est sans doute une erreur, comme mon "ceci étant" :-)bertrand-môgendre a écrit:Peut-être un oubli ici ? : Paf, la blondasse décolorée vient de lui en mettre une en pleine poire.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Localisation : Suisse et Belgique
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Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
Pussicat
Un chat retombe toujours sur ses pattes, n'est-ce pas? Amusant!
Obi
beau texte, prenant, j'ai particulièrement apprécié le travail sur le noir/blanc, le monde de ce personnage.( Un petit regret, très personnel: j'attendais un peu un dialogue à la fin avec le garçon, afin que le vie réelle reprenne le dessus: on est resté en apnée dans les pensées du personnage.)
Un chat retombe toujours sur ses pattes, n'est-ce pas? Amusant!
Obi
beau texte, prenant, j'ai particulièrement apprécié le travail sur le noir/blanc, le monde de ce personnage.( Un petit regret, très personnel: j'attendais un peu un dialogue à la fin avec le garçon, afin que le vie réelle reprenne le dessus: on est resté en apnée dans les pensées du personnage.)
Polixène- Nombre de messages : 3298
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Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
la bandite, la fripouille, la vaurienne... la crapule, la petite frappe, la voyoute... la tout'rien de bas étage... la spédétruandéries s'invite au bal des commentaires... mais comment donc ? Quelle impudence ! Et l'amour propre, qu'est-ce qu'elle en fait ?
Salut coline, désolée pour ce retrait inopiné (oula, oula...), pour ce regrettable oubli, pas en forme... mais chuis en forme là... je t'aime )))
bertrand-môgendre : Je me suis un peu perdue dans le boyau du poisson .. si on ne sait pas de quoi il s'agit... j'ai aimé le dialogue... j'ai cru à une fin spéléo dans le ventre d'un poisson, mais non, un peu déçue
isa : j'ai aimé ton texte sensible et la chute est tout simplement diabolique
Sahkti : je n'ai pas compris la fin, j'ai oublié quelque chose
Chrystie 12 : un texte dense, touffu, mystérieux, bien mené, l'oubli du permis un peu léger
elea : rien à dire sur le texte, seulement l'oubli s'évanouit mangé pas l'attention portée sur la composition de la tarte
CROISIC : superbe ! très beau texte, une belle histoire d'amour menée jusqu'à son terme et cette fin à tirer des larmes à un psychopathe
coline Dé : étrange... vraiment... du corps et de l'idée et de l'imagination à revendre... bluffée !
Gobu : alors là, chapeau bas... rien à dire de plus.
Polixène : l'idée est bien trouvée, et la chute est mortelle, mais la balade accompagnée des voisins Jorod m'a un poil essoufflée.. j'ai plus mes jambes de vingt ans ))
j'ai pas fini mes devoirs.. je reviens,
Salut coline, désolée pour ce retrait inopiné (oula, oula...), pour ce regrettable oubli, pas en forme... mais chuis en forme là... je t'aime )))
bertrand-môgendre : Je me suis un peu perdue dans le boyau du poisson .. si on ne sait pas de quoi il s'agit... j'ai aimé le dialogue... j'ai cru à une fin spéléo dans le ventre d'un poisson, mais non, un peu déçue
isa : j'ai aimé ton texte sensible et la chute est tout simplement diabolique
Sahkti : je n'ai pas compris la fin, j'ai oublié quelque chose
Chrystie 12 : un texte dense, touffu, mystérieux, bien mené, l'oubli du permis un peu léger
elea : rien à dire sur le texte, seulement l'oubli s'évanouit mangé pas l'attention portée sur la composition de la tarte
CROISIC : superbe ! très beau texte, une belle histoire d'amour menée jusqu'à son terme et cette fin à tirer des larmes à un psychopathe
coline Dé : étrange... vraiment... du corps et de l'idée et de l'imagination à revendre... bluffée !
Gobu : alors là, chapeau bas... rien à dire de plus.
Polixène : l'idée est bien trouvée, et la chute est mortelle, mais la balade accompagnée des voisins Jorod m'a un poil essoufflée.. j'ai plus mes jambes de vingt ans ))
j'ai pas fini mes devoirs.. je reviens,
Pussicat- Nombre de messages : 4846
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Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
n'est-ce pas !Polixène a écrit:Pussicat
Un chat retombe toujours sur ses pattes, n'est-ce pas? Amusant!
et pis arrête de me tirer la langue, c'est mal poli !
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
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Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
à bien relire les consignes, je me demande comment les prendre...coline Dé a écrit:Bon soyons sérieux : consignes
Le thème est " un regrettable oubli"
Le personnage principal est vous-même et vous interagissez avec le personnage exotique.
Une partie de l'action doit se situer dans le lieu que vous avez choisi
Le petit objet important joue un rôle au début de l'action.
C'est tout
Le personnage principal est vous-même
cette consigne m'a troublée, d'entrée.
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
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Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
Chako Noir : une question : c'est écrit sur l'instant, dans la soirée ? parce que c'est fortiche, très bien écrit. bravo !
Pussicat- Nombre de messages : 4846
Age : 57
Localisation : France
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: Exo live, mardi 17 septembre, 20 h 30
pas encore commenté, 'scusez-moi, je cours partout en ce moment
j'essaye ce week-end
j'essaye ce week-end
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Au bord de l'amer
Contraintes : Aïko, lit, briquet
La première fois, c’était à la plage. . Assise sur sa mini serviette posée à côté de la mienne, Aïko tapait avec une belle énergie, je devrais dire avec une pelle-énergie, sur son seau retourné comme on tape sur un tambour. Elle me tapait un peu sur les nerfs aussi , mais, même si j’étais tentée de brider un peu son enthousiasme, ses yeux rieurs et sa frimousse adorable m’en dissuadaient.
Son prénom signifie « petit amour » en japonais et à 18 mois on n’aurait pu la définir mieux à mes yeux.
Mon petit grand amour, mon Aïko.
La femme s’approcha près de moi, retira ses lunettes de soleil et me fixant dans les yeux après avoir enveloppé du regard mon bébé elle me demanda :
-Comme vous avez de la chance ! Moi ça fait des années que j’ai obtenu mon agrément mais je n’arrive pas à adopter. Toutes nos démarches à mon mari et à moi y compris au Viet-nam ont échoué. Par quelle filière avez-vous obtenu votre bébé ?
- La filière fille hier fille aujourd’hui fille demain.
Elle me regarda interloquée.
- Si vous pouviez me donner votre tuyau je vous en serai reconnaissante vous savez…
- Ah ben vous savez le tuyau c’est celui de mon mari, du coup il n’est pas à vendre
- Ecoutez je suis prête à tous les sacrifices dites moi je vous en supplie où vous avez adopté votre petit amour
- Dans mon lit, le jour où elle est née. Je l’ai adoptée dés que je l’ai vue et elle m’a adoptée aussi de suite je crois.
Aïko approuva en tapant avec encore plus de force sur son seau et en éclatant de rire.
-Oh vous avez eu la chance d’assister à sa naissance ? Une mère porteuse peut-être ?
- Voui je l’ai portée le temps nécessaire. Neuf mois si je me souviens bien. Franchement , elle aurait eu du mal à naitre si je n’avais pas assisté à sa naissance.
- Ah bon, vous êtes sa mère biologique ?
- Je ne suis pas très logique en fait mais je suis tout ce qu’il y a de plus bio à ma connaissance.
- Ah ! Excusez moi, je pensais…vu que…enfin elle est très brune…et ses yeux bridés…Et vous êtes si blonde !
- Euh vous savez les papas ne comptent pas pour des prunes dans la conception d’un enfant. Ils peuvent compter pour des brunes en revanche.
Elle commençait à me les gonfler. J’étais venue passer quelques jours au bord de la mer pour oublier qu’Akio venait de me larguer pour une japoniaise qu’il prétendait être son « grand amour » et cette conne venait me rappeler que non seulement j’étais seule désormais mais qu’en plus notre enfant ne paraissait vraiment pas pouvoir être issue de mes entrailles.
Je me sentis un instant au bord de l’amer.
Elle pouffa soudainement :
-Ah ok le tuyau de votre mari , je viens de piger. Il est Viet-namien votre mari ?
Mais elle m’emmerdait avec son Viet-nam…
Une autre fois, je faisais mes courses avec Aïko dans sa poussette. La caissière du magasin où je m’étais arrêtée pour faire une emplette s’était penchée sur elle. Petit amour suçait son pouce et l’observait de ses yeux noirs , deux fentes rieuses qui découvraient le monde sans a-priori.
-Ah me dit la caissière se redressant, , en voilà une qui a troqué le pousse-pousse contre une poussette, elle a pas du y perdre au change. Vous avez été la chercher au Viet-nam ?
- Non à la crèche je rétorquais. Et là j’aimerai vous régler rapidement je dois l’emmener chez sa grand-mère.
- Et avec vos parents ça s’est bien passé ? Je veux dire …ils n’ont pas eu de mal à adopter une vietnamienne comme petite-fille ? Moi c’est ce qui me retient d’adopter ; ma mère m’a dit « ah non, je ne veux pas une descendance de couleur »… Alors j’attends …Mais ya pas beaucoup de bébés sans couleur à adopter à la Dass.
J’étais partie sans répondre. Je me sentais orpheline de mon enfant.
Puis ça n’avait plus arrêté. Partout où j’allais avec ma fille on m’abordait, on m’interpellait, souvent on me suppliait. La vue d’Aïko ressuscitait leurs espoirs, réactivaient leurs désirs avortés, je n’aurai jamais cru que tant de femmes étaient en attente de la cigogne providentielle. Et j’apprenais à intervalles plus ou moins réguliers que la cigogne était vietnamienne, forcément vietnamienne. Et comme j’étais alsacienne, je sentais bien que j’étais à leurs yeux déplacée, inopportune, improbable, factice.
Leur mal de mère me donnait le tournis et je craignais que ma fille, témoin de ces questions insidieuses n’en subisse les conséquences.
Récemment, Aïko eut seize ans. Un jour, que nous nous étions disputées, elle me jeta, véhémente :
- Je suis sure que tu n’es pas ma mère ! Tu m’as adoptée ! Tout le monde le dit, tout le monde le sait. Ma vraie mère, elle, elle m’aimerait, elle m’empêcherait pas de sortir le soir ! D’ailleurs un jour je partirai au Viet-nam rechercher ma vraie mère…
- Mon petit amour, je t’ai déjà proposé de t’emmener au Japon rencontrer ton père, Akio.
- Arrête de m’appeler mon petit amour, j’ai seize ans tu le vois pas, tu ne remarques rien ?
Ce que je voyais en effet, c’est que mon petit amour était devenu une ado exaspérée, une matière incandescente, mais surtout depuis quelques temps une sorte de briquet ambulant dont une des fonctions se révélait être d’allumer, d’enflammer, d’incendier tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un humanoïde sexué.
En conséquence de quoi, si j’acceptais , bien obligée, qu’elle fut habillée, à l’instar de ses héroïnes de mangas préférés, en Lolita trash post Fukushima, effectivement je la drivais de près dans la nouvelle exploration de ses pouvoirs fiévreux et accessoires consumatoires. Or sortir le soir n’était pas inscrit à l’arsenal des options disponibles pour elle dans l’immédiat.
Et même si à ses yeux, noirs, perçants, flamboyants et furibonds, je n’étais présentement et opportunément pas une mère crédible, personne jamais n’avait réussi à me faire lâcher la bride.
Aucune chance que ça change.
Quoiqu’il m’ en coûte en nombre de rides.
La première fois, c’était à la plage. . Assise sur sa mini serviette posée à côté de la mienne, Aïko tapait avec une belle énergie, je devrais dire avec une pelle-énergie, sur son seau retourné comme on tape sur un tambour. Elle me tapait un peu sur les nerfs aussi , mais, même si j’étais tentée de brider un peu son enthousiasme, ses yeux rieurs et sa frimousse adorable m’en dissuadaient.
Son prénom signifie « petit amour » en japonais et à 18 mois on n’aurait pu la définir mieux à mes yeux.
Mon petit grand amour, mon Aïko.
La femme s’approcha près de moi, retira ses lunettes de soleil et me fixant dans les yeux après avoir enveloppé du regard mon bébé elle me demanda :
-Comme vous avez de la chance ! Moi ça fait des années que j’ai obtenu mon agrément mais je n’arrive pas à adopter. Toutes nos démarches à mon mari et à moi y compris au Viet-nam ont échoué. Par quelle filière avez-vous obtenu votre bébé ?
- La filière fille hier fille aujourd’hui fille demain.
Elle me regarda interloquée.
- Si vous pouviez me donner votre tuyau je vous en serai reconnaissante vous savez…
- Ah ben vous savez le tuyau c’est celui de mon mari, du coup il n’est pas à vendre
- Ecoutez je suis prête à tous les sacrifices dites moi je vous en supplie où vous avez adopté votre petit amour
- Dans mon lit, le jour où elle est née. Je l’ai adoptée dés que je l’ai vue et elle m’a adoptée aussi de suite je crois.
Aïko approuva en tapant avec encore plus de force sur son seau et en éclatant de rire.
-Oh vous avez eu la chance d’assister à sa naissance ? Une mère porteuse peut-être ?
- Voui je l’ai portée le temps nécessaire. Neuf mois si je me souviens bien. Franchement , elle aurait eu du mal à naitre si je n’avais pas assisté à sa naissance.
- Ah bon, vous êtes sa mère biologique ?
- Je ne suis pas très logique en fait mais je suis tout ce qu’il y a de plus bio à ma connaissance.
- Ah ! Excusez moi, je pensais…vu que…enfin elle est très brune…et ses yeux bridés…Et vous êtes si blonde !
- Euh vous savez les papas ne comptent pas pour des prunes dans la conception d’un enfant. Ils peuvent compter pour des brunes en revanche.
Elle commençait à me les gonfler. J’étais venue passer quelques jours au bord de la mer pour oublier qu’Akio venait de me larguer pour une japoniaise qu’il prétendait être son « grand amour » et cette conne venait me rappeler que non seulement j’étais seule désormais mais qu’en plus notre enfant ne paraissait vraiment pas pouvoir être issue de mes entrailles.
Je me sentis un instant au bord de l’amer.
Elle pouffa soudainement :
-Ah ok le tuyau de votre mari , je viens de piger. Il est Viet-namien votre mari ?
Mais elle m’emmerdait avec son Viet-nam…
Une autre fois, je faisais mes courses avec Aïko dans sa poussette. La caissière du magasin où je m’étais arrêtée pour faire une emplette s’était penchée sur elle. Petit amour suçait son pouce et l’observait de ses yeux noirs , deux fentes rieuses qui découvraient le monde sans a-priori.
-Ah me dit la caissière se redressant, , en voilà une qui a troqué le pousse-pousse contre une poussette, elle a pas du y perdre au change. Vous avez été la chercher au Viet-nam ?
- Non à la crèche je rétorquais. Et là j’aimerai vous régler rapidement je dois l’emmener chez sa grand-mère.
- Et avec vos parents ça s’est bien passé ? Je veux dire …ils n’ont pas eu de mal à adopter une vietnamienne comme petite-fille ? Moi c’est ce qui me retient d’adopter ; ma mère m’a dit « ah non, je ne veux pas une descendance de couleur »… Alors j’attends …Mais ya pas beaucoup de bébés sans couleur à adopter à la Dass.
J’étais partie sans répondre. Je me sentais orpheline de mon enfant.
Puis ça n’avait plus arrêté. Partout où j’allais avec ma fille on m’abordait, on m’interpellait, souvent on me suppliait. La vue d’Aïko ressuscitait leurs espoirs, réactivaient leurs désirs avortés, je n’aurai jamais cru que tant de femmes étaient en attente de la cigogne providentielle. Et j’apprenais à intervalles plus ou moins réguliers que la cigogne était vietnamienne, forcément vietnamienne. Et comme j’étais alsacienne, je sentais bien que j’étais à leurs yeux déplacée, inopportune, improbable, factice.
Leur mal de mère me donnait le tournis et je craignais que ma fille, témoin de ces questions insidieuses n’en subisse les conséquences.
Récemment, Aïko eut seize ans. Un jour, que nous nous étions disputées, elle me jeta, véhémente :
- Je suis sure que tu n’es pas ma mère ! Tu m’as adoptée ! Tout le monde le dit, tout le monde le sait. Ma vraie mère, elle, elle m’aimerait, elle m’empêcherait pas de sortir le soir ! D’ailleurs un jour je partirai au Viet-nam rechercher ma vraie mère…
- Mon petit amour, je t’ai déjà proposé de t’emmener au Japon rencontrer ton père, Akio.
- Arrête de m’appeler mon petit amour, j’ai seize ans tu le vois pas, tu ne remarques rien ?
Ce que je voyais en effet, c’est que mon petit amour était devenu une ado exaspérée, une matière incandescente, mais surtout depuis quelques temps une sorte de briquet ambulant dont une des fonctions se révélait être d’allumer, d’enflammer, d’incendier tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un humanoïde sexué.
En conséquence de quoi, si j’acceptais , bien obligée, qu’elle fut habillée, à l’instar de ses héroïnes de mangas préférés, en Lolita trash post Fukushima, effectivement je la drivais de près dans la nouvelle exploration de ses pouvoirs fiévreux et accessoires consumatoires. Or sortir le soir n’était pas inscrit à l’arsenal des options disponibles pour elle dans l’immédiat.
Et même si à ses yeux, noirs, perçants, flamboyants et furibonds, je n’étais présentement et opportunément pas une mère crédible, personne jamais n’avait réussi à me faire lâcher la bride.
Aucune chance que ça change.
Quoiqu’il m’ en coûte en nombre de rides.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
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